Stefan ne glisse pas, ne parle pas de plantes. Assit à un charmant bureau en chêne, dans la pièce qu'il a transformé en son bureau, le descendant de vélane organise son mariage. La date de la cérémonie approchant, il s'est jeté corps et âme dans sa préparation, comme pour oublier l'immense bêtise qu'il a commis, celle de se fiancer avec Camille Dubois, la leadeuse de l'Organisation. Mais Stefan a fait une promesse à Opale, cette sorcière qui lui a un jour cassé le nez. Le Dashkov est un homme de parole.

Sa plume barre délicatement les noms de Nemo Tzarela et de Violette Beauchamps de la liste "A confirmer" avant de les inscrire sur la liste "Présent(s)". Miskeen apparait soudainement à sa gauche, son énorme tête ne lui arrivant qu'aux coudes, bien qu'assit. L'elfe de maison lui tend des papiers - des menus de traiteurs à confirmer, mais Stefan n'est pas sûr des choix faits - ainsi qu'un plateau contenant différents verres de vin à tester. L'homme le pose sur son bureau, entre sa plante verte et un bon de commande d'un énième noeud papillon.

C'est à ce moment-là que sa tranquillité est rompue. Camille apparait dans une tempête de cris et de mauvaise humeur. Son fiancé manque de faire une crise cardiaque, quelle fin tragique. A la vue de la personne accompagnant sa future épouse, le visage du sorcier se fend d'une grimace peu représentative de l'effet que fait habituellement Lume de Dio. ENCORE UN ? Mais combien étaient ils ? Stefan évite comme la peste Lyanna depuis leur dernière esclandre, ce n'est pas pour se taper un autre monstre de son genre. Il n'a d'ailleurs pas particulièrement envie de savoir qui est cette personne pour sa fiancée.

Avant que le descendant de vélane n'ai pu faire une réflexion vraiment très indélicate face à l'homme et la passion que semble porter Camille pour leur espèce, une autre personne débarque et arrache un soupir mi-exaspéré mi-amusé à la vue de Pierre de la Serre. Est-ce son embonpoint, son visage un peu pataud qui le rend si sympathique aux yeux du bulgare ? Probablement. A côtoyer son reflet parfait, il a finit par apprécier les gens banales. Et Pierre, en terme de banalité, gagne le premier prix. Stefan reconnait néanmoins qu'il écrit plutôt bien, ayant lu la biographie d'Opale dans le dos de sa fiancée - c'est-à-dire souvent tard le soir, en attendant qu'elle se réveille d'un de ses innombrables cauchemars, ou sur le trône des toilettes.


Il songe avec satisfaction qu'il va pouvoir rayer Lume de Dio de la lister "A confirmer" pour l'ajouter sur la liste "Ne viendra pas", voilà qui le satisfait grandement. Un peu moins que l'annonce de cette nouvelle mission à perpette les oies. L'homme sourit gentiment à Pierre et lance un regard à Camille qui semble dire "me-prend-pas-pour-un-con".


Contrairement à Camille, il ne croit pas que l'ancienne ministre soit encore en vie. Elle le lui a dit, 99% de chance qu'elle meurt. Stefan ne croit pas aux 1% restants.

Le gentil Stefan tapote l'épaule du journaliste, un sourire rassurant sur les lèvres. Il faudrait réellement qu'il se détende. L'homme pousse un petit cri face à sa précieuse statue - pas si précieuse mdr il est fauché le pauvre - réduite en miettes. Il fourre un verre de vin blanc dans les mains de Pierre de la Serre, comme pour l'empêcher de briser un énième bien. D'un coup de baguette, l'œuvre d'art reprend forme.

Contrairement à son futur beau-frère d'amour dont l'impolitesse lui hérisse les poils, le descendant de vélane n'est pas outré par le qualificatif utilisé par Pierre, il sait bien qu'il n'est pas méchant. Créature... N'est-ce pas là ce qu'ils sont, Lume et lui ? A moitié humain, à moitié monstre. Une moitié d'eux, maudite, qui mériterait de mourir. Stefan n'aime pas les gens comme lui, pour la bonne raison qu'ils le poussent à une introspection qu'il tend d'habitude à éviter.


Ses yeux bleus tempête se voilent à la mention d'Opale. Il ne peut pas réellement dire qu'elle lui manque, cette petite garce qui ne s'était pas gênée pour :

- le kidnapper,
- lui casser le nez,
-détruire l'horcruxe de sa soeur,
- lui arracher une promesse le liant à jamais à un monde qu'il exècre
- mourir.

Pourtant, avec elle, ils auraient pu être une famille. Une famille problématique, certes, mais quand même. Une part de son coeur lui en veut d'être morte, de les avoir abandonné. Mais il ne croit pas qu'elle reviendra.


Son ton est ironique, acerbe, il n'est pas content d'être encore mis de côté. Le bulgare aime encore moins ce que son esprit lui chuchote, qu'Opale n'aurait pas aimé que Camille parte à l'aventure seule - Pierre ne compte certainement pas. Il a promis de la protéger, à jamais. Ses doigts effleurent les cicatrices de son poignet, si subtilement abordées par sa fiancée.

Allongé sur leur lit, il regarde sa fiancée attacher des lames à des endroits vraiment spéciaux - derrière sa fesse droite ??? - et sélectionner les élixirs dont ils auront potentiellement besoin lors de cette énième aventure très très dangereuse. Il hausse un sourcil réprobateur lorsque son regard se pose sur une fiole a l'intitulé sobre : "Poison".

Enfin, le sorcier décide de se bouger ses fesses de fainéant. Il attrape une tenue de voyage, une chemise, un pantalon et des vieilles bottes en peau de dragon. Le lancer de couteaux n'étant pas son point fort, Stefan préfère cacher un petit pistolet moldu dans les plis de son pantalon, à côté de sa baguette magique. Ironique pour le fiancé d'une sorcière suprémaciste.

Il n'a pas répondu à l'inquiétude de Camille parce que le descendant de vélane ne souhaite pas mentir. Ses yeux tempêtes - aux nuances infinies - restent fixés sur la pièce, pas sur sa femme. Son coeur fond d'amour à l'idée qu'elle ne puisse supporter sa disparition, à l'idée qu'elle le veuille vivant - jusqu'à récemment, ce n'était pas le cas. Mais il ne fuira pas devant le danger. Il a promis de ne pas devenir comme elle, de rester éternellement le gentil Stefan, de la protéger. Il est certain qu'on ne peut sauver Opale mais il peut honorer sa mémoire en tenant sa parole.

Les portoloins ne sont vraiment pas son truc. Le Dashkov aime l'air frais, l'excitation du vol. Les portoloins... ça lui donne envie de vomir, au même titre que le transplanage. En plus, ça lui rappelle Mia et son estomac se soulève à chaque fois qu'il pense à cette garce. Son visage est pâle lorsqu'il s'écrase la tête contre le sol du ministère de la magie. Le bulgare se relève immédiatement, comme si de rien n'était. Repérer Pierre s'avère être un jeu d'enfant. L'écrivain n'a pas l'air de prendre tout ceci très au sérieux, tant mieux, Stefan non plus.


Il se précipite vers De la Serre et lui donne une accolade comme à un vieux copain. Evidemment, Camille ne prend pas des pincettes - sait-elle ce dont il s'agit ? - et commence à menacer la langue-de-plomb qui semble particulièrement agacée par leur présence. Stefan lui adresse un petit sourire cajoleur, comme il le faisait au sein de la société américaine, comme il le faisait avec Emily, son intraitable grand-mère. A côté de Camille, il parait doux, un véritable agneau. Un agneau pour qui on mourrait.


L'homme lui adresse un clin d'oeil et un énième sourire.

Il fallait vraiment être demeuré pour draguer le fiancé de Camille Dubois devant son nez mais bon, Anita devait être une sorcière vraiment douée. Ou très bête, tout dépend du point de vue. C'est vrai que depuis l'annonce de leurs fiançailles, le descendant de vélane reçoit moins de fleurs d'admiratrices... dommage, c'était joli. Pendant un quart de seconde, il ose se demander si Camille a déjà tué une fille qui se serait approchée trop près de lui. Préférant ne pas connaitre la réponse, il décide d'abandonner cette pensée glauque.

Joli papier en main, il s'apprête à courir après Anita pour lui rendre lorsque que sa folle de fiancée s'introduit dans son esprit. Et s'il y a bien une chose que Stefan déteste, c'est lorsqu'elle fait ça. Agacé, il glisse le papier dans sa poche, l'air de dire "Ne-me-donne-pas-de-raison-de-l'utiliser". Pour la peine, il marche avec Pierre, loin devant.

D'abord interdit face à une porte qui parle - et qui insulte - le sorcier recouvre bien vite ses esprits. Après tout, ce n'est pas très original, son monde est complétement taré. Rien ne l'étonne, pas même lorsque Camille insulte la porte en retour. Bravo pour la diplomatie. Sentant que Pierre de la Serre est capable d'ouvrir en grand sa bouche mais pas au moment où l'on en a besoin, Stefan Dashkov se résigne à user une nouvelle fois de son charme, cette fois sur un objet normalement inerte. Qu'est-ce qu'il faudrait pas faire pour Opale, quand même.


Le sorcier tient au creux de sa main une petite clef dorée, celle de sa salle d'entrainement. La porte va-t-elle reconnaitre l'emprunte magique d'Opale qu'elle dégage ?