NOUVELLE-ORLEANS

C'était l'été, les températures extérieures avoisinaient les trente quatre degré en milieu de journée et peinaient à descendre la nuit. Il était tard ce soir là, Alysone vêtue d'un jean et d'un simple tee-shirt noir, à la manière des moldus, se rendait dans un endroit non visible par ces derniers. Prenant soin de ne pas être suivi en masquant ses traces, la sorcière allait dans une petite ruelle et attrapait une échelle qui semblait à première vue totalement rouillée. Dès lors qu'elle posait son pied sur la première barre, une porte à environ cinq mètres du sol apparu. Elle montait jusqu'à l'étage et s'engouffrait à l'intérieur.

Sur la porte était gravé un magnifique dragon qui s'enroulait autour d'un woumatou, deux magnifiques créatures qui représentait parfaitement l'Ordre.

De jeunes visages étaient présents, et elle reconnu un qui lui était parfaitement familier, celui d'une jeune fille descendante de sorcières pratiquant le vaudou depuis plusieurs générations, un don qu'elles se transmettaient dans la famille. Elle lui souriait pour la saluer et déambulait dans la grande salle qui servait d'entrée.

Alysone avait laissé un hibou à Hazel de Martel, l'une des personnalités dont elle appréciait les conseils et pour cause, c'était grâce à cette sorcière que cet endroit avait vu le jour. Elle avait rendez-vous avec elle.

Ne sachant pas si la De Martel était déjà au courant pour ce lieu, la jeune femme qui avait très chaud, allait se réfugier dans l'un des bureaux qui était vide pour profiter de l'air conditionné, de quoi reprendre un peu de force après son long voyage à la manière d'une moldu, en utilisant le train.

Prendre les transports moldus avait ses avantages, de cette manière elle s'assurait une parfaite invisibilité et passait parfaitement pour une simple moldu désireuse de visiter le pays, la touriste de base. Même si le plus gros inconvénient était d'entendre les sales mômes hurlant, pleurant, criant de partout. Et ça la mettait en rogne. L'envie de les rendre muets.

L'air conditionné, sans aucun doute la meilleure invention des moldus. Permettant une brise fraîche lorsque les chaleurs extérieures dépassaient l'entendement. Alysone avait grandi dans les Hamptons, il était plutôt rare d'avoir des températures aussi élevées, surtout sur la durée. La villa familiale lui manquait. Mais elle n'avait plus personne de sa famille en dehors de son demi-frère, alors rester seule là bas ne risquait de faire remonter des souvenirs à la surface. Et elle ne voulait pas tenter le diable.

Après tout, c'était sa faute si elle se retrouvait seule aujourd'hui. Même Mia la croyait morte. Stefan aussi. Lors de sa dernière visite là bas, alors qu'elle faisait un sac avec quelques affaires qu'elle voulait prendre, elle s'était attardé sur l'un des portraits de famille. Ses grands parents, Richard et Emily, entouré par leurs petits-enfants, Jason, Stefan et elle. A cette époque là, ils étaient encore tous en vie, et heureux.

Parfois la sorcière se surprenait à penser à ses grands-parents. Elle était très proche de son grand-père lorsqu'elle était enfant, passant ses journées à lire sur les genoux de ce dernier. Il lui racontait des aventures trépidantes. Mais jamais il ne mentionnait leur père. Son fils. Emily était une grand-mère aimante, toujours à venir avec des gâteaux somptueux aux goûters, chérissant ses petits-enfants avec amour. Ils lui manquaient.

Hazel venait d'arriver. Lorsque cette dernière la salua, Alysone eu un léger sourire, ravie de voir la De Martel découvrir l'endroit.

Tu es en grande partie responsable, sans toi ce lieu n'aurait pas pu voir le jour.

La Petrova avait uniquement fourni le lieu et avait réussi à trouver quelques sorciers pour enseigner l'art du vaudou, le reste, c'était sans aucun doute grâce à Hazel. Les plus jeunes pouvaient la prendre aisément pour modèle, après tout, c'était sa spécialité qui la rendait unique en son genre.

Il nous manque encore un ou deux enseignants mais on peut déjà accueillir une quinzaine de jeunes. Tu voudrais peut-être transmettre ton savoir ?

En enseignant, tu permets de perfectionner ton art, et je pense qu'à plusieurs, tu peux même dépasser tes limites de cette manière. Qu'en dis-tu ?

Un énorme colis devait arriver dans quelques instants, à l'intérieur, de nombreux manuels sur les magies anciennes. De quoi en apprendre davantage. Certains livres étaient extrêmement vieux, mais Alysone avait un excellent contact en Angleterre, lui permettant d'obtenir presque, tout ce dont ils avaient besoin.

Son contact était aussi la figure paternel qui prenait soin de lui apprendre qu'elle ne devait pas jouer la plus maligne avec ces arts occultes et qu'elle devait être prudente. Mais l'histoire et la culture même d'autres formes de magie épatait la sorcière qui plongeait le nez dans les livres pendant des heures.

On devrait avoir du matériel en plus aujourd'hui. Notamment, des matières pour créer des poupées. Tu sais les faire ?