Ambrosia ne savait où donner de la tête. Des livres, des grimoires, partout où ses yeux se posaient. Elle en avait le tournis. La blairelle aimait beaucoup la bibliothèque, mais là, c'était autre chose. La Réserve. Elle était dans la Réserve. Elle en avait tellement rêvé. L'odeur mêlé de la poussière et des vieux parchemins donnait une atmosphère particulière au lieu. Sans oublier que cet endroit est normalement interdit.
Mais si la préfète de Poufsouffle était présente, ce n'était pas parce qu'elle avait décidé d'enfreindre le règlement. Non, bien sûr que non. Ambrosia était venue en compagnie de Carter Spall qui était devenu Préfet en Chef et qui pouvait donc se trouver ici.

Ambrosia était impressionnée. Tant de connaissance à porter de mains. Elle ne savait pas, par où commencer. Elle devait essayer de garder à l'esprit pourquoi elle était ici. Ambro voulait en savoir plus sur son don. Elle sursauta en entendant le descendant Vélane lui parler.

Je ... éh bien ! C'est interdit. On n'a pas le droit de venir ici. En tant que préfète, je dois respecter le règlement. Je suis censée donner l'exemple.

La cinquième année était devenue toute rouge à la pensée de fouiner dans le château au lieu de faire ses rondes. Non vraiment, cela ne serait pas correcte.
Son regard se porta de nouveau sur les étagères.

Cet endroit est fabuleux. Merci.

Puis Carter l'entraina vers une vieille table qui avait bien vécu à en juger par les nombreuses gravures. Encore une chose que la blairelle n'oserait pas faire. Ambro se dit que peut-être elle passait à côté de son adolescence en étant à ce point sage. À ne pas faire de bêtises. Mais ce n'est pas toujours facile d'aller contre son éducation.

Carter lui apprit qu'il avait parcouru la majorité des ouvrages de Divinations. Cela avait du demander plusieurs heures de lectures. Elle regarda autour d'elle. La blairelle décida n'ignorer le faite qu'il avait enfreint le règlement en venant ici alors qu'il n'était pas encore préfet en chef. Après tout, il avait eut la gentillesse de la conduire à la Réserve. Mais peut-être que c'était calculé de sa part. Ambro chassa cette dernière pensée. Elle était là et c'était le principal. Elle voulait trouver des réponses à ses questions.

Je ne trouve pas les cours du professeur Moskovski, ennuyeux. Bien au contraire, ils sont passionnant. Mais je suis certaines que je vais trouver des informations très intéressante dans la Réserve. Si ses ouvrages ne sont pas à la disposition des élèves, c'est ...


Ambrosia laissa la fin de sa phrase en suspend. Elle était comme hypnotisé par le lieu. Elle voulait tous savoir sur son don.
La voix de Carter la sorti de nouveau de ses rêveries.

Que veux tu savoir ?

En réalité, la blairelle ne savait pas quoi répondre. Du côté maternelle pratiquement tout le monde si connaissait en divination, mais ce n'est pas pour cela qu'on répondait à ses questions. Bien au contraire. La matriarche, lui avait toujours dit que c'était à elle de comprendre. Elle pouvait juste lui enseigner certaines mantiques, mais c'était à Ambrosia de faire le reste.

Je suis la deuxième de la famille à posséder le don de troisième œil. Je crois que ma grand-mère est un peu jalouse. Elle aurait aimait l'être.
Mon don c'est réveillé lorsque je suis entrée à Poudlard. Avant je faisais quelques rêves prémonitoires, mais rien de bien important. Je n'étais pas vraiment consciente que s'était des visions. Le problème, c'est que je ne contrôle rien et que c'est souvent sombre, horrible, voire sanglant. Et comme j'ai dû mal à déchiffrer mes visions, je ne peut pas empêcher les catastrophes.

Comme l'attaque de l'une de ses amie qui était devenue une vampire ou sa meilleure amie qui était devenue louve-garou. Elle n'avait rien pu faire et elle sans voudrait pour toujours.

J'ai l'impression que mon don ne me sert à rien. Je veux le contrôler et je veux pouvoir aider les autres. Tu trouves ça stupide ?
Alors, qu'elle ouvrage me conseilles tu ?

Ambrosia ne pouvait s'empêcher de regarder autour d'elle. Tous ce savoir qui était cacher dans la Réserve était fascinant. Pourquoi n'avait-elle pas oser venir en ce lieu plus tôt.

La blairelle écoutait d'une oreille distraite ce que lui disait Carter. Cependant elle étouffa un rire en l'entendant dire que si elle ne maîtrisait pas son don c'était peut-être parce qu'elle se contentait des enseignements du professeur Moskovski. Voilà une chose qu'elle aimerait faire, ne suivre que les cours de divination proposé au château. Mais elle était très souvent convoquée le dimanche chez ses grands-parents et devait alors suivre les enseignements de la matriarche. La voix de celle-ci résonna dans sa tête.

Un frisson la parcouru.

Oh ! Détrompe toi. J'ai le droit aux enseignements de ma grand-mère. Je peux te dire que ce n'est pas une parti de plaisir. (Soupir) Je sais que c'est pour mon bien, mais ... dès fois...

Ambrosia c'était levé et s'agrippait au dossier de la chaise.

Je t'assure que par moment, elle ... (dans son regard une pointe de fureur apparut). Pour résommer, ce n'est pas mon don qui va me rendre folle, mais ma grand-mère.

La cinquième année se ressaisi et reprit place sur la chaise. Elle devait ce concentrer sur son objectif. Maîtriser son don et surpasser la matriarche.
Carter venait de dire une chose intéressante. L'onirologie. Oui elle avait lu des choses la dessus. C'est vrai qu'elle avait surtout des images, plus que des voix. Sauf, lorsqu'elle avait eu une vision au sujet de sa cousine Bronwyn. Ambrosia avait entendu hurler une voix. Mais cela était très rare. La blairelle eu un regard étonné lorsque le descendant Vélane parla de se concentrer sur des domaines plus controversés. Que voulait-il dire ? Elle eu très vite la réponse. La nécromancie.

Ambro eu de nouveau un frisson.

[ Encore ? Je les attirent ou quoi ? ]

La jeune préfète croisait de nouveau une personne qui lui parlait de nécromancie. Il est vrai que ses visions étaient épouvantable, peut-être devait elle en effet étudier ce sujet.

Un éclat de rire résonna dans la Réserve. Voilà, on y était. Rien n'est gratuit en ce monde. Carter était prêt à l'aider en échange d'un petit service.

Pardon ? Que veux tu dire en disant que je demande aux esprit comment réveiller ta mère ? J'aimerais que tu sois plus clair.

Pourquoi était-ce à elle que Carter demandait ça ? Il y avait d'autre troisième œil dans le château. D'ailleurs si elle en croyait les bruits de couloirs, le descendant Vélane avait comme petite amie Faith, qui possédait le même don qu'elle. Mais c'est vrai que c'est délicat comme service.

D'un coup le visage d'Ambro s'illumina. D'un côté c'était extrêmement intéressant, et en même temps dangereux. La blairelle avait envie de voir si elle était capable de ce genre de chose et puis le côté interdit était fascinant.
Cependant elle était intriguée. Elle regarda Carter fixement.

J'aimerais aussi savoir combien de personnes ont refusés de te rendre ce "petit" service ?
C'est pas rien. Et ça vaux plus que ce que tu me proposes en échange.

Peu à peu, Ambrosia remarqua que le "masque" qu'affichait Carter était en train de tomber. Son arrogance, son assurance coutumière se fissurait. La cinquième année ressentait que le descendant Vélane ne jouait pas. Il avait réellement besoin d'aide. Mais Ambro avait du mal à comprendre pourquoi elle ? Elle ne maîtrisait rien et elle ignorait si elle pouvait faire cela.

Il se décida à lui en dire un peu plus. La blairelle eut une expression de surprise en l'entendant dire ce qui était arrivé à sa mère. Mais ce qui l'étonna le plus fut les mots " c'est peu important". Comment pouvait-il qualifier de peu important le fait qu'une mage noire avait coincé ma mère dans un sommeil irréversible. La blairelle ayant un père moldu pensa de suite au conte de "La belle au bois dormant". Pas la version édulcoré du dessin animée, non ... la version d'origine. La version qui fait bien peur et qui l'avait empêché de dormir durant des semaines, lorsqu'elle était enfant. Un frisson la parcouru.

[ On peu vraiment lancer ce genre de sort ? C'est atroce. ]

Elle écrasa une larme au coin de son œil droit.

Je ... Je suis désolée.

Ambro voulait lui poser un tas de questions. Cependant, elle sentait que ce n'était pas le moment. Mais Carter avait-il vraiment conscience de ce qui lui demandait ? Ce n'était pas un petit service. C'était dangereux, surtout pour elle.

Carter ignorait un léger petit détail. Ambrosia allait devoir déclencher une vision et le descendant Vélane allait devoir jouer "le filet de sécurité". Cette expérience allait lier les deux adolescents. La blairelle eut un nouveau frisson. Ils allaient jouer avec des forces qui risquait de les dépasser.

Donc, Carter pensait que les morts avaient la réponse, la solution pour sauver sa mère. Il avait probablement raison. Mais à quel prix ?
Ambro scrutait le visage du descendant Vélane. Il lui disait qu'ils seraient tous deux gagnant. Puis qu'elle était la seule à qui il en avait parlé. Qu'il avait besoin d'elle.
La cinquième année se redressa et se cala contre le dossier de la chaise. Elle eut du mal le croire.

[ Vraiment ? Soit, il est réellement désespéré, soit il est conscient du danger et je suis ... tellement peut importante pour lui, qu'il se moque de ce qui peu m'arriver.
]

Ambro se mordit les lèvres.
Carter venait de pousser l'ouvrage dans sa direction. Elle resta un moment à regarder le livre. Son cœur battait vite.

[ Je peu dire non. Je peu partir et le laisser se débrouiller. ]

Ambrosia hésitait. Elle passa les mains sur le grimoire. Elle ne pouvait pas passer à côté de cette chance. La chance d'en savoir plus. La chance de se dépasser. La chance d'être meilleure que la matriarche. Il y eu une étincelle dans son regard. Elle afficha un étrange sourire, releva la tête et regarda Carter.

D'accord. Je vais t'aider. Mais ... C'est pas sans risque. Tu en ais conscient ? Tu ne vas peut-être pas aimer leurs réponse. Es-tu prêt à cette éventualité. Et puis ... Je veux dire. Ca peu être dangereux pour moi, mais aussi pour toi. Donc, tu es sûr ?

Visiblement Carter avait anticipé la réponse positive d'Ambrosia, car celui-ci avec préparé au fond de la pièce un endroit pour le fameux rituel. La blairelle se laissa guider vers l'endroit. Elle observa le cercle, les runes, les bougies.

[ Dans quoi je m'embarque ? ]

La blairelle regarda autour d'elle essayant de trouver une échappatoire à cette situation. Elle avait l'impression d'être piégée. Carter était déjà installé sur l'un des coussins et lui faisait signe de prendre place sur l'autre. Le descendant Vélane devait comprendre l'hésitation de la jeune préfète, car son signe de tête était insistant.

Ambro finit par s'asseoir. Elle était mal à l'aise, angoissée. Machinalement elle joua avec l'une de ses mèches de cheveux tout en respirant profondément. Elle devait rester calme, ne pas se laisser submerger par ses émotions, quelles qu'elles soit. Un peu nerveuse, elle écouta les consignes de Carter.

[ Ne pas se laisser piéger par les esprits et lui rendre son corps ? Voilà qui est rassurant. J'espère qu'il ne me cache rien d'important. ] Pensa t-elle en se mordillant les lèvres.

Son camarade avait bien préparé les choses et mena le rituel magique. Ambrosia avait les yeux fermés. Elle lâcha prise. Son esprit n'était plus dans la Réserve de la bibliothèque. Il faisait sombre et l'atmosphère était pesante. La blairelle avait comme l'impression d'étouffer. Elle sentait une présence et surtout elle n'était pas la bienvenue. Elle ne distinguait rien, mais on la frôlait, on la bousculait. Puis des murmures.


Ses mots résonnaient comme un écho. Durant un instant Ambrosia eut une crise de panique. Elle voulait partir, fuir de cet endroit. Il était clair que l'on ne voulait pas d'elle en ce lieu. Elle n'avait rien n'a faire ici.

Des rires, des moqueries, des cris stridents résonnèrent. La cinquième année scrutait l'obscurité autour d'elle.

[ Ressaisie toi, reste calme. Ils veulent justes t'impressionner. Tu ne risques rien. Enfin, j'espère. ]

La blairelle essayait de se rassurer comme elle pouvait. Elle se racla la gorge.

[ Allez ! Pose ta question, tu ne dois pas rester ici trop longtemps. ]

Désolée de vous déranger. J'ai une question à vous poser et après je vous laisse tranquille. C'est vraiment important.

On la bouscula de nouveau et cette fois plus violemment. Des visages apparurent, déformés par la colère et la rage d'être ainsi dérangés. Ils tournaient autour d'elle. Elle était terrorisée. Pourquoi avait-elle dit oui. C'était l'orgueil qui avait parlé. Mais à présent, il était trop tard, elle aurait dû y réfléchir un peu plus. Que devait-elle faire ? Alors qu'elle cherchait comment se sortir de là des points lumineux firent leur apparitions. Les esprits présents se mirent à siffler et pousser des râles plaintifs. Ils avaient peur de ce qui était en train de venir à la rencontre de la blairelle.

[ Que va t'il arriver ? ]

Les esprits agressifs étaient partis. Ambro ne savait pas si elle devait se réjouir de la situation ou au contraire craindre le pire. Une voix douce et bienveillante résonna.


Je voudrais savoir comment sortir une personne plongée dans un sommeille irréversible ?


S'il vous plaît, c'est important. Il doit bien avoir un moyen.


Que voulez-vous dire ? Les larmes de phénix sont la solution.


Ambrosia eut comme l'impression d'être projeté au loin. D'un coup elle se retrouva assise au centre du cercle. Elle avait très mal à la tête. Cette expérience l'avait secouée. Lentement elle ouvrir les yeux. Des points blancs dansaient devant elle. Elle fut prise de haut-le-cœur. La blairelle devait être blanche comme un linge. Elle se frictionna les bras. Elle avait froid.

Elle regarda Carter.

Pas sûr que tu ais eu ta réponse. Dit-elle timidement.

La jeune préfète ne savait pas quoi penser de tout ça. Une partie d'elle sans voulait d'avoir accepté et d'un autre côté elle devait bien admettre que cela avait été intéressant. Troublant, terrifiant, mais enrichissant. Quoi qu'elle était pas vraiment sûr de vouloir un jour renouvelé l'expérience.

[ Est-ce que la larme d'un phénix peut vraiment sauver la mère ce Carter ? ]

Ambrosia tenait sa tête entre ses mains. Elle avait l'impression qu'une centaine de tambour y jouaient en même temps.

[ Oh là là ! Ça ne va vraiment pas. ]

Pour ne rien arranger, Carter agissait bizarrement. La blairelle releva la tête. Ses yeux n'arrêtaient pas de bouger. Elle essayait de comprendre ce qui lui arrivait, à agir ainsi il lui donnait le tournis.

[ Qu'est-ce qui lui prend ? Et pourquoi il parle de cette façon ? ]

Carter ? Tu n'es pas drôle. Arrête ! Carter arrêt immédiatement.

La voix d'Ambro montait dans les aigus, ce qui trahissait son angoisse.
La gestuelle du descendant Vélane, ainsi que son comportement et sa façon de parler étaient étranges. Voilà qu'à présent il jouait avec les cheveux de la blairelle et elle n'appréciait pas. Elle avait horreur qu'on lui touche les cheveux. Mais elle était tétanisée. Ambro n'osait pas bouger, à peine respirer. Non, vraiment tout cela n'était pas normal. Elle eut un sursaut en l'entendant dire "Lorsqu'on veut jouer avec les esprits, il arrive de se faire quelques amis.. Raconte des mensonges et tu te feras un ennemi !".

Quoi ? Tu peux arrêter de faire le pitre. J'ai un de ses mal de tête, c'est atroce.

Avec la violence d'un éclair, il lui revint en mémoire une phrase prononcée par Carter " ... que tu t'assures de leur départ par la suite."

[ Non, ce n'est pas possible. ]

Le cœur de la préfète se mit à battre tellement vite, qu'elle en eut mal dans la poitrine. Sa respiration se fit saccadée. Carter ou la chose qui avait prit possession de son corps était revenu s'asseoir en face qu'elle. Ambrosia le dévisageait, comme si elle cherchait un indice ou lire en lui. Qu'avait-elle fait ? Que se passait-il ?

Voilà qu'il lui parlait de jouer, qu'il lui demandait de poser ses questions. Que si elle acceptait ... Carter reviendrait.

Ambrosia secoua la tête et fit un mouvement de la main. Elle était énervée, angoissée. Différentes émotions se bousculaient en elle. Elle n'appréciait vraiment pas ce qui était en train d'arriver.

Pardon ? Minute papillon ! Qu'est-ce qui se passe exactement ?

Oh que si elle comprenait, mais elle espérait encore que le descendant Vélane lui fasse une très mauvaise blague. Non, elle devait réagir et vite, avant que la situation ne s'aggrave.

D'accord, tu veux que l'on joue.

Son ton était ferme et son regard noir comme la nuit. Ambrosia était furieuse. Mais cette colère était surtout contre elle. Carter lui avait fait confiance et la blairelle avait le sentiment de l'avoir trahie. Elle devait le faire revenir.

Question une, Où est Carter et va-t-il bien ?

Question deux, Qui es-tu ? As-tu un nom ?

Rumpelstilzchen, eut-elle envie d'ajouter, mais l'heure, n'était pas à la plaisanterie. Quoique ... Si cette chose pouvait transformer la paille en or, cela pourrait être utile. Cependant, pas sûr que Faith aime le nouveau Carter. Et puis ce ne serait pas digne d'une Poufsouffle et encore moins d'une Préfète. Ambro devait être sérieuse, c'était suffisamment compliqué comme ça.

Question trois, À quoi joue-t-on réellement ?

Question quatre, Tu dis que les esprits m'ont menti, ils ne veulent pas être mon ami. Qui me dit que TOI, tu ne me mens pas ?

Question cinq, Prouve-moi que je peux te faire confiance et donne-moi la solution afin d'aider la maman de Carter ?

Et ... question six ... Elle fixa la chose en fasse d'elle. Je veux être la meilleure. Contrôler à la perfection mon don. Quel est ton prix pour mis aider ?

Elle ne le quittait pas du regard. Son visage était crispé par la détermination et la rage qui était en elle. Elle devait prendre le contrôle de la situation. Carter était en danger et elle était seule pour le sortir de là.

Ambrosia se dandinait sur son coussin. La blairelle sentait l'angoisse monter en elle. Mais pourquoi avait-elle accepté d'aider Carter ? Dès que le descendant Vélane allait regagner son corps, il allait avoir droit à de sérieuses remontrances. Ambro ne se mettait pas facilement en colère, mais là, elle avait une très bonne excuse. Non mais vraiment. Elle réentendit les paroles de Carter lui assurant que le rituel n'était trois fois rien.

[ Carter, je t'assure qu'une fois que j'aurais fini de te dire ce que je pense, tu voudras retourner où tu étais durant cette expérience. ]

La blairelle rageait intérieurement. La situation ne lui plaisait pas. L'esprit lui disait que son camarade était en sécurité et qu'il était son ami. Comment pourrait-elle le croire.
Il finit par lui donner la réponse concernant la mère de Carter. Ambro répéta mentalement, les paroles de l'esprit. Elle voulait graver chaque mot, afin de ne rien oublier. C'était important.

[ Stefan Dashkov est la solution.. Les cœurs de leurs génitrices battront à l'unisson. ]

La cinquième année avait déjà entendu ce nom. Stefan Dashkov, mais elle ne voyait pas bien qui c'était. Elle espérait que Carter en sache plus qu'elle. Après tout c'était lui qui était concerné par la réponse.
Puis l'esprit répondit à sa question. Ambro sursauta. Avait-elle bien compris ? En plus, voilà qu'il jouait de nouveau avec ses cheveux. La blairelle n'avait qu'une envie, sortir sa baguette et lui jeter un Ectoplasmus. Elle se demandait si cet enchantement pouvait être efficace dans le cas présent, mais cela pouvait peut-être être dangereux pour l'esprit de Carter qui était on ne sait où. Elle ne pouvait pas prendre le risque. Du moins pas pour le moment.

Peux-tu avoir la gentillesse d'arrêter de jouer avec mes cheveux. Dit-elle d'une voix douce et en souriant. J'apprécierais beaucoup.

Au fait, tu peux occuper le corps de Carter combien de temps ? Je voudrais savoir combien de temps je dispose pour réfléchir à ta proposition. Dit-elle avec le plus charmant des sourires.

Il fallait qu'elle gagne du temps. Bien sûr qu'elle voulait être la meilleure, mais certainement pas a ce prix. Déjà qu'elle trouvait que son esprit n'avait pas suffisamment de place dans sa tête, alors héberger un autre esprit dont elle ne connaissait rien. Un frisson lui parcourut l'échine.

Elle pesta de nouveau intérieurement contre le descendant Vélane.

[ Tu ne perds rien pour attendre. Crois-moi Carter Spall, tu vas le regretter. ]

Elle continuait de sourire à l'esprit. Elle ne voulait pas le mettre en colère. Elle faisait son possible pour agir naturellement vu les circonstances. Sa stratégie, si on pouvait appeler ça comme ça, était d'être aimable, polie et comme il voulait discuter ... eh bien discutons. Peut-être que l'esprit se dirait que finalement Ambro n'était pas un bon choix. Mais il devait attendre depuis tellement longtemps cette opportunité, que cela n'allait pas être évident.

Je suis désolée pour toi que tu aies oublié ton nom. C'est bien triste. Tu as donc vécu il y a très longtemps. Le monde doit te paraître bien étrange. Mais je comprends que tu aies envie de papoter avec une personne vivante. Tu le sais déjà, je m'appelle Ambrosia et je suis troisième œil. Mais sais-tu que je veux devenir Dragonologiste. Tu aimes les Dragons ? C'est des créatures fascinantes. Je dois aussi te dire que j'ai plusieurs créatures, dont un bébé Sphinx. Ça ne te dérange pas ?

Tout en parlant à l'esprit elle lui souriait et tâchait d'être compatissante. Cependant elle devait se montrer vigilante et trouver une solution, car il était hors de question qu'il obtienne ce qu'il voulait. Ambrosia ne souhaitait pas devenir un pantin. Son esprit était à elle et rien qu'à elle.

L'esprit venait d'avoir la gentillesse d'arrêter de jouer avec ses cheveux et Ambro en fut soulagée. Mais elle se mit à visualiser de gros nœuds dans ses longs cheveux bruns.

[ Arrête de t'imaginer le pire. Tout va bien. Deux coups de brosse et ça va aller. Respire. ]

Mais le regard de la cinquième année fut interpelé par les agissements de l'esprit. Voilà qu'il se mettait à frapper du poing le sol.

[ Oh non ! Comment je vais expliquer à Carter pourquoi il a des bleues aux mains. ] Pensa-t-elle en se mordillant les lèvres.

Elle regarda autour d'elle, se demandant si l'esprit de son camarade pouvait voir et entendre ce qui se passait. Elle espérait que non. Elle eut pratiquement envie de rire en imaginant Carter la regarder d'un air arrogant en lui disant "Je peux savoir ce que tu attends pour te débarrasser de cet esprit ? Et empêche-le ... Non mais tu ne vois pas ce qu'il fait ? Je vais être couvert de bleue. Fait quelque chose et vite."

La préfète chassa cette penser en entendant l'esprit lui dire qu'elle était la clé. Son regard alla de l'esprit au cercle de craie. Que voulait-il dire ? Est-ce qu'il suffisait à Ambro de quitter le cercle, pour que Carter regagne son corps ?

Mais voilà qu'il lui posa une question sur son bébé Sphinx. Le visage d'Ambrosia s'illumina.

Oui, ma Sekhmet adore jouer. Mais c'est une créature qui peut-être dangereuse alors il faut faire attention. Surtout à ses pattes. Imagine quatre grosses papattes de lion qui s'agitent pour chasser des insectes ou déchiqueter un buisson d'épines. C'est impressionnant.

Elle se mit à rire tout en mimant les coups de patte de sa créature. Cependant elle retrouva son sérieux en entendant l'esprit dire qu'il voulait qu'elle l'emmène voir ses créatures et surtout qu'avec lui, elle aurait du pouvoir.

Le pouvoir. À ce mot les yeux de la cinquième année se mirent à briller. C'était ce qu'elle voulait plus que tous. La maîtrise de son don, être la meilleure, la gloire, la renommer. Elle voulait devenir la plus grande Dragonologiste. Elle voulait la célébrité, faire la une de la Gazette, écrire des livres sur ses nombreuses découvertes sur les dragons. Elle voulait ...

[ AmbrosiaLuna, tu n'es qu'une déception. La honte de la famille. ]

Ses mots venaient d'hurler dans sa tête. Elle vit la matriarche droite comme un "I", faisant tapoter sa canne sur le perron de leur manoir.

Ambro eut un léger vertige. Tous se mit à tourner. Elle se vit adulte, mais elle eut du mal à se reconnaitre. Son regard était froid, vide, dépourvu d'âme. Elle vit des gallions, beaucoup de gallions. Des flashs d'appareils photos, des inconnus qui lui demandaient des autographes.
Non, il n'y avait pas de doute, c'était bien elle avec dix ou douze ans de plus. Mais ... Son sourire n'était plus doux et elle se montrait dédaigneuse, voire même brutale avec ces personnes qui l'adulaient.

Un frisson parcourut le dos de la blairelle. Avait-elle envie de ça ? Avait-elle à ce point envie d'être la meilleure qu'elle renoncerait à sa gentillesse, sa tolérance et son empathie ? Non, certainement pas. Ambrosia atteindrait son but, mais pas comme ça.

Elle revint à elle. La cinquième année avait la nausée. Elle était écœurée par cette vision d'elle si elle acceptait le marché de l'esprit. Que devait-elle faire ?

Ce n'est pas très polie, mais je dois me lever pour m'étirer un peu. Dit-elle en souriant.

Elle ne voulait pas éveiller les soupçons de l'esprit. Cependant les gestes d'Ambro étaient maladroits. Sa tête tournait encore et elle n'était pas sur, ses jambes tremblaient. Elle chancela et retomba lourdement sur le coussin.

[ Secoues-toi un peu. Tu dois chasser cet esprit et faire revenir Carter. ]

Tu as soif ? Je ne sais pas si tu peut boire ?

Ambrosia se leva, bien déterminé à sortir du cercle.

L'esprit ne répondit pas à la question d'Ambrosia ou plus exactement la blairelle ne c'était pas attendu à cette réaction. Elle n'avait absolument pas imaginé, ni anticiper ce qui était en train de se passer. Peut-être que l'esprit avait compris qu'Ambro voulait partir ou qu'il était tout simplement impatient au vu de sa très long attente afin de trouver une proie.

Malheureusement pour la cinquième année, la proie, c'était elle.

[ Que se passe-t-il ? Je ne comprend pas ? Comme c'est beau. ]

Ambro était comme hypnotisés, subjuguée par les volutes violettes qui dansaient autour d'eux. Les doigts de Carter lui brûlaient le visage, mais elle n'avait pas mal, comme si elle était anesthésiée. Elle était incapable de réagir. Elle avait l'impression d'être spectatrice de la scène qui se jouait. Des voix plus ou moins lointaines résonnaient dans sa tête. L'une douce, rassurante et apaisante qui lui disait de s'abandonner. L'autre dur, autoritaire qui essayait de se frayer un chemin dans le dédale de l'esprit d'Ambro.

La blairelle fut comme foudroyée, par son prénom qui venait d'hurler dans sa tête.

Ambrosia

Puis elle entendit des battements. Non, on frappait. Oui des coups résonnaient avec violence.

Toc, toc, toc ...

Vas-tu enfin réagir.

Qui pouvait ainsi se permettre d'hurler dans sa tête ? L'autre voix était tellement plus agréable. Comment résister. Pourquoi résister.

Ambrosia vit des images se former dans son esprit. Tout d'abord ses créatures. Cerbère le foufou, Ambre la courageuse, Horus le mélancolique et la fière Sekhmet. Puis ses parents et son chien, l'impétueux Héraclès. Et enfin le visage hautain et le regard d'aigle de la matriarche.

Toc, toc, toc ...

Le bruit était plus fort, le regard de sa grand-mère plus insistant.
Des larmes coulaient le long du visage de la cinquième année. Ambro devait trouver la force de se battre. La force de lutter face à cet esprit qui ne lui apporterait rien de bien.

Des aboiements, des grognements se mêlaient à la voix de la matriarche, qui réussir à faire réagir Ambro.

Non ! Non !

La jeune préfète de Poufsouffle venait de crier aussi fort qu'elle pouvait. Elle trouva la force de pousser violemment Carter aussi loin d'elle que possible. Son regard était noir. La blairelle était une personne calme, mais là elle était hors d'elle. Oser essayer de s'emparer ainsi de son esprit, de son corps. Jamais, jamais elle ne laisserait un humain ou un esprit lui prendre ce qui n'est qu'à elle. Ambro sorti du cercle tomba à terre. Elle rampa pour s'éloigner. Prit sa baguette.

Ectoplasmus !

Elle ne savait pas si cela serait efficace, ni si elle allait faire du mal à Carter. Mais pour l'heure tout ce qu'elle voulait c'était détruire cet esprit parasite.