Un récompense, une reconnaissance professorale ! A la fin du dernier cours de botanique, Mr Forester était venu le trouver pour lui proposer une excursion lointaine à ses côtés et avec une autre élève. Rien ne pouvait plus faire plaisir au rouge et or qui s'était empressé d'accepter.

Son sac à dos était déjà prêt la veille au soir, sa tenue l'était aussi et pendait au bord de son lit. Quiconque le croisait ne pouvait que percevoir son impatience ! Il allait pouvoir partir à l'aventure hors de l'école et qui plus est, en compagnie du professeur de botanique ! Le première année était tout excité et il s'était habillé en hâte le matin même. Une gourde d'eau, une tenue de rechange, un gros livre et des sandwichs occupaient son sac à cos.

Sortant du château pour se diriger vers les serres, le Gryffondor fut assez étonné de trouver une silhouette si matinale le devancer de cinq mètres à peine. Elle se dirigeait en plus vers la serre numéro 2 ! Cette silhouette... Même de dos, elle lui disait quelque chose. Un rayon de soleil plus loin, il entraperçu le visage de la jeune fille. C'était Emma ! Et elle parlait à Mr Forester qui n'avait pas l'air surpris. C'était donc elle la troisième membre de ce trio d'aventurier !

- Bonjour Mr Forester ! Bonjour Emma ! Alors comment ça va ce matin ? près pour l'aventure ? J'ai pris le strict minimum mais je suis équipé pour les grandes forêts !

Toujours assis sur son banc de bois, William était heureux de profiter de la caresse du soleil matinal. Dans ses pensées, il se rappelait de son dernier voyage, des nuits dans la jungle chaude et humide, des heures passées à chercher à manger en pleine nature, des nuits sous la caresse de la lune et des incessantes fouilles qu'il avait entrepris.

Il fut sorti de ses pensées par l'arrivée de la jeune Poufsouffle, qui l'avait salué. Elle était suivie de près par un lionceau, tout excité !

- Salut les jeunes ! Bon. Je suis content de vous trouver là et de voir que vous avez quelques minutes d'avance. Ce que je vous propose aujourd'hui c'est de m'accompagner sur le terrain. On a l'accord de la direction pour trois jours d'aventure : vendredi, samedi et dimanche.

De toute façon si jamais ils se trouvaient sur une bonne piste, il lui suffirait de prévenir Izora et tout se passerai, surement, très bien.

- Avant qu'on se lance et qu'on prenne le portoloin, est-ce que vous êtes équipé pour trois jours d'aventure ? Si besoin il y a largement ce qu'il faut comme nourriture sur place et vous ne craignez rien, je suis là pour vous protéger si besoin. Est-ce que vous avez des questions ?

L'Ecossais affichait un grand sourire ! L'aventure lui avait toujours réussi !

La question d'Emma était plus que pertinente, le rouge et or motivé et paré à toute éventualité avait quand même gardé pour lui une certaine forme de curiosité. Le ton de la Poufsouffle semblait trahir un mélange d'impatience et d'inquiétude, enfin c'était ce qu'il ressentait. Il est vrai que le prof était vraiment bien équipé et que le première année s'attendait à un peu trop d'aventures différentes. Une explication serait la bienvenue.

- Je vais suivre la question d'Emma, Mr Forester. Je suis équipé et mon sac est prêt depuis hier au soir. Est-ce que vous accepteriez de nos donner un indice ou une information sur ce que nous allons rencontrer sur place ?

Ce n'était pas de l'inquiétude et Julien le savait bien. C'était une curiosité doublée d'une envie de se préparer mentalement efficacement contre tout ce qu'ils seraient amené à rencontrer.

L'Ecossais souriait. Simplement heureux de percevoir chez ses deux élèves la curiosité. Qui ne le serait pas après tout ? Ils allaient partir sur le terrain et s'élançaient aujourd'hui vers l'inconnu. Ils étaient encore jeunes et peut être avait il un peu peur de ce qu'ils rencontreraient une fois sur place. Le professeur de Botanique n'était pas insensible mais préférait y voir une envie d'être prêt à tout affronter, comme une forme de courage qu'il faut nourrir de certitudes. Ne voulant pas les laisser trop longtemps dans l'expectative, le professeur passa un bras musclé derrière sa tête et attrapa sa nuque en souriant.

- Bien. Je ne vais pas vous cacher la destination plus longtemps et tant pis pour la surprise. Cela fait quelques années maintenant que j'ai trouvé une vieille ruine dans une jungle du Burkina Faso. Elle est reculée et nombreux sont les sortilèges Repousse-Moldus qui y ont été jetés. Je cherche à savoir ce qu'elle renferme et à comprendre ce qu'on y a caché.

Laissant une petite pause pour que l'information soit bien digérée par les deux étudiants, William se dit qu'il fallait présenter un peu plus la situation du lieu et ce qui avait motivé son intérêt pour cette forêt particulièrement.

- En fait nous allons arriver au Pic de Nahouri. Une petite montagnes de cinq cent mètres de haut mais recouverte d'une jungle africaine bien dense. Nombreux sont les dangers et les créatures qui peuplent le lieu mais j'ai l'habitude et je pense que vous êtes assez doué pour vous en sortir un peu. J'ai eu l'accord du Ministère pour que votre trace soit maintenue mais que les sorts que vous lancerez restent sous ma responsabilité. Et pour en dire plus sur ce lieu, un clan de sorciers spécialisés dans la conception de baguettes en bois rares y vivait et j'espère trouver des indices sur les essences qu'ils utilisaient.

Regardant tour à tour Emma et Julien, guettant la moindre de leur réaction, le grand brun était content de ne leur avoir rien caché et il espérait que la surprise leur plaisait.

- Alors vous êtes prêts à partir ? Des questions ?

Les ruines du Burkina Faso ... Quelle aventure ! Pour le jeune Cornouaillais qui n'avais jamais été plus loin que la France, le voyage était aussi impressionnant à entendre qu'à imaginer. La jungle Africaine... comment allait-il pouvoir appliquer toutes ses connaissances dans un lieu si sauvage, un lieu si majestueux que ce genre de forêts primaires. La volonté du rouge et or ne faiblissait pas et son courage non plus. Nombreuses seraient les découvertes qu'il serait amené à faire sur le terrain et peut-être allait-il réellement pouvoir utiliser la magie dans un contexte qui le changeait d'une salle de classe.

Le grand sourire d'Emma et ses regards étaient un écho parfait de ce que le Gryffondor ressentait ! Il serait avec enthousiasme sa baguette et la anse de son sac à dos. Il était prêt à partir. Et dans un enthousiasme non dissimulé, le sourire au lèvres, le jeune sorcier se tournait alternativement vers Emma et vers le professeur musclé qui avait l'air ravi de la joie de ses étudiants.

- Je suis prêt ! On part quand vous voulez !

Motivation, joie, étonnement, curiosité, impatience,... Tous ces sentiments, l'Ecossais pouvait les lire dans les yeux et les réactions d'Emma et de Julien. C'était un vrai bonheur pour lui de découvrir leur intentions et il espérait que leurs attentes seraient comblées par leurs découvertes sur place. Après tout... Qu'aurait-il donné pour être à leur place quand il avait été étudiant au château ? Quel bonheur aurait-il ressenti à suivre un professeur dans ses propres périples ? La magie n'était pas que théorique et bien que l'Ecossais ait pour matière de prédilection la Botanique, il n'en était pas pour autant un mauvais jeteur de sorts. Ses capacités seraient bien évidement mises à l'épreuve. Il ne retournait pas seul au Burkina Faso, mais il avait en charge deux élèves qui, malgré leurs talents respectifs faisant d'eux de jeunes sorciers prometteurs, étaient sous sa responsabilité. Il ferait tout pour qu'il ne leur arrive rien, où au moins... Qu'ils s'en sortent indemnes. Après tout, des difficultés rencontrées naît l'expérience !

- Bien comme vous êtes prêts on va y aller. Le décalage horaire est faible là bas et le soleil sera toujours haut. On devrait arriver aux alentours de midi. On mangera un petit bout en arrivant et on décollera. Il y aura un peu de chemin avant d'arriver aux ruines mais ne vous en faites pas.

Regardant autour de lui, le professeur de Botanique ne vit qu'un vieux pot en terre cuite prêt du banc. Il le ramassa et l'installa entre les trois membres de l'expédition. Se concentrant sur la destination et visualisant le trajet, le professeur pointa sa baguette vers le pot.

- Portus ! Bien... Maintenant à trois, on met notre main sur le portoloin et c'est parti pour l'aventure !

Captant le regard amusé de Julien, William sourit.

- Non Julien, ce n'est pas à trois, directement mais "un, deux, trois" et hop nous trois mettons la main sur le pot. Je t'ai vu venir ! Dans un sourire amusé, il se mit à compter, Un, Deux, Trois !

Tous les trois posèrent leurs main sur le portoloin et se retrouvèrent alors sur le trajet vers leur destination. La sensation de crochet accroché à son nombril, les étourdissements et les nausées éventuelles, William s'en était guéri depuis des années. Mais qu'allait-il en être des deux jeunes sorciers ?

Le trajet se finissait et tous les trois atterrirent sur le sol africain. Positivement étonné, l'Ecossais vit les deux élèves encore debout. Un bref regard autour d'eux confirmait leur position et l'absence de tout danger éventuel ainsi que de tout être humain, moldu ou non. Les voilà dans une toute petite clairière recouverte d'herbes hautes, au coeur de la forêt primaire. Arrivés en saison sèche, le climat était pourtant agréable, il devait faire entre 25 et 30 degrés, faveur de la jungle que n'avait pas la savane désertique bien plus loin. Nombreuses étaient les plantes qui se dressaient au cœur de l'écosystème : des fougères, des acajous, des acacias, des épiphytes à foison, des ébènes et au doux parfum agrumeux qu'il pouvait sentir, il y avait aussi quelques Citropsis.

Le mal de portoloin était loin derrière le botaniste. C'était loin d'être son premier voyage et loin d'être le dernier. Il était maintenant en terrain connu. Le Burkina Faso, il connaissait. Un bref coup d'oeil autour de lui était cependant nécessaire, les terres africaines étaient dangereuses à plus d'un titre. Le Botaniste en avait fait les frais et cette fois-ci, il avait en responsabilité deux jeunes élèves du château. L'heure n'était pas à la rigolade.

L'Ecossais tenais sa baguette à la main. Il n'était pas stressé mais prêt à agir. Il vérifiait autour du petit groupe la présence éventuelle d'animaux sauvage ou de plantes potentiellement dangereuse, d'intrus moldus ou sorciers mais il n'en était rien. Ils étaient tous les trois seuls et en sécurité avec leur professeur.

Contrôlant visuellement l'état de ses élèves, il n'avait pas de stress particulier. Julien avait commencé par être un peu pâlot mais s'était bien repris et Emmma souriait ! Tous les deux avaient l'air contents d'être là.

- Alors Emma ? Julien ? Ça vous plaît ?

Préparant ses muscles pour la randonnée à venir, le naturaliste s'étira et réajusta son sac et ses vêtements.

- Nous voici à Tenakourou. A l'ouest, les falaises que vous voyez, ce sont les falaises de Banfora? On va contourner la ville de Banfora. Elle est petite mais mieux vaut passer inaperçu. On ira ensuite devant les cascades des pics de Sindou, on a une caverne de Douna à franchir et nous seront arrivés. Vous êtes prêts ?

Le premier pas de William était fait. Il ouvrait la marche sur la piste secrète qui les conduiraient aux ruines !