Tu es assis par terre dans le petit salon de ton bureau, penché sur un puzzle complexe, quand une voix te tire de ta réflexion. Quand tu lèves les yeux, tu découvres une petite sorcière - Fouspoulffe, d'après son uniforme. Quelque part dans ton esprit, tu entends la voix rieuse de Matka qui te répète que ce n'est toujours pas ainsi que l'on prononce le nom de cette maison. Tu as toujours eu du mal avec les noms anglais. Là n'est pas la question, cependant.

D'un geste de la main, tu écartes le puzzle, qui se range tout seul dans l'armoire, et tu te lèves avec un grand sourire pour accueillir la visiteuse.

Tu n'as même pas le temps de commencer ta conversation avec ta première visiteuse quand une autre élève entre à son tour. La maison de l'oiseau, te rappelles-tu en regardant son uniforme, même si tu ne te souviens pas non plus du nom exact. Tu lui souris et la salues à son tour avant de répondre à sa première question :


Pour illustrer ton propos, tu recules de quelques pas, et adoptes rapidement ta forme Animagus. L'oréotrague est un tout petit animal, et tes cornes atteignent à peine la taille des deux élèves devant toi. Tu inclines légèrement la tête avant de reprendre ta forme humaine.


Tu indiques de la main le programme fièrement affiché dans ton bureau. Chaque palier y est brièvement décrit. Bientôt, l'Académie des Animagi sera également instaurée, permettant à tous de découvrir le sujet sans avoir à passer par la formation.

Tu souris en voyant les yeux émerveillés de Hawkin quand tu reprends ta forme humaine. Tes métamorphoses font toujours leur petit effet. La mignonne petite bouille de l'oréotrague aussi. Avec un peu de chance, l'enthousiasme de la jeune fille restera aussi grand quand elle rejoindra la deuxième année et qu'elle rejoindra les rangs de tes apprentis.

En attendant, tu vas probablement avoir des questions auxquelles répondre, à commencer par celle d'Ellie, qui te fait froncer les sourcils. Comme tous les élèves de Uagadou, tu es particulièrement fier d'avoir maîtrisé ta métamorphose, même s'il t'a fallu plus de temps que la moyenne, et tu n'aimes pas vraiment l'idée que quelqu'un bloque tes pouvoirs. Cependant, tu restes un formateur, et c'est une interrogation légitime. Inquiétante, mais légitime.


Tu fronces les sourcils et hésites. Tu te doutes que la jeune fille n'est pas venue pour t'empêcher, toi, de te transformer. Elle n'a même pas battu un cil quand tu as pris ta forme animale, ce qui dénote même une certaine habitude de la métamorphose. Quelqu'un d'autre, alors, peut-être ? Tu essayes de tendre une main à la jeune fille - si, vraiment, elle a un problème, elle doit savoir qu'il existe des adultes compétents prêts à l'épauler.


Si elle a des soucis, c'est une bonne excuse pour venir te parler. Si elle n'en a pas... Eh bien, tu es Animagus, Maître Potionniste, et extrêmement curieux. Tu corresponds régulièrement avec les sorciers qui étudient le sujet à travers l'Europe, et tu pourras effectivement expliquer ce que tu sais à la jeune fille.

Hawkin, sentant peut-être le caractère sensible des questions d'Ellie, te salue et quitte ton bureau en promettant de revenir te voir dès sa deuxième année. Tu apprécies son enthousiasme, et lui tends une brochure récapitulant le programme de la formation.

Une fois la jeune fille partie, tu te concentres sur ton autre visiteuse. Son regard et ses mots te supplient de lui apprendre le sort, et tu fronces un peu plus les sourcils. Une question de vie ou de mort ? Vraiment ? Tu pousses un long soupir et pose un genou à terre pour abaisser ta grande silhouette à la hauteur d'Ellie et la regarder les yeux dans les yeux.


Tu espères ne pas brusquer Ellie avec cette question. Ce n'est pas la première fois que tu es confronté à des sujets de ce genre, du harcèlement scolaire ou de la maltraitance, et tu sais que les victimes se sentent souvent délaissées. Pas nécessairement à tort, grimaces-tu intérieurement, mais parfois plus parce que leurs bourreaux les isolent mentalement. Est-ce le cas de la jeune fille ? Et si oui, te laissera-t-elle intervenir ? Elle est au moins venue te voir pour te poser des questions, et c'est déjà un bon signe.

La réaction d'Ellie est instantanée, et tu te retiens de serrer les points et de l'attraper. De toutes évidences, même si tu as envie de la retenir, de l'asseoir sur le canapé et de l'obliger à te dire ce qui la blesse ainsi, tu n'obtiendras rien par la force. La Poufsouffle a été forgée par des épreuves que tu ne peux que soupçonner avec crainte, et tu ne pourras pas briser sa résolve.

Alors, tandis qu'elle se dirige vers la porte, tu tends la main pour retenir le battant de bois et l'empêcher de s'ouvrir entièrement. Tu ne veux pas la retenir contre son gré, simplement lui dire un dernier mot :


Et, comme pour appuyer tes propos, tu relâches le sort qui bloque le battant et la laisse quitter la pièce. Tu entends un dernier éclat de voix dans le couloir avant que la porte ne se referme, te laissant à nouveau goûter la quiétude habituelle de ton bureau.