Les choses c'étaient enchaînée de façon assez inattendue. Catherine n'avait pas réfléchie, complètement, à ses actes. C'est donc machinalement, lorsqu'elle avait eu la confirmation de ses craintes, qu'elle s'était précipitée chez sa mentore. Elle n'attendait pas de Camille Dubois ne serait-ce qu'une once de compassion, mais elle s'attendait à une solution. Ces dernières semaines, en compagnie de Noah avaient été ce qu'un moldu aurait qualifié d'insoutenable. Le duo s'était rendue ici et là. Ils avaient commis quelques actes répréhensibles, tout ça après avoir bien discuté et avoir conclue plus d'une fois les termes de leur union.

Il ne fallait pas être Troisième œil pour deviner ce qui c'était tramé durant ces semaines, lorsqu'ils n'étaient pas occupée à créer un Inferius ou à chercher la sœur du Katteridge. Bien évidemment, à jouer avec le feu, on s'y brûle et malgré sa propension à beaucoup réfléchir, la Spinnet avait laissé son inconscience l'emporter sur le reste. Voilà maintenant qu'elle allait demander de l'aide à la Française. En revanche, comme toujours, c'était sans compter sur la façon qu'avait la Mage à tout deviner sans qu'une seule parole soit prononcée.

La professeure descendait les escaliers du Château, en silence. Suivant sa mentore sans poser de question. Quand elle entendit la voix du Serveur qui semblait plus que surprit de la voir là, aux côtés de la Dubois. L'ancien Poufsouffle devait se poser bien des questions face à cette image, car Catherine n'avait jamais parlé de ses affiliations à Noah. Elle avait partagé que le stricte minimum sur sa vie, le plus important étant de retrouver la sœur de ce dernier. Cependant, elle ne pourrait pas se dérober cette fois.

Sans lever le regard, honteuse, elle s'arrêta au même niveau que Camille, les mains croisés devant elle. Elle avait envie de disparaître. Surtout qu'elle allait devoir dire tout haut ce qui se tramait et surtout, poser des mots sur ce qu'elle voulait. C'était là le nœud du problème. Elle avait une certaine crainte concernant la réaction de sa mentore et maintenant du Katteridge. S'affirmer allait être toute une bataille, mais elle s'était mise encore une fois dans une situation délicate et elle allait devoir s'en sortir par ses propres moyens. Assumer.

Catherine savait qu'elle était arrivée comme un cheveux sur la soupe. Surtout qu'elle avait décidée d'utiliser la cheminée qu'elle utilisait que pour les urgences. Car bien sûr, sa venue au Château était pour une urgence. Elle espérait vraiment que Camille pourrait l'aider. La Québécoise avait souvent eu quelques soucis lors de ses missions, mais jamais de cet ordre. Dans tous les cas, la surprise s'entendait que très légèrement dans la voix de la Dubois et c'était assez rare. La professeure ne fit même pas mine de remarquer et n'osa prononcer aucun mot. Même lorsque la Mage mentionna la Sicile. Ce voyage avait été parsemé de quelques surprises et la dernière en date n'était pas des moindres pour la jeune femme qui bien que déterminée, ne savait que faire.

Elle suivit donc sa mentore en silence et elle regretta rapidement cette décision, lorsqu'elle entendit la voix de l'homme qui était en parti responsable de sa venue au Château. La familiarité avec laquelle Noah avait interpellée la Spinnet ne passa pas inaperçue chez la Française et en voyant cette denrière se tourner vers elle, toujours surprise, la professeure avait tout simplement envie de se faire toute petite, mais elle ne devait rien montrer. Elle ne devait pas montrer sa honte, parce que le Katteridge n'allait rien comprendre de ce qui se passait. Ce qui fut confirmer en voyant la réaction du Serveur à la main posée sur l'épaule de la Québécoise. Cette dernière se crispa comme si la main de Camille venait de lui donner un choc électrique. Un grand frisson la parcourut, la forçant à relever la tête et fixer l'homme devant elle.

Le Katteridge semblait bien surpris et surtout en colère de voir la Spinnet en compagnie de la Dubois et ainsi apprendre à cet instant précis que Catherine faisait partie de l'Organisation. Ses paroles étaient durs et à l'entendre, l'ancienne aiglonne savait pertinemment qu'il n'allait pas apprécier la possible discussion qu'ils allaient avoir. Malheureusement pour lui, il avait utiliser les pires expressions possibles pour expliquer le fait qu'ils se connaissaient. Que complémentaire ? Tant mieux. Il n'aurait pas trop de mal à accuser la nouvelle qu'elle allait bientôt lui révéler. Au départ, elle aurait voulu garder cela pour elle et Camille, mais il l'avait piqué au vif. C'est donc d'une voix froide, dépourvue de honte comparée à quelques instants auparavant, que la jeune femme répondit à la question de sa mentore.

Poudlard n'y est pour rien. C'est effectivement dans un camping moldu, en Sicile, que j'ai renconté Mr Katteridge. Il se... ressourçait. J'étais là pour vous, Miss Dubois, mais j'en ai également profité pour... m'amuser et aider Mr Katteridge dans ses recherches. Ce fut... très intéressant si je puis me permettre, dit-elle en ne lâchant pas Noah de ses iris verts. Maintenant, je suis désolée de devoir couper court, mais j'ai absolument besoin de vous parler, Camille. C'est assez urgent.

Elle savait pertinemment que l'homme qui avait essayée de l'embarasser devant sa mentore n'allait pas apprécier le ton, ni le manque de sentiment de la part de la Spinnet. Malheureusement, c'était un jeu qui se jouait à deux. Puis, cette rencontre impromptue avait eu le don de réveiller son côté revanchard. Piquer sa curiosité sans jamais révéler les raisons de sa présence.

Sans attendre une seconde de plus, d'un signe de tête, elle salua le Katteridge et tourna les talons vers l'une des pièces fermées du Château, attendant la Dubois en faisant les cent pas. La Québécoise savait que les questions seraient de mise, surtout avec le petit numéro qui s'était joué devant ses yeux. Toutefois, Catherine voulait juste crever l'abcès et savoir si elle allait pouvoir compter sur l'aide de la Mage. Ce qui n'était pas certain. Pas encore.

Si au début, c'était la honte et la peur qui l'avait amené jusqu'au Château Dubois, maintenant c'était l'empressement et le stress qui la gagnait. Catherine était incapable de rester en place en sachant que Noah se tenait dans la pièce de l'autre côté des portes doubles. Au début, elle pensait que même sans avoir dit un mot, Camille avait deviné la raison de sa venue et que cette dernière avait réussi a faire venir le Katteridge dans le seul but de mettre la Québécoise devant le fait accompli et dans l'embarras. Cependant, ce n'était pas le cas. La Mage jouait rarement la comédie et à voir ses différentes expressions, même si la professeure n'avait cessé de fixer le Serveur, elle avait bien sentie que sa mentore ne savait rien. Qu'elle n'avait rien ressentie.

Marchant sans cesse dans le salon, ne prenant pas le temps de se poser une seconde et triturant les manches de sa robe, un réflexe qu'elle avait depuis l'adolescence lors de grands stress, la Québécoise cherchait la meilleure façon d'annoncer ce qu'elle avait dire. Tout semblait surréaliste tellement la Spinnet n'agissait pas comme à son habitude, comme si elle avait perdue tous ses points de repères et justement, la Dubois en mentionna quelques-uns. Catherine agissait de façon bizarre. Lorsque la Française posa enfin la question, la jeune femme laissa échapper un rire moqueur, s'arrêtant enfin de bouger.

Si ce n'était que ça... dit-elle en faisant référence au meurtre.

Debout au centre de la pièce, la tête baissée, la honte la gagnait à nouveau. Maintenant qu'elle était seule avec sa mentore, les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche. Elle était incapable de dire ce qu'elle voulait confier à Camille depuis son arrivé au Château. Ses lèvres refusaient de bouger. Sa voix était éteinte. Elle était désemparée. On ne lui avait jamais parlé de ce genre de chose, même si elle savait que c'était une chose normale de la vie. Il fallait quand même avouer que personne avait pris le temps de discuter avec elle. Ses parents étant décédés durant son adolescence, par sa faute, elle s'était retrouvée avec des tutrices beaucoup trop occupées et une mentore dont ce n'était pas le rôle de parler des choses de la vie. Puis, la témérité et l'insouciance avait pris le pas dans sa vie de jeune femme.

En sentant la présence de la Mage tout près d'elle, l'encourageant à parler d'une voix douce, les épaules tendues de la professeure s'affaissèrent. Jamais Camille n'agissait ainsi, sauf quand elle voyait que quelque chose n'allait vraiment pas et c'était le cas. Sentant son menton se relever doucement sous la pression du doigt de sa mentore, Catherine ne pouvait plus se dérober. Ses iris verts plongés dans le regard gelé de la Française, la Spinnet parla enfin.

Camille... je suis enceinte.

Félicitation ? Catherine n'en croyait pas ses oreilles. La Dubois qui la félicitait et qui était prête à faire quelques arrangements parce qu'elle était enceinte ? La professeure restait sans voix un instant, fixant la main de la Mage sur son bras. Jamais elle ne s'était attendue à une réaction aussi douce de la part de la Française. Elle avait pensé, tout bêtement, que Camille allait se fâcher. Déçue de voir la Spinnet plonger encore une fois dans une histoire sans queue ni tête.

Non. Il était plutôt question d'arrangements. La Dubois tentait de rassurer la jeune femme qu'elle aurait toujours sa place dans l'Organisation. Que ce n'était pas la première fois que ce genre de situation arrivait. Tout en mettant l'emphase sur une nouvelle vie.

Donc, quand la Legilimens demanda qui était « l'heureuse » personne qui partageait la joie de cette nouvelle, Catherine n'eut pas la force de prononcer son nom. Elle se contenta de fixer la double porte, derrière laquelle Noah attendait patiemment. Avant d'enfin dire quelque chose, pour tuer dans l'oeuf la possibilité que la Mage aille féliciter le Katteridge.

Je préfère rien ne lui dire, Camille.

Pour la professeure, la question ne s'était même pas posée. Lorsque Noah et elle s'étaient séparée, il y avait quelques semaines, la Québécoise avait continué sa mission en Sicile, sans souci. Puis les nausées étaient apparue. Elle avait mis cela sur le compte d'un repas quelconque, mais ce fut trop récurrent. Elle ne pouvait pas être malade pour chaque repas dégusté. Prise d'un doute, la jeune femme était allée chez une de ces nonna italienne. Sorcière qui plus est. La question fut vite abordée. Et sans équivoque. Catherine était enceinte. Elle ne pouvait pas garder cet enfant. Elle ne se sentait pas l'âme d'une mère. Elle avait déjà de la difficulté à s'occuper d'elle-même.

C'est gentil de vouloir tout arranger pour que je garde ma place, mais... je ne suis pas venue pour ça. J'ai besoin de ton aide Camille.

Catherine ne savait pas comment la Dubois allait réagir à cette demande. Car si la professeure avait cru à tort que la Mage allait réagir autrement à l'annonce qu'elle était enceinte, comment allait-elle vraiment réagir à la demande de la Spinnet ? La Québécoise ne connaissait visiblement pas totalement sa mentore.

Se dégageant doucement, marchant un peu plus loin, faisant dos à la Mage, Catherine recommença à triturer les coutures de sa cape, avant de se retourner, le regard presque suppliant.

Je ne peux pas... Il faut que tu m'aides.

Il ne restait plus, maintenant, à attendre la réponse de la Leader de l'Organisation et quelque chose disait à la jeune femme que la discussion était loin d'être terminée.

La réaction de Camille ne se fit pas attendre. Après un bref silence qui paru durer une éternité, la Mage s'était éloignée pour aller prendre un verre. Même le matin, la Dubois semblait encline à ne pas suivre les codes. En même temps, il était rare que tout cela ne fasse réellement effet. À croire en fait que comme les émotions, les petits plaisirs de la vie, comme l'alcool à une heure décente, ne faisait ni chaud ni froid. En revanche, le regard que sa mentore lui lança lui fit mal. Oui, Catherine venait de provoquer un sentiment de dégoût chez celle qui lui avait tout apprit.

Tout le long, la Spinnet resta silencieuse. Elle n'osa pas relever la tête. Quand elle sentit la Dubois revenir vers elle, son seul réflexe fut de reculer d'un pas, relevant légèrement la tête. Elle ne savait pas pourquoi elle avait eu ce réflexe, c'était instinctif. Elle reprit constance, fixant sa mentore, sur ses gardes. Puis le geste presque maternel fit frissonner la Québécoise qui regarda la main posée de Camille sur son ventre. Elle avait déjà pris des adolescentes sous son aile, certes, mais elles n'avaient jamais été sous sa responsabiblité. Elles n'avaient jamais été dépendante de sa personne.

Puis, un sentiment de rebellion commença à naître en Catherine. Une rage, qu'elle pouvait encore contenir, commençait à naître. Tout cela pendant que Noah était tranquille dans le Hall, se doutant certainement de rien. Le rouge de la colère lui monta aux joues et la mâchoire crispée, elle chercha à plonger son regard dans les iris gelés de sa mentore.

Je ne peux pas, Camille. J'ai déjà de la difficulté à ne pas me mettre dans le pétrin. Donc... commença-t-elle, hésitante.

Se détachant doucement de Camille, légèrement furieuse, elle se dirigea vers la double porte. Elle savait qu'elle ne devrait pas tourner le dos à la Dubois. Pas qu'elle était une personne lâche, loin de là. Jamais la Mage attaquait par derrière. Elle ne prendrait pas le risque. Toutefois, la Française était intelligente et rusée. Elle trouverait un moyen de retenir la Spinnet au Château. C'était presque une certitude.

Malgré tout, inconsciemment, Catherine se tourna une dernière fois vers sa mentore, à quelques pas des portes. Sur le ton de la colère, sans crier, mais se faisant bien entendre, elle prit une dernière fois la parole.

Tu ne vaux pas mieux que mes parents, Camille.

Tournant le dos à nouveau à la Mage, Catherine posa ses mains sur les poignées. Peut-être pour la dernière fois.

Les mots de sa mentore résonnaient dans son esprti. Ce que Catherine redoutait arrivait et personne ne désirait se retrouver contre Camille. Personne. Pourtant, venue chercher de l'aide, croyant à tort que la Mage serait cette aide, la Québécoise se retrouvait dans une situation encore pire que celle d'avoir la Dubois contre elle. Noah Katteridge savait maintenant que leurs petits moments en Italie et au Danemark avait engendré... quelque chose. Puis ce quelque chose, grandissait lentement dans le ventre de la professeure. Dans tous les cas, personne ne voulait d'une ennemie comme Camille. La poussière n'avait pas eu le temps de se poser que l'ancienne aiglonne allait devoir faire face aux questions et inévitablement, négocier avec la Française.

Alors, quand la nouvelle tomba dans ce Hall froid, avec une Camille à l'attitude amusée comme si elle s'apprêtait à prendre part à une pièce de théâtre, l'attitude du Katteridge resta la même. En fait, Noah réagissait comme quand il était devant une situation dont il ne contrôlait pas. Ils ne se connaissaient pas des tonnes, mais la professeure avait pu l'observer pendant leur périple et le contrôle était important pour l'ancien Poufsouffle.

Défaite, amer, la Spinnet avait une seule envie et c'était de quitter le château Dubois. Aller très loin où personne ne pourrait la déranger et où elle pourrait réfléchir à son avenir. Sauf que rien ne se passait comme elle le désirait depuis le début de cette journée. Elle s'apprêtait à tourner les talons, rejoindre la cheminée qu'elle avait emprunté auparavant, quand Noah l'interpella.

Raide, cherchant à se forger une armure, malgré ce que Camille lui avait fait, la Spinnet releva son regard vers le Katteridge. Elle était incapable d'être froide.

Noah, je... j'ai besoin de temps. Je te contacte quand je serai prête,dit-elle doucement, tournant enfin les talons, avant de jeter un regard vers Camille. Merci Camille...

Sans plus, Catherine monta l'escalier et prit la poudre de cheminette pour aller très loin. Là où personne ne pourrait la trouver.


Cela faisait déjà quelques semaines que Catherine n'avait pas donné signe de vie. Ne serait-ce qu'à Noah qui attendait des nouvelles. Elle n'était pas prête à avoir cette conversation et pourtant, cela commençait à presser. Son ventre commençait tout juste à s'arrondir. Personne ou presque, ne pouvait remarquer, mais elle si. Elle n'avait même pas encore prit sa décision. Si lorsqu'elle c'était rendu au Château Dubois, son idée était fait, rien n'était moins certain maintenant. Est-ce qu'elle pouvait être mère ? Catherine en doutait fortement. Toutefois, était-elle prête à poser cet acte ? Rien n'était moins sûr. Elle avait besoin de réponses à ses questions. Elle avait peur et la seule personne qu'elle connaissait qui avait toujours été là pour elle, ironiquement, c'était Camille Dubois. C'est pourquoi la jeune femme attacha un parchemin à la patte de son hibou, pour que ce dernier apporte une missive à sa mentore.

Le stress était omniprésent dans ce petit appartement de Pré-au-Lard. Étant décidée à déménager de cet endroit qui renfermait beaucoup trop de souvenir, les plans de Catherine avaient momentanément changé avec ses déplacements en Italie, la rencontre de Noah et maintenant sa grossesse. Le plus fou dans tout cela, c'était qu'elle ne voulait pas de cet enfant. Du moins, elle ne voulait pas être sa mère. La discussion avec Camille, qui fut une des plus difficile, avait réussi à la faire changer d'avis sur les plans qu'elle avait auparavant décidés.

Était-ce à cause de la peur ? La Mage avait certainement raison. Mais ce n'était pas seulement une peur parmi tant d'autres. Ce n'était pas une peur que certaines pourraient qualifié de normal pour une future maman. Certes, la professeure avait peur des changements sur son corps. De l'accouchement, mais surtout d'être mère. Car ce n'était pas du tout un désir. Puis maintenant, elle avait peur de la réaction de Noah. Il avait semblé compréhensif sur le coup, quand la Dubois avait déclaré haut et fort ce que la Spinnet aurait préféré cacher. Il l'avait laissé quitter le château sans poser plus de questions. Sans la retenir. Il avait même pas cherché à la contacter. Il avait respecté le souhait de la jeune femme. C'était une grande marque d'affection, s'il y en avait entre eux. Pourtant, Catherine aimait pas le jeune homme. C'était un ami. Un partenaire d'aventure. Un amant. Rien de plus.

Les dernières semaines avaient été mouvementée. La Québécoise avait donné cours le plus normalement possible, lorsque les nausées ne la clouaient pas dans les toilettes du collège. Ses nuits étaient courtes, à se poser mille et une questions sur ce que devait penser sa mentore. Ce que devait penser le Katteridge et surtout si ses collègues avaient remarqué quoi que ce soit. Puis, son corps commençait doucement à changer. Elle faisait tout pour que les regards ne s'attardent pas trop longtemps sur elle. Personne n'avait fait de remarque, mais elle, elle voyait les changements.

Pour mettre fin, justement, à tous ces questionnements. Ce stress inutile, Catherine avait finalement décidée d'écrire à Camille. Seule la Française pouvait l'aider, le reste de ses proches étant décédés ou en voyage. Et de toute façon, la seule personne en qui la Spinnet avait confiance, c'était sa mentore. Cette dernière avait toujours été présente lors des moments difficiles. Elles s'étaient rapprochée. Elles avaient même eu plusieurs discussions intéressantes, leurs visions divergeant, mais où l'entente était toujours la finalité.

Donc, quand la professeure reçue une réponse de la Mage, le soulagement fut le premier sentiment qui avait envahie la jeune femme. Avant que sa curiosité prenne place et que le stress refasse surface.


Une surprise... dit-elle pour elle-même.

De toute façon, même si elle avait limite envie de rester enfermer dans son appartement, la Spinnet allait se rendre à ce restaurant qu'elle ne connaissait point. Elle avait une proposition à faire à la Dubois et aussi à Noah. Elle ne savait pas comment le tout allait se dérouler, mais elle demandait à voir ce que la Mage lui réservait.


Le soir venu, après une journée presque normale, la Québécoise avait revêtue une robe noire, comme sa mentore aimait bien. Son petit ventre paraissait un peu, mais cela restait encore confortable. L'ancienne aiglonne savait que Camille allait s'en appercevoir, mais peur importe les techniques qu'elle aurait employée pour le cacher, la Française l'aurait vu. Dans un transplanage parfait, qui fit apparaître une nausée désagréable, la professeure réussit à se contenir et à reprendre une constance pour enfin franchir la porte du restaurant.

L'emplacement portait bien son nom. Si Camille ne lui avait pas donné l'adresse, jamais la Spinnet n'aurait trouvé l'endroit. Il y avait une petite ambiance chaleureuse et calme. Il y avait un léger brouhaha, mais rien pour déranger qui que ce soit. Tout le monde faisait attention aux oreilles indiscrètes. Puis, machinalement, ses iris verts se posèrent sur la silhouette dont Catherine connaissait tant. S'approchant doucement, sans porter attention aux autres personnes, la professeure vint se placer près de la table, surplombant sa mentore pour une rare fois.

Camille. Je suis contente que tu aies répondu à ma lettre. Je suis vraiment navrée de ce qui s'est passé. Noah est arrivé ?

Catherine essayait de contenir son stress, sa curiosité. Toutefois, elle savait très bien, que le moment de vérité approchait.