La température s'était fortement rafraîchie. Catherine se sentait frissonner à chaque coup de vent, mais la situation était beaucoup trop intéressante pour briser la magie qui s'installait doucement. Surtout que pour une rare fois, la Québécoise s'était ouverte à un peu inconnu. Elle avait parlé de ce qui avait été son couple, des raisons de son échec, sentant l'émotion la gagner. Sans toutefois laisser cette dernière effacer sa curiosité. Elle était juste bien et de dire tout haut ce qui la préoccupait depuis quelques temps la soulagea. C'est pour cela qu'elle baissa la tête, fixant du regard le sol. Ce ne fut pas très long pour qu'elle relève la tête, en sentant les mains du Katteridge dans les siennes. Un léger sourire apparu sur les lèvres de la femme, remerciant d'un simple regard l'homme qui était devant elle. D'étranges sentiments la gagnaient. Rien qui ressemblait à de l'amour, ça, c'était certainement fini pour la vie. Elle avait le cœur en mille morceaux, mais grâce au Veilleur, elle sentit un petit baume sur son cœur.

Merci... Mais je ne veux pas t'accaparé avec ce genre de chose. Surtout que, quoi, on se rencontre totalement par hasard dans un camping moldu et qu'on se pose des questions tout aussi hasardeuse que notre rencontre.

En terminant sa phrase, la brune commença à rire légèrement. Il fallait que leur soirée reste simple. La sorcière n'avait pas envie de prise de tête. En revanche, LA question qui pouvait frapper de plein fouet la Spinnet survint. Ses parents. La question que bien des gens lui posait et dont elle avait l'habitude de contourner. Sauf cette fois-ci. Elle voulait rester honnête et ce serait le cas. De toute façon, si elle voyait que Noah était plus affecté qu'autre chose par un de ses aveux, elle le verrait rapidement. Il y avait certains points positifs à être legilimens. Tout de même, Catherine n'allait pas laisser son collègue se confondre en excuse pour quelque chose qui ne semblait pas savoir, même si la mort des Spinnet avait été un peu médiatisé. Pas assez apparemment.

Ne t'inquiète pas, ce n'est pas du tout sensible. Ils ont eu ce qu'ils méritaient si tu veux savoir...

Là, elle parla sans filtre et ne regrettait pas. Elle attendait la réaction de son interlocuteur avec impatience. Allait-il chercher la raison de cette amertume ou plutôt de cette agressivité ou juste passer à autre chose ? La Québécoise était intriguée. Cela ne changea tout de même pas le fait que le duo resta au sommet de cette colline. Ils discutèrent un bon moment, Noah poussant un peu plus sa réflexion concernant sa destinée. Notion dont la professeure ne croyait pas tellement. La Divination et elle, c'était deux choses. Durant ses études, elle n'avait jamais aimé et en tant qu'adulte, elle n'en croyait pas un mot.

À ta place, je ne croirais pas ces balivernes. Tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Quoi que... En fait, tu cherches à connaître tes parents, de ce que je comprends. Tu as peut-être besoin d'aide ? On pourrait faire ça à deux ? Comme tu as dû comprendre, j'ai du temps à revendre, maintenant que personne ne m'attends chez moi et... plus jamais en fait. Et de ce que je sais de toi, Noah, tu n'es pas une mauvaise personne. Comme je n'en suis pas une moi non plus. Quoi que parfois, certains diraient le contraire, dit-elle en riant. Tu sais quoi ? Je te propose quelque chose. Je réponds à ta dernière question, on va se coucher et demain, tous les deux, on commence les recherches ? En même temps, on va apprendre à se connaître, mais autrement que par des questions génériques. Qu'en dis-tu ?

Attendant une quelconque réponse du Veilleur, la jeune femme le regarda, des étoiles dans les yeux. Enfin, elle allait pouvoir profiter de ses vacances. Faire autre chose que de se morfondre sur ce qui arrivait et se dire qu'elle avait un problème. C'est donc sous le regard de son interlocuteur que la brune reprit la parole, le sourire aux lèvres et gagné par une certaine excitation.

Alors... J'avais une sœur, qui est décédée et j'ai un frère qui lui est bien vivant. Mais je ne l'ai pas revu depuis l'enterrement de mes parents il y près de... 6 ans ? Depuis, je ne reçois que des papiers juridiques de la part de ses avocats, parce que Monsieur n'est pas très content que je sois la seule héritière.

Même si les sujets abordés étaient délicats, le duo de sorcier restait là, à discuter doucement, devant une vue imprenable sur le paysage. Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Tous les deux avaient passablement marché sur des oeufs et Noah avait proposé qu'ils se posent des questions mutuellement. Si Catherine n'avait pas été convaincue au début, s'était laissé prendre au jeu, même si les questions étaient délicates. Avec hésitation, l'ancienne aiglonne avait répondu sans grande conviction, avant d'enfin s'ouvrir. Elle ne savait pas se qui se passait, mais il y avait quelque chose entre le Katteridge et elle. Ce que confirmait également la petite phrase du Veilleur, concernant ses parents. Un sourire triste apparu justement su le visage de la Québécoise en entendant ces mots, un peu dur, concernant ses parents. Avant que l'ambiance change du tout au tout. L'ancienne Poufsouffle s'esclaffa, ce qui fit sourire la brune. Elle avait envie qu'ils terminent cette soirée dans une ambiance moins tendue. Peut-être un peu plus chaleureuse, entre amis.

En revanche, quelque chose occupa l'esprit de la professeure. Les mots de Noah avaient une certaine portée et ce dernier semblait croire qu'il était foncièrement mauvais. Alors là, il n'avait pas compris que la Spinnet avait plusieurs cadavres dans son placard. Finalement, peut-être que les deux sorciers avaient plus de point en commun que ce que la jeune femme avait cru au départ de leur conversation.

Mauvais... tu m'en diras tant... dit-elle sans mesurer la portée de ses paroles.

Car Catherine pouvait facilement être rangé dans la catégorie des personnes mauvaises. Indéniablement. Chantage, attaques, vols, feu et même plus faisaient parti du palmarès de l'ancienne bleu et bronze en ce qui concernait ses différentes actions depuis la fin de ses études. Toutefois, elle comprenait ce que voulait lui faire comprendre le Katterdidge et elle se contenta de hocher la tête. Montrant qu'elle avait bien comprit. Avant d'afficher un large sourire lorsqu'elle entendit son interlocuteur accepter sa proposition. Il allait y avoir de l'action et la Spinnet ne pouvait s'empêcher de sourire et être toute excitée devant cette possibilité. Elle avait grandement besoin de se changer les idées et Noah semblait dans le même état. Ils allaient pouvoir occuper leurs esprits ensemble. En plus, ils avaient maintenant un accord tacite. Catherine allait aider le Veilleur dans ses recherches et Noah allait l'aider elle avec son frère.

Pendant ce temps, un silence s'installa doucement entre les deux. La brune ne pouvait s'empêcher de frissonner avec ces coups de vent incessant, croisant les bras pour essayer de se réchauffer et c'est à ce moment que le jeune homme fit un geste plus que gentleman. L'ancienne aiglonne attrapa la veste de ce dernier, l'enfilant, avant de se rapprocher du Katteridge. Elle pouvait à ce moment sentir la chaleur de ce dernier, malgré le vent qui ne cessait de s'élever, puis sans réfléchir, elle déposa un léger baiser sur la joue de Noah en guise de remerciement, avant de passer devant lui, ouvrant le chemin vers le retour du campement.

Alors, tu viens ?

Prenant les devants pour aller rejoindre le campement, Catherine était bien décidée à ce que leur rencontre ne soit pas vaine. Elle n'avait rien en tête, ne serait-ce que les éclats du soleil la réveillent le lendemain pour qu'ils puissent entreprendre le projet sur lequel ils avaient légèrement discuté. La Québécoise ne savait pas ce qui allait lui être réservée, mais elle avait hâte. Elle avait besoin de se changer les idées et Noah voulait bien lui offrir cette opportunité. Bien malgré lui. Quoi que la jeune femme avait l'impression que tous les deux avaient besoin de penser à autre chose. Finalement, le hasard a bien fait les choses. Si au départ, cette rencontre fortuite avait un peu découragée la brune, ayant espérée être loin du monde magique, le Veilleur s'était retrouvé sur son chemin. Pour le meilleur des deux mondes apparemment.

Ne sachant pas du tout comment interpréter les expressions du Katteridge, ni le genre de pensée qui pouvaient traverser l'esprit du jeune homme, la professeure avait décidé de passer à autre chose. À agir comme elle agirait devant n'importe qui. Du moins, sans son comportement plus que limite qui flirtait avec la magie noire. Ça, elle n'allait pas lui dire. Pas dans l'immédiat. Elle soupçonnait quelque chose chez ce dernier, mais elle n'était pas assez certaine pour en être convaincue à 100%.

Commençant sa marche, le sourire aux lèvres, elle vit rapidement l'ancien Poufsouffle la rejoindre, ce qui fit qu'étirer son sourire. Il avait décidé de changer de sujet de conversation et l'ancienne bleu et bronze n'allait pas refuser. Assez de sujet délicat pour la soirée. Le soleil déclinait rapidement, ce qui annonçait la nuit. Puis, ils allaient avoir un peu d'action dans les prochains jours, les prochaines semaines. Ils allaient devoir engranger des forces. En revanche, la question de Noah surprit la Spinnet.

Je pensais qu'elle était déjà monté ?

Continuant de marcher, avec le brun à ses côtés, la Québécoise était suprise d'entendre la question. Elle croyait vraiment que la tente était monté. Sinon, elle n'aurait rien demandé au Katteridge, à savoir si elle pouvait occupée la même tente, le temps d'une nuit. Surtout qu'il se faisait tard et qu'ils étaient entourés de moldus.

Toutefois, suivant l'homme jusqu'à l'emplacement qu'il avait choisi, elle dû se rendre à l'évidence : rien n'était fait. Tout le matériel se trouvait là, sur le sol. Elle avait grandement envie de faire usage de la magie sur ce coup, en surveillant à tout coup les alentours.

Bon... autant se mettre au boulot, non ? Si ce n'était que de moi, je sortirais ma baguette pour terminer tout ça en un temps record...

C'était avec surprise qu'elle avait constaté que la tente n'était pas érigée et pourtant, Catherine n'allait pas en tenir rigueur à son interlocuteur. Il y avait certainement eu un souci de compréhension et la Québécoise en était habituée. Même si cela faisait plusieurs années qu'elle se trouvait en Écosse ou qu'elle voyageait, elle avait encore un fond d'accent québécois. Parfois, ça lui jouait des tours, puisque les gens ne comprenaient pas ses expressions ou son accent ressortait plus fort, selon les situations. Qu'à celan ne tienne, l'ancienne aiglonne fit comprendre avec un sourire rassurant que ce n'était pas grave. Qu'ils allaient palier au fait que la tente n'était pas érigée en deux, trois mouvements.

Justement, le Katteridge quitta la jeune femme un instant, parti faire un tour autour du campement pour s'assurer que tous les moldus étaient bien cachés dans leurs propres tentes. Ainsi, les deux sorciers allaient pouvoir s'adonner à la magie et éviter de dormir à la belle étoile. Rapidement, Noah fut de retour et il réussit à faire sourire la professeure, qui tendit la veste à son collègue, voyant bien que lui-même il avait un peu froid. De toute façon, la Spinnet devait libérer ses bras pour pouvoir se mouvoir sans souci.

Tu me donnes presque envie d'être ta patronne,dit-elle, sourire en coin.

Sans plus, la brune sorti sa baguette, regardant le Veilleur d'un regard malicieux. Pas que c'était une situation remplie d'adrénaline, elle avait déjà vécu pire, mais qu'ils le fassent en connaissance de cause et en duo rendait la situation assez rigolote. Tout de même, Catherine doutait fortement que le Ministère débarque. Ils avaient bien d'autres chats à fouetter.

Allons-y avant que quelqu'un se rende compte que nous sommes là...

D'un coup de baguette, le bout de la tente se mit à se soulever, attendant que le reste suive. Puis les piquets se mirent en place comme si l'ordre leur avait été donné. Pendant ce temps, maintenant sa position, la Québécoise attendait que l'homme fasse sa part. En quelques minutes, ils allaient pouvoir profiter de la chaleur de la tente et dormir. Chose que désirait hardament l'ancienne bleu et bronze. Puis, dans un rire léger, pour que personne ne les entende, la professeure s'adressa à l'ancien Poufsouffle.

Allez Noah... Il ne reste que ton côté à monter avant que l'on puisse dormir...

En regardant l'homme revenir de son petit tour, Catherine lança une petite boutade et à peine avait-elle laissé les mots passer ses lèvres, elle vit bien que le Katteridge n'avait pas compris. La brune regarda un moment le Veilleur, incertaine de savoir s'il plaisantait ou pas. Quand elle vit bien dans ses yeux que ce n'était pas une plaisanterie.

Eh bien... Ta cheffe, je ne sais pas dit-elle en riant.

Puis comme si rien ne s'était passé, Noah vint aider l'ancienne aiglonne à monter cette tente que la professeure devinait être moldue. Juste à voir la grosseur et le matériel, la Spinnet se doutait que c'était un objet moldu et ça lui allait. Ils passeraient plus inaperçu ainsi et les risques que quelqu'un voit quelque chose était moindre ainsi. Il fallait se fondre dans la masse. Dès que l'homme s'était joint à l'effort, le tout fut monté bien rapidement et en quelques secondes, le duo était prêt à se coucher.

Dès qu'ils furent entrer dans la tente, la Québécoise s'aperçue rapidement qu'elle avait raison. La tente était effectivement moldue, mais il y avait assez de place pour tous les deux et même plus. Regardant l'homme tout préparer, l'ancienne bleu et bronze se plaça dans une place inoccupée, en attendant.

Oh, ne t'inquiète pas, j'ai amené une couette.

Dans un mouvement, la professeure sortie une pochette qu'elle avait bien caché et plongea sa main dans celle-ci, y retirant une grande couverture. Son sortilège d'extension avait ça d'utile. Toutefois, quelle ne fut pas sa surprise de voir l'homme se préparer un espace à lui tout seul, hors du matelas. La Québécoise le regarda, un peu déçue.

Noah ? Tu n'as pas à te faire un espace à côté. Tu peux dormir sur le matelas. Je ne sais pas... juste être confortable. Je vais dormir de mon côté et toi du tiens.

Sans plus, s'installant sur le matelas, l'ancienne aiglonne porta sa couette jusqu'au menton et frappa la place à ses côtés, pour signifier au Katteridge qu'il pouvait venir.

En voyant le Katteridge se faire sa propre petite couchette, Catherine ne comprit pas immédiatement ce que faisait l'homme. Elle n'avait pas l'impression d'avoir été trop loin où d'avoir dit quoique ce soit. À moins que l'histoire de sa rupture avait eu une quelconque incidence. Il était vrai que la Québécoise n'avait pas été tellement claire. Elle avait été évasive et ses paroles aurait pu porter à confusion.

Donc, c'est tout naturellement que l'ancienne aiglonne interpella son compagnon de tente pour lui dire que pour elle, il n'y avait aucun souci à ce qu'ils dorment sur le même matelas. Puis, elle n'allait pas demander à la personne qui lui offrait le gîte et le confort de s'en passer. C'était hors de question. Toutefois, la réaction de Noah fit sursauter la professeure à son tour. Elle ne s'attendait pas du tout à ce que le Veilleur se mette à rire. Comme si ce rire était contagieux, la brune ne pu s'empêcher de rire à son tour, accompagnant l'ancien Poufsouffle.

Je n'aurais pas choisi cette technique pour te faire fuir, ne t'inquiète pas, dit-elle en faisant un clin d'oeil au principal intéressé.

Regardant le Katterridge pendant une fraction de seconde, le temps que tous les deux se calment de ce fou rire, Catherine vit sans trop de difficulté que son ami réfléchissait. Il n'avait pas l'air certain de ce qu'avançait la Québécoise, comme s'il se sentait un peu coupable d'accepter l'offre de la jeune femme. C'est à la question de Noah que l'ancienne bleu et bronze comprit clairement qu'il y avait un quiproquo qui s'était installé.

Si ça te convient...

Même si elle vit bien rapidement que son collègue n'avait pas attendue sa réponse, la professeure continua de s'installer elle aussi, plaçant sa couette sur le côté du matelas qu'elle allait occupée. Pendant que l'homme faisait de même. En revanche, elle ne s'attendait pas à voir Noah se changer et se mettre en pyjama devant elle. Elle ne pu s'empêcher de rougir en voyant les mouvements et le dos nu du rédacteur. Cela prit quelques secondes à la Spinnet pour revenir sur terre et se tourner à son tour pour se changer. C'est même à cet instant qu'elle sentit le regard du Katteridge sur son dos.

Sans y faire attention, elle se retourna, fit comme si rien ne s'était passé et se faufila sous sa couverture, sur le dos, avant de tourner la tête vers l'homme. Elle lui fit un léger sourire, avant de sentir ses joues s'enflammer à nouveau. Puis, c'est à ce moment qu'elle se plaça également sur le côté, plongeant son regard vert dans celui de l'ancien Poufsouffle.

Tu... tu sais plus tôt, quand j'ai dit que ma situation était compliqué. Eh bien... en fait c'est terminé, avec cette personne et on dirait que je ne veux pas encore totalement me l'avouer. Je ne voulais pas... Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise...

Tout cela. Toutes ces paroles, la Spinnet les avait dit en regardant droit dans les yeux le Katteridge. Pour qu'il voit qu'elle était sincère. Pour qu'il comprenne qu'il pouvait lui faire confiance même s'ils ne se connaissaient que depuis une heure ou deux. En même temps, d'une certaine façon, la brune était curieuse. Curieuse de voir la réaction de ce dernier et comprendre, si c'était possible, les intentions de son ami. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

Catherine ne savait pas exactement ce qui se passait entre eux, mais il y avait une certaine tension. Rien d'inconfortable, ils se respectaient trop pour cela. Non, c'est une tension d'un autre type. Quelque chose que la Québécoise ne pensait pas ressentir dans cet endroit. Dans ce camping moldu. Il fallait avouer que retrouver un collègue ici l'avait plus que surprise et ces dernières ne faisaient que s'accumuler depuis le début de leur conversation.

En se glissant sous la couette après s'être changé sous le regard du Katteridge, qui avait heureusement rien vu à part son dos, la brune resta sur le dos un moment avant de simplement plongé son regard dans celui de son ami. Puis elle changea de position pour qu'ils soient tous les deux au même niveau. Étrangement, la Spinnet se sentait bien et surtout en confiance. Surtout après avoir rit un bon coup et en voyant les questions passer dans le regard de Noah. Tous les deux, ils avaient été plus que mystérieux depuis el début de leur rencontre. Ils avaient échangé certaines informations, discuté de leurs vies respectives qui avaient apparemment quelques similitudes, mais il y avait encore beaucoup de non-dits.

Donc, en entendant le Veilleur dire que la professeure ne l'avait pas du tout mis mal à l'aise depuis le début, elle se mit à rire à gorge déployée. Elle n'avait jamais autant ris depuis un bon moment déjà. C'était tellement innocent ce qui s epassait dans cette tente et tellement léger. Catherine se sentait juste bien et n'avait pas du tout envie que ça s'arrête.

Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. Disons que mes activités n'ont pas aidé... Je ne suis pas nécessairement ce que l'on pense de moi. Je ne suis pas... que professeure.

Catherine souria doucement au rédacteur, essayant de lui montrer que ça allait, qu'elle ne lui tenait pas rigueur et qu'elle n'avait pas envie que sa rupture soit un sujet de conversation entre eux. En revanche, l'ancienne bleu et bronze ne pouvait pas s'empêcher de remarquer que depuis qu'ils étaient dans la tente, dans cet endroit exigüe, ils étaient de plus en plus proche. La proximité de deux personnes pouvaient créer certains épisodes... magnifiques.

Soutenant sa tête à l'aide de sa main, la professeure regardait l'homme qui lui faisait face, presque fascinée. Détaillant les traits de son visage. Ce qui fit naître un petit sourire sur son visage. Qui se transforma en un grand rire lorsqu'elle entendit la question de son collègue. Elle tomba à la renverse, incapable de stopper son rire. Cette question confirmait quelque chose. Le Katteridge n'était pas si désinteressé.

Noah... dit-elle entre deux hocquets. Non, je ne suis pas lesbienne. Bisexuelle serait plus juste.

Se replaçant pour être à la même hauteur que le Veilleur, la professeure affichait maintenant un sourire en coin et un regard malicieux. Elle ne savait pas où cette nuit allait mener, mais l'ancienne aiglonne n'en avait que faire. Elle était bien et c'était tout ce qui comptait.

Ce moment, qui devenait peu à peu plus intimiste, ne faisait pas peur à Catherine. Loin de là. Malgré le fait qu'elle connaissait à peine Noah ne changeait rien. S'il lui avait voulu du mal, s'il avait eu une quelconque idée derrière la tête ou des intentions peu glorieuses, il avait eu tout le loisir du monde de mettre son plan à exécution. Il n'aurait pas non plus été aussi gentleman et surtout, il ne ce serait pas ouvert à elle. Car voilà le fond de cette rencontre. Deux inconnus qui sont tombés par hasard l'un sur l'autre et qui malgré les nombreux silences, se comprenaient. C'était un tour de force. C'était magique. La Québécoise n'avait jamais vécu cela. Sauf une fois. Avec une personne qu'elle estimait grandement. Elles avaient décidée d'un commun accord de mettre fin à leur amour. C'était une certaine forme d'amour, non ? Respecter la demande d'un être cher. Cet épisode, il avait eu lieu il y a un moment et de rencontrer le Katteridge était un peu comme un baume ou une sorte de lumière au bout de ce long couloir sombre.

Certes, la professeure avait poursuivi ses activités et justement, elle s'était donnée corps et âme dans son travail et ses autres occupations pour ne pas y penser. Jusqu'à ce qu'elle décide de partir en vacances, parce qu'on lui avait fortement suggéré. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais apparemment elle faisait trop peur aux élèves avec son caractère difficile qui avait pris une toute autre forme depuis la rupture. Puis, avec l'homme, tout semblait simple. Ils se comprenaient facilement. Les silences, quoi que parfois gênants, étaient tout de même la bienvenue. C'était en revanche les fous rires qui étaient le plus libérateur. L'innocence dans les propos de son collègue faisaient rire la brune aux éclats. Elle en avait presque des crampes. Toutefois, la gêne se lisait sur le visage du Serveur et surtout dans sa capacité à changer de sujet aussi rapidement.

Redevenant sérieuse, replongeant son regard dans celui de l'ancien Poufsouffle, la Spinnet laissa apparaître un petit sourire en coin. Elle n'allait pas tout révéler d'un coup. Surtout pas quand cela concernait ses activités hors du château. Cependant, elle avait quand même une carte dans sa manche. Elle avait un doute que le Katteridge avait aussi des activités disons... parascolaire.

Effectivement. Comme toi, tu n'es pas seulement Serveur. Je me trompe ?dit-elle en jetant un regard malicieux à Noah. Nous avons tous nos secrets et je crois, sans me tromper, que nous partageons l'un d'eux.

Plus ils discutaient, plus ils étaient proche. Catherine ne se tromperait pas en disant que quelque chose était en train de se produire entre eux. Ça n'avait rien à voir avec un coup d'un soir, comme l'ancienne aiglonne avait eu la tendance à occuper ses nuits avant son couple. Il y avait quelque chose d'autre, mais elle ne savait pas exactement quoi. Ce n'était pas des sentiments amoureux. Pas pour le moment. Ces sentiments étaient bien enfoui, profondément, dans son être. Elle n'était pas prête à tomber amoureuse une nouvelle fois, mais elle ne pouvait cacher qu'elle était attirée. Puis cette proximité semblait le confirmer et surtout, montrer que c'était la même chose chez le sorcier. Sinon, il ne serait pas là. Il n'aurait pas accepté de partager le matelas, ni cherché à poursuivre la conversation, face à face. Aussi proche.

Cette proximité, la Québécoise ne l'avait pas vécu avec une autre personne depuis belle lurette. Depuis un moment déjà, son lit restait froid, l'ancienne aiglonne préférant dormir sur le canapé. Malgré les courbatures que cela lui occasionnait. Elle devait déménager, ça elle le savait. Pour effacer tous les souvenirs qu'elle avait avec cette autre personne, mais c'était difficile. Peut-être que le Katteridge allait l'aider à passer ce cap. Seul le temps pouvait le dire. Car depuis leur rencontre, Catherine ne s'était jamais sentie aussi bien. Son visage, doux, en était la preuve. Sa façon de plonger ses iris dans celle de Noah également. Elle en avait des petits frissons. Qui furent accentué par la voix de l'homme lorsqu'il posa sa question.

Je ne vois pas pourquoi tu me demandes... Dis-moi, dit-elle doucement, le fixant toujours, un léger sourire sur les lèvres. Elle voulait entendre cette nouvelle question, peu importe cette dernière.

Un jeu innocent se jouait entre eux pour le moment. Un jeu où se brûler les ailes était loin d'être une conséquence. Même si se dévoiler comme le faisait Catherine pouvait avoir des conséquences sur leur relation, mais aussi sur leurs vies respectives. Car oui, révéler leurs penchants pour la magie noire pourrait créer un malaise et des craintes, sauf si bien sûr, la Québécoise ne s'était pas trompée et que Noah était dans le même camp qu'elle. Elle était convaincue que c'était le cas.

Toujours les yeux dans les yeux, comme si leurs iris ne pouvaient se détacher les unes des autres, le Serveur joua la carte de l'innocence, comme ce fut le cas une bonne partie de leur conversation. Ce qui fit naître à nouveau un sourire sur les lèvres de la brune. C'était certainement cette légèreté qui attirait la professeure vers le Katteridge. Ça et la personne qu'il était. Le physique comptait aussi pour quelque chose, mais passait bien en dessous du reste. De cette vulnérabilité qui ne se montrait pas sous un éclairage triste, mais plutôt dur.

Sur l'interrogation de l'homme, l'ancienne aiglonne ne pu empêcher un petit rire de s'échapper de ses lèvres. La chaleur du corps de Noah irradiait et réchauffait le matelas qu'ils partageaient. Ils étaient de plus en plus proche et pourtant, ils en profitaient pour discuter de tout et de rien. Apprenant toujours à ce connaître peu à peu. Pas à pas. Même si la tension qu'il y avait entre eux deux devenait de moins en moins innocente.

Je pose effectivement mon encre noire sur des pages blanches. Parfois même des pages immaculées...

Cette métaphore, merveilleusement bien trouvée, resta un moment dans l'esprit de la Spinnet, qui continuait de scruter les prunelles de son interlocuteur, un sourire en coin se dessinant doucement. Ils avaient bien des points en communs et elle le découvrait, tout comme lui, de plus en plus.

En revanche, la question qui suivit fit une nouvelle fois rire Catherine qui trouvait cet homme plus que gentleman. S'en était presque une maladie. Jamais personne ne lui avait demandé la permission pour ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Pas qu'auparavant tout c'était fait contre son gré, mais jamais personne ne lui avait demandé la permission. Ce qui amenait un éclairage encore plus innocent à leur relation. À leur rencontre encore toute récente.

La professeure n'eut même pas le temps de répondre à la question du rédacteur que ce dernier sembla plus qu'embarasser par son comportement, par ses questions qui se voulaient pourtant si attentionnée. Juste de le voir réagir ainsi prouva à la Québécoise que pour cette nuit, du moins, elle était entre de bonnes mains. Que même si plusieurs enjeux devaient être pris en compte, entre autres leur accord d'entraide, elle n'allait pas se retrouver seule au petit matin. Que leur aventure, au sens large comme au figuré, avait de grande chance de se poursuivre.

Sans une parole de plus, souriant chaleureusement, sereine, Catherine fit disparaître le peu d'espace entre eux, se rapprochant de Noah au point où leurs corps se touchèrent pour la première fois. Puis, doucement, elle vint appuyer sa tête contre le bras de son ami, passant sa main sur son torse. Puis, d'une voix apaisée, relevant lentement la tête pour regard le visage du Serveur, elle laissa échapper quelques mots.

Et est-ce que c'est mal, Mr. Noah Katteridge ?

Ses yeux verts, pétillants, lançaient comme un message. Son consententement, il l'avait. Pour la première fois depuis un moment déjà, elle se permettait de revivre. Pour la première fois depuis un moment, elle serait elle-même. Catherine Spinnet, une jeune femme pétillante qui aime mordre dans la vie et faire face à toutes les formes d'adrénaline qui existent.

Elle était bien. Pour la première fois depuis quelques temps, Cathetine était bien. Aucune animosité, aucune envie de tout détruire la rongeait. Elle se sentait légère et elle en était heureuse. Est-ce que le Katteridge avait son mot à dire dans cet état d'âme ? Certainement. Est-ce que c'était plus qu'une attirance physique ? La Québécoise n'en était pas certaine. Le Serveur remplissait un vide, mais la soulageait également. Il était si désinvolte, ça faisait du bien de ne pas se prendre au sérieux ne serait-ce que le temps d'une nuit. Profiter de l'instant présent.

La professeure savait que Noah se posait des questions. Du moins, elles l'assaillaient au début de leur rencontre et au début de ce moment sous la tente. En revanche, à cet instant, ces questions semblaient avoir diaparu. Il se permettait de se lâcher. Chose étrange, la jeune femme était dans le même état. Au point où ils parlaient de leurs "situations" de façon si naturel. Ce qui n'était pas anodin. Qui parle de leurs activités plus qu'illégal aussi légèrement ? Eux apparemment. Certes, ils utilisaient une métaphore bien trouvée par l'ancien Poufsouffle, ce qui faisait rire la brune.

Pour bien réussir à lire, il faut déchirer cette page pour mieux la recoller ensuite...

C'était machiavélique si on prenait deux secondes pour y réfléchir, mais c'était la technique la plus efficace que la Spinnet connaissait et avait elle-même connue. Car oui, elle avait été brisée pour devenir ce qu'elle était maintenant. Puis, la personne qui avait utilisé cette technique sur elle avait bien réussi. La preuve, elle était là, contre cet homme. Jamais elle n'aurait agit ainsi autrefois. Elle aurait certainement été enfermée ou sinon ostracisée. Bien cachée dans une contrée inconnue, loin de la civilisation.

Douce, innocente, c'était ainsi qu'elle agissait en ce moment avec Noah. Car c'était le sentiment qu'il transmettait également. Malgré les nombreuses questions silencieuse qu'il y avait eu entre eux, là ils ne se gênaient pas pour les dire tout haut.

Bien collée au corps de l'homme, Catherine retrouvait une situation familière et qui lui avait manqué. Est-ce que c'était dû à la magie ? La Québécoise ne pouvait dire et elle n'avait pas tellement envie de le savoir. Elle voulait seulement profiter de l'instant présent. Entendre, le Katteridge rire. Prétendre que ce qui se passait était démoniaque, mais faire fi de ce sentiment piur passer la barrière qu'ils avaient maintenu pour l'instant entre eux.

En sentant les lèvres de Noah sur les siennes, la Spinnet s'abandonna. Elle répondit au baiset, sentant la fougue de son ami dans la suite de ce baiser, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent un instant, comme pour prendre conscience de ce qu'ils venaient de faire. Ce qu'ils venaient de faire naître. Les doigts dansant sur le torse de l'ancien Poufsouffle, la professeure était bien. Heureuse. Toujours aussi légère. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire, de caresser le t-shirt qui cachait une chose insoupçonnée jusqu'à maintenant. Ce qui cependant fit encore plus sourire l'ancienne aiglonne, fut l'étreinte qui s'ensuivit. Elle se sentait protégée. Ce qui était étrange entre les bras d'une personne qui partageait le même dessein qu'elle. Mais elle se sentait comprise et c'est là où résidait toutr la différence.

C'était en partie à cause de cette confiance naissante, mutuelle que Catherine se retira de l'étreinte du jeune homme pour se mettre un peu plus en hauteur. Elle voulait le regarder dans les yeux, comme ils l'avaient fait depuis le début sous cette tente. Et doucement, elle se pencha vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes, tout en maintenant sa main sur son torse.

La nuit risquait d'être mouvementé.