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Mot de passe perdu?

Le Grand Escalier

Le Grand Escalier >> Monde Magique >> Poudlard et ses environs

The end of a stare
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Serdaigle
5e année
PNJ
Titre : The end of a stare
Créé : 18/04/2024 à 00:58:03 - Modifié : 18/04/2024 à 10:13:13



« On aime sur un sourire, sur un regard, sur une épaule. Cela suffit ; alors, dans les longues heures d'espérance ou de tristesse on fabrique une personne, on compose un caractère. »

MARCEL PROUST, À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU



CARTER SPALL & ORYÆ O'TAIBHSE

PRINTEMPS
LA FIN D'UN COURS DE SORTILÈGES ET ENCHANTEMENTS
L'APRÈS-MIDI

À défaut de faire entendre leur voix, les enfants du silence passent leur temps à observer.

Ainsi, Oryæ savait beaucoup de choses de ses camarades, sans jamais, ou presque, leur avoir parlé. Il savait que cette fille frottait sa cuisse lorsqu'elle était nerveuse ; que ce garçon bégayait lorsqu'il était fatigué ; que cette fille dessinait joliment, dans les coins de ses parchemins ; que ce garçon pinçait ses lèvres, quand le professeur tentait une blague un peu mauvaise ; que les deux amoureux, toujours au fond de la salle, ne pouvaient s'empêcher de se regarder dans les yeux quand ils étaient heureux ; que cette personne n'avait l'air d'être là qu'à moitié, lorsque son ami n'était pas là. Il savait tout des tics de ceux qui n'en étaient probablement pas conscients. Les gestes, les visages – sans même qu'il ne le veuille, le moindre petit geste s'imprimait dans son esprit, et après cinq années à fréquenter ses camarades, la salle de classe était devenue comme une machine, un engrenage où chaque pièce, chaque rouage, bien qu'humain, trouvait sa place. Tout le monde y était libre, mais tout le monde y était prévisible.

Oryæ, lui aussi, avait sa part de prévisibilité. En Sortilèges et Enchantements, il s'asseyait à l'avant-dernier rang, quand il le pouvait – le plus loin possible du bureau, sans pour autant se faire remarquer. Il prenait des notes, ni trop consciencieusement, ni pas assez, écoutant le professeur sans que cela l'intéresse trop. Et lorsque la partie pratique arrivait, il grimaçait légèrement, et se mettait distraitement à la tâche, réussissant l'exercice après quelques essais laborieux, sans jamais rater, mais sans jamais exceller. Quand il se lassait d'agiter sa baguette, n'ayant aucun intérêt à savoir invoquer quelque plante ou objet à la perfection, et qu'il savait qu'il n'était plus observé, il promenait son regard, observait ses camarades à la tâche. Il apprenait plus, de toute façon, en les regardant, qu'en faisant semblant de travailler.

Sur certaines personnes, son regard s'attardait. Un garçon en particulier le fascinait, l'hypnotisait. Carter Spall.

Ce n'était pas très original de l'admirer, Oryæ le savait ; et en même temps, il était admirable. Au-delà de sa beauté, que le lecteur connaît probablement déjà, le garçon était entouré de quelque chose en plus, d'une sorte d'aura que les yeux d'O ne pouvaient ignorer. Carter était tout ce qu'Oryæ n'était pas. Il était le jour, le miroir sur lequel le rayon de soleil frappe, la lumière qui éblouit, mais dont on ne peut retirer ses yeux. En un mot, il savait ; il savait ensorceler, il savait métamorphoser, il savait parler, il savait bouger, il savait être au monde, et lorsqu'on le regardait, c'était comme si l'univers entier avait choisi de danser autour de lui, de caresser chacun de ses traits, pour qu'il n'ait jamais au grand jamais l'air esseulé, inadéquat, désorienté. Peut-être était-ce cela qu'on appelait chez lui beauté : son talent, son aisance avec les gens. Ce n'étaient pas les traits de son visage qui captivaient tant Oryæ, il le savait – même si, ça aussi, il ne pouvait l'ignorer.

En ce jour de printemps, le cours portait sur le sortilège de Lanceflèche, quelque chose de suffisamment ennuyant et dangereux pour que celui qui ne s'intéressait à la magie qu'à moitié ne soit pas particulièrement captivé. Il lança une ou deux flèches sur sa cible, qui arrivèrent loin du centre, mais qui la touchèrent quand même, ce qui était, à ses yeux, suffisant. Alors, comme bien souvent, ses pupilles finirent par se porter sur le sorcier aux doigts de fées, qui, à son habitude, excellait. Les flèches fendaient l'air avec presque autant de grâce que les mouvements de baguette de Carter, et il était difficile de ne pas être captivé par ce spectacle, qui avait très probablement attiré d'autres regards que celui d'Oryæ, qui se voulait discret, mais dont les coups d'œils étaient plus qu'apparents pour quiconque se rappelant que l'étudiant n'était pas invisible. Fort heureusement pour lui, cela semblait être rare en ces moments où la pièce était illuminée par son camarade, et où, telle la lune, ses yeux ne pouvaient que refléter une telle splendeur.

Si une scène si esthétique aurait pu devenir immortelle, à travers les coups de pinceaux d'un artiste de talent – encore une qualité que Carter avait, au vu des œuvres qui embellissaient chaque jour encore plus le dortoir que les garçons se partageaient –, Oryæ ne pouvait jouer ce rôle à la perfection, ses qualités d'artistes se limitant à représenter les étoiles que l'on pouvait apercevoir, loin dans l'horizon des iris de son camarade.

Les rêveries d'Oryæ auraient pu se terminer là, après la fin du cours – car après tout, elles n'avaient rien de l'obsession, et relevaient avant tout de la pure distraction. Mais c'était tout comme si l'univers avait entendu les pensées un peu trop fortes de l'étudiant qui essayait, avouons-le, de camoufler la musique de la solitude avec le bruit de l'admiration. Alors que, tête baissée, il se dirigeait déjà vers un endroit calme où se reposer pendant l'heure de pause que son emploi du temps lui laissait, il bouscula une des nombreuses silhouettes qui sortaient de la salle de classe.


ORYÆ · Oups, pardon.

Puis, levant les yeux, il se rendit compte que cette silhouette appartenait à nul autre que le garçon sur qui il avait eu ses yeux rivés pendant la dernière demi-heure. Oh non. Oh non, non, non. Si le jeune homme avait toujours été plutôt gentil avec Oryæ, ce dernier n'avait pas envie d'irriter celui-ci, qui avait par ailleurs la réputation de malmener, de temps à autre, ceux dont le visage ne lui revenait pas. Et, avant même de réfléchir, O laissa les mots sortir de sa bouche, tandis que son visage se parait d'une gêne incontrôlée.

ORYÆ · Erm, d-désolé Carter... J'voulais pas... Tu es très fort en magie, tu sais ?

L'esprit embué par l'embarras, et la langue paradoxalement déliée par le poids du regard de son pair, Oryæ n'eut pas le temps de se rendre compte que l'ajout de ce compliment n'aidait en aucun cas sa réaction à avoir l'air normale. En ce moment, les yeux de Carter semblaient être comme des projecteurs, et l'étudiant n'avait jamais aimé être sur le devant de la scène.

Mister Poudlard12 2024
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Serdaigle
6e année
Titre : Re : The end of a stare
Créé : 26/04/2024 à 06:34:23

Le regard des autres, c'est tout ce qui l'importait. Il n'y avait aucun intérêt à être le meilleur dans tous les domaines s'il ne restait personne pour admirer Carter et ses prouesses magiques. Lors de la session pratique, la baguette du demi-vélane fouettait l'air avec grâce et agilité ; plusieurs flèches colorés fusant dans l'air, atteignant le milieu des nombreuses cibles éparpillées dans la pièce. Il fut un instant ou Carter s'ennuyant tellement face à la facilité du sortilège qu'il avait invité l'un de ses camarades à se tenir devant l'objectif, parsemant le contour de son corps de plusieurs flèches sans jamais le toucher. L'adolescent n'avait besoin d'autre motivation que les acclamations des élèves ou les félicitations de son enseignant ; peu importe la situation, il devait en être la vedette.

Le sourire arrogant de Carter s'étirait sur ses lèvres tandis que ses iris bleutés scrutaient chaque recoin de la pièce, évaluant les capacités magiques de ses pairs avec une attention calculatrice. Pour lui, hypnotiser l'attention de tous était essentiel, mais repérer les individus les plus influençables ou les plus susceptibles de succomber à ses charmes de vélane était primordial. Habituellement, les mêmes regards étaient rivés sur lui ; après cinq années d'études, il était difficile de trouver quelqu'un au château qui n'avait pas déjà entendu parler de Carter, voire qui n'avait pas tenté de lui parler sans le moindre succès. Pourtant, le regard qu'il croisait était nouveau ; bien qu'il partageait un dortoir avec Oryæ depuis le début de sa scolarité, l'hybride semblait n'avoir jamais attiré son intérêt auparavant. Le garçon était si insignifiant que la plupart du temps, Carter en oubliait même son existence. Alors qu'il détournait enfin le regard du demi-fantôme, le sourire de Carter s'accentuait, satisfait d'avoir trouvé une nouvelle proie ; quelqu'un de nouveau qui flatterait son ego et qu'il pourrait manipuler à sa guise.

Lorsqu'il se dirigeait vers la sortie à la fin du cours, Carter prenait son temps. Ayant affirmé à ses quelques amis de partir sans lui, l'adolescent était resté non loin de la porte, faisant bien attention à se jeter sur le chemin d'Oryæ dès sa sortie de la salle de classe. L'ombre d'un sourire malicieux ancrée sur les lèvres, Carter se retournait en direction de celui qui l'avait heurté, ses parfaits sourcils légèrement froncés sur son visage alors qu'il toisait le garçon d'un air méprisant.


On se connait ?

Avec des mots soigneusement choisis, Carter visait à faire comprendre à son interlocuteur sa propre infériorité sans même avoir à la souligner explicitement, instillant le doute jusqu'à remettre en question le simple fait de lui adresser la parole. Bien qu'il puisse parfois faire preuve de bienveillance, Carter demeurait toujours un adolescent hautain et égocentrique, se délectant du malaise et de l'admiration des personnes envers lesquelles il n'éprouvait aucune affection particulière.

Ah, mais oui ! Eye-liner, c'est ça ? Je vois que tu as décidé de ne pas suivre mes conseils, c'est dommage. Tu serais déjà un peu plus reconnaissable, non ?

Avec ses yeux bleutés constamment rivés sur Oryæ, l'hybride semblait guetter la moindre réaction de son camarade qui, qu'il le veuille ou non, avait réussi à captiver son attention. Un léger sourire ourlait ses lèvres, juste assez prononcé pour faire briller ses fossettes, alors que Carter attendait, presque en suspension. Il était évident que la moindre maladresse de la part du garçon signifierait l'effondrement de sa déjà précaire vie sociale au château. Décevoir le demi-vélane n'était pas une option.

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Serdaigle
5e année
PNJ
Titre : Re : The end of a stare
Créé : 29/04/2024 à 20:04:14

CARTER · On se connait ?

Le regard du beau garçon était fixé sur Oryæ, qui ne pouvait que maintenant découvrir sa profondeur. Les yeux sont le reflet de l'âme, disait-on. Mais qu'est-ce que les iris de celui qui lui faisait face racontaient ? Elles étaient claires, et pourtant, il n'y avait rien de plus flou pour Oryæ que le récit qu'elles dissimulaient. Ces yeux le subjuguaient – il ne savait pas s'il désirait y plonger, explorer les infinités qu'ils proposaient et laisser l'océan de leur beauté le submerger, ou bien le fuir, éviter les vagues et les tempêtes, rester à terre, le terrain qu'il connaissait, et ne regarder que les étoiles qui lui étaient familières. Il y avait chez Carter Spall quelque chose d'éminemment différent. Et cette altérité était tout aussi séductrice qu'angoissante – comment la manier ? Et si Oryæ ne savait que faire de cette différence, elle semblait avoir résulté en l'ignorance de son camarade, qui avait l'air de l'avoir déjà oublié.

ORYÆ · Ben, oui, on est dans la même classe depuis cinq ans et dans le même dort–

CARTER · Ah, mais oui ! Eye-liner, c'est ça ? Je vois que tu as décidé de ne pas suivre mes conseils, c'est dommage. Tu serais déjà un peu plus reconnaissable, non ?

Si Oryæ avait tenté de répondre, innocemment, à la question de son camarade, d'une voix un peu fébrile, cela ne semblait pas avoir eu beaucoup d'effet sur Carter, qu'on aurait dit capable de prononcer cette exacte même phrase sans qu'il ait besoin de l'intervention de l'amoureux des étoiles. Néanmoins, l'étudiant se sentit flatté de revenir à l'esprit du fils de vélane, qui l'ignorait la plupart du temps. Ses joues rosies pouvaient avoir l'air d'une réaction exagérée face à cette phrase, dite d'un ton méprisant, mais il ne fallait pas oublier que, non seulement Oryæ n'avait pratiquement pas d'amis dans le château, et n'entendait donc des compliments que de la bouche de sa mère, mais en plus, tout signe de reconnaissance de la part de Carter était déjà une récompense précieuse. Au moins dans la tête de notre personnage, adresser la parole à l'étudiant le plus doué qu'il avait jamais rencontré sans se faire insulter était un honneur. Après tout, Carter Spall lui parlait.

Mais voilà là où était tout le problème : Carter Spall lui parlait. Et non seulement il lui parlait, mais en plus, il se souvenait de leur dernière interaction – qui était aussi probablement leur première, alors qu'elle demeurait pour Oryæ un souvenir particulièrement gênant. Si le jeune étudiant avait récupéré les produits de son camarade avec joie, il aurait préféré que cet épisode soit vite oublié. Mettre du mascara lui prenait le peu de courage qu'il avait, et à chaque fois qu'il en mettait, il espérait que personne ne le remarque. Mais si qui que ce soit entendait la douce voix de Carter prononcer ce surnom d'eye-liner, il ne pourrait probablement plus jamais se maquiller en toute discrétion.

Mais il ne pouvait pas dire cela au garçon en face de lui. Au contraire – il devait s'estimer heureux que ce dernier lui adresse la parole ainsi. Qu'il fasse attention à lui. Les paroles de Carter dans le dortoir résonnaient dans le fond de ses pensées – « ça ferait ressortir tes yeux qui ne sont pas trop moches », avait-il dit. Encore une fois, pas le plus beau des compliments – mais cela restait la chose la plus gentille qu'on lui avait dite dans la semaine. Et si cette attention, même minime, de la part du jeune vélane, était embarrassante, elle faisait aussi plaisir à Oryæ, qui en oubliait complètement le ton presque moqueur de son camarade, n'entendant que son bon fond.


ORYÆ · Ah ben si, j'ai essayé... Mais pas pour les cours. Les autres ont déjà suffisamment de quoi se moquer de moi, je ne vais pas leur donner plus de rais...

Se rendant compte de ce qu'il disait, Oryæ coupa sa phrase avant de la terminer. Ce n'était pas devant Carter Spall qu'il fallait avoir l'air pathétique. Sait-on jamais, peut-être que le descendant de vélane n'avait juste pas encore remarqué qu'il était facile de rire aux dépens du jeune homme.

Mister Poudlard12 2024
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Serdaigle
6e année
Titre : Re : The end of a stare
Créé : 01/05/2024 à 06:15:09

Aux yeux de Carter, le garçon était un personnage intéressant, mais pas d'une manière flatteuse. Il n'était ni trop laid, ni trop beau. Ni brillant, ni stupide. En somme, Oryæ se situait quelque part au milieu de l'échelle, dans ce territoire vague et insaisissable de la médiocrité. Il était le genre de personne dont on oubliait facilement le visage, dont les mots se perdaient dans le brouhaha de la vie quotidienne. Rien de particulièrement marquant en lui. Rien qui ne le distinguait vraiment des autres, rien qui ne le rendait mémorable. Il était juste là, se fondant dans le décor de manière presque imperceptible. Et peut-être, dans quelques années, quand les souvenirs s'estomperaient et que les visages changeraient, personne ne se souviendrait du nom d'Oryæ.

Carter se demandait parfois ce que cela devait être, d'être aussi indifférent, aussi insignifiant. Pourrait-il lui-même être heureux s'il quittait le feu des projecteurs pour toujours ? De ne plus être soumis aux attentes et aux jugements des autres et de se camoufler dans le confort de la médiocrité ? Sans même être apte à le contrôler, l'esquisse d'un sourire venait se dessiner sur son visage, amusé par la pensée elle-même ; il était impossible pour Carter Spall de passer inaperçu.


T'es trop rigolo. Tu fais du Quidditch ? Tu dois bien avoir un talent, non ?

Les doigts du demi-vélane venaient distraitement se perdre dans ses cheveux, replaçant les quelques mèches rebelles qui s'étaient désordonnées lors de ses efforts physiques au terme du cours précédent. Ses iris, d'un bleu profond, jaugeaient Oryæ du regard, semblant chercher à déterminer si le garçon était à la hauteur de s'asseoir près de lui, voire d'être aperçu en sa présence, même au milieu d'un couloir désormais presque vide.

Peut-être que si tu arrêtais de te soucier de l'avis des autres et que tu faisais ce dont tu as envie, ils arrêteraient de se moquer de toi.

Quittant sa chevelure désormais ordonnée, la main gauche de Carter venait s'arrêter sur la joue d'Oryæ, caressant sa peau du bout des doigts avec une douceur inattendue. Puis, avec une assurance presque déconcertante, ses doigts glissèrent jusqu'à agripper délicatement le menton du jeune homme, le forçant à croiser son regard.

J'espère te voir faire honneur à ton surnom lors de notre prochaine rencontre, Eye-liner.

Sans un regard en arrière, Carter abandonnait tout contact physique, s'engouffrant hors du couloir si peu éclairé. En quelques minutes à peine, l'hybride oubliait cette conversation insignifiante, passant le reste de la journée avec Faith Fawley, dont la médiocrité pouvait rivaliser avec celle du garçon qu'il venait tout juste de quitter.

Retraité
Chroniqueur Chicaneur
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Serdaigle
4e année
Titre : Re : The end of a stare
Créé : 03/05/2024 à 13:54:21 - Modifié : 03/05/2024 à 13:56:57

Oups, encore une fois le narrateur est fatigué et super maladroit. Laissons Natacha vivre sa vie loin, très loin de là et redonnons la parole à Oryæ !

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Serdaigle
5e année
PNJ
Titre : Re : The end of a stare
Créé : 03/05/2024 à 13:56:24

CARTER · T'es trop rigolo. Tu fais du Quidditch ? Tu dois bien avoir un talent, non ?

Carter Spall souriait. Était-ce la vue d'Oryæ qui produisait cet effet ?... Du moins c'est ce que le jeune homme pensa, sur le moment. Il n'eut pas le temps de se dire qu'il avait peut-être tort. La moitié de son esprit était déjà occupée à intégrer l'idée que le Carter Spall le regardait. Lui parlait. Et l'autre moitié de son cerveau essayait de répondre à ses questions, en tentant tant bien que mal d'avoir l'air détaché – normal.

ORYÆ · Erm, non... Je suis pas très doué sur un balai... Mon truc, c'est plutôt l'astronomie...

La langue d'Oryæ brûlait à l'idée de lui dire toutes les informations sur l'univers qui lui passaient par la tête à l'instant – et elles étaient nombreuses –, mais il était encore suffisamment clairvoyant pour savoir qu'il ne valait mieux pas faire ça. Des années de tentatives lui avaient appris que non, parler de l'influence gravitationnelle de Jupiter sur le Soleil n'était pas un bon moyen de se faire des amis. C'était même, en général, plutôt le contraire. Heureusement, l'étudiant n'eut pas à prolonger la conversation, car le demi-vélane en face de lui s'en chargea, sans même réagir aux propos de son interlocuteur, qui aurait tout aussi bien pu parler à un mur. Un mur magnifique, mais un mur. Seuls les yeux bleus de Carter semblaient lui donner un semblant d'humanité, lui donnant cependant l'air de traverser l'âme d'Oryæ, sans que ce dernier ne sache ce qu'il essayait d'en retirer.

CARTER · Peut-être que si tu arrêtais de te soucier de l'avis des autres et que tu faisais ce dont tu as envie, ils arrêteraient de se moquer de toi.

Sans qu'Oryæ n'ait le temps de comprendre ce qui se passait, la main de son camarade s'était retrouvée sur sa joue, qu'elle caressait. Était-ce la paume de Carter, ou bien ses doigts, qui transmettaient une telle douceur à la peau de notre personnage ? Quoi qu'il en soit, son souffle fut coupé – comme si le moindre courant d'air avait été capable de briser en mille morceaux l'apparente perfection du corps de l'autre. Habituellement, Oryæ n'aimait pas être touché de manière aussi peu contrôlée. Mais là, c'était différent. Ses yeux plongeaient dans le regard de celui qui lui faisait face, et il pouvait sentir son pouls s'accélérer tandis que ses joues s'échauffaient – pitié, que personne ne remarque cela ! Si le charme de Carter avait été jusque-là remarqué, il était désormais indéniable. Était-ce ça, le fameux pouvoir vélanique dont tout le monde parlait ? Le passionné d'astronomie avait eu, jusque-là, du mal à comprendre ce que son camarade faisait aux filles et aux garçons de sa classe pour faire tant chavirer les cœurs. Mais en cet instant, alors que la main de Carter agrippait doucement son menton, et que leurs deux regards se retrouvaient forcés à croiser, il comprenait. Ce n'était pas qu'un charme – c'était comme s'il savait se faire le centre de gravité d'Oryæ, là maintenant. C'était comme si plus rien, à part lui, n'existait. Et le fils de fantôme avait presque envie de croire aux paroles qu'il prononçait.

CARTER · J'espère te voir faire honneur à ton surnom lors de notre prochaine rencontre, Eye-liner.

Lorsque Carter retira sa main, ce fut tout comme si Oryæ respirait à nouveau. Mais, alors qu'il reprenait une bouffée d'air et que ses pommettes s'éclaircissaient, il ne sut pas s'il était heureux de recommencer à respirer. Peut-être aurait-il aimé rester en apnée. Mais combien de temps aurait-il tenu sans perdre la tête ? Encore un peu sonné de cette rencontre, ayant toujours l'impression de sentir les doigts de son camarade effleurer sa peau, l'étudiant regardait ce dernier s'éloigner, et, alors qu'il conservait son charme, cet éloignement le rendait presque normal. À nouveau, il avait l'air juste beau, et avait comme perdu ce je-ne-sais-quoi de plus qui avait fait perdre toute pensée rationnelle à Oryæ, le temps d'une caresse. Mais le souvenir ne s'effaçait pas – et l'étudiant aurait le temps de rejouer trente fois la scène dans la semaine, se demandant comment il aurait pu agir autrement, comment il aurait pu retenir ce garçon si hypnotisant, au moins pendant quelques instants, en repassant sa propre main sur sa joue, tentant en vain de reproduire le même effet.

Carter lui avait échappé d'entre les doigts. Et cela l'attristait, sans qu'il ne sache pourquoi. Après tout, il ne connaissait à peine que celui avec qui il partageait pourtant un dortoir depuis cinq ans. Et pourtant, rien que son souvenir était captivant.


QUELQUES JOURS PLUS TARD
PARC DE POUDLARD
15H30

Nous étions désormais une après-midi de printemps. Il n'y avait pas cours aujourd'hui, et Oryæ avait décidé, sans trop de raison, de profiter du parc et de sa verdure retrouvée. La salle commune et le dortoir étaient pour lui comme oppressante à ce moment, et le soleil attirait l'enfant de la nuit dans ses bras, l'invitant à oublier tout impératif.

Puisqu'il n'avait pas cours, l'étudiant avait décidé d'essayer ce jour-là de suivre le conseil de Carter, qui résonnait dans son esprit depuis ce fameux cours de sortilèges. Non sans crainte, il avait donc appliqué un trait noir d'eye-liner sur ses paupières, utilisant les produits que son camarade lui avait légués. Le trait était un peu maladroit, pas tout à fait symétrique, mais au moins, il avait essayé. Pendant une dizaine de minutes, il avait appliqué, puis effacé le produit, jusqu'à obtenir un résultat qui n'était, à ses yeux, pas trop laid. De toute façon, si la journée se passait bien, personne ne le verrait. Au mieux, peut-être croiserait-il le Spall le soir-même, dans leur dortoir commun, et il aurait la fierté de lui montrer l'acte courageux qu'il avait entrepris lors de cette journée.

Mais à ce moment-là, Oryæ ne pensait qu'à peine à son eye-liner. Le parc était vide, personne ne pouvait le percevoir. Au contraire, il se promenait seul, et pouvait librement laisser son esprit divaguer, pensant au dernier roman moldu qu'il avait lu – l'histoire de la métamorphose d'un être, qui aurait vécu pendant plusieurs siècles. L'étudiant ne pouvait que se demander ce qui lui arriverait, s'il se retrouvait, lui aussi, brusquement transformé.


PAF !

Oryæ s'écroula sur le sol. Alors qu'il ne passait pas très loin du terrain de Quidditch, ses rêveries avaient été interrompues par une douleur intense sur sa joue gauche, douleur qui irradiait maintenant dans tout le reste de son crâne. Quelques secondes, ou peut-être minutes, suivant l'impact, il crut entendre des voix autour de lui, mais ne réussit pas à saisir ce qu'elle disait. Il eut à peine la force de sentir son corps être déplacé, sans pour autant comprendre ce qui se passait. Les voix étaient silencieuses – ou peut-être ne les entendait-il plus, et sa vision était brouillée. C'était comme si le choc l'avait enfermé dans une bulle, dont il ne pouvait, ou voulait, ressortir. Sans pour autant s'endormir, il avait l'impression que tout ce qui l'entourait était un rêve, une peinture abstraite et floue de la réalité. Que se passait-il ?

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