Deborah bouillonnait intérieurement. De panique et d’énervement. Mais cette sensation, elle y était habituée depuis le moment où elle avait reçu sa lettre de Poudlard et que ses parents l’avaient envoyée dans ce pensionnat de sorciers alors qu’elle aurait pu rester dans son château, dans son confort.

Sa tête contre la vitre du compartiment qu’elle avait trouvé, elle continuait de se plaindre mentalement. Son regard regardait vaguement ses parents qui la saluaient de leur main. Toujours aussi vaguement, elle leva la main pour les saluer, ne désirant pas les quitter en froid.

Au même moment où elle reposait sa main contre sa cuisse, la porte de son compartiment s’ouvrit et surprit Deborah qui eut un petit sursaut. Elle se maudit d’être trop réactive aux sons autour d’elle et se tourna vers la personne qui avait décidé de s’inviter ici. Rousse tout comme elle, probablement nouvelle aussi vu l’excitation totalement observable sur le visage.

Pourquoi ces compartiments ne pouvaient-ils pas être privatisés ? Deborah avait cru halluciner quand elle s’était rendue compte que les compartiments se partageaient. Elle avait espéré fortement qu’aucune personne ne viendrait dans le sien mais quelqu’un avait visiblement un autre plan.

La panique monta à elle quand la jeune fille lui demanda la permission de s’asseoir avec elle dans le compartiment. Les souvenirs de son enfance, de quand elle côtoyait encore des personnes de son âge, remonta en elle et elle frissonna.

Deborah n’avait pas prévu de rencontrer des personnes de son âge aussi vite. Son comportement de bonne famille se fractura en quelques secondes et elle rentra sa tête dans ses épaules, hochant vivement la tête. Elle ne voulait pas s’attirer des ennuis, encore moins se faire haïr. Elle ne voulait pas d’amis, ou du moins elle savait qu’elle ne pourrait pas s’en faire, mais ne voulait surtout pas de problème avec qui que ce soit.

Vous pouvez, oui, allez-y.

Elle se força à dire, sa voix tremblante. Elle se maudit pour cette tremblote. Deborah détourna le regard, regarda de nouveau la vitre, espérant de ce fait, éviter toute conversation avec la jeune fille.