* Malgré ses mots qui se voulaient rassurants, Thomas voyait bien que la jaune et noire ne paraissait pas se détendre pour autant. Y aurait-il quelque chose qui pourrait y parvenir? L'aiglon n'en avait strictement aucune idée. Mais la blairelle rebondit sur ce qu'avait dit Thomas à propos de sa mère et en demanda plus. Evidement. Il aurait dû s'en douter. Quand on se mêle des affaires des autres, on doit s'attendre à un retour de flamme, sans mauvais jeu de mot.
Thomas eut le regard fuyant une seconde puis revint à Ellie. Il lui devait bien ça, non?
En soupirant, il s'assit par terre et commença à triturer l'herbe qui lui était accessible. *

- Hum... Ca s'est passé quand j'avais 10 ans. J'avais toujours été attiré par le feu, la chaleur, les explosions et ce genre de choses. Le jour de mon anniversaire, je suis allé me promener dans les bois pour cueillir des framboises pour que ma mère puisse faire un gâteau. Quand je suis revenu, la maison était en flamme. Et mes parents, décédés dedans...

* Thomas s'arrêta une minute pour reprendre son souffle. Cela s'était passé il y avait presque 6 ans maintenant, mais il revoyait la scène comme si c'était hier. Il se sentit soudain revenir petit garçon. Il fixait le sol devant lui, concentré sur son récit, sans même faire attention à Ellie à côté de lui. *

- On n'habitait pas un village sorcier, alors c'est la police qui est venue. Ils ont dit que l'incendie avait été criminel. A cause de mes tendances "pyromanes", si je puis dire, tous les doutes se sont tournés vers moi. Tout le monde pensait que j'avais fait une expérience qui avait mal tourné et que c'était de ma faute. Ensuite j'ai été dans un orphelinat où les autres enfants m'appelaient "l'assassin", jusqu'à ce que je reçoive ma lettre.

* Il soupira avant de se tourner vers son interlocutrice avec un maigre sourire. *

- Pendant cette année là, je me suis renfermé sur moi-même, j'étais tout seul tout le temps. C'est pour ça que j'ai un peu de mal à aller vers les autres et que je n'ai pas beaucoup d'amis. Les gens ont tendance à me fuir et je ne me mêle pas de leurs affaires. C'est pour ça que je trouve bizarre le fait que je sois allé vers toi, en fin de compte.


* Après tout son laïus, le bleu et bronze se tut enfin, curieux et à la fois inquiet de voir comment Ellie allait réagir à son récit. *

* Ellie s'était assise à côté de Thomas et l'écoutait attentivement. Son récit était triste, terrible, il est dur de perdre ses parents mais il a fallu en plus qu'il affronte le regard et les mots des autres. C'était injuste. La blairelle qui détestait les injustices sentit de la colère monter en elle. Comment les autres avaient ils osé ? Pourquoi n'ont ils pas essayer de le comprendre, de comprendre ce qu'il s'était passé avant de le juger ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête d'Ellie. La vie était dure et injuste. *

Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé. Ce n'était pas de ta faute, un incendie peut arriver n'importe quand et pas forcément à cause de quelqu'un. Peut être un câble électrique ? Une bouteille de gaz, quelque chose comme ça. Mais en aucun cas c'est de ta faute, tu n'étais pas là, tu pouvais rien faire, les autres ont été injuste.

* À sa dernière remarque, la jeune fille ne savait pas vraiment comment réagir, c'est vrai, pourquoi s'il était renfermé était-il venu vers elle ? *

Je ne sais pas ... On est aussi désespéré l'un que l'autre, c'est peut être ça ? Faut pas chercher loin des fois.

* Cela était assez original comme rencontre, raconter des problèmes à un inconnu, cela ne lui serait jamais venue à l'esprit. Comme quoi, cela faisait tout de même du bien de dire ce qui va mal, même si la blairelle n'en a dit que la moitié. Puis une question surgit dans la tête d'Ellie. *

Dis, t'as jamais cherché à te venger de ces gens qui t'ont gâché la vie ? Ou a cherché pourquoi ta maison a subit un incendie ?

* C'était peut être des questions bêtes, mais Ellie est curieuse et aime savoir comment réagissent les gens, c'est une manière comme une autre de faire connaissance. *

* La blairelle s'assit aux côtés de Thomas et l'écouta parler sans l'interrompre. Lorsqu'elle réagit à la fin de son récit, l'aiglon ne put retenir un petit sourire. C'était bien une des premières fois qu'il se sentait soutenu. En effet, cela avait été injuste, du moins, c'était comme cela qu'il l'avait ressenti toutes ces années. Et ca lui faisait énormément de bien d'avoir quelqu'un qui pensait comme lui. *

-Je ne sais pas ... On est aussi désespéré l'un que l'autre, c'est peut être ça ? Faut pas chercher loin des fois.

* Le bleu et bronze écarquilla les yeux à cette remarque puis laissa échapper un petit rire. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas ri. Son rire s'accentua sans qu'il ne puisse le contrôler et finalement, il était en train de rire d'un bon éclat avant de pouvoir se ravoir. *

- Excuse-moi... Je ne sais pas ce qui m'a pris de rire ainsi, tu dois me prendre pour un fou...

* Souffla-t-il. Un léger silence s'installa durant lequel il se pencha vers l'arrière en étirant ses bras. Ellie
parla ensuite de vengeance. Le jeune blond se redressa et resta songeur un moment avant de répondre. *

- Si bien sûr. Mais comme ils n'ont pas approfondi l'enquête, je n'ai absolument aucun indice sur ce qui s'est passé, et comme il s'est passé 6 ans depuis... Mais si un jour je tombe par hasard sur celui qui a fait ça, je risque de terminer à Azkaban moi aussi quand j'en aurai fini avec lui.

* Il se rendit compte ensuite de ce qu'il venait de dire. C'était un peu maladroit compte tenu de ce que la jaune et noire vivait en ce moment... *

[ Quel abruti! ]

- Enfin... Hum... Ne tiens pas compte de ma dernière remarque. C'était déplacé.

* Le jeune Serdaigle se mit à rire à sa remarque. Ellie ne pensait pas avoir été aussi drôle, mais cela la fit sourire. *

Oh non non, pas du tout!

* Et donc Thomas avait bel et bien penser à se venger. Mais il était vrai que cela n'était pas facile du tout après six ans et sans aucune matière. La jeune fille réfléchissait. Comment pouvait-il faire ? Elle trouvait cela vraiment nul de pas savoir qui a tué ses parents. Mais surtout de savoir qu'est-ce que cette personne fait maintenant ? Est-ce un tueur en série que la police a réussi a attrapé au bout du compte sans savoir que c'est exactement cette personne qui a provoqué un incendie dans une maison ? Ou alors était-ce un accident ? Tout pouvait provoqué un incendie dans une maison moldue. Ou alors était-ce, un objet d'une des expériences du jeune homme ? Il l'aurait laissé sans faire exprès en un endroit dangereux ? Ces questions cessèrent dans les pensées e la blairelle quand son camarade s'excusa. *

[ Pourquoi il s'excuse ? Ah! Azkaban peut-être ? ]

Oh non, ne t'inquiètes pas, j'y pense souvent aussi haha. Je dis que je ne veux pas finir comme mon père, mais il est inévitable que quand je serais assez ... puissante ? Je le tue et donc finisse comme lui.

* Ellie venait de se rendre compte de ce qu'elle avait dit. Elle écarquilla les yeux et mit sa main sur sa bouche. Thomas ne savait pas que cet homme était son père et ne voulait pas le lui dire, mais maintenant, c'était foutu! Et surtout lui dire cela alors que lui tenait à ses parents et qu'ils avaient été tués ... . Il comprendrait sûrement pas ... Mais c'était tout de même pas le bon moment ... Comment allait-elle pouvoir se rattraper ? *

* Le jeune blond était soulagé que son éclat de rire n'ait pas tout gâché. Il aimait bien Ellie. Elle était calme, tranquille, elle avait un effet apaisant sur lui. Après sa remarque maladroite, elle laissa échapper une phrase qui fit tiquer Thomas. Il pensait avoir mal entendu mais la réaction de la blairelle le confortait dans le fait que son ouïe fonctionnait toujours à la perfection.
Il se retourna vers elle d'un air grave. *

- Cet homme qui s'est évadé d'Azkaban et qui te terrifie autant, c'est ton père?

* Il se plongea dans ses pensées. Ses propres parents lui manquaient terriblement mais il savait que ce n'était pas tout rose chez tout le monde. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'Ellie soit aussi terrifiée par son paternel? Il devait y avoir eu une escalade d'incidents jusqu'à provoquer le point de rupture. Il songea également à la dernière partie de sa phrase. Il se tourna vers elle et plongea ses pupilles dans les siennes. *

- Ecoute-moi bien. Ce que tu viens de dire est faux. Ce n'est pas parce que c'est ton père que tu deviendras comme lui. Les liens du sang ne veulent rien dire, tu es le propre maître de ton destin et tu vaux bien mieux que ça, j'en suis convaincu! Tu ne finiras pas en prison.

* Il ne savait pas trop pourquoi elle en était convaincue à ce point. Bien sûr, les liens familiaux n'étaient pas toujours faciles mais on peut s'en détacher si on le souhaite assez fort. Il espérait simplement ne pas avoir été trop brutal dans ses propos. La dernière chose qu'il voulait était de la brusquer et qu'elle se détourne de lui. *

* La jeune fille était maintenant un peu gênée d'avoir tout lâcher d'un coup de cette manière. Mais elle ne pouvait plus reculer. *

Euuuh oui c'est lui, il veut me tuer alors oui c'est assez flippant, et juste à le voir en fait ça fait peur ...

* Certes elle ne finirait peut-être pas comme lui, car elle réussirait peut-être à s'enfuir sans se faire attraper par les aurors comme lui, mais elle lui ressemble tout de même un peu malheureusement. *

Je disais ça parce qu'il a tué un tas de gens ... et a fini à Azkaban, donc si je le tue, moi aussi j'y finirai forcément haha

* Ellie soupira de désespoir, évidemment qu'elle n'irait jamais là-bas, elle sera morte avant c'est sûr! *

Et du coup, tu passes aussi toutes tes vacances ici, à Poudlard ?

* Cette question n'avait rien à voir avec la situation, mais la cinquième année n'avait pas vraiment envie de s'y attarder. En réalité, elle avait peur de trop parler à nouveau et de faire fuir son camarade. *

Tu veux bien qu'on marche un peu, j'ai besoin de me dégourdir les jambes ?

* Elle lui avait demandé cela avec un sourire bienveillant, il s'était peut-être assis parce qu'il était fatigué, alors elle voulait lui montrer qu'il avait le droit de s'y opposer. *

* Le jeune blond n'en revenait pas de l'histoire de la blairelle. En fronçant les sourcils, il lui demanda: *

- Mais... Sais-tu pourquoi il veut te tuer? C'est quand même dingue de ressentir ça vis-à-vis de son propre enfant!

* Sa question était probablement un peu indiscrète mais il ne pouvait se retenir de la poser. A bien y réfléchir, il trouvait étrange comme leurs histoires personnelles les rapprochaient malgré leurs énormes différences.
Il laissa échapper un maigre sourire lorsqu'elle lui posa la question sur ses vacances. Elle voulait probablement arrêter de parler de ça et il pouvait bien la comprendre. Penser à autre chose était la meilleure thérapie dans ce genre de cas. Il rapprocha ses genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. *

- Jusqu'ici, j'étais obligé de retourner à l'orphelinat pour les vacances. Maintenant que je suis en 6ème année et donc dans le dernier cycle, j'ai le droit de choisir, donc je vais rester ici, je m'y sens bien mieux! J'imagine que ça doit être le cas pour toi aussi?

* A se dernière question, il acquiesça et se leva en frottant l'arrière de son pantalon. Il ne voulait pas avoir de tache verte sur les fesses... Elle avait eut raison de proposer de se lever! Il ne s'en était pas aperçu mais il avait des fourmis dans les jambes et fit quelques pas maladroits le temps que la sensation s'estompe avant de marcher correctement à nouveau. Il avait encore dû s'illustrer, à marcher comme un ivrogne... *

* La jeune fille garda le silence le temps de se relever. En voyant son camarade avoir un peu de mal à tenir correctement sur ses jambes, Ellie eut un petit sourire en coin.

Mais comment répondre à la première question ? "Oh tu sais je suis juste une erreur de la nature!" Non.
*

Euuuh ... Alors c'est compliqué ... Mes parents n'ont jamais voulu d'enfants mais ma mère m'a accepté et pas mon père qui n'aime personne de toute façon, pour lui je suis juste une enfant qui est venue lui gâcher la vie. Et il veut me tuer parce que d'après lui c'est de ma faute s'il a tué ma mère ...

* En racontant cela, la blairelle se rendit compte que tout cela était fou. Thomas était évidemment en droit de ne pas la croire, et se serait tant pis pour elle. *

Obligé ? Pourquoi tu étais obligé d'y retourner ? Il y a pleins de sorciers qui restent ici pendant les vacances.

* La question lui avait évidemment était retournée, mais maintenant qu'elle avait mentioné la mort de sa mère, cette question n'était plus un problème. *

Alors jusqu'à mes 13 ans je retournais chez moi, c'est que ma mère me manquait, j'avais besoin de la voir même si je savais que ça allait mal se passer avec mon père, mais quand il n'était pas à la maison on en profitait bien!
Ensuite un peu avant les vacances de Noël, mon père a tué ma mère donc je reste ici.

* Et à Poudlard, tout comme son camarade, elle se sentait bien, sa famille était ici. Elle avait sa meilleure amie qui était comme une soeur pour elle, ses créatures, et d'autres amies. Ellie avait vécu tant d'aventure ici! Que ferait-elle lorsqu'elle quitterait l'école ? Elle n'en sait vraiment rien, tout cela allait lui manquer. Mais si elle arrivait à intégrer la valise en tant que magizoologiste, elle aurait encore cette proximité, et se serait que du bonheur! *

* Une fois que le jeune aiglon eût récupéré une démarche approximativement normale, il écouta le récit d'Ellie. Il fronça les sourcils à mesure que son histoire avançait. Décidément, au plus elle se confiait, au plus il avait le sentiment que son père était une véritable ordure... *

- Attends. Ton père a tué ta mère, mais il t'en tient pour responsable?

* Il secoua négativement la tête, ressentant une énorme empathie pour la jeune fille qui l'accompagnait dans sa promenade. Hésitant, il osa néanmoins demander d'une voix qui se voulait la plus douce possible. *

- Désolé de te demander ça... Que s'est-il passé à ce moment-là? Pourquoi pense-t-il que c'est de ta faute? Je... Tu n'es pas obligée de répondre si tu n'en as pas envie...

* Il ne voulait certainement pas la brusquer mais il se sentait pris par son histoire personnelle. Cela pouvait paraître honteux ou égoïste, mais il se sentirait déçu de ne pas connaître la fin.
Quant à la question de la blairelle, il répondit d'un ton détaché en balaya l'air devant lui. *

- Une histoire de contrat entre l'orphelinat et Poudlard. Enfin, d'après ce que m'a raconté la directrice. Maintenant que j'y pense, c'était peut-être un mensonge... Mais c'est du passé, maintenant. Et puis, je ne m'en suis pas trop mal sorti, je pense!

* Il tenta un grand sourire afin d'égayer l'humeur de la blairelle. Il avait l'impression qu'elle commençait à se détendre à mesure que leur discussion avançait. *

Larxene sortit prendre l'air, histoire de se remettre de ses émotions vécues récemment. Elle savait qu'elle pouvait avoir du mal à s'intégrer dans une société moldue, avec son coté peu sociable. Mais alors, dans une société sorcière, ce serait encore plus galère qu'elle ne l'imaginait. La jeune fille avait pris ses livres de cours pour essayer de comprendre ce que l'on pourrait attendre d'elle dans un monde qui n'était pas le sien. D'ailleurs, depuis quelques temps, elle faisait des rêves étranges, qui lui semblaient un peu trop réels. Comme si quelque chose ou quelqu'un essayait de la prévenir de quelque chose qui pourrait arriver un jour. Larxene essayait de résoudre la question par elle-même, sans succès. Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle ouvrit ses livres de cours, essayant d'y trouver du réconfort. Au plus elle avançait, au plus elle était mal. Elle fondit en larmes.

Larxene continuait à pleurer, lorsqu'elle entendit quelqu'un lui parler. Elle releva la tête, et vit que c'était un jeune garçon de la maison Poufsouffle. Elle fut de suite rassurée de pouvoir parler avec quelqu'un et de faire connaissance.

-Salut. Je me demandais comment m'intégrer dans cette nouvelle société. J'ai beau chercher dans mes livres de cours, mais je n'y arrive pas.

Larxene essuya ses larmes, bien contente de s'être confiée à quelqu'un. Son interlocuteur ne semblait pas si méchant, après tout.

-Au fait, moi, c'est Larxene DYLAN. Et toi ?

La jeune fille était désormais plus enthousiaste à l'idée de se faire un nouvel ami. Elle se dit qu'elle pourrait se confier un peu plus sur ce qui la travaillait. Elle prit une grande inspiration.

-Depuis quelques temps, je fais de drôles de rêves. De drôles de créatures viennent vers moi, et semblent vouloir me dire quelque chose qui pourrait m'arriver pour de vrai. Malheureusement, je n'arrive pas à entendre ce qu'elles me disent.

Larxene savait qu'en se confiant à quelqu'un, elle allait pouvoir trouver une aide potentielle. Ou des conseils, peut-être. Une chose était sûre pour elle : ce n'est pas en restant toute seule qu'elle allait régler ses problèmes.

Grégorius venait de se présenter, qu'il demanda à Larxene à quoi ressemblait les créatures qu'elle voyait dans ses rêves. Elle réfléchit, le temps de se replonger dans ses souvenirs.

-Si je me rappelle bien, il y avait une petite créature qui ressemblait à une branche verte qui marche, une autre qui ressemblait à un cheval ailé... une petite créature ailée... C'est à peu près tout, je crois.

Si ça se trouve, le jeune garçon avait la même ascendance qu'elle, vu ce qu'il avait raconté plus tôt. Au moins, elle se sentait comprise par quelqu'un d'autre. Soudain, la jeune fille vit un hibou déposer une lettre à ses pieds et repartir. Elle prit l'enveloppe, l'ouvrit et la lut.

Ma petite Larxene,

Nous avons appris récemment que dans notre entourage, on avait des amis sorciers. Jusqu'ici, ils ne s'étaient pas manifestés comme tels parce qu'ils étaient liés à un "secret magique", comme ils ont dit. Ils ont également raconté qu'ils t'avaient vue faire de la magie, bien avant que tu aies reçu ta lettre d'admission. Nous aurions aimé qu'ils nous en parlent avant. Mais ils nous ont expliqué qu'ils auraient pu aller en prison pour ça.

Bisous,

Tes parents

Larxene ne savait plus quoi penser. D'un coté, elle était furieuse d'apprendre ça maintenant. Mais d'un autre coté, elle était soulagée de savoir qu'elle n'était pas une personne bizarre. Néanmoins, elle savait qu'elle pouvait maintenant se confier à quelqu'un de confiance. Elle tendit la lettre à Grégorius.

-Je suis confuse et dans l'embarras... Apprendre ça comme ça n'est pas normal, ils auraient dû le dire plus tôt.

Larxene écoutait attentivement Grégorius. Le comportement de ces amis était révoltant, certes, mais qu'est-ce que la jeune fille aurait fait à leur place ? Est-ce qu'elle aurait pas protégé sa famille de cette différence ?

-T'as peut-être raison. Désolée, je me suis emportée. S'ils l'avaient dit plus tôt, j'aurais peut-être évité de blesser quelqu'un par inconscience pure de mes pouvoirs. Je te le concède aussi, je devrais aller à la bibliothèque. J'y trouverais peut-être des réponses.

Larxene rassembla ses livres de cours, encore pensive. En même temps, elle se demandait comment ce genre de chose pouvait arriver. Un livre tomba de ses bras, et s'ouvrit pile sur une page en particulier. Elle s'empressa de voir ce qui était marqué dessus.

-Attends... Mais qu'est-ce que...

Larxene vit sur cette page tout ce qui concernait justement ce "secret magique". Elle lut tout ce qui s'était passé, et elle comprit pourquoi les sorciers se cachaient des moldus. La jeune fille fut soulagée. Elle ferma et ramassa le livre.

-Bon, je t'expliquerai ça plus tard. Euh... est-ce que tu veux bien m'accompagner à la bibliothèque, s'il te plaît ?

Lemony n'est pas à Poudlard depuis longtemps. Juste assez pour commencer à mettre un nom sur les élèves de Serdaigle, voir ceux et celles qu'il croise en classe.
Pourtant, il sait déjà que durant ces sept prochaines années, le climat brumeux et froid de l'Ecosse lui pèsera. Le Domaine des Parlambres, dans le Sud de l'Angleterre, voit des jours plus clément.

Après s'être résigné à commander une cape à doublure, il a décidé de sortir sans encore l'avoir reçue.
Il grelotte tandis que ses pieds traversent le pont de pierre, s'arrête un bref instant pour contempler la vue, se fait bousculer par d'autres élèves plus âgés qui, dans la cohue ne se sont pas aperçus de sa présence, à leur décharge.

Le parc est grand. Plus que les Jardins du Domaine ? Il n'est pas certain de savoir estimer.

Lemony a une boule dans la gorge qu'il ne parvient pas à s'expliquer. Pas encore, du moins. Il commence à marcher sur un pas d'équilibriste, ignorant si ses yeux le piquent parce que le vent les irrite, ou si les larmes veulent percer.

— Je rêve d'une maison...

Les mots sortent seuls. Sa voix porte plus qu'il ne l'imaginait, dans le parc désert. Il a l'impression de ne pas avoir ouvert la bouche depuis des heures. Des jours, si l'on fait exception des salutations et politesses d'usages.

— Je rêve d'une maison, j'y verrais des bisons, des daims et des antilopes jouer.

Si Jade le surprenait à chanter de la country traditionnelle américaine... Mais elle n'est pas là.

– Where seldom is heard a discouraging world, and the skies... aren't cloudy all day.

Bien peu de mots décourageants et des cieux sans nuages.
Lemony est en train d'apprendre que le chant, seul dans la nature, donne bien des informations sur la mélancolie qui le prend au coeur.
Et si quelqu'un passait, il ne verrait plus un enfant de riches hautain, mais un jeune garçon seul, gérant mal ses vagues à l'âme.

Avec plaisir <3

Un visage translucide surgit à quelques centimètres du sien. Lemony aurait pu se composer une figure s'il s'était agi d'un être visible, et donc prévisible dans son arrivée.
En l'occurrence, il pousse un cri de stupeur.
Recule.
Bat des bras pour éviter de tomber en arrière dans la gadoue et, miracle, parvient à se stabiliser.
Son coeur tambourine dans sa poitrine, le sang à ses tempes. Fort heureusement, il y a pire qui puisse lui arriver qu'un fantôme impromptu. Une fois la surprise passée, il se remet assez rapidement, son souffle redevient normal. En revanche, il est passé en posture défensive : baguette dans la main, position de combat maintes fois vue et revue avec son Précepteur.

Ce n'est qu'en analysant l'intruse qu'il relaxe ses membres. Un fantôme ne peut lui faire aucun mal physique ; sa baguette lui sera inutile, ses poings aussi.
- Hé !! Coucou ! J'adore ta chanson ! Pourquoi tu es triste dit ?
Une petite fille. Elle doit avoir l'âge de Quartz et aussitôt, le coeur de Lemony se serre, se tord. Le manque se fait ressentir. Il ne pense pas un instant à l'admonester pour ses manières, ni pour son intrusion dans sa vie privée. Il ressent simplement cette mélancolie si puissante que seule la nouvelle tristesse parvient à s'y frayer un chemin.

— Merci, dit-il doucement. C'est de la country traditionnelle américaine. Fais attention, certains Nobles prennent mal que l'on ose utiliser la culture de... nos rivaux.

Il a cette même voix docte qu'il utilise avec ses Quartz. Un langage un peu moins soutenu, pour être sûr que l'enfant comprend bien. Il a toujours cette bienveillance préventive d'avertir de l'étiquette, pour que son cadet ne soit pas blessé.
Il a simplement adapté pour ne pas trahir la position de son père concernant les Américains, considérés comme des traîtres après, eh bien, la Boston Tea Party.
Certains Nobles Sangs-Purs ont la rancune tenace.

Pourquoi es-tu si triste?
Pourquoi es-tu si triste ?
Les mots résonnent dans son esprit, ils refusent de le lâcher, et peut-être que Lemony est fatigué de faire semblant. Il n'est pas sorti dans le Parc pour arborer son masque d'aristo'.

Et il y a cette petite fille en face de lui, morte. De l'âge de Quartz. Il ferme douloureusement les yeux. Quelques larmes s'en échappent quand les cils touchent ses pommettes. L'idée que Quartz connaisse quelque chose de similaire... ça ne se peut pas. Il refuse.
Mais comment peut-il le dire à cette petite fille fantôme tout enjouée ? "Que t'es-t-il arrivé ? C'est... tragique." "Te voir me donne du chagrin, parce que je pense aux miens, et à combien ils me manquent. J'espère qu'ils survivront?" Morgane et Viviane réunies, non.
Et puis ce serait cruel d'entamer sa joie, véritablement. Il se peut qu'elle ignore que sa mort est triste, qu'on l'ait protégée de cette réalité.

Pourquoi es-tu si triste?
Elle l'a vu. Elle a entendu sa chanson, perçu son chagrin. Est-ce cela qui l'a menée à lui?
Sa gorge se serre, gonflée de mots interdits, de mots qu'il ne s'autorise pas même à penser.
Les larmes se sont taries.
— Je suis seul, dit-il dans un souffle. Je suis... seul.
Son visage trahit toujours son vague-à-l'âme.
— Poudlard est bruyant. Les élèves parlent sans cessent, ils bavardent durant les cours, mais je ne suis de toute évidence pas censé le leur reprocher. Les élèves de mon dortoir me saluent mais ne semblent pas vouloir faire ma connaissance. C'est comme si je n'en valais pas la peine.
Imbécile! le tancent les voix de Jade et Onyx, mais le sermon qui devrait suivre sur "dévoiler ses faiblesse à une entité inconnue" se perd dans les méandres de l'esprit.

Lemony regarde l'enfant. Il s'aperçoit qu'il n'a pas les ressources pour lui poser la moindre question. Humblement, il baisse ses yeux clairs.