Rien n'était plus intéressant et presque jouissif que de voir un ou une élève en retenue pour Catherine. Car ça voulait tout simplement dire que cette personne avait fait une belle petite boulette ou avait manqué de respect à quelqu'un et c'était justement le genre d'adolescent que la Québécoise appréciait le plus. Parce qu'ils avaient cette petite flamme qui brûlait en eux. Cette lueur de défi. Même quand la Spinnet venait en ami.

Toutefois, en entendant la O'Hara se placer en victime, la professeure ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Certes, ça pouvait être une bonne échappatoire, mais ça ne fonctionnait pas avec l'adulte. La pitié ne faisait pas vraiment partie de son vocabulaire.

CATHERINE : Miss O'Hara, cessez de jouer les victimes. Mes collègues ont peut-être eu raison... ou pas.

Sur ces mots, Catherine entra finalement dans la pièce, souriant au fantôme, le congédiant. Elle allait prendre, en quelque sorte, le relais. S'approchant de la table occupée par l'élève de Serdaigle, la professeure darda le parchemin gribouillé par l'adolescente. Un sourire amusé pris place sur ses lèvres instantanéement.

CATHERINE : Intéressant. Vous savez que mettre le feu aux tissus de votre lit ne changera pas grand chose. Ou même de mettre une pastille de gerbe dans le thé de votre professeure de vol. C'est trop facile de savoir que vous êtes la coupable. Du moins, vous êtes LA coupable idéale. La preuve ce soir... Donc, non, ce n'est pas moi qui vous a envoyé ici.

Sortant sa baguette, la Québécoise l'agita rapidement et en une fraction de seconde, ledit parchemin se consumma sous le sortilège de flammes, avant de devenir que cendres. La professeure posa ses iris verts sur la cinquième année, ayant quelque chose derrière la tête.

CATHERINE : Levez-vous et suivez moi... Nous allons poursuivre cette discussion dans un endroit où personne ne viendra mettre son nez.

Dans un claquement de talons, la jeune femme se tourna, faisant tournoyer légèrement les pans de sa robe avant de sortir de cette salle de classe. Sans même se soucier si Rita la suivait. Si cette dernière était derrière elle, tant mieux. Si ce n'était pas le cas, tant pis.

Écoutant les piaillements de la O'Hara, Catherine regrettait déjà sa propension à toujours approcher les élèves qui avaient un souci avec l'autorité. Comme si elle se voyait elle-même en eux. Ce qui était assez déroutant en y pensant. Surtout que la jeune fille devant elle ne laissait pas sa place en terme de mauvais coups. Pourtant, la professeure trouvait cela très intelligent. Peindre la chambre de sa Directrice en jaune ? Du génie. Même si intérieurement, la Spinnet espérait que cette couleur disparaisse des murs avant qu'elle visite l'endroit, un de ces jours.

CATHERINE : Si vous voulez disparaître pendant dix ans, je crois que ça peut s'arranger Miss O'Hara, dit-elle en souriant.

En voyant l'expression de l'adolescente devant la flamme qui consumait son parchemin, le sourire de la brune ne fit que s'agrandir. Elle aimait jouer avec les élèves. Les manipuler juste assez pour qu'ils la craignent. Ce n'était pas le cas avec l'aiglonne, c'était une forte de tête. Qui en plus, savait tout sur tout.

CATHERINE : Déjà, pour ne pas vous faire prendre, il faut effacer toutes les traces, Miss O'Hara. C'est une règle élémentaire. Maintenant, au lieu de me faire perdre mon temps, suivez-moi.

Catherine commençait à légèrement perdre patience. Déjà que ce n'était pas une de ses plus grandes qualités. Marchant vers la sortie, Rita sur les talons, la professeure dirigea rapidement vers son bureau, là où elle avait pris soin de mettre en place un sortilège ou deux pour rendre l'endroit totalement hermétique et empêchant les oreilles indiscrètes d'entendre quoi que ce soit.

CATHERINE : Prenez place, dit-elle en pointant un des fauteuils. Miss O'Hara, il faut vraiment que vous fassiez preuve de plus d'intelligence. C'est bien de savoir tout sur tout le monde, mais vous utilisez ces informations à tout va. La Directrice, comme vous dites, je l'ai dans ma poche. Maintenant, arrêtez de faire l'enfant et écoutez-moi bien.

La Spinnet vint s'installer sur l'autre fauteuil, juste à côté de la O'Hara. De quoi surprendre, vu que la femme n'avait pas tendance à s'approcher des élèves ainsi.

CATHERINE : Si vous voulez vous faire oublier, j'ai une idée. Il me faudra simplement votre collaboration et votre confiance... Vous le pouvez ?

Entendre de la bouche de la O'Hara que la prifezdeute avait un certaine réputation à travers le château la fit sourciller. Certes, elle n'était pas surprise, mais elle trouvait cela assez étrange que l'adolescente se permette cette réflexion. Tout en continuant de marcher vers son bureau, Catherine tenta de tirer les vers du nez à la gamine.

CATHERINE : Ah et quelle réputation ai-je dans le château ?

Pas que cala préoccupait la professeure, mais il était toujours utile de savoir ce que les autres élèves pensaient. Ça n'allait pas changer sa façon d'être ou sa façon d'enseigner, mais juste renforcer peut-êtrecertains comportements. Approchant peu à peu de la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal et de son bureau, la brune s'arrêta quand 3lle vit que Rita ne la suivait plus.

CATHERINE : Si j'en demande trop ? dit-elle en posant ses iris verts sur la jeune fille. Je crois que j'en demande juste assez. Ne vous ai-je pas sortie de cette retenue injustifiée ? Il me semble que je suis bien la seule à vous laisser le bénéfice du doute, non ?

Trouvant la petite pause un peu trop longue, la Québécoise se détourna de la Serdaigle et pousuivit sa route vers son bureau. Sans plus se retourner. Les flammes des différentes colonnes projetaient l'ombre de la Spinnet partout où elle passait, la rendant encore plus impressionnante. Sans même se retourner, l'adulte s'adressa à sa future protégée.

CATHERINE : Alors vous venez ?

Sans plus attendre, Catherine entra dans sa salle de classe, faisant claquer sa robe sombre dans l'air. La professeure avait un projet bien spécifique et elle avait besoin de l'esprit affûté de la jeune fille. Il fallait seulement que cette dernière accepte de la suivre ou du moins, qu'elle accepte de suivre ses instructions. Car peu importe la réponse de la O'Hara, cette dernière n'aurait pas tellement le choix de suivre la Spinnet où qu'elle aille.