Dès qu’elle entendit la salutation de Hope, Hazel sentit une nouvelle fois son coeur se briser, elle n’en laissa rien paraître, se tournant vers la fenêtre, observant les arbres du parc subir le courroux du vent dehors tandis qu’elle avait l’impression que ce même vent avait décidé de détruire le peu qu’elle avait pu construire par le passé. Quand elle vit Hope sortir de la maison et transplaner elle attrapa la carafe de whisky pur-feu non loin d’elle et l’envoya se briser dans la cheminée, le feu explosant en une gerbe aussi amère que pouvait l’être la De Martel à l’heure actuelle.

HAZEL : Hazel De Martel tu es une imbécile, et tu le resteras toute ta vie.

La jeune femme s’effondra en pleur contre sa fenêtre, ballotée par les vents venues de la plaine et passa sa nuit dans ce salon avec pour seule compagnie, de l’eau glouglousse, sa tristesse et son aigreur.


Les mois passèrent, la De Martel s’occupa du mieux qu’elle put pour oublier son chagrin d’amour, se jetant à cœur perdu dans la gestion des affaires de la Communauté Magique Internationale. Les relations avec Hope était strictement professionnelles, sans amertume mais sans aucun affects non plus et si les débuts avaient été douloureux, la veilleuse n’avait désormais plus le coeur serré au souvenir de sa vie passé avec sa fiancée. Elle était dans la Grande Salle avec les autres gardiens, prêtes à accueillir les différentes délégations quand son coeur rata un battement, son père et sa mère se dirigeait droit vers Hope, radieuse mais surtout enceinte jusqu’au yeux. La future maman ne savait sans doute pas que c’était ses ex-futurs beaux parents qui arrivaient vers elle. Ou si elle en avait conscience elle n’en montrait strictement rien. Elle entendit vaguement son père répondre sur un ton sec à un délégué d’Ilvermorny avant de continuer à avancer vers la directrice.

Hazel devait fuir, partir se réfugier dans son bureau, éviter de voir les réactions que provoqueraient la rencontre entre ses parents et son ex. Elle se sentait perdre pied et s’appuya légèrement sur le bras de Nausicaa à ses côtés pour l’occasion.

HAZEL : Excuse-moi Nausicaa, je retourne à mon bureau. J’ai oublié de répondre à un hibou urgent en partant de mon bureau.

Elle s’éclipsa rapidement, saluant simplement les quelques personnes la séparant de la sortie et prit la direction de son bureau en hâte, esquivant les curieux et les questions intempestives des élèves qui voulaient savoir ce qui se tramait dans la grande salle actuellement. Une fois enfermée dans son bureau elle retrouva un semblant de sérénité, observant les pensines de la communauté, parfaitement ordonnées et les tableaux des membres émérites d’un air fière. Elle se servit un thé, se demandant bien ce que pouvait raconter ses parents.


Les parents d’Hazel avaient espérés voir leurs fille unique à l’occasion de leurs passages à Poudlard mais elle ne semblait pas présente dans la salle. Jacques jouait des coudes pour aller saluer Hope, rencontrée la femme qui avait tant partagé avec sa fille serait sûrement instructif pour le sorcier. Un délégué d’Ilvermorny le montra dans la foule et signifia son appartenance à la lignée des maîtres vaudou Laveau.

JACQUES : Je n’ai strictement rien à voir avec cette Claire Laveau ou avec sa lignée, je vous saurais gré de ne pas colporter ainsi des rumeurs de piliers de bar… Miss Moore, enchanté de faire enfin votre connaissance. Je me présente Jacques De Martel et voici ma femme Diana, nous sommes venus représenté Castelobruxo en l’absence de la directrice de l’école.

Le sang sembla quitter le visage de Jacques, tandis que Diana semblait prête à bondir sur la directrice. Le patriarche se reprit rapidement, remettant sa cravate convenablement tandis qu'il parlait distinctement, la mâchoire serrée par la colère.

JACQUES : Cette femme n'est pas ma mère, elle ne mérites absolument pas de porter ce titre. De plus elle est morte depuis longtemps et son sombre héritage également. Je suis curieux de voir qu'Hazel vous parle tant alors qu'elle ne semble pas daigner venir nous voir lors de notre passage dans votre école.

Diana, qui jusqu'à présent c'était tenu juste derrière son mari, comme effacée par ce dernier s'approcha un peu plus de Hope, jouant avec une coupe qu'elle avait récupérée un peu plus tôt dans la soirée.

DIANA : Allons mon chéri, ne t'agaces pas pour des fadaises pareils. Notre filiation est convenable tout comme nos moeurs, ce qui ne semble pas être le cas au vu de votre état. Quand on sait que vous étiez fiancée avec notre fille il y a encore tout juste quelques mois miss Moore.

Elle avait haussé le ton, comme pour être entendu de tous. Certains dignitaires jetèrent des regards désapprobateur vers le trio mais sans pour autant réagir outre mesure. Le calme revint peu à peu tandis que Diana s'approchait pour parler à Hope sans être entendu de personne d'autre.

DIANA : N'essayez pas de jouer à ce jeux là miss Moore, nos familles ont plus d'influences que vous ne le pensez. Nous avons tous des secrets, des parts de soi qu'on dissimule. Il vaudrait mieux que les vôtres ne ressurgissent pas d'une façon impromptue ...

Elle partie alors d'un rire cristallin tout en continuant à boire dans sa coupe.

Le sang d'Hazel ne fit qu'un tour à se moment là. Elle pouvait tolérer toutes les remontrances de ses parents, mais elle ne tolèrerait pas un tel manque de respect envers Hope. La veilleuse marchait d'une allure soutenue dans les couloirs, bousculant parfois des élèves sans même prendre garde à ce qu'ils aillent bien par la suite. Elle arrivait dans le Hall quand elle vit ses parents sortir avec d'autres membres des délégations étrangères. Hazel sembla bondir des marches et dévala les quelques derniers mètres les séparants comme une furie, pointant un index accusateur vers sa mère et brûlant ses parents des yeux. Jacques gardait de sa superbe et fit son plus beau sourire à sa fille unique.

JACQUES : Hazel ma chérie, quelle joie de te voir, laisse moi te présenter à ...

HAZEL : A toi ne commence pas à essayer de jouer les pères attentionnés. Tu t'es souvenu que tu avais une fille c'est bon ? Ça percuté la haut ?

Jacques parut désarçonné par le ton sans appel de sa fille, tandis que sa femme dardait un regard assassin sur sa fille. Cette dernière avait deux brasiers à la place des yeux, mais visiblement pas assez menaçant pour calmer les ardeurs de Diana.

DIANA : Non mais Hazel, c'est quoi ce comportement de roturière sérieusement ? Tu as un rang à tenir jeune fille ne l'oubli pas !

Cette fois ce fut vraiment la goutte de trop pour la De Martel qui se mit à hurler sur ces parents, ramenant le silence dans les autres discussions tandis que le Hall résonnait des cris de la De Martel.

HAZEL : Parce que tu trouves convenable de laisser un manoir en gestion à une gamine de 17 ans parce que vous avez des plans de carrière en amérique du sud ? Parce que c'est convenable de renier sa propre famille parce qu'elle pratique une magie incomprise ? Ah oui c'est vrai que vu comme ça vous pouvez très largement vous placez au sommet de la liste des gens convenable mère. Mais tu n'as ce titre que par un heureux hasard car disons les choses tu ne t'es jamais réellement conduite comme une mère.

Jacques baissa la tête faiblement, il avait sans doute souffert de cette séparation mais avait préféré sa carrière a sa vie de famille. Sa femme en revanche ne semblait souffrir d'aucun remord ou regret. Hazel se demandait parfois si sa mère n'avait pas un coeur de glace qui aurait largement pu expliquer le comportement de cette dernière.

DIANA : Tu peux nous reprocher ce que bon te semble ma fille, tu n'en demeures pas moins l'une des irlandaises les plus riches et les plus jeunes du pays grâce à cela alors au lieu d'être ingrate tu devrais nous remercier.

S'en fut trop pour Hazel qui se mit littéralement à hurler et à pleurer à la fois, trop de sentiment enfouis venait de se libérer de la poitrine de la De Martel. Un barrage venait de céder en elle et seul merlin savait ce qui allait en sortir.

HAZEL : Mais si seulement vous aviez eu la présence d'esprit de me demander vous auriez vite appris que je n'en voulais pas de cette maison et des responsabilités qui vont avec ! Tout comme je n'ai jamais eu besoin de vous pour ma carrière. Je n'ai pas de gratitude à avoir envers vous, pour cela il aurait fallu que vous soyiez des parents, des vrais j'entends. Alors ne vous avisez plus jamais d'insulter Hope, car c'est la personne sur terre qui se rapproche le plus de ce que devrais être une famille pour moi !

Des grosses larmes se mirent à couler, de même qu'une migraine semblait vouloir s'acharner sur ses tempes comme pour la faire taire dans ce déballage de sentiment de premier ordre.

HAZEL : Même si nos fiancailles sont rompues et que notre couple n'est plus. Hope à été la dans les pires et les meilleurs moments de ma vie, tandis que vous vous prélassiez au bord de l'eau en train de siroter des cocktails. Et vous voudriez en plus qu'elle paye le prix de la culpabilité d'avoir trouver l'amour et de porter un enfant ? Mais vous déraillez complètement ma parole ...

Hazel remonta de quelques marches, elle voulait s'enterrer dans un trou de souris. Se rendant soudainement compte de l'étalage de sentiment et d'histoire personnel qu'elle venait de répandre au milieu de plusieurs hauts dignitaires étrangers et d'une vingtaine d'élèves.

HAZEL : J'aurais aimé voir de la fierté de savoir que désormais je m'occupais des affaires de la Communauté Magique Internationale, mais je pense que la filiale brésilienne va souffrir d'une présence délétère suite à notre discussion. N'ai-je pas raison, mère ?

Hazel était comme absente, son corps agissait, se déplaçait. Mais elle n'était plus au commande, comme une coquille vide elle suivit Hope vers le bureau de la direction. Allait-elle se faire renvoyée pour l'ecslandre qu'elle venait de provoquer ? Peut-être, mais probablement pas, Hope ne ce serait pas donner la peine de l'emmener dans le bureau de la direction avec un si grand sourire. Elle l'aurait congédier comme elle venait de le faire avec ses parents.

Elle s'avachit dans un fauteuil sur l'invitation de la Moore et la regarda travailler quelques instants, une chose lui faisait mal sans qu'elle s'y attende particulièrement. Le regard de mépris de sa mère quand cette dernière avait compris qu'elle venait de perdre la partie. Hazel n'avait jamais eu besoin de la reconnaissance de ses parents. Depuis l'âge de 17 ans elle s'assumait seule et estimait que c'était très bien ainsi. Sa mère lui avait donné une éducation stricte et son père avait toujours placé de grands espoirs en elle. Pourtant ce regard, de dégoût, de mépris teinté de déception. Hazel savait déjà que ce regard hanterait ses nuits pendant un bon moment.

Elle accepta le verre de Hope d'un signe de tête et trempa ses lèvres dans le spiritueux. Corsé et rond, c'était une vieille cuvée, sûrement un vieux truc de la Dubois. Délicieux et qui peu à peu dissipait le brouillard des pensées de Hazel. Ou plutôt les paralysaient-elles ?

HAZEL : Oui ça va ....

La jeune femme explosa en sanglot aussitôt sa phrase sortit de ses lèvres, les larmes coulait sans qu'elle sache quoi faire pour les arrêter, honteuse de pleurer ainsi devant sa patronne elle se laissa cependant aller, se souvenant qu'avant d'être sa patronne et sa compagne elle avait surtout été son amie et une épaule sur laquelle se confier.

HAZEL : Mon père qui renie sa propre mère mais qui passe 16 ans de ma vie à me répéter que la famille c'est sacré. Ma mère qui voulait une fille mais qui à passé plus de temps à me reprocher de vivre qu'à profiter de moi. J'ai tout brisé Hope, ou est-ce que c'est eux ? Ils m'ont fait quitter la Nouvelle-Orléans à cause de ma grand-mère, ils m'ont arracher au seul membre de ma famille qui m'aimait tel que j'étais et pas pour ce que je pourrais devenir plus tard. Et le pire c'est que quand je pense avoir fini d'attendre quoi que ce soit de la part de mes parents. Je me rends compte que j'attends toujours leurs fierté ou leur approbation, le regard de ma mère avant son départ ... il m'as ... Il m'as ...

Elle se remit à pleurer de plus belle, se recroquevillant presque sur le fauteuil, comme voulant s'enfermer dans un cocon de douleur ou elle seule se verrait.