Une lettre en main, l'adjointe en Défense contre les Forces du Mal était assise derrière son bureau, posant le parchemin sur ce dernier, ne sachant pas vraiment quoi penser de ce qu'elle venait de lire. Elle était partagée par la fierté et le dégoût. Fière d'avoir accompli sa tâche avec brio, au point d'attirer les compliments. Fière que la Dubois la considère assez pour lui faire confiance. Par contre, elle n'avait pas envie de se retrouver à surveiller une autre personne. Une jeune fille qu'elle ne connaissait pas ou peu. Qui plus est s'attirait les grâces de la Française. Une petite pointe de jalousie était présente chez Catherine. Pourtant, elle n'avait rien à envier à l'adolescente. Elles avaient plus ou moins le même parcours. Leurs parents étaient décédés, elles se retrouvaient sous l'aile de la Directrice de Seprentard et sûrement que comme la Québécoise, la jeune Hope Moore avait besoin d'extérioriser ses émotions. Chose qu'encore aujourd'hui, la Spinnet avait de la difficulté à contrôler totalement. Donc, de garder un oeil sur la préfète de Poufsouffle, oui, c'était possible. De tisser des liens étroits, peut-être pas. Du moins, ce n'était pas l'idée que se faiasit la jeune femme.

Continuant de regarder le sceau de cire avec la rune qui y était gravé, la brune allait devoir se faire à l'idée. Elle le devait pour l'Organisation, mais également pour la Dubois. La Québécoise n'allait pas cacher ses ambitions et n'allait certainement pas gâcher tout le travail qu'elle avait accompli jusqu'à présent.

Attrapant un parchemin dans son tiroir, puis sa plume, la brune écrivit une courte missive à l'attention de la Moore. Quelque chose de très succint. Elles allaient avoir amplement le temps de discuter de toute façon.


Dakota n'ayant pas tendance à s'éterniser dans le bureau à la fin de la journée, Hayley l'attendant sagement à son appartement, la Spinnet trouvait l'endroit très convenable. En un clin d'oeil, la sorcière attacha à la patte d'un hibou sa missive. Elle n'avait pas besoin d'attirer le regard des autres élèves en envoyant un phénix. Les racontars auraient tôt fait de se propager et des rumeurs plus indécente les unes que les autres aurait tôt fait de se retrouver dans un quelconque journal. En un battement d'ailes, le volatile se mit en route. Dans quelques minutes, la jaune et noir allait recevoir la lettre et sûrement se poser bien des questions. C'était le but.

Assise à son bureau, Catherine observait d'un oeil discret la théière posée sur le meuble, accompagné des deux tasses. Elle regardait la petite fumée sortir du bec, s'évaoparnt dans l'air de la pièce. Elle avait du mal à croire qu'elle allait devoir garder un oeil sur une élève à la demande de la Dubois. Certes, cette denrière avait accueillit l'adolescente un certain temps, mais pourquoi la Spinnet devait-elle jouer les grande soeur ? Elle n'était pas faite pour ce rôle. Elle avait déjà de la difficulté à être une petite soeur potable et encore, à être une grande soeur pour Hayley. La petite lui manquait, mais sa relation avec Dakota était encore trop compliqué pour que l'Italienne lui permette de voir la petite. Elle devait avoir quoi ? Quatre ans ? Le temps avait passé tellement rapidement. Surtout que l'ancienne préfète n'avait pas vu le temps passé avec les nombreuses missions de l'Organisation. La Québécoise se demandait des fois pourquoi elle avait accepté l'offre de Camille de la suivre après ses études, avant de se rappeler que c'était parce qu'elle pouvait être elle-même et qu'elle était habité par certaines ambitions à demi-avouable.

La jeune adjointe allait se servir un verre de whisky, avant l'arrivée de la Moore, quand des coups se firent entendre à la porte. Rapidement suivi d'une voix qu'honnêtement, la brune n'avait jamais vraiment remarqué. Sans plus, la Spinnet se leva de son siège et au lieu d'utiliser la magie comme tout le monde, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit elle-même, revêtant son masque de professeure attentive et joviale.

Miss Moore ! Entrez donc... Prenez place.

Laissant le temps à la jeune fille de s'installer et peut-être même se poser mille et une questions, Catherine vint verser le thé chaud dans les tasses, sans même demander à la blairelle si elle en voulait un. Elle s'en moquait en fait. Elle voulait juste paraître gentille. Se réinstallant dans son siège, face à la préfète, la Québécoise ne cessait de sourire, avant d'emprunter un ton de voix doux.

Je voulais vous présenter mes condoléances, Miss Moore, pour la perte de votre père. Disons que je l'ai... un peu connu, dit-elle en versant un petit nuage de lait dans sa tasse, demandant par un regard à l'adolescente si elle en désirait. On m'a aussi mentionné que vous aviez trouvé... refuge, si je puis dire, auprès de Miss Dubois. Tout se passe bien ?

Après avoir servi une tasse de thé à la jeune fille devant elle, Catherine tentait tant bien que mal de cacher ses réelles intentions. Bien que la Poufsouffle devait se douter que la Québécoise n'était pas là seulement pour prendre de ses nouvelles. Surtout après l'avoir convoqué. Quel professeur ferait cela seulement pour présenter ses condoléances, mis à part une personne avec certains intérêts ? De toute façon, la Moore allait certainement vite comprendre qu'elle était surveillée. Autant par la Dubois que par, maintenant, l'adjointe en Défense contre les Forces du Mal. Tout de même, surveiller était un bien grand mot. La Spinnet n'allait pas épier la préfète. Elle savait trop bien que l'adolescente allait s'en douter et surtout, qu'elle allait faire une bêtise pour échapper à sa surveillance. Juste à cette pensée, la brune se mit à sourire, comme si elle souriait à la petite bourde de la jaune et noir qui avait recraché son thé sur le bureau. Non. La simple pensée que la blairelle était dans les mêmes souliers qu'elle, à son âge, lui permettait d'avoir un certain avantage. Car se retrouver seule, sans repère ou sans famille, Catherine l'avait vécu. Au même âge en plus. Par chance, la Moore pouvait compter sur la Dubois et ce bien avant elle à l'époque.

Ne t'excuse pas... Je t'ai prise par surprise. Par contre, il faudra que tu apprennes à connaître ou reconnaître les intentions des gens qui t'abordent, non ? Surtout maintenant...

Observant la jeune fille de son regard vert, la Québécoise restait pour une rare fois douce, avenante. Elle fit remplir la tasse de thé de la Moore une nouvelle fois, d'un simple coup de baguette, avant de se caler dans son fauteuil, soutenant le regard bleu de la préfète. Tout à coup, après s'être confondue en excuse, avoir changé de couleur sous la honte, la jaune et noir était sûre d'elle. Ce qui fit sourire de plus belle la jeune adjointe de plus belle. L'Anglaise se mit à parler, sans s'arrêter, donnant beaucoup d'informations à Catherine. Ce qui n'était pas nécessairement une bonne chose. Toutefois, aucune information compromettante n'était sortie de la bouche de l'adolescente. Sauf peut-être le nom d'Alexandre.

Eh bien... Il semblerait que Camille s'est ramollie, dit-elle sur un ton léger, avant de porter sa tasse à ses lèvres et de reprendre. Mais sache que tout ce que Camille t'apprendra te sera utile. Même si c'est ennuyeux. Parce que crois-moi, il y a pire. Sinon... Tu as appris quelque chose de la part d'Alexandre ? Il est très charmant, non ?

Observant toujours la jeune fille de quinze ans, Catherine tentait de comprendre ou voir ce que la Dubois pouvait bien voir en elle. Certes, elle était maintenant orpheline et plus facile à manipuler, mais la Moore semblait perspicace et bien comprendre que le but de la Directrice de Serpentard n'était pas tellement d'être une mère pour la Poufsouffle. Quelque chose que bien des gens savait déjà de la Française. Alors, pourquoi la jaune et noir ? L'adolescente semblait têtue. Un peu comme la Québécoise l'était à son âge. Ça avait empiré avec le temps. En fait, la préfète qui se trouvait devant elle lui ressemblait beaucoup au niveau caractère. Tout cela pour dire que la Mage qu'était Camille Dubois devait avoir une idée derrière la tête pour prendre sous son aile une autre adolescente. Il semblerait que l'expérience Spinnet ne l'avait pas traumatisé. De toute façon, qu'est-ce qui pouvait tramatiser une femme telle que la Dubois ? Rien.

Puis, il fallait s'y attendre. Le petit Alexandre était toujours dans le portrait. Sans mauvais jeu de mot. La Moore l'avait crois, ce qui n'était pas nécessairement une bonne nouvelle. Toutefois, l'adolescente semblait avoir une tête sur les épaules malgré tout ce qui s'était passé dans sa vie dernièrement. Aucune animosité ou goût de l'aventure.

Tant que tu ne le suis pas dans ses conneries, tout ira bien pour toi au Château Dubois. Donc, mon conseil est de ne jamais l'écouter, dit-elle en riant légèrement.

Cependant, ce qui suivit effaça son sourire. Ses traits devint plus dur. Une jeune fille blonde. La Québécoise savait bien de qui il s'agissait. Cette jeune fille blonde était maintenant une femme redoutable. Magnifique, mais sans pitié. Surtout, légèrement jalouse. Pourtant, elle avait tout. Elle était l'héritière de la Dubois et de son Organisation. Tout le monde le savait, mais ça ne semblait pas suffisant. Chaque nouvelle venue, chaque jeune fille qui s'approchait trop de la Dubois avait droit au couroux de cette blonde. De son regard vert, sévère, l'adjointe fixa la préfète, inspirant un bon coup pour cacher son animosité envers celle dont il était question.

Pour une fois, Alexandre a raison. C'est Lyanna Iversen. Je te conseille de te tenir loin d'elle. Elle semble gentille sur le coup, mais elle pourrait très bien se retourner contre toi... Sinon, qu'est-ce que Camille t'a appris ?

Écoutant attentivement l'adolescente quis e trouvait devant elle, Catherine laissa apparaître un léger sourire sur ses lèvres couleur cramoisie. Malgré tout ce que lui avait appris la Dubois, la blairelle n'avait pas la langue dans sa poche. Un retour aux sources allaient sûrement être de mise. Du moins, Camille allait sûrement l'exiger et la Québécoise allait bien certainement se porter volontaire. Si elle devait garder un oeil sur la Moore, elle pouvait aussi bien lui apprendre quelques leçons. Car dans l'Organisation, les pipelettes ne faisaient pas long feu. La professeure l'avait apprit bien rapidement. À force de parler et de poser des questions, l'ancienne vipère avait eu droit à quelques leçons peu réjouissantes qui aujourd'hui, lui servait toujours. Puis, comme la Spinnet l'avait également appris en côtoyant la Mage noire, il ne fallait faire confiance à personne. Pas même un membre de l'Organisation. Lyanna étant l'exemple parfait. Catherine ne savait pas ce qui se tramait, mais à chaque nouveelle protégée de la Dubois, il y avait la Iversen qui apparaissait avec des envies de meurtres. Peut-être qu'elle avait peur de perdre sa place. Elle n'avait toujours pas compris que sa mère était aveuglée par sa « progéniture ».

Tu crois vraiment ces sornettes avec Alexandre ? dit-elle en riant. Il faut grandir un peu. Sinon, Miskeen a bien fait ça. Lyanna peut être très... Disons qu'on en sait jamais comment elle va réagir. Même si tu es la protégée de Camille, méfie-toi de Lyanna. Un petit conseil de ma part.

Terminant sa tasse de thé, la Québécoise la déposa finalement sur son bureau, joignant ses mains et croisant ses doigts. Toujours aussi souriante, d'un sourire qui ne créait aucune ride, la professeure resta silencieuse, sondant le visage de l'adoelscente. Cherchant la moindre information, le moindre doute concernant son affiliation à l'Organisation ou même, concernant la confiance qu'elle pouvait porter en elle, sa professeure en Défense contre les Forces du Mal. Délicatement, l'ancienne vipère vit apparaître un sentiment de soulagement dans les traits de la jeune fille. Catherine réussissait à la mettre en confiance petit à petit. C'était le but.

Miss Dubois aurait dû également vous enseigner le secret et le silence...

D'un regard narquois, la professeure se leva dans un mouvement gracieux, regardant la blairelle de haut, le visage fermé, avant de laisser sa voix dure percer le silence.

Suis-moi...

Passant rapidement au côté de la préfète, comme si elle volait, la Spinnet se dirigea vers la porte, sans même attendre la Moore. C'était l'heure de jouer.