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Mot de passe perdu?

Le Grand Escalier

Le Grand Escalier >> Monde Magique >> Reste du monde

La Crypte des Ames
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Titre : La Crypte des Ames
Créé : 15/02/2024 à 23:06:55


I LOOK INSIDE MYSELF AND SEE MY HEART IS BLACK

I SEE MY RED DOOR AND IT HAS BEEN PAINTED BLACK

MAYBE THEN I'LL FADE AWAY AND NOT HAVE TO FACE THE FACTS

IT'S NOT EASY FACING UP WHEN YOUR WHOLE WORLD IS BLACK

La nuit avait depuis longtemps dévoré les dernières lueurs du soleil. Même la lune blafarde peinait à traverser l'océan opaque de nuages qui tombaient pesamment sur l'Entrée. La terre devant celle-ci était depuis longtemps stérile, et seules restaient quelques pierres d'un noir si profond qu'elle semblait aspirer le peu de lumière qui réussissait à percer dans cet univers de ténèbres.

Devant l'entrée, un faible vent soufflait lentement, virevoltant aléatoirement, comme si même lui ignorait ce qui avait pu le mener jusqu'ici. Le froid glacial qu'il portait, en revanche, se condensait dangereusement devant l'entrée, et, bien qu'aucune glace ne venait s'y cristalliser, la morsure était d'une violence effrayante pour qui osait s'en approcher.

Et, au centre, trônait cette faille.

L'entrée était pourtant d'une simplicité effrayante. Nul ornement, aucun signe distinctif. Uniquement un trou, au milieu duquel un vide semblait percer le monde pour se jeter dans les abysses d'un monde où chaque lueur avait été annihilée.

Et, dans ce silence pesant, alors que les nuages venaient dévorer les derniers rayons de la lune pour ne laisser dans leur sillage qu'ombres et ténèbres. Tandis que le vent lui même sembla un instant s'immobiliser, comme suspendu autour de l'entrée. Lorsque que le froid se fit plus présent tandis que le silence attint son apogée, la faille sembla, l'espace d'une minuscule seconde, se replier sur elle même.

Et, vêtue de la nuit elle-même, la Silhouette s'en extirpa.

---

L'odeur de la peinture était entêtante, violente. Pourtant, le bureau, l'atelier ou la chambre, quoi que ce foutoir puisse être, renvoyait une image étrangement chaleureuse. Peut être pas bienveillante, ni même saine, mais on y sentait la vie. Une vie étrange, définitivement chaotique. On y trouvait entassés d'étrange dessins, gribouillés dans un coin d'obscurs schémas, des traces de peintures dispersées partout.

Et, au milieu de cet étrange assemblage, une chevelure d'un blond délavé trônait. De dos, il était compliqué de distinguer ce qu'elle faisait, bien que l'odeur et l'emplacement d'un tréteau devant elle ne laissait que peu de place à l'imagination. Le silence était étrangement tranquille. Comme si cette simple activité lui permettait de calmer ses émotions, de cacher des pulsions que ses toiles pourtant hurlaient.

L'une d'entre elle, particulièrement, avait attiré son attention. Et ses longs doigts s'en étaient emparés dès son arrivée. Sur ce dessin, nulle application, seulement des traits de crayon cathartiques. Des aplats posés aléatoirement qui, pourtant, formaient une lune pleine devant laquelle une silhouette dormait.

La main pâle caressa doucement le papier, comme s'il pouvait sentir à travers les traits, comme s'il comprenait. Ce n'était pourtant qu'un bout de papier orné de traits rageurs. Et il finit par en détacher doucement le regard, relevant ses yeux si sombres que l'on ne pouvait distinguer la pupille de l'iris. D'épais sourcils venaient appuyer ce regard qui semblait incapable de renvoyer la moindre chaleur. Sous ces gouffres sombres se trouvait un visage atypique, dont la pâleur mettait en exergue les ombres créées par un visage taillé à la serpe que venait compléter de légères boucles de jais. Il était compliqué de lui donner un âge, plus encore devant ce regard qui ne semblait pas corréler avec des traits pourtant juvénile. Adolescent ou quadragénaire, nul n'aurait pu le dire avec certitude, bien que ce regard insondable semblait receler de connaissances depuis longtemps disparues.

Il resta un long moment silencieux, dans le dos de l'adolescente, fixant ses mouvements, découvrant la toile dans un silence presque religieux. Et, lorsque la jeune femme eut fini, alors que le dernier trait de pinceau vint parachever l'œuvre, un léger sourire vint fendre ce visage sans âge. Le morceau de papier toujours enfermé dans sa main, il s'appuya flegmatiquement contre le chambranle, sa longue cape de jais frôlant le parquet élimé.

Ses yeux rivés sur la silhouette qui ignorait jusque là sa présence, Aïdas pencha légèrement la tête sur le côté, et sa voix râpeuse s'échappa suavement pour envahir l'ensemble de la petite pièce.

« Comment fait-on, Faith Fawley, pour affronter l'avenir si l'on ne peut se défaire du passé ? »
Chroniqueuse Chicaneur
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Serdaigle
7e année
Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 16/02/2024 à 00:06:20

Toujours le même visage. Toujours la même scène. Rouge. Noir. Bleu pâle. Son regard. Sa haine. Bleu océan. Son incompréhension. Sa colère. La main de l'artiste tremble légèrement, mais se stabilise comme par magie lorsqu'il est question d'ajouter certaines nuances. Elle n'avait jamais remarqué ces paillettes sombres dans ses iris, et pourtant, sans même les comparer aux siens qui étaient similaires, elle savait qu'elles y étaient. Son souffle était presque calme, maitrisé, elle cillait à peine. Comme dans un autre monde.

Finalement, Faith Fawley recula enfin. Repris son souffle alors qu'elle découvrait presque elle-même son œuvre. Elle était plutôt abstraite pour quelqu'un d'extérieur. Peut être des planètes en explosion. Mais si on se rapprochait, si on faisait vraiment attention, on remarquait que ce n'était pas des planètes du tout, mais des regards. Sans faire attention que la peinture n'était pas sèche, Faith approcha ses doigts, frôlant le bleu céruléen remplit de douleur.

Lorsqu'elle entendit une voix. Une voix grave et derrière elle.

Dans un réflexe, aussi stupide que non contrôlé, la jeune fille sursauta violemment en se retournant et reculant d'un pas, tout en oubliant qu'il y avait une toile pas sèche derrière elle. Roulant des bras, un geste plus que ridicule, Faith s'écroula contre la toile qui bascula et l'entraina dans sa chute.

Couverte de peinture à l'huile et brandissant son pinceau comme une baguette, Faith leva finalement le regard pour menacer très sérieusement l’intrus dans sa chambre. Il y eut un moment de silence, gênant, où la jeune fille n'entendait que son coeur battre frénétiquement dans sa poitrine.

« Mais vous êtes un grand malade ?! » Couina-t elle finalement, assez misérablement il faudra l'avouer et à l'anti-thèse de ce qu'elle avait prévu.

Après tout, peu importe la voix badass, l'inconnu venait de la voir tomber contre sa propre peinture. Elle se releva péniblement sans quitter du regard le jeune homme, non pas le jeune homme corrigea-t elle mentalement, même s'il semblait avoir le même âge qu'elle, quelque chose lui intimait qu'il était beaucoup beaucoup beaucoup plus vieux. Faith jeta tout de même un rapide coup d'oeil à sa peinture qui était fichue à présent, les iris de ses deux cauchemars s'étaient mélangées et formait une sorte d'art encore plus abstrait.

« Vous avez ruiné ma peinture ! » Fit elle avec une voix un peu plus assurée, merci bien. Sa main se crispa contre son pinceau toujours dressé vers le visage de l'inconnu. Du bel inconnu ? Non, tout comme elle savait qu'il n'était pas jeune, Faith ne pouvait le considérer comme beau. La beauté était un critère bien trop quelconque pour ce qu'elle avait sous les yeux. Quelque chose lui intimait de fuir et ses muscles contractés n'étaient qu'en accord envers ses pensées. Mais l'artiste en elle considérait les iris de l'homme, remarquait les traits de son visage pour peut être les reproduire plus tard.

Plus tard si elle ne mourrait pas dans les minutes qui suivait.

Se rendant compte qu'elle le fixait depuis plusieurs seconde sans rien dire, et que ça aussi, ça pouvait être un comportement bizarre, elle finit de se redresser. Sa baguette était perdu dans sa chambre, probablement dans un pot d'eau à la place d'un pinceau d'ailleurs. Le temps qu'elle la cherche, l'inconnu l'aura probablement zigouillé. Quoiqu'il aurait pu le faire sans lui poser une question, contra une pensée logique, rare, dans l'esprit de la sorcière. Une question vraiment bizarre d'ailleurs. Le regard pâle de la jeune femme se plissa.

« Vous vous êtes introduit je ne sais pas comment par Merlin dans ma chambre, et manquant de faire mourir d'un AVC, juste pour me parler de passé et de futur ? » Ses lèvres se crispèrent un moment sur ce dernier mot. Elle le haïssait ce mot. Elle se força à afficher une confiance qu'elle ne possédait pas. « Je ne parle pas de passé avec les inconnus, et encore moins les inconnus voyeurs dans votre genre. Et si vous faites le moindre geste je hurle et toute ma famille viendra vous botter les fesses. »

C'était un mensonge, très bien exécuté, mais un mensonge tout de même. Son père adoptif travaillait. Sa mère adoptive était dans un autre pays bien loin, et Faith était toute seule dans l'appartement pendant encore de longues, très longues heures.

Ses doigts tapotèrent dans son dos, sur son bureau si envahit qu'on ne discernait même pas le bureau en dessous, et attrapèrent un couteau de peinture. Très bien un pinceau et un couteau donc. Mais quelle tueuse faisait Faith Fawley !

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Adulte
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Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 16/02/2024 à 01:03:03

Se détachant du chambranle, l'homme ne prêta nulle attention au couteau à peinture, ni même au pinceau sauvagement brandit par la jeune femme. Sa main gauche toujours délicatement fermée autour de l'œuvre majeure de cette pièce, l'homme avança d'un pas. Sa cape de jais épousait son mouvement félin avec une grâce étrange, comme si elle captait la lumière pour la transformer en une nuit sans étoile.

L'homme contourna Faith, son attention désormais concentrée sur le tableau, et il s'accroupit devant la toile brisée, passant sa main droite à quelques centimètres à peine au dessus de l'œuvre pas encore sèche. Il ne prit guère la peine de répondre aux revendications de la sorcière. N'eut pas même un sourire devant ce mensonge éhonté. Il se contenta de fixer les iris aux nuances océaniques figés dans un tableau que le Destin avait choisi de détruire.

« Ce n'était pas qu'un tableau, n'est ce pas Faith ? »

Sa main revint finalement sous sa cape, alors qu'il penchait légèrement la tête sur le côté. Se redressant doucement, il affronta de nouveau l'adolescente.

« La douleur, la haine, la honte, les regrets. Est ce ton tableau qui les reflète ou les ressens-tu si violemment qu'il nous est impossible de ne pas les ressentir également ? »

Il leva la main, offrant à la sorcière la page sauvagement marquée, le dessin inscrit par la force, les traits abstraits exprimant le désespoir. L'être resta un instant silencieux, se contentant d'observer, de noter, de juger peut-être même, les réactions de la sorcière. Il scrutait ses mouvements, observait ses gestes, guettait ses réactions. Et, avant qu'elle n'ait eu l'occasion de répondre, un mince sourire qui n'atteint jamais ses yeux éclairci son visage.

« N'es tu pas lasse Faith ? De crier, pour que l'on te vienne en aide ? De pleurer, pour ceux que tu n'as pu sauver ? De regretter, de ne pas avoir compris ? »

Il s'approcha d'un pas de la sorcière, désormais juste en face d'elle, le couteau à peinture dangereusement proche de son torse, mais il n'y prêta nulle attention, son regard noir plongé dans les yeux de Faith.

« N'as tu jamais voulu devenir maître de ton propre Destin Faith ? De ne plus avoir à supporter le poids d'un futur que tu ne pourrais changer ? »

Alors, derrière eux, le tableau brisé émit un craquement sinistre, tandis que le cadre en bois retrouvait sa forme initiale, le tableau récupérant la forme pour laquelle il avait été créé.

« Ne rêves tu pas, de ne plus jamais avoir à pleurer un passé que tu ne peux plus changer ? »

Le papier s'éleva doucement de la main gauche pour flotter à la hauteur de l'épaule de la sorcière, avant de doucement noircir, une flamme sombre consumant le papier pour n'en laisser que des cendres.

« Et si, Faith, je te proposais de t'apprendre à te défaire du temps qui t'entoure, pour ne plus avoir à vivre que ton présent ? Et si je t'aidais à obtenir ce que, au plus profond de ton être, tu sais devoir faire. Tu sais mériter ? »

Alors, l'homme s'avança encore d'un pas, s'arrêtant à quelques centimètres seulement de la jeune femme. Et, sous le regard mort du tableau de Lyanna Iversen, Aïdas offrit à Faith un sourire qui promettait l'enfer.

« Que serais-tu prête à donner contre le pouvoir de défaire Camille Dubois ? »
Chroniqueuse Chicaneur
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Serdaigle
7e année
Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 16/02/2024 à 01:44:25

« Je... Je... » Balbutia la jeune fille à chacune des répliques sans pouvoir répondre clairement.

Elle voulait pourtant répondre. Répondre que cette douleur qu'elle ressentait ne partirait jamais, que la honte et les regrets la rongeaient à tel point qu'elle ne savait plus ce qu'elle était avant. Ce qu'elle ressentait avant. Oui elle en avait assez de crier, de pleurer, d'être faible et inutile. Mais elle ne savait pas comment. Le courage n'avait jamais été une de ses qualités premières, elle ne savait même pas comment être courageuse. Elle voulait désespérément se battre mais finissait toujours par subir. Subir son don, subir d'autres sorciers, subir la vie.

La drogue avait été une aide. Une amie précieuse qui l'avait enchainée autant qu'elle l'avait fait oublier. Mais La drogue n'était plus une possibilité à présent. Elle lui avait trop pris. Le peu qu'il lui restait de maitrise, la drogue n'avait fait que lui retirer.

Des larmes jaillirent dans les prunelles de la blonde, larmes qui n'avaient rien à voir avec la fumée émise de l'incinération violente d'un croquis. Cet inconnu lui faisait peur et en même temps, lui proposait tout ce que ses pensées n'avaient jamais pu formuler. Oui, elle voulait désespérément apprendre tout ce que formulait l'homme, si justement, qu'elle se demandait s'il lisait dans son esprit comme sa folle de cousine. Faith n'avait jamais appris l'Occlumancie et ne savait même pas fermer son esprit. Il était donc vain d'essayer à présent.

Qui était cette apparition ? Une production de son esprit torturé et brisé ? Était-elle en train de rêver ? La peur primaire d'être de retour dans la cuve fit battre un peu plus vite son coeur. Tout ceci ne pouvait être réel. Ce n'était pas réel.

Son bras tenant le couteau de peinture se baissa un peu, et d'un geste elle le retourna contre sa propre poitrine. En son fond, elle savait qu'elle ne pourrait pas se faire mal avec, il n'était même pas assez pointu pour se poignarder. Comme si cette pensée ramenait un autre souvenir, terrible, sa main trembla et lâcha l'outil sur le sol. Même en sachant que tout ceci était faux, une énième création de son esprit, elle n'arrivait à y mettre fin.

Elle était encore une fois faible.

Sa main libre se pressa contre sa tempe, elle ferma les yeux à s'en faire mal. Peut-être que cette projection de son esprit disparaitrait, lui et ses mots si justes, mais terribles à la fois.

« Rien, je ne suis rien. Je ne suis personne, articula-t elle, elle sentait des larmes dévaler ses joues, creusant des sillons depuis des mois et des mois. Tu n'es pas réel, ce n'est pas réel. Se répéta-t elle à haute voix pour mieux y croire, pour se réveiller. Il fallait qu'elle se réveille. Je ne suis personne, je n'ai rien à donner, rien à offrir. »

Ses yeux s'ouvrirent brutalement, ravagés par la douleur. Il restait toutefois une étincelle, légère, presque indiscernable derrière cette lassitude, cette défaite. Une étincelle de colère.

« Tu n'es qu'une projection de mon esprit pour me torturer. Elle doit bien s'amuser ? Je deviens folle. Comme elle. Comme toute sa maudite famille. Un sanglot la déchira et comme si toute la colère qu'elle possédait jaillissait soudain, elle leva la main pour gifler la projection. Sauf que contrairement aux autres visions qu'elle avait eu, sa main ne la traversa pas et rencontrèrent une peau aussi froide que la glace. Son regard s'agrandit alors qu'elle balbutiait. Tu... Tu es réel ? »

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Adulte
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Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 16/02/2024 à 18:40:35

Il encaissa la gifle sans ciller, son menton amortissant le choc comme s'il était fait de pierre. Son regard ne quittait pas celui de Faith, tandis que, lentement, un sourire se dessinait. Il était compliqué de lui trouver une véritable signification. Peut être de la satisfaction face à cette réaction épidermique, à moins qu'il ne porte une promesse de vengeance pour ce coup qui lui avait été donné.

Et, dans un geste d'une lenteur délibérée, il leva doucement sa main si blanche qu'elle laissait apparaître de fines veines bleutées en dessous, et fit passer ses doigts gelés sur les joues de la jeune femme, effaçant les larmes qui avaient envahi son visage. Les deux mains autour du visage de la sorcière, Aïdas n'abandonna pas son sourire, tandis que sa voix susurrait doucement.

« Tu es porteuse de la vie, Faith. Laisse moi t'aider à vaincre cette mort qui te poursuit. »

Laissant un moment ses iris noirs plongés dans le regard perdu de la sorcière, Aïdas finit par lâcher son visage, reculant d'un pas, tout en se tournant doucement vers les yeux bleus qui les observait.

« Si tu ne le fais pas pour toi, si tu ne peux pas le faire pour celles qui sont passées, alors fais le pour toutes celles à venir. Fais en sorte d'être la dernière. Que plus jamais personne soit désespéré au point de ne pas reconnaître une main bienveillante. »

Aïdas s'approcha d'un pas du tableau, et passa sa main au milieu des déchets, jusqu'à en sortir une mince baguette qu'il attrapa doucement. Il prit le temps de frôler les visages peints, s'attardant un instant devant cet océan d'émotions et de douleur.

« Fais le, ajouta-t-il plus doucement, pour ne plus avoir à représenter d'autres visages afin de ne pas les oublier. »

Et son visage n'exprimait qu'une froide détermination lorsqu'il tendit finalement sa baguette à Faith.

« Je ne le proposerais qu'une seule fois Faith Fawley. A toi de choisir désormais. Acceptes tu mon marché ? Veux tu définitivement tuer Camille Dubois ? »
Chroniqueuse Chicaneur
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Serdaigle
7e année
Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 16/02/2024 à 19:39:17

Un frisson secoua la jeune fille lorsqu'elle sentit les mains de l'homme sur ses joues. C'était un geste si intime, si proche, qu'elle se sentit rougir sans pouvoir le contrôler. La dernière personne à l'avoir touché ainsi était probablement Carter, lorsqu'il n'était pas occupé à bouder. Sa voix était hypnotique, encore une fois, une pensée traversa son esprit, qu'il n'était pas normal. Qu'il manipulait peut être ses pensées.

Mais alors pourquoi demandait-il son autorisation ?

Elle se sentit hocher la tête, évidement qu'elle voulait supprimer la menace qu'était Camille Dubois. Une grimace traversa toutefois son visage alors qu'elle prenait le manche de sa baguette.

« L'empêcher de nuire, oui, l'envoyer dans un cachot souterrain où elle moisirait, la plonger dans un coma éternel... Mais pas la tuer. Je ne veux plus jamais tuer... »

Elle jeta un œil à ses mains seulement tachées de peinture, mais elle pouvait voir le sang. Le sang qui les maculaient, le sang qui la rendait coupable. Mais elle soupira longuement, il était temps d'être courageuse pour une fois dans sa vie. Pour la première fois dans sa vie. Elle hocha doucement la tête, sans même se demander contre quoi elle échangeait cette aide. Elle n'avait plus rien à perdre.

La baguette prit place dans la poche de la chemise qu'elle portait, trop grande pour elle, elle appartenait peut-être à son père, où à Carter lorsqu'il avait élu domicile chez elle. Ses mains moites s'essuyèrent sur le jogging, mais elle empêcha ses lèvres de trembler. Son regard pâle se fixa dans les puits sans fond de l'homme, sans ciller, elle contrôlerait sa peur. Pour l'instant.

« Par où nous commençons ? »

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Adulte
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Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 17/02/2024 à 14:15:09

L'ombre d'un sourire naquit sur le visage de l'homme tandis qu'il inclinait légèrement la tête, la voix doucereuse.

« La mort n'est jamais une finalité, Faith. Et les morts ne souffrent pas. »

Il se détourna lentement de la sorcière, agitant légèrement sa cape qui révéla une main tenant une étrange baguette d'un bois sombre, comme s'il avait été depuis longtemps brûlé et dont les longues fentes révélaient un coeur écarlate. Sanglant. Vivant ?

Levant son arme, le sorcier fit apparaître un papier fait de brumes sur lequel était inscrit en lettres opalines quelques mots. L'étrange objet vint flotter jusque dans la main de la jeune sorcière.

« Ce n'est pas mon voyage. Mais toi, tu vas commencer par cette adresse. Fais en sorte d'y être demain, quelques heures avant le lever du soleil. »

Le papier dans la main de Faith n'y resta que le temps qu'elle y découvre l'adresse située dans une des impasses du chemin des Embrumes. Un lieu si éloigné du Chemin de Traverse que personne n'y allait par hasard, et qu'aucune personne saine d'esprit ne souhaitait un jour découvrir.

« Fais-y ce qu'il faut. »

Et, lorsque la sorcière releva les yeux du papier, Aïdas avait disparu sans un bruit, ne laissant derrière lui que les cendres du dessin ainsi qu'un immense vide là où, quelques instants plus tôt, se trouvait le tableau ...

Le lendemain matin, aux premières lueurs de l'aube, lorsque Weshalor arriva dans l'immense hall du Château Dubois, sur le mur faisant face à la porte, trônant, se trouvait un immense cadre que même la magie la plus puissante ne saurait retirer ou supprimer. Composé d'un enchevêtrement délicat de roses entremêlées et que la dorure avait rendu éternelles. Au centre de ce cadre, des yeux d'un bleu si particulier contemplaient, morts, quiconque approchait dans la salle, tandis que, délicatement sculpté, incrusté dans le cadre, une devise en lettres d'or venait parachever cette exposition :

MEMENTO MORI
Chroniqueuse Chicaneur
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Serdaigle
7e année
Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 17/02/2024 à 15:01:10

« Fais y ce qu'il faut, fais y ce qu'il faut. Marmonnait une jeune femme, dévisagée par le barman du chaudron baveur étonné. Facile à dire, et puis hop je me volatise et c'est qui qui se lève hyper tôt hein ? C'est qui qui se coltine les retours de soirées dans le métro ? Pas le super sombre mystérieux inconnu, bah non, toujours la même ... Quoi ? Vous avez jamais vu un sweat Iron-Man ??! »

Lança-t elle brusquement au barman qui détourna le regard pour frotter ses verres un peu plus énergétiquement. Dire que Faith était de mauvaise humeur était un euphémisme. Se lever tôt l'aurait seulement rendu un peu grognon, mais une tasse de café aurait très vite remédié à ça. Non ce n'était pas l'aurore, ou encore le fait qu'elle se caillait en sweat et jeans et que si cette tenue était pratique pour passer inaperçue dans le métro et rejoindre le cendre de Londres, ce n'était pas le cas dans le monde sorcier. Même maintenant, lorsqu'on ne portait pas la conventionnelle robe de sorcier noire, on se faisait dévisager. Mais ce n'était donc pas tout cela qui avait rendu très très mauvaise la jeune femme.

Non c'était plutôt l'elfe de maison qui avait débarqué dans sa chambre à 3h du matin. Soit deux heures avant son réveil. Un vrai plaisir. De plus, Tchikita n'était pas venue juste dans l'espoir de surprendre Faith en pyjama, ses cheveux blonds en pagaille et un peu de bave sur le menton. Non l'elfe était très préoccupé. Elle avait tout d'abord posé des questions à la sorcière sur ses dernières œuvres, nerveusement, et quand Faith l'avait menacé de la transformer en sa prochaine sculpture réalisme, l'elfe avait tout raconté.

La peinture qui s'était retrouvé sur le mur du château Dubois. L'impossibilité pour les elfes de le retirer avant le retour de Camille. Et évidement, le plus prévisible, la colère dévastatrice de la mage noire. Même Stefan n'était pas parvenue à la calmer. Les bébés avaient été enfermés dans leur chambre et Tchikita avait confié finalement que c'était le mur tout entier qui avait été explosé. Heureusement la magie faisait des merveilles, mais il avait fallut tous les elfes et l'appel de plusieurs sorciers pour réparer les dégâts. Camille n'avait apparemment pas encore fait le lien avec les peintures de Faith, elle ne s'était jamais intéressé de cette manière à sa cousine. Mais Tchikita avait suffisamment accompagné Lyanna pour avoir remarqué son style, et l'avoir reconnu.

Ébahit, légèrement sonnée, Faith avait assurée à Tchikita qu'elle n'avait aucune idée de comment ce tableau s'était retrouvé là. Enfin si elle en avait une petite idée mais ne l'avait pas dit. En tout cas, qu'elle n'était pas à l'origine de cette provocation. L'elfe avait disparu en la mettant en garde, si Camille la reliait à ça, elle la tuerait. Purement et simplement. Comme ce mur qui avait explosé probablement.

Après de telles paroles, il avait été impossible à la jeune fille de se rendormir. Et puis de toute façon, il était quasiment l'heure. Elle avait donc enfilé un sweat à l'égérie d'un de ses comics moldus adorés, avait laissé un petit mot à son père lorsqu'il rentrerait de sa garde, et était partie dans le froid de l'extérieur.

En chemin, Faith avait donc eu le temps de ruminer et ruminer, et ruminer. Elle se demandait le but de tout ça, ne voyant qu'un seul but, celui de se faire tuer. L'homme, dont elle ne savait même pas le prénom d'ailleurs, était complétement taré, elle ne voyait que ça. Et il cherchait à réduire encore plus son espérance de vie. Toutefois, ses paroles avaient fait mouche, et elle avait envie de savoir ce qu'elle trouverait dans l'allée des embrumes.

Elle fut donc légèrement titillée, voir énervée, lorsqu'elle se retrouva face à un mur en brique sombre. Tout d'abord bouche-bée, elle contrôla qu'elle était bien à la bonne adresse. Mais oui, à droite le 3, à gauche le 9, donc le 5 devrait se trouver juste ici. Sauf qu'il n'existait pas.

« Super, "fais y ce qu'il faut", singea-t elle, il veut quoi ? Que je créée un appartement ??? Par le trou du ... de Merlin, Faith tu es véritablement aussi stupide qu'un véracrasse. Les professeurs avaient raisons, "de l'aire entre vos oreilles, miss Fawley!"... »

Alors qu'elle faisait les aller-retour devant le mur, en imitant différentes voix (un sorcier louche qui passa la prit tellement pour une folle, que même lui, changea de trottoir), son regard fut attirer par trois objets au sol. Déposé juste au pied du mur comme pour la narguer. C'était des bombes de peintures de trois couleurs différentes. Cela stoppa net la jeune femme qui les soupesa. Pleines.

« C'est une blague, une grosse blague... »

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Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 25/02/2024 à 18:53:13

Faith venait de se saisir des bombes de peinture, lorsque le mur devant elle sembla doucement onduler, crachant une silhouette dont la longue cape de jais venait frôler le sol répugnant. Sous cette cape, une sorcière à l'air sévère dans la quarantaine posa de petits yeux marrons sur la jeune femme à l'étrange accoutrement. Elle prit de longues secondes, ses iris sombres analysant consciencieusement Faith, avant de finalement claquer la langue, visiblement agacée de voir la bombe de peinture dans la main de la sorcière.

« Tu peux poser ça, fit-elle sèchement. Tu vois bien que je suis là, maintenant non ? »

La sorcière passa la main dans sa poche, pour en tirer un petit morceau de parchemin.

« Eddy m'avait prévenu qu'il enverrait un bleu, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point là. Tu es majeure au moins ? Non, en fait, ne répond pas, ça ne m'intéresse pas. Mais il t'a certainement prévenue de ce qu'il se passait pour ceux qui me décevaient. Il y a une infinité de moyens de rentrer chez nous, mais qu'une seule porte de sortie, et elle ne plait jamais à la personne concernée. » Elle émit un bref ricanement sans pour autant s'arrêter de parler. « Enfin, quand ils ont le temps de le voir venir... Ce qui, soyons clairs, n'est jamais le cas. »

La sorcière mit le parchemin dans la main de la jeune femme avant de fouiller dans une autre poche, sa voix sèche résonnant dans l'impasse déserte. Visiblement, qui que soit cette femme, elle n'avait pas peur d'être entendue, et moins encore d'être attaquée vu le manque évident de précautions qu'elle prenait pour se protéger.

« Bien, ce sont les noms des clients. Tu as le degré d'atteinte à côté, à toi de négocier le tarif idéal sachant le prix du cours actuel qu'Eddie t'a fourni. Tu sais déjà que, plus ils en ont pris, plus ils sont dépendants, plus il faut couper et plus les tarifs augmentent. »

Elle s'arrêta un instant de fouiller, plonger ses petits yeux calculateurs sur Faith.

« Oui, je suppose que tu le sais, tu es une bleue, mais pas tant que ça. »

Elle leva les yeux au ciel, comme agacée par cette interruption tandis qu'elle reprenait la fouille de ses poches visiblement bien plus grandes à l'intérieur qu'à l'extérieur.

« Que Salazar me préserve des incompétents, on n'a pas le choix aujourd'hui, mais Eddie va entendre parler de moi et... Ah ! Les voilà ! »

La sorcière se pencha sur le côté, pour tirer trois énormes bourses d'une poche interne à sa cape, qu'elle vint déposer dans les mains de Faith.

« Bien, dans celle ci, on retrouve de quoi couper. Dans l'autre les bourses pour mettre le produits. Et dans la troisième... Et bien... »

La sorcière eut un sourire ironiquA, tandis qu'elle penchait la tête sur le côté, son regard scrutateur posé sur la bourse la plus petite et la moins lourde.

« Je suppose que tu le sais déjà... Dans celle-ci se trouve le sel d'écaille. »
Chroniqueuse Chicaneur
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Serdaigle
7e année
Titre : Re : La Crypte des Ames
Créé : 25/02/2024 à 22:43:53

« Eddie ? Je... Quoi ? Attendez ! Mais... »

Faith ne put articuler que ces quelques mots, les paquets et le parchemin dans les mains, que déjà la sorcière avait disparue. La jeune fille était plus que perplexe. On l'avait attiré là avec des promesses de trouver un moyen de devenir plus puissante et elle se retrouvait dealeuse. Dealeuse de la drogue qui l'avait enfermée dans ce pétrin en plus. Le karma, le destin, ou peu importe, avait une drôle de façon de se jouer de sa personne.

Alors que l'allée des embrumes commençait à se remplir, Faith rangea les paquets dans sa sacoche et sortit de la ruelle pour lire le parchemin. Elle n'eut même pas le temps de déchiffrer le premier nom qu'une main lourde se posa sur son épaule. Sursautant, la jeune fille se retourna et ne put empêcher l'homme de lui prendre la liste.

« Je...Je...» Articula Faith blanche comme un linge.

Mais elle ne put s'expliquer d'avantage que le sorcier vêtu d'une longue cape noire avec l'insigne des aurors brodé soigneusement dessus, se retourna vers son camarade resté légèrement en retrait.

« Chris, regarde ce qu'on a là. Il se retourna vers Faith avec un sourire chaleureux qui contrastait avec son uniforme. Vide tes poches et ton sac, jeune fille. Tu vas ensuite nous accompagner au ministère. »

« Au ministère ? » Couina Faith d'une petite voix sans pouvoir ajouter quelque chose car le prénomé Chris s'était avancé pour sortir de l'ombre. L'auror était plus vieux que son camarade, ses cheveux grisonnait déjà. Mais ce qui était frappant c'était son visage dont les cicatrices épaisses traversait la moitié droite de son visage. Sa joue était creusée, comme s'il n'y avait pas eu assez de peau à cet endroit-là. Son oeil droit était blanc, aveugle.

D'un geste de baguette, il arracha le sac de Faith qui vola dans ses mains. Il ne mit pas longtemps à sortir les paquets, et encore moins à ouvrir celui qui contenait le sel d’écaille pour l'identifier tout aussi rapidement.

« Qu'est ce qu'une adolescente fait avec assez de drogue pour provoquer l'overdose d'un éruptif ? » Fit il d'une voix grinçante qui provoqua une vague de répulsion chez Faith. Sa bouche ne bougeait que du côté gauche, comme si les cicatrices l'empêchait de bouger son côté droit.

Il sortit ensuite le porte-feuille de la jeune fille et sans écouter ses faibles réclamations, fermement tenue par la main du premier auror, il continua.

« Faith Chase-Fawley. Fawley ? C'est un nom intéressant ça. Je vais prendre le relais Darren. »

Darren n'enleva pas sa main de l'épaule de Faith, grimaçant et soupirant en même temps.

« Chris, tu sais que depuis l'accident en France je dois t'accompagner pour chaque affaire. En plus, ce n'est qu'une paumée qui pensait se faire de l'argent en vendant de la drogue. Une nouvelle en plus vu sa tête. »

« C'est un malentendu, en profita Faith d'une petite voix, tremblante sous la main de l'auror. On m'a donné ça mais je ne voulais pas le vendre... Je n'ai jamais fait quelque chose d'ill.. » .Elle s'interrompit, tuer quelqu'un était illégal. Et Faith était une meurtrière.

Comme si cela était une confirmation, l'auror Darren lui jeta un regard qui voulait dire "tu devrais arrêter de parler là.» Il agita sa baguette et Faith sentit des liens autour de ses poignets, des menottes. Elle faillit en pleurer de désespoir.

« Bien, Faith Chase-Fawley, tu es en état d'arrestation pour possession et revente de stupéfiant. Tu as le droit de garder le silence, tout ce que tu diras pourras être retenu contre toi. Un avocat te sera fournit d'office, à moins que tu en choisisses un par tes propres moyens. Tu es en détention pour 24H avant d'être jugé pour ton infraction. »

Et juste avant de sentir le tiraillement familier d'un transplanage, l'auror Chris tourna vers elle son oeil mort et murmura comme plus pour lui-même que pour son collègue.

« Les Fawley ont toujours eu ma préférence, le destin a curieux sens de l'humour. »

Si tu savais, pensa amèrement la jeune fille alors que le trio disparaissait de l'allée des embrumes.

Can't turn back now, I'm haunted

@PJdeCamilleDubois













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