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Titre : Re : Un Nouvel Espoir
Créé :
28/08/2025 à 13:46:22
Une larme, seule et unique spectatrice de cette détresse familière coula sur sa joue. Elle fut peinée du peu de considération que sa tutrice offrait aux deux enfants en bas âge qui s'amusaient dans les couloirs. Mais elle ne pouvais la blâmer. La perte d'un être cher, d'un enfant, était une épreuve insurmontable. Elle n'osait imaginait ce qu'il adviendrait si Lizzie lui était enlevée.
Alors que Camille se détournait, retournant se morfondre face au cadavre de Lyanna, la jeune femme s'approcha et s'installa aux côté de la Dubois. Tendrement, elle posa sa tête contre son épaule et l'entoura de sa présence, bien décidée à ne pas baisser les bras.
« Tu es aussi ma famille Camille. »
Elle savait que celle-ci ne lui rendrait pas son étreinte, sauf si elle avait bel et bien perdu la raison. Doucement, elle ajouta.
« Je t'aiderais. J'irais où tu m'enverras, comme je l'ai toujours fait. Mais pour ça, tu dois sortir d'ici. Ma magie sera à ton service. Elle se redressa, invitant la Dubois à lui faire face. Laisse moi prendre ta douleur Camille. Ne serait-ce qu'une petite partie. Fais-le pour elle. Pour tous ceux qui sont là-haut et qui s'inquiètent pour toi. Je peux t'aider. »
Sur ces derniers mots, sa voix se brisa. On lui avait de nombreuses fois répété qu'il ne pouvait y avoir de lumière sans ténèbres, que la douleur était un mal nécessaire. Pourtant, à la lueur des bougies, elle ne voyait qu'une femme prête à sombrer totalement dans les ténèbres et la folie, quitte à s'y perdre elle-même. Et elle ne pouvait se résoudre à laisser cela arriver. Elle le supporterais. Une toute petite partie de sa douleur. |
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Titre : Re : Un Nouvel Espoir
Créé :
13/09/2025 à 19:47:40
Aucune réaction à la déclaration qui aurait fait sourire n'importe qui. Et pourtant, elle entendait. Elle comprenait. Elle soupesa l'offre, généreuse d'Hope, qui avec son type de magie particulière lui prendre un peu de sa peine. Un peu de sa terrible douleur, de cette culpabilité qui l'empêchait de bouger, d'agir.
Elle pouvait en extraire un petit peu. Se servir d'Hope comme un moyen de le transférer autre part. Elle avait lu cela dans certains de ses livres les plus obscurs, ne l'avait jamais vraiment appris à Hope. C'était trop dangereux, et pourtant elle était visiblement au courant. Ou le proposait sans vraiment savoir comment procéder. Mais à cet instant, Camille ne se préoccupait pas vraiment du danger de la manipulation ou de ce savoir.
Invitant d'un signe de tête Hope à la suivre, pour la première fois depuis longtemps, elle se détourna du cercueil de verre. Elle s'enfonça un peu plus loin dans son caveau, uniquement éclairé à la lumière de torches. Elles passèrent une pierre rosé et pâle contenant les souvenirs d'une adolescente qui ne tarderait pas à revenir les chercher, et Camille se tint vers ce qui ressemblait à un meuble buffet. Ce meuble semblait fait de la même matière que les murs, comme creusé directement dans le château pour en faire une sorte d’appendice. Ensorcelé, il ne pouvait s'ouvrir que pour les descendants d'une certaine lignée. Elle en sortit une opale noire, aussi lisse et grosse qu'un oeuf de poule.
« Cela devrait suffire. » Murmura-t-elle.
Comme si elle se réveillait légèrement, elle prit conscience qu'entre le cercueil de Lyanna et l'atmosphère du caveau ce n'était pas le bon endroit. Soupirant, elle entraina Hope à l'étage, et le caveau se verrouilla d'un clic sonore à leur sortie.
Camille évita les endroits, les pièces, où elles pourraient croiser Stefan ou les enfants et l'entraina dans sa chambre. Vu qu'elle n'y avait pas couché depuis des jours, des semaines, des mois, le lit n'était pas même défait. La coiffeuse recouverte d'une fine couche de poussière témoignait seulement de l'absence de la mage noire.
Faisant apparaitre deux fauteuils où les deux sorcières prirent place, elle demanda également à voix haute du thé. C'était presque une scène normale. Presque. Si elle n'avait pas ressortit l'opale qui, à la lumière du jour, reflétait des couleurs changeantes comme si elle abritait de petits arcs-en-ciel. Elle lui tendit la pièce qui ne s'était pas réchauffée à son contact.
« Je vais t'ouvrir mon esprit. C'est une sorte de Légilimancie, mais au lieu d'extraire un souvenir, tu vas te concentrer sur les émotions négatives. J'essaierai de te guider dans la mesure du possible. Ensuite, tu ne dois surtout pas le garder pour toi, Hope. Tu ne pourrais pas... C'est trop dangereux, tu m'entends ? Tu dois le transférer immédiatement dans cette pierre. Cela deviendra un réceptacle que je garderai. J'insiste, tu ne dois pas garder quelque chose pour toi. Tu m'as bien comprise ? »
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Titre : Re : Un Nouvel Espoir
Créé :
18/09/2025 à 16:52:22 - Modifié : 18/09/2025 à 17:45:47
Une onde de soulagement parcouru son corps quand un éclair sembla traverser le regard de Camille. Quand celle-ci s'éloigna du cercueil, la jeune femme fut presque rassurée. Puis l'angoisse pris toute la place. Elle suivit Camille dans les couloirs sombres sans un mot, l'anticipation de ce qu'elle allait faire retournant son estomac. C'est son tempérament émotif qui lui avait toujours fait défaut. C'est pour soigner son petit coeur qu'elle avait commencé à fréquenter Erwan et qu'une chose menant à une autre, que Lizzie était née. Aujourd'hui, c'était son attachement pour cette femme froide, et finalement pas complètement insensible, qui l'avait poussé à lui dévoiler qu'elle savait.
Car ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait après tout. Elle l'avait découvert par hasard lors d'une soirée où, épuisée par les cris de douleurs d'un bébé enclins à des colliques, elle avait absorbé la douleur sa fille, sans le vouloir. Désemparée, elle avait pris son bébé dans ses bras, caressé son estomac quelques secondes en soufflant, les yeux fermés, pour contrôler ses propres larmes. Quand elle les avait rouvert, des filaments grisés s'étaient engouffrés sous sa peau tandis qu'une douleur aiguë lui avait parcouru les entrailles. Aussi vite qu'elle était arrivée, elle disparu, comme les pleurs de l'enfant. La jeune femme avait alors entrepris des recherches, écumant la réserve de la bibliothèque de Poudlard, du Manoir Dubois et de toutes les écoles de magie qui lui avaient autorisé l'accès. Elle avait finit par obtenir des réponses à ses questions.
« Ça va aller, je vais.. ça va aller. »
Hope descendit du siège, s'approcha et plaça sa baguette sur la poitrine de Camille, fermant les yeux. Soulager un bébé sans le savoir et le faire sciemment pour une femme ayant vécu autant de traumatismes n'avait rien à voir. L'opale dans son autre main, elle ferma les yeux et s'ouvrit à l'esprit de Camille. Elle invoqua son pouvoir, son intention et au bout de quelques secondes, elle la sentit : la douleur, brute, irradiante.
Quand ses paupières se soulevèrent, des filaments de fumée noire dansaient autour de sa baguette, s'extirpant du coeur de Camille. Et elle fut tout de suite hypnotisée. Les recommandations de la Dubois disparurent à la seconde où la première volute dansa devant ses yeux, comme si elle cherchait à attirer son attention. Sa main, qui quelques secondes auparavant, tenait l'opale, était maintenant libre et s'approchait de la fumée, irrésistiblement attirée par ce qui s'en dégageait. Elle ne pouvait pas faire autrement. Elle ne pouvait penser à rien d'autre. Elle voulait le toucher. Son sang tambourinait dans ses tympans et plus rien d'autre n'existait.
Mais à la seconde où les volutes la touchèrent, elle s'écroula en hurlant. Ce qu'elle venait de prendre, ce n'était pas simplement une émotion. Elle vit Lyanna mourir à travers les yeux d'une mère, tuée par une adolescente à l'esprit ravagé. Elle sentit le sang sur ses mains, les sanglots dans sa gorge et la rage dans son coeur. Ses genoux se dérobèrent sous elle au moment où elle tomba au sol. Par chance, son bras heurta l'opale tombée quelques instants plus tôt et en un éclair, tout disparu. Sa vision s'éclaircit. Et elle ne put que pleurer.
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Titre : Re : Un Nouvel Espoir
Créé :
05/11/2025 à 20:08:59
Lyanna dont une larme coulait sur sa joue. Lyanna qui se vidait déjà de toute couleur. Lyanna qui fermait les yeux. Lyanna dont le coeur arrêtait de battre. Lyanna. Sa mort. Cette douleur permanente. Ce poignard dans sa poitrine. Son âme qui se brisait à chaque respiration. Chaque seconde.
Et puis soudain.
Le. Vide.
Camille inspira une bouffée d'air. Comme si depuis cette nuit là, elle n'en avait pas prises de nouvelles. Comme si tout d'un coup, le monde devenait à nouveau neutre. Elle se releva et ramassa l'opale avec des gestes mécaniques. Elle la sentait presque pulser au creux de sa paume, vivante. Remplie d'une peine qu'il valait mieux qu'elle oublie. Pour le moment. Alors elle la rangea au plus profond d'un coffre où elle seule pourrait accéder. Le chagrin d'une mère.
Elle ne pourrait plus jamais l'être.
Camille s'agenouilla en face d'Hope, étalant ses larmes sur sa joue pour les effacer. Rien ne transparaissait sur son visage. Ses barrières d'Occlumens étaient parfaitement remises. Elle était enfin... Elle-même.
« Ne t'inquiète pas, Hope. Jamais tu n'auras à ressentir cette douleur, j'y veillerai. Elle ramena une des mèches châtain de la jeune femme derrière son oreille. Je suis très fière de toi. Tu as fait exactement ce qu'il fallait. Tu m'as sauvé, et tu as sauvé l'Organisation. Je vais revenir à présent. »
La mage noire eut un sourire gelé sur son visage. Un sourire qui n'était là que pour assurer qu'elle allait mieux. Aucune joie, aucune émotion en vérité, n'éclairait son regard aussi pâle que la glace dont elle semblait couverte.
Tout irait bien à présent.
Et ce fut le cas. Si Camille ne s’intéressa pas plus aux enfants qui grandissaient sous son toit, au moins, elle laissa totalement l'occasion à Stefan de remplir son rôle de père modèle. Elle revint à la présidence de l'Organisation, sa froideur lui permettant d'obtenir réussites sur réussites. Elle freina le côté politique, sans Lyanna ni Stefan, il n'était plus question qu'elle représente le parti de toute façon, réinjecta dans les laboratoires de recherche. Développa de nouveaux gadgets dont les sorciers s'arrachaient l'existence, comme ce nouveau carnet qui transmettait des messages courts en temps réel, inspiré des smartphone moldus. Rien ne permettait de le relier à l'Organisation qui étendait ses tentacules comme une pieuvre millénaire.
Au prochain anniversaire de Margaret, Azar, et Lizzie, Camille avait été encore absente. Stefan avait organisé une petite fête dans le château et avait servit une excuse aux bambins qui ne s'étonnaient plus vraiment de l'absence de cette mère qu'ils connaissaient à peine. Alors que le descendant de vélane avait quitté le lieu pour les emmener dans un des plus gros parc d'attraction moldu en guise de surprise, Camille réapparut dans le château. Maculée de crasse, cendres, du sang coulait d'une entaille peu profonde sur son front et tachait à plusieurs endroits ses vêtements dont une des manches était déchirée.
Alors qu'elle se dirigeait vers sa chambre à l'étage, elle tomba nez à nez avec Hope qui s'apprêtait probablement à partir. Un sourcil solitaire se leva sur son visage impassible. Remarquant une guirlande coloré dans la main de la jeune femme, elle émit un sourire qui n'avait rien de joyeux et paraissait presque effrayant avec le sang qui la recouvrait.
« Ah oui. La fête d'anniversaire. Son regard se leva vers une horloge. Stefan doit être parti. J'espère que les enfants ont apprécié leur surprise. »
Sa voix était neutre. Vide d'émotion mais également d'une quelconque affection. C'était comme si elle parlait des gnomes de jardin du voisin. Et encore, elle aurait pu paraitre ennuyée au moins en parlant de ces derniers.
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