L'ambiance était douce. Une sorte de voile de lumière semblait envelopper le bureau de Défense contre les Forces du Mal. Pourtant, ce qui allait s'y produire était loin d'être agréable. Assise à son bureau au bois foncé, Catherine attendait la venue d'un élève. Elle avait envoyée une convocation au préfet de Gryffondor sans mentionner le sujet de cette rencontre impromptue. C'était le genre de la professeure et Directrice adjointe : le mystère.

Griffonant sur un devoir, raturant le parchemin avec vigueur, la jeune femme s'arrêta net en entendant les petits coups sur le battant de la pièce. Elle déposa consciencieusement sa plume sur le meuble, rangeant la pile de devoirs qui l'occupait depuis la fin des cours. Gracieusement, la Soinnet se leva. Exit la magie sur ce coup. Elle voulait faire un petit effet à l'adolescent qui devait se poser mille et une question.

Ouvrant la porte doucement, elle apparut à sa pleine grandeur, dans une robe noire ajustée. Elle posa son regard vert sur le Kerleal, esquissant un sourir en coin en voyant son accoutrement. Il n'avait absolument aucun doute sur la raison de sa présence ici.

CATHERINE : Monsieur Kerleal. Pile à l'heure. Installez-vous...

Présentant l'un des fauteuils au jeune homme, l'ancienne aiglonne ferma la porte derrière lui, avant de contourner le préfet, passant très près de ce dernier, laissant une odeur de groseille flotter. Elle sentait Tanguy quelque peu stressé. Ce qui fit naître un léger sourire sur ses lèvres. Elle allait s'amuser un tout petit peu.

CATHERINE : Une boisson ? Jus de citrouille, eau ou... whisky ? dit-elle en connaissant parfaitement l'âge du jeune homme. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous ai convoqué, non ? Vous n'avez même pas une petite idée ?

Debout derrière son bureau, la Spinnet attendait patiemment que l'adolescent réponde. Car même si elle avait râlée quand la Flame lui avait annoncé que c'était elle qui allait s'occuper du cas du préfet, Catherine allait maintenant utiliser la situation à son avantage.

C'était un jeu passionnant. Malheureusement, un élève en faisait les frais, mais Catherine n'en avait que faire. Elle ne pouvait faire dans les sentiments à ce moment précis, car une rumeur insistante parcourait les couloirs du collège. Malgré les efforts de la jeune femme pour les faire taire ou détourner l'attention de sa patronne, Miss Flame, les choses devenaient de plus en plus pressante pour la professeure. Si elle ne trouvait pas d'échappatoire, adieu Poudlard.

En revanche, avant d'aller droit au but, elle avait envie de s'amuser un tout petit peu et le jeune homme devant elle ne semblait se douter de rien.

CATHERINE : C'est vrai, vos notes ne sont pas médiocres. Elles pourraient être mieux, vu votre niveau, mais elles pourraient être pire. Donc, non, je ne vous ai pas convoqué pour vos résultats scolaires,dit-elle en souriant. Vous êtes certain de ne rien vouloir ?

Ses iris verts posé sur le préfet, la Spinnet appuya ses coudes sur son bureau et croisa les doigts avant de poser son menton dessus. Elle observait les traits du Gryffondor avec minutie. Il paraissait bien et plus vieux que ses seize ans. Elle se demandait jusqu'à quel point les gens le connaissait réellement. Allaient-ils croire à la supercherie montée de toute pièce par la Directrice adjointe ? Elle en était convaincue.

CATHERINE : Mr. Kerleal, j'ai entendu certaines rumeurs peu... reluisante à votre sujet. Quelques méfaits ici et là. Tout comme de petits larcins qui à un autre moment, n'auraient pas attiré mon attention. Il paraîtrait que vous êtes souvent seul et que vous allez et venez dans la Salle commune de Gryffondor à des heures... suspicieuses. Y a-t-il une raison à cela ?

Se callant dans son fauteuil, Catherine attendit une réponse de l'adolescent. Elle prit même une seconde pour regarder son tiroir, fermé, affichant un sourire en coin. Elle se salissait rarement les mains, mais cette fois, c'était beaucoup trop urgent pour laisser couler ou pire encore, laisser un ou une inconnue s'occuper du cas. Elle devait se débarrasser de ce que contenait son tiroir ou du moins, laisser croire au reste de Poudlard qu'elle était en possession de cette chose depuis peu.

CATHERINE : Alors ?

En voyant l'air ahuri de l'élève, Catherine laissa échapper un petit rire qui fut à peine perceptible. La réaction du Gryffondor avait le don d'amuser la principale intéressée et les surprises n'allaient pas s'arrêter là. Non. La Directrice adjointe avait d'autres plans pour le Kerleal. Rien de bien méchant à ses yeux, mais peut-être pas à ceux de l'élève, car il jouait gros. Puis, la professeure avait bien réfléchit à son plan, ne laissant pas la place aux surprises dans son cas. Bien sûr, il allait y avoir un peu d'improvisation dans toute cette affaire, mais rien qui ne pourrait ébranler l'adulte. C'était un mal pour un bien, dans ce cas précis.

CATHERINE : Alors, Mr. Kerleal, il se trouve que lors d'une inspection de votre dortoir, nous avons fait une petite découverte pas très... commune. Quand je dis nous, je parle bien sûr de mes collègues et moi, dit-elle en ne quittant pas le Gryffondor des yeux. Il se trouve que pendant nos recherches, nous avons trouvé ceci.

En disant ces derniers mots, l'ancienne aiglonne ouvrit le fameux tiroir et en sortit une petite bourse en peau de dragon qu'elle déposa sur le bureau. Jetant un regard furtif à l'adolescent, elle ouvrit cette petit bourse et en sortit trois petites fioles contenant une poudre jaunâtre. Le mettant sur le bureau, bien en vu, son regard resta fixé sur le visage du préfet. S'il avait osé poser son propre regard dans celui de la Spinnet, il y aurait vu un éclat de malice chez la jeune femme. Elle s'attendait à toute sorte de réaction et elle les attendait avec impatience.

CATHERINE : Vous pouvez me dire ce que c'est ? Ou dois-je le dire moi-même ?

[i]C'était jouissif. Son plan était maintenant bien en marche et elle attendait tout simplement une réaction de Tanguy pour poursuivre, croisant les mains sur son bureau, les fioles bien à proximité. Son sérieux et sa froideur pouvait en rebuté certains. Les arguments et la négociations étant parfois trop compliqué, mais elle savait que le rouge et or n'était pas de ceux qui reculait.

CATHERINE : Alors ?