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Mot de passe perdu?

Le Grand Escalier

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Nos Ombres Dévoilées
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Titre : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 14/08/2024 à 03:04:24 - Modifié : 14/08/2024 à 10:48:50







Mon cher Noah,

Avant tout, je tiens à te présenter mes excuses pour l’accueil que je t'ai réservé ce matin. J’ai été prise de court, et je dois l’avouer, quelque peu déconcertée par la lettre, ou plutôt le mot, que tu m’as adressé hier. La froideur et la distance qu’il dégageait m’ont conduite à croire à un revirement de ta part. Pourtant, cette matinée a révélé le contraire, et j’ai pu constater que ce n’était certainement qu’un malentendu.

Je souhaite également te remercier pour la boîte de chocolats moldus. La gourmandise me pousse à souhaiter une version en six exemplaires, mais j’aimerais surtout avoir le plaisir de te retrouver en personne. Je n’ai pas encore goûté ces douceurs ; je préfère attendre de partager ce moment avec toi.

Sur un autre sujet, il est impératif que nous ayons une discussion, et ce, dans les plus brefs délais. Ces derniers jours m’ont apporté une clarté nouvelle, me permettant de prendre des décisions que j’aurais dû accepter depuis bien longtemps.

Je t’invite donc à me retrouver ce soir dans la forêt de Cardrona. Il y a un kiosque en pierre où je t’attendrai avec les chocolats. J'espère que ce rendez-vous nous permettra de parler sincèrement et d’éclaircir ce qui doit l'être.

Je t’embrasse,
Ta Hellia

Le hibou qui transportait sa lettre s'envola avant la fin de la journée, laissant Hellia dans une attente fébrile. Le temps s'étira, chaque minute semblait une éternité alors qu’elle se languissait de ce rendez-vous avec Noah. Maintenant qu'elle avait clarifié ses désirs, rien d'autre ne pouvait capter son attention.

Elle passa plus d'une heure à se préparer, une attention méticuleuse accordée à chaque détail, autant à son apparence qu’à son état d’esprit. Lorsque, enfin, elle se contempla dans le miroir, ce qu'elle découvrit était plus qu'une simple apparence soignée : c'était le portrait d'une femme résolue, prête à affronter ce qui se profilerait. L'éclat de ses yeux verts, habituellement perçant, scintillait ce soir d'une intensité nouvelle, comme une flamme ardente prête à embraser l'obscurité. Chaque trait de son visage, chaque sourire esquissé, témoignait de sa détermination, palpable et vibrante.

Hellia s’éloigna du manoir, chaque pas résonnant doucement contre le pavé de la cour, une douce brise nocturne effleurant ses cheveux dorés. Elle était enveloppée dans sa cape de sorcière, un voile sombre qui contrastait élégamment avec la légèreté de sa robe d'été. Cette dernière, simple mais raffinée, était d'un blanc profond, se drapant autour de sa silhouette avec une fluidité presque aérienne. Les fines bretelles dévoilaient ses épaules avec une délicatesse discrète, tandis que la coupe fluide de la robe soulignait sa taille tout en tombant en une cascade de tissu léger. Ses cheveux blonds, détachés, semblaient capturer les éclats argentés de la lune, ajoutant une touche éthérée à son apparence.

Elle sentit une vague d'assurance l'envahir, effaçant les incertitudes et les craintes. Elle était prête, non seulement à se dévoiler dans toute sa splendeur, mais aussi à affronter les vérités que la nuit lui réserverait. Sa résolution était aussi vive que l'éclat de ses yeux, et rien ne semblait pouvoir ébranler la force tranquille qui l'habitait désormais.

Arrivée au bout du chemin, la Fourchelang transplana, se laissant envelopper par les ténèbres qui dansaient autour d’elle comme des ombres envoûtantes.

La forêt de Cardrona se déployait devant elle, une mer d’ombres et de mystères baignés dans la lueur douce de la lune. Les arbres anciens, leurs troncs larges et leurs branches tortueuses, semblaient se pencher pour écouter les secrets que la nuit portait. Les feuilles, encore humides de la rosée du crépuscule, murmuraient doucement au gré du vent, créant une mélodie apaisante qui se mêlait au chant des créatures nocturnes. Elle se dirigea vers le kiosque en pierre, un refuge intemporel enserré par la nature, prêt à accueillir les confidences et les révélations de cette soirée.

Les murs du kiosque, couverts de mousse et de lierre, se dressaient tels des gardiens silencieux des mystères du passé. La lumière de la lune filtrait à travers les feuillages, créant des motifs de lumière et d'ombre qui dansaient sur le sol en pierre. Hellia s’avança vers le centre de ce havre secret, ses pas résonnant doucement sur les pavés usés. Elle s’installa, attendant avec une impatience palpable, chaque battement de son cœur résonnant comme une promesse dans le calme nocturne.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 14/08/2024 à 22:47:48



Les deux Katteridge étaient rentrés chez eux en transplanant, et depuis, la cadette n'avait pas arrêté de déblayer. Noah savait qu'elle avait ses phases, tantôt discrète, tantôt extravertie, mais il s'y accoutumait et commençait à en prendre l'habitude sans que cela ne le dérange trop.

Tic lui avait apporté un hibou dont il avait reconnu le sceau en un coup d'œil, mais il n'avait même pas eu le temps de l'ouvrir. Il faisait de son mieux pour accorder toute son attention à sa sœur, il lui devait bien ça. Et au moins, il évitait les questions sur son escapade. Il n'y avait pas eu de questions non plus sur lui et Hellia, et il en était rassuré.

Vint un moment où la voix de Kenia se fit plus timide, et elle sembla perdue un instant. Noah dut lui rappeler de quoi ils parlaient et, comme si cela avait allumé une lumière dans sa tête, la petite blairelle demanda l'autorisation d'inviter Sixtine chez eux : l'occasion parfaite pour s'échapper et lire sa lettre.

Après avoir accepté sa demande, il lui avait dit qu'il montait à son bureau pour envoyer un hibou. Au fond, il était content que les deux jeunes filles s'entendent bien, cela leur donnerait plus d'occasions pour se retrouver ensemble. Kenia ne semblait plus avoir grand-chose à lui dire, et Noah put donc monter au bureau, laissant Kenia à ses livres.

Arrivé dans son bureau, il voulut s'installer dans l'endroit le plus propice à la lecture de sa lettre. Après quelques instants de réflexion, il se retrouva assis dans un coin de la pièce. Non, il n'était pas puni, mais ainsi, il était à la fois physiquement vulnérable et désormais prêt à l'être mentalement.

Dès les premiers mots, il fut rassuré. Hellia s'ouvrait à lui par rapport à leur rencontre de ce matin. Il allait pouvoir comprendre, il allait pouvoir remédier à quelque chose.

Il relut deux fois le premier paragraphe. C'était bien lui le problème, cela lui fit mal au cœur, il n'avait tellement pas fait exprès. Aussitôt, il eut la volonté de lui expliquer sa vision des choses, de lui dire qu'il n'avait pas voulu la blesser. Alors, avant de lire la suite de la lettre, il se leva, prit un bout de parchemin, installa son pot d'encre sur le sol à côté de lui et commença à rédiger le début de sa lettre.
Hellia,

Permets-moi tout d'abord de m'excuser à mon tour. J'ai été maladroit avec ma lettre sans réellement penser qu'elle pourrait blesser ou tourmenter ton esprit si doux. Je ne veux pas tenter de me justifier, mais sache que ce n'était pas voulu. Mon voyage a été plein de lourdes révélations des plus déconcertantes, et j'étais sans doute ailleurs quand j'ai écrit cette lettre. Je t'en parlerai, si tu l'acceptes, mais j'espère que tu pourras comprendre.

Il relut une, deux, puis trois fois son paragraphe pour être sûr que tous ses mots étaient cohérents et qu'aucun ne soit maladroit. Puis il satisfait sa soif de lire la suite, se replongeant dans la lettre.

Il fut également rassuré que dans la suite de la lettre, elle fixait un rendez-vous. Évidemment qu'il s'y rendrait, mais désormais le stress montait.
Le rendez-vous pour ce soir est parfait, je t'y retrouverai.

Une dernière petite demande dans ma lettre. Kenia m'a tout à l'heure fait part de sa volonté d'inviter Sixtine au manoir. On pourra en rediscuter ce soir, mais du coup, quand vous serez disponibles, Sixtine sera la bienvenue pour venir passer quelques jours. Elles ont l'air de bien s'entendre, et j'en suis content.

Bisous,
Ton Kinder Surprise

La lettre fut envoyée et la journée parut longue.

Très longue.

Très, très longue.

L'heure approchant, toutefois, Noah eut du mal à se préparer. Il tournait en rond dans le bureau, se repassant en tête tous les scénarios possibles.

Quelques minutes plus tard, il faisait les mêmes pas devant son dressing. Que mettre ? Normalement, ce n'était pas trop son problème, mais aujourd'hui, il avait l'impression que cela avait de l'importance.
KENIAAA !! appela-t-il à travers le manoir.

La jeune fille se présenta rapidement devant sa chambre sans oser y entrer. Elle toqua, bien que la porte soit déjà entrouverte, avant d'entrer. À sa demande, elle le rejoignit dans le dressing, et alors, son expression changea du tout au tout. En entrant, elle avait un air plutôt timide, mais désormais, elle était en plein fou rire.
Oula, tu as besoin d’aide, non ? À ce moment-là, il portait quelque chose qui, selon lui, était plutôt sophistiqué avec une pointe de fantaisie : une cravate avec des éléphants roses et une veste vert foncé. Tu sais que quand je t’avais offert cette cravate, c’était plus une blague que pour que tu la portes…

Les filles avaient peut-être plus de goût, il fallait l'admettre. Maintenant qu’il s'avouait vaincu et que Kenia faisait le tri dans son dressing pour trouver quelque chose de potable, elle se mit à le questionner.
Alors… c’est pour qui que tu te fais beau ? Noah rougit violemment. Il hésita même un instant à se confier à sa sœur, mais il avait trop de fierté pour ça et s’y résigna rapidement. Elle respecta son intimité et n’insista pas, du moins pour l’instant ; tôt ou tard, les événements finiraient par s’emboîter.

Après avoir bataillé avec Kenia parce qu’elle voulait le parfumer et le coiffer (rien de trop sophistiqué, ne vous inquiétez pas), il eut l’autorisation de sortir du manoir.
Ne fais pas trop de bêtises en mon absence. Un sourire moqueur lui répondit. Malgré son jeune âge, il fallait dire que la cadette avait déjà pas mal de répartie. Toi non plus…

Avant de transplaner, il voulut marcher un petit peu, faire descendre son pouls et préparer son entrée. Ses esprits semblaient toujours avoir autant de mal à se calmer. Pris d’une certaine envie et d’une certaine excitation, il se mit à sautiller comme un gamin. Pause. Il vérifia que personne n’était là. Recommença. C’était bon, il avait vidé son énergie. Il transplana.

Hellia était déjà là. Ravissante, dans une petite robe blanche d’été, toute mignonne. Qu’est-ce qu’il était content que Kenia l’ait aidé, au final, il se serait bien ridiculisé avec sa cravate. Il monta les marches du kiosque comme il aurait marché sur un tapis rouge de mariage. Pour être honnête, il s’imagina que ce soit le cas. Arrivé à sa hauteur, il remercia Hellia d’avoir choisi un moment plus tard le soir pour masquer la couleur qui empourprait ses joues.

Les secondes passaient sans qu’il ne prononce un mot. C’était si romantique. Il ne décida jamais de rompre le silence, mais prit Hellia dans ses bras, un câlin de plusieurs secondes. Elle sentait si bon. Il ferma les yeux un instant pour savourer le moment avant de finalement chuchoter à son oreille :
Bonsoir, Hellia.



Les spectres du passé - Natacha Tchaïviev
Je t'avais manqué ? - Deliah Thompson
Magic comes with a price - Camille Dubois
La lumière vacsille - Catherine Spinnet
L'école de la vie en noire - Amaryllis Clyfford
La caverne aux Mille Visages - Six/Hellia St.James
Un bien étrange jardin - Otto Crowford
Nos Ombres Dévoilées - Hellia St.James
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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 15/08/2024 à 01:04:07 - Modifié : 15/08/2024 à 01:20:19

Tandis qu'elle attendait l'arrivée de Noah, Hellia laissait son regard errer sur la boîte de chocolats délicatement posée sur la balustrade du kiosque en pierre. La brise légère caressait ses cheveux blonds, tandis qu'un sourire indéfinissable flottait sur ses lèvres. Elle repensait aux mots soigneusement tracés dans la lettre qu'elle avait reçue avant de quitter le manoir. Chacune de ses phrases, chacun de ses mots, lui rappelait que malgré les incertitudes, un lien profond et indéniable les reliait. Elle se sentait soudainement plus sûre d'elle, confortée dans l'idée que leur destin était, sans nul doute, entrelacé. Le léger parfum des fleurs sauvages qui entouraient le kiosque ajoutait à l'ambiance feutrée de ce moment, rendant l'attente presque douce, empreinte d'une sérénité nouvelle.

La perspective qu'il désire lui ouvrir son cœur sur les révélations découvertes au cours de son voyage témoignait d'une confiance profonde, une confiance qui, pour Hellia, avait une valeur inestimable. Dans ce geste, elle voyait non seulement la marque d'une affection sincère, mais aussi la reconnaissance tacite de sa place privilégiée dans son univers.

La nuit avait désormais étendu son manteau d'ébène, et un souffle léger animait les branches des arbres de la forêt. Elle ferma les yeux, laissant la brise fraîche caresser son visage, s’imprégnant de l'odeur envoûtante de la terre et des feuilles humides.

Soudain, un craquement imperceptible brisa le silence, la tirant de sa rêverie. Elle ouvrit les yeux, et son regard rencontra celui de Noah, celui dont la présence résonnait en elle comme une mélodie familière. Son cœur, captif de cette douce emprise, se mit à battre plus fort, tandis qu'elle réalisait que cet instant marquait bien plus que l'arrivée de l'homme qu'elle attendait : c'était le début d'une nouvelle page de leur histoire, écrite à l'encre de la nuit et des secrets partagés.

Elle l’observa gravir les marches, son cœur battant au rythme de ses pas, chaque mouvement réduisant un peu plus la distance qui les séparait. Un sourire, doux et sincère, éclaira son visage, échappant à tout contrôle, comme une émotion trop forte pour être contenue. Elle se sentait presque idiote, d’éprouver une telle joie, mais qu’importe. Rien d’autre n’avait d’importance en cet instant que sa présence, là, devant elle. Enfin, ils allaient se retrouver, malgré le temps et les obstacles.

Leurs regards se croisèrent, se lièrent avec une intensité qui dépassait les mots, une complicité silencieuse qui parlait pour eux. Lorsque Noah l’attira contre lui, elle se laissa emporter, nichant sa tête au creux de son cou, trouvant refuge dans cette étreinte tant espérée. Ses bras se refermèrent autour de lui avec une tendresse mêlée d'un besoin profond, comme si cet instant avait été écrit dans les étoiles, comme si, enfin, tout était enfin à sa place.

Ce simple contact suffisait à faire ressurgir en elle toutes les émotions qu’elle avait si longtemps enfouies, des sentiments qu’elle avait tenté de museler au fil des années, mais qui refaisaient surface avec une force irrésistible. Son cœur s'emballait dans sa poitrine, résonnant en écho à celui de Noah, qu’elle sentait battre avec la même intensité. Un frisson la traversa lorsqu'il murmura à son oreille, sa voix douce et familière réveillant des souvenirs chéris.
Bonsoir, mon Kinder surprise, chuchota-t-elle d’un ton espiègle, un sourire taquin illuminant ses lèvres. Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds, déposant un baiser délicat sur sa mâchoire, tandis que sa main se posait sur son visage. Ses doigts glissèrent doucement le long de sa joue, en une caresse qui exprimait tout ce qu'elle n’avait jamais pu dire.

Plongeant son regard dans le sien, elle laissa enfin les mots franchir la barrière de ses lèvres.
Tu m’as manqué... Ces paroles, si simples et pourtant si lourdes de sens, étaient l’aveu d’un manque profond, un manque qu’elle avait ressenti à chaque instant passé loin de lui. C’était comme si, en cet instant précis, elle lui révélait le poids de ces années d'absence, la profondeur de son attachement, et la vérité qu’elle ne pouvait plus nier : il avait toujours été celui dont son coeur réclamait la présence.

Ne souhaitant en rien rompre ce lien si précieux, Hellia glissa sa main dans la sienne, leurs doigts s'entrelacèrent avec une douceur infinie. Elle l’entraîna vers le banc en pierre, où le temps semblait suspendu. Lorsqu'il s'y installa, elle prit place sur ses genoux avec une aisance naturelle, nichant sa tête dans le creux de son cou.
Parle-moi de ton voyage en Irlande, murmura-t-elle, sa voix empreinte d’une tendresse infinie.

Elle voulait qu’il se sente libre de lui confier chaque détail, qu’il sache qu’elle était prête à écouter, à accueillir ses confidences sans réserve. En cet instant, elle était plus qu’une amante ou une amie ; elle était une présence inébranlable, un soutien indéfectible, prête à porter avec lui le poids de ses découvertes. Il n'y avait aucune barrière entre eux, seulement la promesse tacite qu’elle serait toujours là, à ses côtés, pour partager non seulement ses joies, mais aussi ses fardeaux. Un engagement silencieux, mais puissant, destiné à durer, peut-être, pour toujours.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 16/08/2024 à 12:56:19



Alors que Hellia l'accueillait avec son petit surnom affectueux, celui qu'il chérissait tant, un sourire éclatant se dessina sur son visage, révélant ses dents blanches et sincères. Ce geste simple, mais chargé d'affection, éveillait en lui une vague d'émotions à laquelle il ne s'habituerait probablement jamais. Il se demanda alors ce qu'il aurait fait s'il avait su que des sentiments pouvaient être aussi puissants et bouleversants.

Il se perdit dans ses réflexions, se demandant sincèrement ce qu'il aurait pu faire, en réalité. Peut-être aurait-il tenté de se préparer à l'impact émotionnel, mais il se rendit compte que personne n'était vraiment préparé à éprouver des émotions aussi profondes et intenses. Chaque expérience était unique et déstabilisante, transformant les certitudes en doutes et les plans en incertitudes.

Ce sourire de Hellia, simple mais chargé de signification, était un rappel poignant que les émotions ne se laissent pas toujours apprivoiser ou anticiper. Elles surgissent sans prévenir, et face à leur intensité, il ne reste souvent qu'à se laisser emporter, à accepter leur pouvoir et à se rendre compte que, parfois, il n'y a rien à faire d'autre que de vivre pleinement ces sentiments inédits.

Lorsque Hellia lui avoua qu'il lui avait manqué, un frisson inattendu parcourut son corps, et il sentit son cœur manquer un battement, pris par une onde de chaleur et de surprise. Il prit une profonde inspiration, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions tumultueuses.

Ce n'était pas comme s'il ne s'y attendait pas ; il avait lui-même ressenti un manque profond en son absence. Pourtant, entendre ces mots prononcés directement par Hellia avait une résonance différente, presque magique.

Le banc sur lequel il venait de s'asseoir était glacé, mais il prêta à peine attention à la morsure du froid contre ses cuisses. Hellia, avec une assurance douce et naturelle, avait pris l'initiative de s'installer sur ses genoux. Ce geste simple mais chargé de tendresse éveillait en lui une vague de chaleur qui contrastait avec le froid ambiant. Il se rendit compte que cette proximité, ce contact intime, allait probablement illuminer sa soirée de rêves et de pensées égarées. Si seulement il trouvait le sommeil ce soir.

Même un court instant partagé de cette manière avait une valeur inestimable. Chaque minute passée en sa compagnie, chaque sourire échangé, était un cadeau précieux, un éclat de bonheur dans le quotidien.

Il se perdait dans l'instant présent, savourant la sensation de sa présence si proche, se demandant si ce bonheur pouvait être prolongé. C'était une évasion douce et parfaite, une parenthèse enchantée dans la réalité, où chaque détail contribuait à rendre ce moment exceptionnel.

Noah observait d'un regard curieux la décoration du kiosque sous les étoiles scintillantes. La nuit avait enveloppé le lieu d’une douceur paisible, et les fleurs sauvages, éparpillées ici et là, ajoutaient une touche de poésie au décor. Les marguerites blanches et les coquelicots rouges, illuminés par la lumière douce des lanternes, formaient un mur de couleurs délicates et naturelles.

Son attention fut soudainement captée par un éclat de couleur vive contrastant avec l’harmonie environnante : La boîte de Kinder Surprise qu'il lui avait apporté la matinée même.

Noah ferma les yeux pour savourer pleinement la douce sensation des lèvres de Hellia effleurant sa joue. Ce contact léger, mais chargé d'une intimité délicate, éveillait en lui une vague de chaleur apaisante. Les lèvres de Hellia, empreintes d'une tendresse infinie, avaient le pouvoir de transformer un simple baiser en un moment suspendu dans le temps. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il sentit un frisson parcourir son corps alors que les doigts de Hellia effleurait doucement sa peau, chaque caresse semblant réveiller des sensations endormies.

L'absence d'autres présences humaines lors de ce rendez-vous conférait une intimité particulière à leur échange. Cette solitude, bien que précieuse, avait un effet secondaire : la tenue de Noah, moins de pression pour rester sage. La situation, loin des conventions sociales habituelles, pouvait parfois prêter à sourire.

Hellia, avec une délicatesse appréciable, évita de plonger immédiatement dans le sujet principal qui les avait réunis ; celui qu’il attendait de decouvrirv avec une impatience palpable. Au lieu de cela, elle choisit de démarrer la conversation sur une note plus légère, en s'intéressant à son récent voyage en Irlande. Cette approche réfléchie et bienveillante lui offrit un répit bienvenu avant d'aborder le cœur de leur rencontre.

Noah accueillit avec enthousiasme cette diversion. Les questions de Hellia sur son voyage étaient un véritable soulagement. Il avait tant de choses à partager sur cette expérience, tant de détails et de sentiments qu'il avait amassés au fil des jours passés aux bords de ces paysages verdoyants de l'Irlande. Le voyage avait été une aventure riche et significative, et il avait ressenti le besoin profond de se confier à quelqu'un et il voulait pas mettre ça sur les épaules de Kenia

Alors, lorsqu'il vit Hellia s'intéresser sincèrement à ses récits, il se sentit à la fois reconnaissant et soulagé. Cette opportunité de partager ses impressions et ses émotions était précieuse.

C’était… intense, commença Noah, cherchant les mots pour décrire l'ampleur de son expérience. Puis, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Déjà, je me retrouve maintenant avec des moutons dans mon jardin. Il faudrait vraiment que tu viennes voir, ils sont super doux, ahah ! Mon père faisait des vestes avec leur fourrure, mais je devrais peut-être apprendre à le faire moi-même pour l’hiver prochain.

Son sourire se fit plus discret alors qu'il réalisait qu'il n'abordait pas du tout le sujet principal qu'il avait en tête. Il chercha à recentrer la conversation sur le véritable motif de sa visite.
Mais, plus sérieusement, la raison de ma visite en Irlande était la recherche d’informations. Tu te souviens, à l'époque, je t'avais parlé du décès de mes parents et de ma recherche de Kenia. Bon, tu as sûrement remarqué que je l’ai retrouvée après… un parcours semé d’embûches. Mais en creusant, j'ai découvert des incohérences qui m'ont frappé.

Il s'arrêta un instant, conscient que l'histoire était plus complexe qu'il ne l'avait anticipé. Il continua, sa voix se teintant de préoccupation.
Par exemple, il y a des détails qui ne concordent pas, comme la date de la mort de mes parents qui ne correspond pas avec la naissance de Kenia. Comment auraient-ils pu avoir la dragoncelle, alors que ma mère était enceinte de ma sœur à cette époque ? Maintenant, ma sœur est parfaitement en bonne santé. C’est… je sais pas

Noah fit une pause, réalisant que son récit risquait d'être long et potentiellement pesant. Il se tourna vers Hellia avec une expression hésitante.
Au pire, ce n'est pas très intéressant… Tu voulais me parler de quelque chose, non ?

En abordant ainsi la question, il espérait rediriger la conversation vers un sujet plus léger ou découvrir ce que Hellia avait à lui dire, tout en restant ouvert et sincère sur ses préoccupations.



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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 17/08/2024 à 02:01:35

Tout en écoutant Noah entamer le récit de son aventure irlandaise, Hellia ne put s’empêcher de remarquer son regard furtif se poser sur la boîte de chocolats qu’il lui avait offerte. Un sourire effleura ses lèvres alors qu’elle s’emparait délicatement de la boîte, ses doigts glissant avec une grâce naturelle sur l’emballage. Tandis qu’il continuait de raconter, elle déballa avec soin l’une des friandises ovales, révélant le chocolat brillant et appétissant. Un rire amusé s’échappa de ses lèvres lorsqu'il lui proposa de rencontrer ses nouveaux locataires à fourrure. Est-ce que, par hasard, je ressemble à une bergère ? demanda-t-elle, ses yeux pétillant de malice. Je suis certaine de préférer ta douceur à la leur… Quoi que, je pourrais peut-être être surprise, ajouta-t-elle, le taquinant d’un sourire complice. Avec tendresse, elle cassa doucement un morceau de chocolat et le présenta devant les lèvres de Noah, l’invitant à partager cette douce tentation. Elle croqua ensuite son propre morceau, savourant la douceur fondante sur sa langue tout en plongeant son regard dans celui du sorcier.

Tandis que la main de Noah glissait lentement le long de son dos, elle sentit un changement dans l'atmosphère, son ton devenant subitement plus grave, plus chargé d'émotion. Elle hocha doucement la tête, pour lui faire comprendre qu’elle se souvenait parfaitement des confidences qu'il lui avait déjà faites au sujet du décès de ses parents et de la quête incessante pour retrouver sa sœur. Elle l’écoutait avec une attention silencieuse, chaque mot résonnant en elle, consciente du poids que portaient ces révélations. Elle aussi connaissait ce besoin pressant de lever le voile sur des mystères qui pesaient sur l'âme, surtout lorsqu'ils touchaient à la famille. Le mystère, elle l’avait affronté elle-même, et elle savait combien il pouvait être étouffant, combien la vérité, aussi douloureuse soit-elle, pouvait parfois être la seule clé pour avancer.

C’est intéressant, Noah, murmura-t-elle, sa voix empreinte de compréhension et de soutien. Et si c’est important pour toi, alors ça l’est aussi pour moi. Si tu sens que certains détails ne collent pas, et que découvrir ce qu’il s’est vraiment passé est nécessaire pour que tu puisses avancer, alors tu dois le faire. Elle plongea ses yeux dans les siens, cherchant à lui transmettre toute la sincérité de ses paroles. Si tu as besoin de moi, je serai là, quoi qu'il arrive. Je ne suis pas avec toi uniquement pour les bons moments. Hellia voulait qu’il comprenne que son soutien était inébranlable, qu’elle était prête à affronter avec lui les tempêtes à venir.

Lorsqu’il évoqua la fameuse révélation qu’elle devait lui faire, la Fourchelang sentit une vague de nervosité l’envahir. Ses doigts jouaient machinalement avec l’œuf en chocolat, brisant délicatement la coquille jusqu’à dévoiler un petit contenant jaune niché en son cœur. Surprise, elle leva l’objet devant les yeux de Noah, une lueur d’étonnement traversant son regard. Il y a vraiment une surprise à l’intérieur ? Je pensais que tu disais ça pour me taquiner. Elle secoua doucement la petite boîte, un léger bruit en émanant, comme une promesse de découverte. Les Moldus me surprendront toujours.

Le mystère de ce petit objet insolite était une diversion bienvenue, une échappatoire temporaire face à l’angoisse qui montait en elle. Mais Hellia savait au fond qu’elle ne pourrait pas éternellement repousser l’échéance. Cette vérité, aussi lourde soit-elle, devait être partagée. Pour Noah, pour Sixtine, et pour elle-même. Leur retrouvaille marquait un tournant, et Hellia comprenait qu’elle ne pouvait plus se dérober à cette conversation cruciale. Elle prit une profonde inspiration, ses pensées tourbillonnant autour des mots qu’elle s’apprêtait à prononcer. Il était temps qu’il sache, que la vérité éclate enfin, qu’il décide, en toute connaissance, de la relation qu’il souhaitait bâtir avec Sixtine, cette fille qui, sans le savoir, portait en elle une part de lui. Cette surprise... elle est un peu comme ce que j’ai à te dire, inattendue. Je ne peux plus garder ça pour moi. Il est temps que tu saches.

Hellia enveloppa soigneusement le reste du chocolat, le rangeant délicatement dans sa boîte comme pour protéger un instant encore le mystère qu'elle s'apprêtait à dévoiler. Elle laissa la surprise de côté, sentant que le moment était trop grave pour de telles distractions. Ses mains tremblaient légèrement tandis qu'elle refermait la boîte, la posant avec précaution sur la balustrade du kiosque. Je souhaite te parler de quelque chose d’important, murmura-t-elle, sa voix trahissant une émotion contenue. Sa gorge se nouait sous l’effet de l’appréhension, le poids de ce secret trop longtemps gardé pesant lourdement sur ses épaules.

Elle commença à parler, hésitant, cherchant les mots justes pour alléger ce fardeau sans pour autant trahir l’ampleur de ce qu’elle avait à dire.
Mais avant ça, promets-moi de ne pas… Elle s’interrompit brusquement. Comment pouvait-elle exiger une telle promesse avant qu’il ne soit au courant? Elle réalisa que Noah avait le droit de ressentir ce qu’il ressentirait, qu’il soit en colère, blessé, ou même qu’il la déteste. Prenant une profonde inspiration, elle se força à affronter son regard, puis elle continua, sa voix plus ferme mais toujours chargée d’émotion. Non, ne me promets rien. Cela nous concerne tous les deux. Mais pas seulement nous deux. Cela concerne aussi Sixtine.

Le nom de l’adolescente résonna dans l’air, comme une note dissonante dans une mélodie. Hellia sentit son cœur battre à tout rompre, sachant que ce qu’elle allait dire changerait la vie de Noah et potentiellement, celle de Sixtine. Mais elle ne pouvait plus reculer. Cette vérité devait éclater, pour le bien de chacun. Le moment était venu de tout révéler.

Elle sentait son cœur battre avec une force inhabituelle, chaque pulsation résonnant dans son être comme un écho de l’appréhension qui l’habitait. Elle se demandait, anxieuse, si Noah allait deviner la vérité avant qu’elle ne la révèle entièrement. Cette pensée la traversa comme une lame de doute, lui nouant davantage la gorge. Et si ses paroles provoquaient une réaction inattendue ? Si, dans un élan de rejet ou de colère, il lui demandait de se relever, de quitter cette étreinte réconfortante ? Les secondes s’étiraient, longues, incertaines, tandis qu’elle attendait, suspendue à ce silence lourd de sens. Chaque bruit de la forêt semblait amplifier son propre tumulte intérieur, le froissement des feuilles sous les pas furtifs des créatures nocturnes résonnait en elle comme autant de questions sans réponse. Le vent, complice de ce moment suspendu, portait avec lui une tension palpable, presque tangible.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 17/08/2024 à 15:54:05



Immédiatement après la question d’Hellia, une idée saugrenue germa dans l'esprit de Noah, et presque aussitôt, un sourire malicieux apparut sur ses lèvres. Il décida de retirer sa veste, celle que Kenia avait pourtant choisie avec tant de soin. En réalité, il ne l’ôtait pas parce qu’il avait chaud, mais parce que sa blague en avait besoin : il la posa sur la tête de la belle jeune femme assise sur ses genoux, et avec les deux manches, vint nouer un nœud sous son menton avant de finalement énoncer sa blague. Maintenant, oui, on dirait une vraie bergère. Un rire s’échappa de ses lèvres, fier de sa plaisanterie.

Noah savourait les mots d'Hellia. C'était taquin, léger, exactement ce qu’il aimait. Le genre de réplique qu’il aurait pu lui-même lancer, mais venant d’elle, cela avait une saveur toute particulière. Viens, tu jugeras par toi-même. Si tu veux, on pourra même comparer en direct, ajouta-t-il, un sourire en coin.

Alors qu’il commençait à réellement se confier sur le sujet de son voyage en Irlande - pas celui des moutons, l’autre - il fut surpris de constater qu’Hellia le prenait vraiment au sérieux. Habituellement, Noah n'était pas du genre sentimental, ou du moins c’est ce qu’il essayait de se convaincre, car en réalité, cela ne servait à rien de s'étaler sur le sujet. Mais cette fois-ci, son cœur fondait. Il se sentait si bien aux côtés de la jeune femme. Comment avaient-ils pu s’éloigner ? Ah, oui, Adnan.

L’émotion emplissait la conversation. Ce n’était pas un sujet facile à aborder, et en plus de cela, Hellia faisait battre son cœur à un rythme effréné. Lorsqu'elle admit que c’était une bonne chose de chercher des réponses à ses questions si cela pouvait le soulager, il ne chercha pas à la contredire en lui révélant ce qu'il avait déjà appris. Il n’eut pas le cœur de lui dire qu’il avait déjà mené ses recherches, il n’en avait pas le courage. De toute façon, ils n’étaient pas là pour ça ; ce serait une discussion pour une autre fois. Ouais, tu as raison, j’y réfléchirai, dit-il en laissant le silence s’installer un instant avant d’ajouter un petit mot à son intention : Merci. Pour accompagner ce mot, il écarta délicatement quelques mèches de cheveux de son cou avant d’y déposer un léger baiser. Il s’y attarda, savourant l’instant, humant son parfum, l’odeur de ses cheveux, toutes ces sensations qui lui avaient tant manqué.

Absorbé par son cou, il n’avait pas réellement prêté attention à la nervosité d’Hellia. Il n’avait pas remarqué qu’elle triturait l’œuf et se posa à peine une question lorsqu'elle évoqua la surprise en son centre. Tu es en train de me dire que tu pensais que je t’avais menti ? feigna-t-il d'être vexé, avec une mine boudeuse - il fallait admettre que ça aurait totalement été son style, il aurait vraiment pu la taquiner sur le sujet.

Son sérieux revint toutefois bien vite lorsque sa tendre bien aimée reprit la parole. Inattendu ? Depuis sa lettre, son esprit n'avait cessé de tourner en tous sens, imaginant tous les scénarios possibles. La cadence de propositions, de possibilités sembla redoubler à ce mot. Il préféra la laisser poursuivre, ne sachant pas quoi ajouter, le suspense devenant insupportable.

Le pire, c'est qu’elle faisait durer ce suspense, lui disant que c’était important, jusqu’à ce point, rien qu’il n’avait pas déjà compris. Elle lui demanda de promettre, puis abandonna. Ce n’était plus de l’impatience, c’était de la peur.

Attends, bouge pas, dit-il en la soulevant délicatement pour la poser sur le banc. Il se leva ensuite, reprenant : Tu peux continuer, je préfère être en face de toi pour cette discussion. En réalité, il avait compris dès qu’elle avait mentionné le nom de sa fille. Il n’était pas sûr, mais maintenant que l’idée lui traversait l’esprit, cela paraissait parfaitement cohérent.

Son cerveau fonctionnait à toute vitesse, trop vite, à en avoir le tournis, mais il voulait garder contenance. Il s’était également levé pour pouvoir fuir au cas où il n’arriverait plus à se contenir, au cas où Hellia confirmerait ce qu'il redoutait.

Cela ne pouvait pas être ça. Elle n’aurait pas pu lui cacher cela pendant autant de temps. Et Adnan, était-il au courant ? Trop de questions. Mais, d’une certaine manière, il ne voulait presque pas de réponses.



Les spectres du passé - Natacha Tchaïviev
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Nos Ombres Dévoilées - Hellia St.James
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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 17/08/2024 à 18:55:40

À peine Noah l’avait-il déposée sur le banc de pierre que le froid s’immisça en elle, contrastant vivement avec la chaleur résiduelle des lèvres du sorcier qui s’était posée sur son cou. Hellia prit une inspiration profonde, ses yeux cherchant ceux du sorcier qui semblait en proie à une certaine agitation, son expression trahissant un tourbillon intérieur. Son agitation était palpable, une tempête intérieure qui semblait à peine contenue. D’autres, à sa place, auraient été bouleversés pour bien moins.

Se redressant à son tour, incapable de continuer cette conversation dans une posture si vulnérable, elle sentit la veste de Noah glisser doucement sur ses épaules, une chaleur rassurante mais éphémère. Se plaçant face à lui, les mots semblaient se dérober, se heurter dans un désordre confus avant de se frayer un chemin.
Avant tout, garde en tête que j’étais jeune, que j’ignorais encore ce que je représentais vraiment pour toi. Nous avions perdu tout contact. Et je ne savais pas que… que… Enfin, je ne savais pas. Ses paroles, comme un murmure fragile, tentaient de traverser les ombres du passé pour atteindre le présent.

Ses pensées étaient en désordre, se heurtant les unes aux autres comme des vagues déchaînées contre un rocher. Ce qu’elle cherchait à dire, c’était qu’elle n’avait jamais vraiment mesuré l’ampleur de ses sentiments pour lui. Ou plutôt si, elle en était parfaitement consciente, mais à cette époque, elle n’était pas prête à les affronter, encore moins à les avouer. L’éloignement avait été plus simple, une échappatoire confortable pour éviter de faire face à des émotions trop complexes à gérer.

Noah restait silencieux, et plus le moment crucial approchait, plus elle sentait la nervosité monter en elle, un étau invisible se resserrant autour de son cœur. Hellia sentait son instinct de survie reprendre le dessus, ce réflexe qui l’avait toujours protégée, qui l’avait enfermée derrière un bouclier solide, impénétrable.
Pourquoi crois-tu que j’ai épousé Adnan ? demanda-t-elle, sa voix devenant presque glaciale, chaque mot tranchant l’air avec une précision douloureuse. C’était une tentative désespérée de mettre de la distance entre elle et cette vérité qu’elle avait si longtemps enterrée, de se protéger de la réaction de cet homme pour qui son cœur battait à un rythme effréné, un rythme qu’elle avait tenté de nier durant toutes ces années. Sa froideur n’était qu’une façade, un rempart érigé en urgence contre la vulnérabilité, contre la peur de ce qui allait suivre, et contre l’éventualité de perdre ce qu’ils venaient à peine de retrouver.

Chaque seconde qui passait la rapprochant inévitablement du moment où elle ne pourrait plus reculer. Ses pensées tourbillonnaient, cherchant désespérément une échappatoire, mais elle savait qu'il n'y en avait plus. Elle avait trop longtemps repoussé cet instant, mais il était désormais impossible de se dérober. Elle prit une profonde inspiration, s'efforçant de maintenir sa voix stable, malgré la tempête d'émotions qui faisait rage en elle. Noah... murmura-t-elle, sa main se posant délicatement sur l'avant-bras du Katteridge. La Fourchelang sentait sous ses doigts la tension qui crispait les muscles du sorcier. Il attendait qu'elle parle, qu'elle rompe enfin ce silence lourd et oppressant. Mais comment trouver les mots justes ? Comment dire une vérité qui changerait à jamais leurs vies ? Sixtine est notre fille. Les mots franchirent enfin ses lèvres, semblant résonner dans l'air, suspendus entre eux comme un pont fragile qui venait d'être jeté au-dessus d'un précipice.

C’était fait. Cette fois, les mots avaient franchi ses lèvres, non plus dans l’intimité sécurisante de sa chambre, mais dans la réalité brute et implacable. Aucun retour en arrière n'était désormais possible. Le poids qu’elle portait en secret depuis toutes ces années, comme un fardeau invisible qui alourdissait chaque instant de sa vie, sembla glisser de ses épaules. Mais au lieu de s’évanouir, il se logea sournoisement dans son estomac, nouant ses entrailles avec une force presque insupportable. L’air autour d’eux sembla se figer, comme si le monde retenait son souffle. Elle avait l’impression que le temps s’étirait, que chaque seconde s’allongeait indéfiniment, amplifiant le silence qui suivait son aveu.

Le soulagement de s'être enfin libérée de ce secret se mêlait à une angoisse dévorante. C’était comme si elle se trouvait à la lisière d’un précipice, prête à basculer, ne sachant pas s' il serait là pour la rattraper ou s’il la laisserait tomber. Ce moment, tant redouté et tant repoussé, était enfin arrivé. Elle savait que tout pouvait basculer en une fraction de seconde. Ce poids, ce secret qui avait gouverné sa vie pendant si longtemps, était maintenant partagé. Tout dépendrait de la façon dont Noah choisirait de le porter avec elle, ou de le rejeter.


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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 17/08/2024 à 22:10:57



Au tout début, lorsqu’il l’avait installée sur le banc, Noah avait fait de son mieux pour rester aussi calme que possible. Après tout, ce qu’il avait cru comprendre n’avait pas encore été exprimé à voix haute, et peut-être se trompait-il complètement. Peut-être qu’Hellia souhaitait partager sa vie avec lui, ce qui, évidemment, inclurait Sixtine. Noah avait tendance à se faire des scénarios dramatiques, mais il ne voulait pas s’emporter trop tôt.

Ce qui commençait néanmoins à ébranler sa patience, c’était le temps que Hellia lui demandait. Il n’avait jamais été quelqu’un de très patient, et elle le savait. Pourquoi introduire le sujet en évoquant sa jeunesse ? Parlait-elle de son mariage avec Adnan ? Il ne l’avouerait probablement jamais, mais une part de lui en voulait encore à Hellia à ce sujet. Peut-être que si elle abordait ce sujet, il en profiterait pour exprimer son point de vue. Il remercia intérieurement le fait que sa veste soit retombée sur les épaules de Hellia, il aurait eu un peu de mal à prendre la conversation au sérieux autrement.

Comme si elle avait entendu ses pensées, elle mentionna enfin ce mariage. À cet instant, Noah sentit sa maîtrise de soi vaciller. Bah justement, je me le demande, répondit-il d’un ton glacial. Le simple fait d’entendre ce nom lui hérissait les poils, tandis que ses sourcils se fronçaient dans une expression interrogative et que sa gorge se nouait. Il faisait tout pour garder son calme. Pourquoi, diable, avait-elle décidé de l’épouser ?

La question de Hellia créa en lui un contraste saisissant entre le froid glacial qu’elle provoqua et le sang bouillonnant dans ses veines, menaçant d’exploser à tout moment. Lorsqu’elle posa sa main sur son bras, il resta figé. Oui ? Sa voix était plus froide qu’il ne l’aurait cru possible. S’il devait apprendre qu’elle n’avait eu d’autre choix que d’épouser Adnan, qu’il s’agissait d’un mariage imposé, mais qu’aujourd’hui elle voulait l’épouser lui, il se sentirait bien ridicule. Il avait presque oublié l’existence de Sixtine jusqu’à ce qu’elle prononce de nouveau son prénom.

Jusqu’à présent, Noah avait fait de son mieux pour conserver une certaine contenance, mais quatre mots suffirent à le faire vaciller. C’était comme s’il avait avalé de l’air de travers. Il chercha son souffle un instant, portant instinctivement sa main libre à sa poitrine, comme si cela pouvait l’aider à respirer.

Avant qu’Hellia ne puisse réagir, il retrouva l’usage de la parole et se dégagea de son bras, un peu trop violemment. Ne me touche pas. Il avait retiré son bras d’un coup, comme propulsé par une énergie soudaine, une énergie chargée d’émotion qu’il ne parvint pas à contrôler. Ce simple geste, pourtant, suffit à déclencher une avalanche de haine puisée au plus profond de lui. Alors qu’il retirait son bras, le pilier vers lequel il avait pointé son geste s’effondra.

Le reste du kiosque suivit, les pierres se détachant les unes après les autres pour s’écraser au sol. D’un autre geste, cette fois plus conscient, Noah attrapa sa baguette et fit valser les pierres avant qu’elles ne les atteignent. Il savait qu’il était capable d’une telle magie, mais jamais il n’aurait cru pouvoir y parvenir aussi facilement. Un souvenir lui revint alors : il avait lu quelque part que la magie se nourrissait de nos émotions les plus profondes. Aujourd’hui, il en faisait l’expérience.

Il n’en avait pas fini avec Hellia. Avec tout ça, tu as osé lui choisir 'Sixtine' comme prénom ? Noah savait exactement à quoi ce prénom faisait référence. En réalité, il s’était toujours demandé pourquoi la fille d’un autre portait le nom de leur date de rencontre. Il avait imaginé mille scénarios, mais aujourd’hui, le doute n’était plus permis.

Plus rien ne l’arrêtait. Il s’emportait désormais tout seul. Je ne comprends pas comment tu as pu me faire ça, Hellia. Je t’aimais, bordel ! Si tu me l’avais dit, j’aurais été là. Je t’aurais épousée. Pourquoi fallait-il que tu en épouses un autre ? Un moins que rien. Tu ne l’as jamais aimé ! Qu’est-ce que je t’ai fait, Hellia ? Réponds-moi ! Qu’est-ce que je t’ai fait ? Plus il parlait, plus il haussait la voix, essayant de couvrir les larmes qui menaçaient de jaillir. Pas maintenant.

Toute cette colère lui donnait un besoin irrépressible de tout détruire, et il ne s’en priva pas. Sa baguette fit tout valser autour d’eux, sans qu’aucun débris ne leur tombe dessus. C’était impressionnant, inconscient.

Après la tempête, Noah reviendrait probablement vers elle, mais plus tard. Pour l’instant, il se souciait à peine de ce qu’elle pouvait ressentir. Après tout, elle le savait depuis toujours. Elle ne pouvait pas être si mal que ça.



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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 18/08/2024 à 02:48:08

Le ton de Noah était tranchant, presque glacial tandis qu'il évoquait son mariage avec Adnan. Elle pouvait sentir sous sa main les muscles de son bras se tendre, comme s’il retenait une vague de colère ou de déception. Les traits de son visage, s'étaient figés, perdant toute trace de la tendresse qui avait illuminé ses yeux quelques instants plus tôt. Hellia ferma les yeux, tentant désespérément de maîtriser les émotions qui l’envahissait. Chaque mot prononcé par Noah résonnait comme une cloche, amplifiant la douleur qu’elle s’efforçait de contenir. Par dépit, si tu veux tout savoir. Les mots s’étaient échappé de sa bouche avec une froideur qu’elle n’avait pas anticipée, une froideur qui trahissait les blessures encore ouvertes, dissimulées sous une carapace qu’elle croyait pourtant indestructible.

Parler de ce mariage, de cette période de sa vie, c’était comme rouvrir une plaie qu’elle avait cru cicatrisée. Mais à cet instant précis, la douleur était plus vive qu’elle ne l’aurait imaginée. Le ton qu’elle avait utilisé, plus acéré qu’elle ne l’aurait souhaité, ne faisant qu’ajouter à l’amertume du moment. Elle se rendait compte que, malgré les années, les cicatrices de ce passé restaient sensibles, prêtes à saigner à nouveau à la moindre provocation. Elle savait que cette conversation, qui se voulait une confession, était en train de se transformer en un champ de bataille émotionnel. Et il n’y avait plus de retour en arrière possible. Il fallait affronter la tempête qu’ils avaient déclenchée, même si cela signifiait raviver des douleurs qu’elle pensait enfouies à jamais.

Lorsqu’il dégagea son bras avec une violence inattendue, Hellia sentit son cœur se fissurer, malgré la barrière émotionnelle qu’elle avait tenté de dresser. Le ton glacial de sa voix la fit tressaillir, chaque mot résonnant comme un coup de poignard. La demande brutale de ne pas le toucher résonna en elle, déchirant les dernières illusions de douceur qu’elle avait espéré préserver. Sa main, désormais privée de son ancrage, retomba mollement contre sa cuisse. Elle ferma les yeux un instant, sentant ses ongles s'enfoncer dans sa paume, une douleur physique pour étouffer la douleur émotionnelle qui menaçait de l’engloutir. C’était une lutte intérieure, une bataille pour ne pas céder à l’impulsion de laisser sa fierté éclater, de riposter avec la froideur et le dédain qui avaient été ses compagnons durant tant d’années.

Elle savait qu’il avait le droit de lui en vouloir, de la rejeter, et elle s’efforçait de l’accepter. Ces mots, elle se les répétait intérieurement, comme un mantra destiné à apaiser la tempête qui grondait en elle. Ne pas perdre son calme, ne pas laisser cette Hellia, forgée par les épreuves passées, prendre le dessus sur celle qu’elle était devenue. Mais c’était plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. La Hellia qui avait enduré le poids de ce secret, qui avait survécu à l’éloignement et aux décisions douloureuses, voulait s’exprimer, défendre ses choix, clamer son propre désespoir. Pourtant, elle se forçait à rester silencieuse, à garder le contrôle. Elle ne voulait pas envenimer les choses, ni revenir à cette personne qu’elle avait été, celle qui fermait son cœur pour ne pas souffrir.

Le craquement du pilier sous la pression du geste de Noah résonna dans l'air, un bruit soudain qui fit vibrer l'atmosphère lourde de tension. Bien que surprise par ce brusque éclat de violence, elle restait immobile. Pas une fois elle n'esquissa le moindre geste pour sortir sa baguette, ni même pour se protéger des éclats de rage du sorcier. Elle savait que sa colère, aussi vive et dévastatrice soit-elle, ne serait jamais dirigée contre elle physiquement. Contrairement à Adnan, Noah ne lui ferait jamais de mal, même dans cet état de fureur incontrôlée. Elle le connaissait trop bien, elle avait une confiance absolue en lui, une certitude qui ne vacillait. Quand il dégaina sa baguette pour empêcher les pierres de s’effondrer sur eux, ses mouvements empreints de détermination et de frustration, Hellia prit une décision instinctive. Saisissant son bras, ses doigts s'enroulant fermement autour de lui et sans lui laisser le choix, elle l’entraîna hors du kiosque. Ses pas étaient rapides, presque précipités, comme si elle fuyait non pas la chute des pierres, mais les éclats de leur propre passé qui semblaient vouloir les écraser.

L’air frais de la nuit les enveloppait, tandis qu’ils s’éloignaient du kiosque. La tension était toujours palpable, mais au moins, ils étaient à l’abri du danger immédiat. Enfin, elle s'arrêta, relâchant doucement son étreinte sur le bras du sorcier. Elle leva les yeux vers lui, cherchant dans son regard une lueur de compréhension, une possibilité de dialogue, malgré tout ce qui venait de se passer.

Lorsqu'il prononça le prénom de Sixtine, Hellia resta muette, surprise par la rapidité avec laquelle il avait fait le lien. Elle avait toujours pensé qu'il avait oublié cette date, ce moment si particulier pour elle. Pourtant, en l'entendant mentionner cet instant précis, elle réalisa qu'il n'en était rien. Il se souvenait. Cela signifiait que pour lui aussi, cette rencontre avait eu un sens profond, une importance qu'elle n'avait jamais soupçonnée. Cette révélation ébranla le fragile contrôle qu'elle tentait de maintenir sur ses émotions. Tout ce temps, elle avait cru que son silence était une forme de protection, une nécessité pour avancer sans se retourner sur ce qu'ils avaient été. Mais à présent, elle comprenait que ce silence avait été une erreur, une méprise monumentale qui avait peut-être gâché seize années de leur vie.

Sa voix, à peine un murmure, s'échappa de ses lèvres sans qu'elle n'y prenne garde.
Tu te souviens de notre date de rencontre... Ces mots n'étaient pas vraiment destinés à être entendus, plutôt une réflexion amère qu'elle faisait à elle-même. Elle réalisait, avec une clarté douloureuse, qu'en cherchant à éviter la souffrance, elle avait involontairement ouvert la porte à un regret encore plus profond. Si seulement elle avait su, si seulement elle avait osé croire que ce qu'ils avaient vécu comptait vraiment pour lui, peut-être que tout aurait été différent. Peut-être qu'ils auraient pu affronter ensemble ce qui les attendait, plutôt que de laisser le temps les éloigner l'un de l'autre. Son regard se perdit dans la nuit, cherchant un réconfort qu'elle savait introuvable.

Elle l’écoutait déverser sa colère, sa voix résonnant dans la nuit, chassant sûrement les créatures qui peuplaient la forêt alentour. Le vent, comme en écho à la fureur de Noah, se mit à souffler plus fort, tourbillonnant autour d'eux avec une intensité croissante. Chaque mot qu'il prononçait s'enfonçait dans son cœur, la blessant profondément et déclenchant en elle une tempête à l'égale de celle qui grondait à l'extérieur.
Te faire ça ? répéta-t-elle, sa voix vibrante d'une indignation grandissante. Tu crois vraiment que j'ai fait ça pour te blesser ?! Il n'était plus question de calme ou de retenue. Ses yeux lançaient des éclairs, reflet de la tempête intérieure qui menaçait de tout emporter. Tu dis que tu m'aimais ? Et comment aurais-je pu le savoir ? À mes yeux, je n'étais qu'une relation sans importance pour toi, rien de plus. Tu ne m'as jamais rien dit !

La vérité éclatait enfin, cruelle et injuste, mais elle ne pouvait plus la contenir. Il était plus facile de lui reprocher son silence que d'admettre qu'elle non plus n'avait jamais osé avouer ses sentiments. Sa colère, longtemps refoulée, explosait enfin avec la force d'un ouragan. C'est trop facile de me blâmer, de tout me reprocher alors que toi, tu n'as fait que me fuir, Noah ! Sa voix tremblait sous l'effet de l'émotion, mais elle ne recula pas. Non, je ne l'aime pas. Je t'aimais toi, Noah. Je n'ai jamais aimé que toi ! Ses mots étaient comme des lames acérées, tranchant à travers le voile des non-dits et des regrets. Je n'avais plus aucune nouvelle de toi quand j'ai découvert que j'étais enceinte, alors j'ai fait ce que je croyais devoir faire. Et toi ? Cela ne t'a pas empêché d'avoir un enfant avec une autre, n'est-ce pas ?!

Sa dernière phrase résonna dans l'air froid, laissant derrière elle un silence lourd de sens. Les émotions se mêlaient, entre douleur, colère et désespoir, tandis qu'elle faisait face à celui qu'elle aimait si profondément, depuis trop longtemps. Les vérités éclataient enfin au grand jour, brisant les chaînes de l'incertitude et de la peur. Leurs regards s'accrochaient, se heurtaient, fous de colère et de passion contenue, comme deux tempêtes prêtes à se déchaîner l'une contre l'autre. Si quelqu'un avait assisté à cette scène, il aurait sûrement perçu, au-delà des éclats de voix et des reproches cinglants, l'intensité brûlante qui les unissait. Une colère ardente, certes, mais aussi une passion qui semblait prête à tout ravager sur son passage. Ils étaient comme deux pôles opposés, irrésistiblement attirés, incapables de se séparer malgré la fureur qui les animait. Car dans cette tempête, il y avait plus que de la rancœur, il y avait cet amour brûlant, destructeur, qui les liait l'un à l'autre malgré les années, malgré les erreurs, malgré tout.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 18/08/2024 à 10:27:26



Le visage de Noah se figea, ses traits se durcirent, rendant son expression presque inexpressive. Son ton, habituellement doux lorsqu'il parlait à Hellia, devint tranchant, glacial même, lorsqu'il évoqua son mariage avec Adnan. Une colère sourde ou peut-être une déception profondément enracinée l'envahissait. Toute la tendresse qui illuminait ses yeux quelques instants plus tôt s'était évanouie, remplacée par un masque de froideur et de contrôle.

“Comment ça par dépit ? Mais wow, je te pensais pas être ce style de personne !”

Noah, bien que ses mots soient tranchants, cherchait à comprendre. De quel dépit parlait-elle ? Il n’avait pas d’arguments, seulement une douleur confuse et une envie désespérée de saisir ce qui lui échappait.

Hellia osa reposer sa main sur son bras. Il était prêt à l'enlever à nouveau, incrédule face à son geste. Qu’est-ce qu’elle faisait ? N’avait-elle pas compris lorsqu'il avait déjà fait effondrer le kiosque ? Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas cillé lorsque les pierres s’étaient apprêté à s’écrouler sur elle, comme si elle n’en avait pas peu ou alors qu’elle savait qu’elles ne finiraient pas son chemin. Cette dernière pensé l’énerva un peu, pensait-elle vraiment qu’il était incapable de lui faire du mal ? Oui c’était la réalité mais il ne voulait pas qu’elle le pense.

Il ne savait pas ce qu’elle avait en tête, en lui attrapant le bras, mais il se contenta de la suivre, n’ayant pas vraiment le choix. Elle était accrochée à lui comme on s'accroche à la vie, rendant toute tentative d’évasion plutôt fructueuse.

Les émotions de Noah fluctuaient avec chaque mot échangé, et lorsqu'Hellia douta qu’il se souvienne de leur date de rencontre, il en fut presque blessé.

“Mais oui, je m’en souviens, Hellia. Je suis désolé si je t’ai paru violent tout à l’heure, mais je ne sais pas si tu comprends. Aussi vulnérable que cela me rend de te le dire, j’étais fou amoureux de toi. Ma fierté de jeune adulte ne voulait pas mettre les mots dessus. Cela ne m’avait semblé que physique pendant un moment, et je n’avais pas voulu tout gâcher. Mais te voir partir a été la chose la plus douloureuse. Je… j’aimerais comprendre parce que, honnêtement,” sa voix se haussa malgré lui, “qui diable se marie avec un autre parce qu’elle est enceinte, par dépit ? Si c’était vraiment dérangeant un enfant hors mariage, on se serait mariés, Hellia !”

En vérité, c’était tout ce dont il aurait rêvé.

Le petit moment de répit qu’ils venaient de connaître semblait prêt à s’enflammer de nouveau.

“Je ne t’ai rien dit parce que j’avais peur. Mais un sorcier digne de ce nom ne s’en va pas à la moindre complication, sans un mot, sans rien, si elle tient un minimum à lui.”

À mesure qu’elle continuait de parler, une lame s’enfonçait dans son cœur. Chaque mot l’enfonçait un peu plus. Il était perdu, ne comprenait plus rien. La violence qui l’avait submergé précédemment ne l’avait pas préparé à celle d’Hellia. Il était d’une certaine manière pris de court, incapable de trouver la riposte.

Puis elle évoqua Margaret, et ce fut la goutte de trop. Sous le coup de la colère, son prénom lui échappa malgré lui.

“Ne viens pas mettre Margaret au milieu de tout ça ! J’ai essayé de passer à autre chose et cet enfant n’était pas forcément désiré au début. Mais tu vois, malgré la situation difficile, Catherine m’en a parlé, elle.”

Il avait appuyé sur ce “elle” avec une force déconcertante. Ce qu’il venait de dire était la vérité, mais c’était surtout le concours de circonstances qui l’avait amené à découvrir cette vérité. Une étrange coïncidence qu’ils se soient retrouvés tous les deux chez Camille ce jour-là.

La tension devenait insoutenable, les émotions si intenses qu'elles semblaient prêtes à exploser à tout moment.


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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 18/08/2024 à 14:51:48

Les craquements sinistres du kiosque, affaibli par la destruction de son pilier, résonnaient dans ses oreilles comme des tambours de guerre. Hellia détourna son regard furieux de Noah, fixant ce qui restait du monument avec une noirceur dans les yeux, comme si ce dernier portait la responsabilité de tout ce chaos. Elle sentait la magie ancienne bouillonner en elle, se déversant dans ses veines comme une rivière tumultueuse, une force indomptable que son mentor, Eliphas, lui avait appris à maîtriser au fil des années. Mais cette fois, la rivière n'était pas paisible. Les eaux, autrefois calmes et contrôlées, étaient devenues furieuses, se heurtant avec violence aux rochers de ses pensées. Elle luttait pour contenir ce flot, pour empêcher la vague de submerger tout ce qu'elle avait construit. Sa respiration s'accélérait, et elle se forçait à visualiser cette énergie brute qui menaçait de tout emporter sur son passage. La rage et la douleur rendaient son contrôle vacillant, et elle sentait que la moindre défaillance de sa part pourrait libérer une puissance qu'elle ne saurait plus retenir.

Elle serrait les poings si fort que ses ongles s'enfonçaient dans ses paumes, cherchant désespérément un point d'ancrage, une lueur de stabilité dans ce chaos. Les mots de Noah, aussi tranchants qu'une lame, ouvraient la brèche en elle un peu plus à chaque instant, s'infiltrant comme un poison lent mais implacable. Elle se rappelait la jeune femme qu’elle était autrefois, celle qui aurait ri au nez de quiconque lui aurait prédit qu’elle épouserait un homme qu’elle n’aimait pas, simplement par convenance. Pourtant, la réalité la frappait de plein fouet. Entendre Noah avouer qu'il avait été fou amoureux d’elle, que ces sentiments qu’elle avait si soigneusement enfouis étaient partagés, ne faisait qu’accentuer sa vulnérabilité. Une faiblesse qu’elle détestait ressentir, encore plus devant lui. Elle ferma les yeux un instant, prenant une inspiration profonde, luttant pour retenir les larmes qui menaçaient de déborder. L’idée de s’effondrer ici, au milieu de cette forêt, devant Noah, rendait la situation encore plus insupportable. Se ressaisissant, elle rouvrit les yeux, son regard brûlant d’une fureur contenue. Elle se retourna lentement, pour lui faire face, laissant toute la douleur et la colère s’exprimer à travers ses prunelles sombres, une étincelle de défi dans l’air entre eux.

Tu entends ce que tu dis ? s'exclama-t-elle, la voix trahissant l'orage qui grondait en elle. On se serait mariés parce que j’étais enceinte, pas parce que tu en avais envie. Et c’est justement ce que je ne voulais pas. C’est pour ça que je n’ai rien dit, Noah. Exactement pour cette raison. Les souvenirs de cette époque remontaient à la surface, des images floues mais douloureuses qu’elle avait enfouies au plus profond d’elle-même. Elle poursuivit, sachant qu’une fois lancée, elle ne pourrait plus s’arrêter. Les mots sortaient comme un torrent incontrôlable. J’étais amoureuse de toi, est-ce que tu peux le comprendre ? Mais je ne savais pas comment te le dire. Je n’ai jamais appris à exprimer ce genre de sentiments. Sa voix se brisa légèrement avant qu’elle ne reprenne, plus résolue. J’ai choisi la facilité, j’ai préféré laisser le temps effacer ce que je ressentais. Je pensais que je pourrais t’oublier. Un rire sarcastique échappa à ses lèvres, amer et empli de regrets. Quelle ironie, n’est-ce pas ? Lorsque j’ai découvert que j’étais enceinte, j’aurais pu t’écrire, oui. Mais je ne voulais pas devenir ta femme par devoir. Je ne pouvais pas supporter cette idée.

Elle laissa ses paroles planer un instant, espérant que Noah devinerait ce qu’elle n’avait pas le courage de dire à haute voix, qu’elle aurait voulu qu’il la demande en mariage par amour, par désir, pas par obligation. Alors, quand Adnan a appris ma situation, il m’a fait une proposition. Ça l'arrangeait, lui, pour satisfaire les attentes de sa famille. Et ça arrangeait ma grand-mère aussi, puisque selon les volontés de mon grand-père, je devais hériter de tout le jour de mon mariage. Ça lui permettait de retourner dans son pays natal sans plus se soucier de rien. Les mots étaient sortis avec une clarté douloureuse, laissant une sensation de vide dans son estomac, comme si elle venait de livrer la partie la plus sombre de son âme, ce qui pourtant était loin d’être le cas.

Hellia le fixa, la stupéfaction éclipsant un instant la tempête de colère qui menaçait de la submerger. Tu oses penser ça ? murmura-t-elle, la voix tremblante de rage contenue. C’était comme une gifle invisible, un coup qui résonnait à travers son être, ébranlant ses dernières défenses. À l'intérieur, la rivière tumultueuse qu’elle s’efforçait de contenir débordait. Elle pouvait sentir la magie ancienne, brutale, s'agiter en elle, une force indomptable prête à jaillir, à éclater en un torrent incontrôlable. Elle ferma les yeux, tentant de reprendre le contrôle, de contenir cette marée montante. Mais tout s’effondra quand il prononça ces mots, quand il évoqua l’autre femme. C’était l’étincelle de trop. L’injustice, le ressentiment, la douleur, tout se mêlait, se tordait en une colère dévastatrice. Le visage de Hellia se durcit, ses yeux s’embrasèrent, lançant des éclairs de fureur pure. Tu parles de dignité, Noah ? Sa voix monta, vibrante de rage. Tu oses me reprocher de n’avoir jamais tenu à toi, alors que j’ai tout fait pour te protéger de ce que je croyais être un fardeau ? Et maintenant, tu oses me comparer à elle ? Elle fit un pas en arrière, détournant le regard pour ne pas montrer les larmes qui menaçaient de déborder.

Ne me parle pas d'elle ! sa voix résonnant dans l'air chargé de tension. Le mot "elle" craché avec une fureur qui semblait déchirer l'atmosphère. Sa colère débordante libéra la magie ancienne, cette force brute et sauvage qu'elle peinait à maîtriser. Le kiosque, déjà affaibli, commença à trembler dangereusement sous la puissance invisible qui s'en échappait. Le vent, soudainement déchaîné, s'engouffra autour d'eux, tourbillonnant furieusement, soulevant ses cheveux dans une danse chaotique autour de son visage. Les fondations du kiosque émirent des gémissements sinistres, des craquements sourds qui résonnaient à travers les bois. Les arbres tout autour semblaient prendre vie sous l'emprise de sa magie, leurs branches se tordant et se balançant violemment. Les feuilles étaient arrachées par les rafales, emportées dans une spirale folle, tandis que les plus grosses branches ployaient sous la force du vent, grinçant, menaçant de se briser à tout instant. Puisqu'elle est si parfaite, oublie tout ça et va la retrouver ! cria-t-elle, les mots lâchés avec une violence qu'elle regrettait déjà, mais qu'elle ne pouvait plus retenir. Sa fierté, piquée au vif, prenait le dessus, étouffant la raison qui tentait de la ramener à elle. Le kiosque tremblait de plus en plus fort, ses piliers vacillant sous l'assaut des forces qui se déchaînaient autour de lui. Les arbres, ployant sous la tempête, semblaient à deux doigts de céder, prêts à s'effondrer sous l'emprise de cette magie déchaînée.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 18/08/2024 à 21:33:51


Noah n'avait jamais imaginé qu'Hellia puisse avoir un tel regard, glacial au point de lui donner des frissons malgré la tension déjà palpable de la situation.

Bien sûr que je sais ce que je dis, et je le pense sincèrement, répliqua-t-elle, avec une froide assurance qui le déstabilisa davantage. Il n'en revenait pas de ce qu'il entendait. Comment pouvait-elle se croire légitime dans ses paroles et ses décisions ?

Attends une seconde, s'il te plaît. Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Si tu ne voulais pas te marier à cause de Sixtine, on aurait pu le faire plus tard. Et si tu voulais te marier pour avoir un enfant, pourquoi cela poserait-il problème que ce soit moi ? Pensais-tu que je n'étais pas capable d'être père ?

Au fond, Noah savait que la question n'était pas là, mais en cet instant, il voulait la voir vaciller, regretter ses choix, ne serait-ce qu'une seconde. Qu'elle ressente un peu de la douleur qu'il avait endurée depuis cette annonce qu’il avait lue dans la gazette, celle qui lui avait coûté sa carrière.

Il ne s'était jamais imaginé qu'Hellia aurait pu être amoureuse de lui à l'époque, et pourtant ses paroles lui faisaient mal, tout cela n'avait aucun sens. Il était totalement perdu. Hellia, tu n'es pas logique, dit-il en expirant, fatigué de ce cirque. Oui, je comprends, je viens de te dire que j'étais dans le même état. Son ton était devenu presque arrogant, à mesure qu'il se perdait dans ses propres contradictions. Il ne savait même plus où il voulait mener cette conversation ; il avait seulement besoin de libérer ce qu'il retenait depuis des années.

Sa récente excursion en Irlande n'avait fait qu'ajouter à la surcharge émotionnelle, et tout cela explosait maintenant. Très bien, on ne s'est rien dit, mais les mots ne remplacent pas les actes. Il espérait qu'elle comprendrait le sens de ce qu'il disait. Cela ne justifie pas, pour moi, de m'avoir caché que j'ai une fille. Il soupira à nouveau, ressentant l'amertume monter en lui. Comme si avoir un enfant avec moi était toujours un drame.

Noah ne pouvait s'empêcher de repenser à Catherine, à Hellia, et à cette malédiction qui semblait peser sur lui, chaque fois on lui avait retiré la garde, même Kenia, on lui avait caché son existence. Il s'en voulait d'être si dur avec Hellia, mais il voulait qu'elle comprenne sa douleur. À mon tour, essaie de comprendre ce que je ressens. Là, tu m'annonces que 16 années de ma vie se sont écoulées où j'aurais pu être heureux, où j'aurais pu voir MA fille grandir, mais non. Avant qu'elle ne puisse répondre, il reprit, sa voix montant en intensité. Et ce n'est pas tout. Très bien, Miss Hellia me prive de ce bonheur. Après, je tente de refaire ma vie, de combler les vides que tu as laissés, et là, rebelote. Une autre fille que je ne verrai jamais grandir. Il ne parlait plus, il criait. Et par-dessus tout ça, on m'a volé ma sœur pendant 9 ans ! Quelle vie est-ce que c'est, ça ? Je n'ai jamais eu le choix, contrairement à toi. Ne me dis pas que tu n'avais pas le choix, on l'a toujours quand on peut prendre une décision. Moi, je les ai toujours subies, ces choix. Mais j'ai fini de jouer les drama queens, c'est bon, j'accepte mon sort. Balance-moi le reste.

Hellia, enfin, montra une certaine vulnérabilité, admettant avoir choisi la facilité. Mais quelle facilité ? Noah aurait voulu être conciliant, maintenant qu'elle exposait ses faiblesses, mais il ne comprenait pas comment elle pouvait penser que le choix qui le concernait était compliqué. Donc, si je comprends bien, j'étais le choix compliqué ? Pour bien appuyer sa blessure, il ajouta des mots qu'il savait inutiles, mais qui lui brûlaient les lèvres : Super sympa, merci, ravi de l'apprendre.

Hellia expliqua alors ce qu'elle entendait par la facilité. Noah, un instant, sembla comprendre. Oui, elle avait choisi la facilité. Mais en un claquement de doigts, la considération qu'il avait eue pour elle s'envola, comme un souffle emportant une plume. Il n'eut même pas le temps d'être surpris par les pouvoirs qu'elle dévoilait, tant sa colère dominait. Après tout, elle lui avait caché l'existence de leur fille, quoi d'autre aurait-elle pu lui cacher ? Si tu tenais vraiment à moi, Hellia, tu n'aurais pas pris cette décision seule. Tu as été égoïste en choisissant la facilité, alors ne cherche pas à te trouver des excuses contre moi maintenant.

Un mois avant cette première lettre, Noah avait rendu visite à Catherine. Les raisons étaient floues, mais contrairement à ce qu'Hellia semblait croire, il ne pouvait pas la rejoindre. Elle avait quelqu'un d'autre à présent. De toute façon, ça n'avait jamais été la même alchimie ; il l'avait aimée, oui, mais c'était plus pour combler un vide, le vide qu’Hellia avait laissé. Avouer tout cela à Hellia aurait été se montrer trop vulnérable dans leur conflit, alors il se tut, laissant passer la jalousie à peine voilée de Hellia.

Le silence s'installa un instant entre eux, seulement perturbé par les bruissements agités de la forêt environnante. Une énergie étrange flottait dans l'air, presque palpable, et Noah comprit que cela venait de Hellia. Qu'est-ce que...? demanda-t-il, hésitant, l'observant avec plus d'attention alors que tout commença à valser dans tous les sens. Rien de comparable à ce qu’il avait fait subir au kiosque.



Les spectres du passé - Natacha Tchaïviev
Je t'avais manqué ? - Deliah Thompson
Magic comes with a price - Camille Dubois
La lumière vacsille - Catherine Spinnet
L'école de la vie en noire - Amaryllis Clyfford
La caverne aux Mille Visages - Six/Hellia St.James
Un bien étrange jardin - Otto Crowford
Nos Ombres Dévoilées - Hellia St.James
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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 19/08/2024 à 02:13:50

Les arbres autour d’eux ployaient sous la force du vent, leurs branches craquant sous la pression, tandis que les feuilles fouettaient l’air avec une violence croissante. Le bruit assourdissant de la tempête, née de la magie déchaînée de la Fourchelang, résonnait comme un rugissement primal, emportant avec lui les sons de la forêt qui semblaient se dissoudre dans le tumulte. Les racines s’agitaient dans la terre, et le sol, tremblant, semblait prêt à céder sous leurs pieds.

Face à face, les deux sorciers se défiaient du regard, un éclat de rage et de douleur mêlées brûlant dans leurs yeux. Plus les mots de Noah la frappaient, plus elle sentait sa maîtrise lui échapper. Elle se battait contre l’envie de laisser exploser cette magie, sauvage, qui s'agitait en elle comme une bête en cage. Mais Il avait ce don unique de la rendre vulnérable, de toucher des cordes si sensibles qu’elle n’avait jamais su comment les protéger.
Tu fais exprès de ne pas comprendre ? s’écria-t-elle, sa voix se mêlant au hurlement du vent, qui semblait répondre à sa détresse. Je voulais que tu me demandes de t’épouser par amour, pas par devoir ! C’est si difficile à comprendre ça ?

Autour d’eux, les éléments se déchaînaient, réagissant à la fureur de la sorcière. Le kiosque, déjà affaibli, craquait sous les assauts répétés du vent, ses fondations gémissant sous la pression. Les arbres se courbaient dangereusement, leurs branches fouettant l’air avec un claquement sec, comme des fouets. Les feuilles s’envolaient dans une danse désespérée, tourbillonnant dans une frénésie qui n’avait rien de naturel. Le sol tremblait sous l’impact de la magie, des fissures se formant ça et là, comme si la terre elle-même voulait s’ouvrir sous leurs pieds. Je pensais que je ne représentais rien pour toi, répéta-t-elle, sa voix brisée par la tempête qu’elle avait elle-même engendrée. Les mots étaient empreints d’une douleur presque palpable, et alors qu’elle les prononçait, le vent redoubla d’intensité, hurlant à travers la clairière comme une créature en colère, emportant avec lui tout ce qui n’était pas fermement ancré au sol. La nature elle-même semblait refléter le chaos qui régnait en elle, incapable de contenir l’énergie qui se déversait de son être, incontrôlable, incontrôlée.

Hellia restait figée, absorbant chaque mot que Noah lui lançait comme des éclats de verre, tranchants et douloureux. Il lui reprochait de l'avoir privé du bonheur de voir grandir Sixtine, de l'avoir éloigné de ces moments précieux, irremplaçables. Sa voix s'élevait, une plainte mêlée de colère, révélant les blessures profondes que le temps n'avait pas encore cicatrisées. Il déversait devant elle les étapes manquées de sa vie, les souvenirs de cet autre enfant qu'il ne connaissait pas, la perte déchirante de sa sœur pendant neuf longues années. Il criait ce qu’il ressentait, la douleur et la frustration d’avoir été privé du choix, d’avoir dû subir les décisions d’autrui sans jamais avoir eu son mot à dire. Elle l’écoutait, chaque mot s’enfonçant plus profondément dans son cœur, regrettant amèrement d’être en partie la cause de cette souffrance.

À cet instant, un craquement retentit, déchirant l’air saturé de tension. Un arbre, courbé par la tempête, s’écrasa lourdement contre le sol. Le choc fit s’envoler une nuée d’oiseaux de nuit, leurs cris stridents s’ajoutant à la cacophonie. Mais elle n’y prêta aucune attention, tout son être concentré sur les paroles de Noah, sur la tempête intérieure qu’il déchaînait en elle. Le monde autour d’eux aurait pu s’effondrer que cela n’aurait pas changé son attention, entièrement focalisée sur cet homme qu’elle aimait. Les bruits de la nature en furie, les branches qui se brisaient, le vent qui rugissait, tout cela se fondait en un murmure lointain. Elle n’écoutait que lui, chaque mot, chaque cri résonnant en elle, éveillant une culpabilité qu’elle ne pouvait plus ignorer. Elle savait que les regrets ne suffiraient pas à réparer ce qui avait été brisé, mais elle les ressentait avec une intensité telle qu’elle aurait voulu pouvoir remonter le temps, faire un autre choix. Pourtant, elle restait silencieuse, laissant Noah libérer sa colère, sa peine, écoutant la tempête de ses émotions avec la même attention que celle qui ravageait la forêt autour d’eux.

Alors que les derniers échos de la colère du Katteridge s’évanouissaient, un silence pesant s'installa entre eux. Noah, encore essoufflé par la fureur qui l'avait consumé, prenait soudain conscience du chaos qui les entourait. Son expression changea, passant de la rage à un étonnement incrédule. Il réalisa alors que la tempête qui avait secoué la forêt, cette violence élémentaire, était l’œuvre de la sorcière qui se tenait face à lui. Le vent, autrefois déchaîné, commençait à perdre en intensité. Les arbres, qui s’inclinaient dangereusement sous la force de la bourrasque, retrouvèrent peu à peu leur stabilité. Les feuilles qui tourbillonnaient en une danse furieuse retombèrent doucement au sol, comme apaisées. Il ne restait plus qu'un murmure, le souffle apaisant d'une tempête qui s'éteint. Le souffle court, Hellia le regardait, souhaitant de tout son être pouvoir effacer la douleur qu’elle avait causée, comme si la force de ses regrets pouvait dissiper la souffrance qui pesait sur ses épaules. La compassion qu’elle éprouvait pour lui, mêlée à une profonde tristesse, semblait dompter cette magie qui coulait en elle, la ramenant peu à peu à la raison.

Elle fit un pas vers lui, hésitante, chaque mouvement pesant d'une appréhension qu'elle ne parvenait pas à dissiper. Elle craignait qu'il ne la repousse encore, qu'il érige une barrière définitive entre eux. Pourtant, elle ne pouvait rester à distance, pas maintenant. Lorsqu'elle atteignit enfin sa hauteur, elle leva les yeux vers lui, plongeant son regard dans le sien. Ses prunelles étaient une mer de tourments, mais aussi d'une profonde sincérité.
Avoir un enfant avec toi n’a jamais été un drame pour moi, commença-t-elle, sa voix douce mais ferme, comme pour apaiser les dernières bribes de tempête qui pouvaient encore gronder en lui. Sixtine est le plus beau cadeau que la vie m'ait offert, mon trésor le plus précieux. Car elle est une partie de toi. Elle s'arrêta un instant, observant la manière dont ses mots semblaient l’atteindre. Elle voulait qu’il comprenne, qu'il sente la vérité dans ses paroles, qu'il sache que chaque mot qu'elle prononçait venait du plus profond de son être. Je suis désolée de t’avoir privé d’elle, de ne pas t’avoir laissé le choix de prendre cette décision.

Un léger tremblement secoua sa voix, signe de l’épuisement qui l'accablait. Elle avait déployé tant d’énergie à maintenir cette façade, à cacher ses véritables sentiments. À cet instant, elle n'était plus qu'une âme dénudée, désespérée de lui faire comprendre l’étendue de ses regrets. Je tenais et je tiens toujours autant à toi, Noah, poursuivit-elle, la douleur perçant à travers ses mots. Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Malgré ce que tu peux penser, je n’ai pas agi par égoïsme. Je ne savais pas que tu avais toi aussi des sentiments pour moi, et je ne voulais pas… Sa voix se brisa. Les mots s'étranglèrent dans sa gorge, et elle ferma les yeux un instant, comme pour rassembler le peu de force qu’il lui restait. Une larme solitaire roula sur sa joue, trahissant la fragilité de ses émotions, et elle détourna le regard, incapable de soutenir celui de Noah plus longtemps. Je regrette… Depuis le jour de sa naissance. Sa voix n’était plus qu’un murmure, brisé par la peine. Pardonne-moi.

Les éléments autour d’eux s'étaient calmés, comme si la terre elle-même avait décidé d’écouter ces derniers mots avec une attention silencieuse. Le ciel, encore chargé des réminiscences de la tempête, semblait suspendu dans l’attente. Les feuilles, autrefois ballottées par des vents furieux, reposaient à présent en paix, comme figées dans l’instant.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 19/08/2024 à 14:43:59



Depuis le début, Hellia ne faisait que lui balancer absurdité après absurdité, et maintenant, elle l’accusait de faire exprès de ne pas comprendre. Quel culot ! Il comprenait très bien la différence entre épouser quelqu’un par devoir et par amour, mais ce qu’elle ne saisissait pas, c’était qu’ils s’aimaient, à en croire ce qu’ils venaient de vivre. De toute façon, il n’y avait aucun intérêt à continuer à argumenter. Il avait déjà exprimé son point de vue, et c’était simple : ils n’étaient pas d’accord.

La tempête qu’Hellia semblait avoir déclenchée lui faisait étrangement du bien. Aussi absurde que cela puisse paraître, le chaos qui secouait les arbres était comme un miroir de ce qui se passait en lui. Il se sentait compris par cette nature en furie, à défaut de l’être par Hellia. Il aurait suffi que tu me poses la question pour savoir, marmonna-t-il. Il savait qu’il n’avait jamais parlé de ses sentiments non plus, mais de son point de vue, on lui avait coupé l’herbe sous le pied avec ce mariage avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit.

Tout volait autour d’eux, et heureusement, Noah n’avait pas les cheveux longs. Comme prévu, une poussière vint se loger dans son œil droit. Génial. Comment perdre toute crédibilité en cinq secondes…

Un arbre s’écroula à proximité, mais Noah ne broncha pas. Oui, le tronc était plus imposant que la poussière, mais moins dérangeant.

Au fond de lui, Noah savait que s’il s’emportait autant, c’était parce qu’il l’aimait. Il l’aimait à en souffrir presque.

Hellia fit un pas vers lui, et son cœur s’emballa. Il ne savait plus quoi faire, ni ce qu’il voulait vraiment, ni ce qui était bien de faire. La pression retombait avec la tempête, et il n’avait plus la force de crier. Alors, il fit un pas vers elle et lui prit les mains. J’aurais simplement aimé partager ce cadeau avec toi, Hellia.

Visiblement, il n’était pas le seul à être à bout de forces. Ils étaient tous deux humains, après tout. Voir une larme glisser le long de la joue d’Hellia fut probablement de trop pour son cœur déjà fragile. Avant qu’un torrent ne se déverse sur ses propres joues, il la prit dans ses bras et nicha sa tête au creux de son épaule. Là, où elle ne pouvait pas le voir, les larmes coulèrent. Qu’il était faible… Il n’arrivait jamais à se donner l’air qu’il espérait tant. Tout semblait toujours échouer. Encore. Et dans un sanglot à peine contenu, il murmura à l’oreille d’Hellia : Je t’aime.

Il voulait la pardonner, mais il avait encore besoin de temps pour digérer tout ça. Pourtant, il savait qu’il le ferait, et cela ne le dérangeait pas de faire un premier pas. Que l’un d’eux au moins puisse alléger un peu le poids qui pesait sur leurs épaules.



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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 19/08/2024 à 18:12:18

Si seulement elle avait eu le pouvoir de remonter le temps, de revenir seize années en arrière pour prendre une autre décision, elle l'aurait fait sans hésiter. Elle aurait assumé ses sentiments pour Noah, leur aurait donné une chance de vivre cet amour, et aurait offert à Sixtine le père qu’elle méritait. Mais le temps était un tyran implacable. Elle ne pouvait qu’accepter la réalité de ses erreurs et apprendre à vivre avec elles. Et aujourd’hui, elle savait qu’elle devait cesser de se cacher derrière son orgueil, cesser de dissimuler ce qu’elle ressentait.

Noah prit ses mains dans les siennes et elle sentit une douce chaleur envahir son cœur. Elle leva les yeux vers lui, ses larmes roulant librement sur ses joues, sans plus chercher à les contenir. Ses yeux, habituellement si fiers, étaient emplis d'une tristesse et d'une sincérité bouleversantes.
J’aurais tant aimé que l’on partage ce cadeau ensemble, murmura-t-elle en réponse, sa voix tremblante, chaque mot pesant d’un regret qui semblait trop lourd à porter. Elle savait qu'elle ne pouvait plus changer le passé, mais ce désir de réparer ce qui pouvait l’être encore, cette envie de ne plus fuir, de ne plus répéter ses erreurs, l’animait désormais. C’est peut-être encore possible, ajouta-t-elle, l’espoir teinté de doute, mais sincère. Nous pouvons faire en sorte que ça le soit... Elle voulait lui offrir cette chance, à lui et à Sixtine. Parce qu’elle le devait, parce que c’était la seule chose juste à faire, mais aussi parce qu’au fond d’elle, une partie d'elle espérait que tout n'était pas perdu, que quelque chose pouvait encore être sauvé. Ses doigts se resserrèrent légèrement autour des siens, comme si elle cherchait à ancrer cette résolution dans une réalité tangible.

Le vent, qui quelques instants plus tôt s’était calmé, s’était complètement apaisé maintenant. Les feuilles des arbres, autrefois agitées par la colère de la sorcière, se reposaient enfin, comme témoignant de la paix fragile qui tentait de s’installer. Tout autour d’eux semblait figé dans l’attente, comme si la forêt elle-même retenait son souffle, attentive à ce moment d’intimité partagé entre deux âmes égarées.

Lorsque Noah l’attira dans ses bras, Hellia se laissa aller, nichant son visage dans le creux de son cou. Cet endroit était devenu, en un instant, le seul refuge où elle pouvait trouver un semblant de paix. Ils se pressaient l’un contre l’autre, comme deux naufragés dans une tempête, cherchant désespérément un ancrage au milieu du chaos. Les battements de son cœur, rapides et désordonnés, résonnaient en écho aux siens, tandis que leurs souffles se mélangeaient dans cette étreinte. Quand il murmura ce "je t'aime" à son oreille, c’était comme si le monde entier se suspendait. Ce simple murmure, ces trois mots, prenaient pour elle une dimension toute particulière, une intensité inédite. Un frisson la parcourut, la secouant jusqu’au plus profond de son être. C'était la première fois qu’il le disait vraiment, sans colère, sans reproche, juste avec cette vulnérabilité qu’ils avaient toujours cachée, même à eux-mêmes.

Elle sentit ses propres lèvres trembler alors qu’elle répondait à son tour, tout aussi doucement, tout aussi sincèrement.
Je t’aime, Noah. Les mots franchirent ses lèvres comme une libération, brisant les chaînes de tant d’années de silence et de non-dits. Lentement, elle glissa ses mains sur le visage du sorcier, le touchant avec une délicatesse infinie, comme si ce moment fragile pouvait se briser à tout instant. Ses doigts caressèrent les contours de ses joues, de son front, traçant les lignes de son visage avec une tendresse nouvelle. Elle l’obligea doucement à la regarder, et lorsqu’elle plongea son regard dans le sien, elle y vit un reflet de ses propres tourments, de ses propres espoirs. Nous sommes pareils, tous les deux, murmura-t-elle, sa voix se faisant l’écho de tant d’années de solitude et de douleur partagée. Nous n’avons jamais vraiment eu de famille. Ces mots résonnaient avec une vérité brutale. Leurs familles étaient des mosaïques brisées, marquées par les secrets, les mensonges, et les non-dits. Ils avaient tous deux été contraints de déterrer ces vérités pour essayer de se reconstruire, pour comprendre qui ils étaient vraiment.

Elle laissa un silence s’installer, le poids de sa proposition flottant entre eux comme une promesse, un espoir fragile.
Est-ce que tu aurais envie que nous en construisions une ensemble ? Tous les deux. Avec Sixtine et Kenia. Sa voix, à peine un souffle, portait en elle une vulnérabilité qu’elle ne s’était jamais permise d’exprimer auparavant. Cette question, cet espoir d’une nouvelle vie, d’une famille qu’ils pourraient enfin appeler la leur, portait tout le poids de ses regrets mais aussi l’étincelle de ce qu’ils pourraient bâtir ensemble. Les éléments autour d’eux, qui s’étaient tus, semblaient retenir leur souffle, comme si la forêt elle-même attendait la réponse. Elle restait là, le cœur battant, ses yeux fixés dans ceux de Noah, attendant, espérant, que cet instant marque le début d’une nouvelle histoire.

Elle n’en revenait pas. Elle, Hellia St.James, qui avait toujours protégé son cœur derrière un mur d’orgueil et de fierté, se tenait là, à nu, exposant ses rêves, ses désirs les plus profonds. Chaque mot qu’elle prononçait portait en lui le risque d’un refus, le risque de voir sa fierté balayée d’un simple geste, d’une seule parole de Noah. Et pourtant, elle le faisait, sans hésitation, sans retour en arrière possible. Elle ne voulait plus de secrets entre eux, plus de non-dits pour les séparer. Elle voulait qu’il sache tout d’elle, de ses peurs, de ses espoirs, et elle voulait tout savoir de lui en retour. Pour la première fois, elle se sentait prête, prête à affronter ce qui viendrait, prête à construire quelque chose de vrai, à ses côtés. Il lui avait fallu dix-sept années pour arriver à ce moment, mais maintenant, elle était sûre de ce qu’elle voulait. C’était lui, c’était être avec lui, et tout ce que cela impliquait. Elle le regarda avec une intensité nouvelle, une détermination qui n’avait jamais brillé aussi fort dans ses yeux auparavant.
En parlant de construire... commença-t-elle, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres alors qu’elle tournait la tête vers le kiosque, témoin silencieux et victime collatérale de leur tempête émotionnelle. Le monument, autrefois solide, portait maintenant les marques de leur dispute, et l’ironie de la situation ne lui échappa pas. On va devoir faire quelque chose pour ça… Et il faudra aussi que tu me racontes comment tu as fait pour briser ce pilier.

Avant de lui laisser le temps de répondre, Hellia se rapprocha encore, réduisant à néant la distance qui les séparait. D’un geste tendre, elle prit le visage de Noah entre ses mains, ses doigts caressant doucement sa peau, effaçant les dernières traces des larmes qu’ils avaient tous deux versées. Elle déposa alors ses lèvres contre les siennes, dans un baiser doux et tendre, un baiser qui portait en lui toutes les promesses qu’elle était prête à faire, toutes les blessures qu’elle était prête à guérir. Ce baiser, simple mais chargé de sens, était la conclusion de tout ce qui avait été dit, et le début de tout ce qu’ils allaient bâtir ensemble. Alors qu’elle s’éloignait légèrement, ses pouces traçant des cercles apaisants sur ses joues, elle chercha ses yeux, chercha à y lire la réponse qu’il n’avait pas encore prononcée. Noah, murmura-t-elle, le souffle mêlé au sien, Est-ce que tu as envie pour que nous réparions tout ça ensemble ? Pas seulement le kiosque, mais tout le reste aussi. Sa voix était douce, mais déterminée, empreinte d’une certitude nouvelle.

Soudain, elle s’écarta légèrement, rompant l’étreinte. Une expression de surprise se peignit sur son visage, comme si une pensée inattendue venait de la frapper. Elle resta figée un instant, avant de se détourner brusquement du sorcier qui devait certainement se demander quelle mouche l’avait piquée. Sans un mot, elle se dirigea rapidement vers le kiosque, ses pas agiles et pressés malgré le désordre laissé par leur magie déchaînée. Arrivée devant les décombres du monument, elle s’empara de sa baguette avec une détermination fébrile. Elle murmura un sortilège, et aussitôt, des débris commencèrent à s’agiter sous les amas de pierres effondrées. Un instant plus tard, une petite boîte de chocolats, éraflée et partiellement écrasée, s’échappa des gravats pour venir se poser délicatement dans sa main. La boîte portait les stigmates de leur bataille : des coins froissés, du chocolat fondu qui s’en échappait légèrement. Elle la contempla un moment, une expression triste peinte sur son visage. C’était un simple cadeau, une boîte de chocolats, mais il représentait bien plus. Il était le symbole de leur retrouvaille, de cette soirée qui aurait pu être douce, où ils auraient pu partager un moment simple et tendre, si la colère ne l’avait pas emporté.


D’un regard empreint de regrets, elle tourna la tête vers Noah. Nos chocolats… murmura-t-elle, sa voix lourde de déception, presque comme si elle parlait d’un trésor perdu.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 20/08/2024 à 00:41:20



Son visage était trempé, mais il n’avait pas la force de lever une main pour essuyer les larmes qui y coulaient en silence. Au fond, il ne voulait pas les effacer. Ces larmes étaient le reflet de tout ce qu’il avait enfoui au plus profond de lui pendant des années, une accumulation de douleur, de regrets, et de sentiments inavoués. Les laisser couler était une libération, un soulagement presque palpable. C'était comme si, enfin, il pouvait respirer après une longue apnée émotionnelle. Si seulement il avait été seul, ses sanglots auraient été bruyants, déchirants. Il se serait laissé aller sans retenue, mais en présence d'Hellia, il s'efforçait de préserver un semblant de dignité.

Ils pleuraient tous les deux, unis dans cette vulnérabilité partagée. La scène était à la fois absurde et poignante, un mélange étrange de comique et de tragique. Il ne savait comment décrire ce moment, oscillant entre le ridicule et le pathétique, entre la tristesse et une forme de beauté touchante. Malgré les mots durs échangés plus tôt, malgré les blessures qu’ils s’étaient infligées, leurs larmes trahissaient la profondeur de leur lien, l'importance de cette relation qu’ils tentaient de préserver, même au milieu des ruines.

Parler davantage ne faisait qu'accentuer la douleur. Il le savait bien, tout comme il savait que, peu importe ce qu’Hellia pourrait lui offrir, il ne pourrait jamais revivre ces seize années passées sans Sixtine. Ces années étaient perdues, à jamais enfouies dans le passé. Il lui restait l’avenir, certes, mais il savait qu’un enfant ne grandit jamais autant que lorsqu’il est enfant, et cette période cruciale lui échappait désormais. Pourtant, malgré la mélancolie qui l'envahissait, il se surprenait à aimer déjà Sixtine comme sa propre fille, et il anticipait la suite avec une impatience teintée d’appréhension.

Ce moment qu’ils partageaient maintenant était un instant rare de dévotion mutuelle. La tempête intérieure qu’ils avaient tous deux traversée avait finalement éclaté, se muant en un orage de larmes, comme une pluie douce après une violente explosion.

Blotti contre l’épaule d’Hellia, Noah s’était senti en sécurité, assez pour laisser ses émotions s’exprimer librement. Mais maintenant qu’elle le forçait à la regarder, il éprouvait une certaine honte devant l'humidité qui maculait ses joues. Malgré l’obscurité qui les entourait, ses larmes brillaient, et même si sa vision était brouillée par l’émotion, il remarqua que la larme d’Hellia n’étaient plus seules. Elle avait été accompagnée par ses copines, et fallait admettre, elle en avait beaucoup.

La mention de leurs familles n'était pas plus agréable. En réalité, toute cette soirée était douloureuse, et il se doutait qu'elle n'avait jamais été destinée à être autre chose.

Tu ne m’as jamais parlé de tes parents.

Il savait que la relation d’Hellia avec ses parents n’était pas simple, mais il ignorait les détails, et ce n'était certainement pas le moment d'en parler. Il doutait d'ailleurs qu'il veuille jamais rouvrir cette plaie, un sujet de plus à reléguer au fond d'un placard.

Noah peinait déjà à digérer le choc des mots "je t’aime" prononcés par Hellia, et maintenant, elle évoquait l'idée de vivre ensemble. Il aurait fallu le préparer, qu'il ait le temps de s'adapter, faire un peu de cardio pour préparer son coeur, car là, il se sentait complètement dépassé. Comme lorsqu’il courait avec Kenia, essoufflé, incapable de suivre le rythme.

Il ne trouva rien à répondre. Sa bouche s’ouvrit grand, très grand, et il pointa successivement Hellia et lui-même, tentant d'illustrer par ce geste l’incroyable proposition qu’elle venait de lui faire. Il hocha doucement la tête, incapable de formuler le moindre mot. Bien sûr qu’il le voulait, il en avait toujours rêvé.

Les premiers mots qu’il parvint enfin à prononcer ne furent cependant pas une réponse, mais une réflexion sur la suite de leur échange. Hellia venait de mentionner le kiosque en ruine, une conséquence de leur confrontation. Noah savait qu’il n’aurait aucun mal à le reconstruire, mais quand elle l'interrogea sur sa magie, il laissa échapper, un peu surpris, quelques mots :
Et toi, pour invoquer une tempête…

À peine avait-il eu le temps de dire ces mots que l’espace qui les séparait disparut, et son fantasme depuis une demi-heure devint réalité. Les lèvres d’Hellia rencontrèrent les siennes. Ce baiser, bien que bref, fit battre son cœur si fort qu’il garda les yeux fermés un moment, avant de se pencher à nouveau vers elle pour l'embrasser, cette fois avec plus de fougue, laissant transparaître toute la passion qu'il éprouvait pour elle.

Quand elle se détacha pour rejoindre le kiosque, il la regarda faire jusqu’à comprendre ce qu’elle cherchait.

Tu les peindras pour en garder un souvenir. Bien sûr, il irait acheter une nouvelle boîte, un prétexte pour tenter de décrocher le ticket à gratter gagnant qui leur ferait gagner un an de kinder surprise gratuit.

Il rejoignit Hellia sous le kiosque sans un mot de plus, attrapa sa baguette et commença à tout remettre en ordre. Les briques volaient, la poussière aussi, et il s’étonna des dégâts qu’ils avaient causés. La colère avait parlé. Une fois la reconstruction terminée, il se tourna vers Hellia avec un sourire en coin. On a fini de reconstruire une partie. Il reste la suite. Et j’ai hâte de la partager avec toi, de me réveiller à tes côtés tous les matins.

S’inclinant légèrement devant elle, il tendit la main, comme une invitation à prendre la sienne.

Accepteriez-vous de partager cette première danse avec moi ?

D’un simple coup de baguette, il fit résonner les premières notes d’un slow. C’était la seule danse qu’il désirait en cet instant, un moment de tendresse au milieu des ruines.



Les spectres du passé - Natacha Tchaïviev
Je t'avais manqué ? - Deliah Thompson
Magic comes with a price - Camille Dubois
La lumière vacsille - Catherine Spinnet
L'école de la vie en noire - Amaryllis Clyfford
La caverne aux Mille Visages - Six/Hellia St.James
Un bien étrange jardin - Otto Crowford
Nos Ombres Dévoilées - Hellia St.James
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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 20/08/2024 à 16:13:33 - Modifié : 20/08/2024 à 16:19:44


Sous les gestes précis et assurés de Noah, les pierres éparpillées par leur dispute retrouvaient peu à peu leur place, se réassemblant avec une étonnante fluidité, comme si le kiosque n'avait jamais été démantelé. Chaque pierre semblait répondre à son appel, flottant doucement avant de se poser exactement là où elle le devait. Le souvenir de leurs paroles et du baiser qu'ils avaient échangé flottait encore dans l'air, enveloppant les lieux d'une étrange chaleur malgré la fraîcheur de la nuit. Elle se sentait encore frissonnante, non pas de froid, mais de l'intensité des émotions qui la traversaient. Son regard ne quittait pas Noah, son profil concentré, la manière dont une mèche de ses cheveux retombait sur son front, la détermination tranquille dans chacun de ses mouvements.

Le kiosque prenait forme à nouveau, pierre après pierre, comme un symbole de la réconciliation qui venait de s'opérer entre eux. Hellia sentait son cœur se serrer d'une douce douleur, une sensation nouvelle qui mêlait la mélancolie des regrets passés et l'espoir fragile de ce qui pourrait encore être construit. Elle n'avait jamais imaginé que réparer quelque chose de matériel pourrait lui procurer autant de paix, comme si, en reconstruisant ce petit abri, ils réparaient aussi, pièce par pièce, les fissures invisibles qui les avaient séparés pendant tant d'années. Lorsque la dernière pierre se posa, parfaitement ajustée, elle esquissa un sourire léger et se rapprocha de Noah. Son souffle se mêlait encore à celui du vent, doux et apaisé désormais, comme si la tempête qui avait ravagé le paysage et leurs cœurs s'était enfin tue, laissant place à une nouvelle clarté.

Jamais, au cours de sa vie, la Fourchelang ne s'était sentie véritablement en sécurité. Le mystère entourant la mort de ses parents avait enveloppé son enfance d'un voile d'incertitude, et en grandissant, chaque révélation sur la véritable nature de son père avait renforcé son sentiment d'insécurité. Les trahisons d'Alanna et de Proventus, l'échec de Deborah, tous ces événements lui avaient appris une leçon amère : les adultes n'étaient pas dignes de confiance. Pour se protéger, elle n'avait placé sa foi qu'en Orphée, son mamba noir, fidèle gardien de ses nuits sans sommeil.

Elle n'avait jamais osé aborder ces sujets avec Noah, mais elle savait que le moment viendrait. Un jour, elle lui parlerait du coven, des ténèbres qui avaient un temps régné en elle, et des erreurs qu'elle avait commises. Pas ce soir, cependant. Ce soir, malgré la douleur ravivée, elle avait enfin libéré ses sentiments, les assumant pleinement pour la première fois. Une vérité simple mais profonde s'imposait à elle. Jamais elle ne s'était sentie en sécurité, excepté dans les bras de Noah.
Je te dirai tout ce que tu veux savoir, murmura-t-elle, ses yeux plongés dans les siens. Mais je n'ai pas toujours fait de belles choses... Elle repensait à cette époque où la vengeance la dévorait, à la manière dont elle avait failli suivre le chemin de Maughan St. James, aveuglée par la colère. Ce n'était qu'après la naissance de Sixtine qu'elle avait réalisé l'ampleur de ses erreurs. Heureusement, Eliphas avait su la ramener à la raison. Et maintenant, Noah était là. Avec lui, un nouveau départ était possible, et c'était tout ce qui comptait.

Les premières notes de musique s'élevèrent doucement, envoûtantes. Lorsqu'il l'invita à danser, elle glissa sa main dans la sienne, un sourire éclairant son visage malgré les traces de larmes qui maculaient encore ses joues. Se blottissant contre lui, elle retrouva cette chaleur réconfortante, cette odeur familière, et la douceur de son étreinte, tout ce qui faisait de cet instant un refuge contre les tempêtes passées.


J'accepte de partager cette première danse avec vous, murmura-t-elle, et toutes les autres à venir. Ses mots portaient une promesse silencieuse, une promesse de fidélité et de complicité. Lentement, ils glissaient ensemble, leurs corps suivant le rythme langoureux de la mélodie, un slow tendre et intime. La main de Hellia se déplaça délicatement jusqu'à la nuque de Noah, ses doigts effleurant sa peau, tandis que l'autre main restait fermement enlacée dans la sienne. Le monde extérieur s’évanouissait, ne laissant que l’union de leurs cœurs, battant en harmonie.

Je suis impatiente de vivre chaque moment à tes côtés, confia-t-elle d'une voix douce, son souffle chaud caressant l'oreille de Noah. De me réveiller près de toi, de partager nos rires, nos peines, et même nos silences. J’espère simplement que tu es doué pour préparer de bons petits-déjeuners, parce que je crains que tu doives prendre cette tâche en main. Elle ponctua sa phrase d'un rire léger, presque taquin, sa bouche effleurant son oreille alors qu’elle se serrait un peu plus contre lui, savourant la proximité de cet instant. Il était plus qu’un partenaire de danse, il était celui avec qui elle souhaitait partager tout ce que la vie leur réserverait, une danse éternelle qui ne s’arrêterait jamais.

Le temps semblait s'être arrêté, suspendu dans une bulle d'éternité alors qu'ils dansaient sous le kiosque, serrés l'un contre l'autre, enveloppés par les douces notes de musique qui flottaient autour d'eux. Chaque mouvement, chaque pas, était empreint d'une tendresse infinie, leurs corps se mouvant en parfaite harmonie, comme s'ils avaient été destinés à se retrouver ainsi, dans cette étreinte douce et passionnée. Puis, leurs lèvres se retrouvèrent, se cherchant avec une intensité nouvelle. Cette fois, Hellia répondit avec une fougue qu'elle n'avait plus envie de contenir, libérant toute la passion qu'elle ressentait pour lui, tout cet amour qu'elle avait trop longtemps gardé enfoui. Le baiser fut à la fois doux et brûlant, une fusion de leurs âmes, un écho des sentiments qu'ils partageaient en silence depuis tant d'années.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle ouvrit lentement les yeux, son regard s’accrochant à celui de Noah, cherchant dans ses yeux la même intensité qui brûlait en elle. Elle leva une main, caressant doucement la joue du sorcier, son pouce effleurant ses lèvres avec tendresse.
Je souhaite que chaque soir, chaque matin, soit avec toi. Que tes bras soient le dernier endroit où je m’endorme et le premier que je retrouve au réveil. Je veux partager avec toi chaque instant, chaque silence, et même les jours où tout semble aller de travers.

Ses paroles étaient un écho à ce qu’elle ressentait profondément. C’était plus qu’un souhait passager, c’était un besoin, une évidence. Le regard qu’elle lui adressa était chargé de cette promesse silencieuse, celle de ne plus jamais fuir, de ne plus jamais se cacher derrière des non-dits. Ses mots étaient une invitation, une promesse qu'elle n’avait jamais faite auparavant. Elle se rapprocha encore, leurs fronts se touchant à peine, ses lèvres effleurant les siennes dans un baiser presque fantôme. Je t'aime, Noah. Et ce soir, je veux que nous partagions tout, sans secrets, sans peurs. Juste nous deux, comme ça devrait l’être. L’atmosphère autour d’eux était chargée d’électricité, chaque mot qu’elle prononçait ajoutant une note supplémentaire à cette symphonie silencieuse qu’ils composaient ensemble, une mélodie que seuls leurs cœurs pouvaient entendre.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 21/08/2024 à 12:28:03



Une atmosphère de confiance s'installait progressivement entre les deux sorciers. Ils étaient conscients de la fragilité de ce lien naissant, de l'équilibre précaire qui pouvait être rompu par un simple mot de trop, une vérité trop lourde à porter. Ce soir il ne voulait pas risquer cela, la suite des révélations sera pour plus tard. Ne t'inquiète pas, on est deux, murmura Noah d'un ton rassurant, ses yeux rencontrant ceux d'Hellia avec une sincérité rare. Il n'était pas question de minimiser les sombres chapitres de leurs vies respectives, mais plutôt de les reconnaître sans les laisser définir leur présent. Noah avait commis des actes qu'il préférait oublier, des actions qu'il s'était toujours efforcé de justifier par une cause qu'il croyait juste. Mais la vérité, c'est que des doutes l'avaient souvent hanté, surtout lorsque les horreurs de ses décisions se dressaient devant lui, indélébiles.

Un jour, je te raconterai toute mon histoire, depuis le tout début, jusqu'à l'Irlande. Je te promets, tu auras l'intégrale, ajouta-t-il avec un sourire en coin, un sourire qui cachait à peine l'ombre de ses souvenirs. Cette promesse n'était pas qu'une simple déclaration, c'était une avancée vers un futur où la transparence et la confiance seraient leurs fondations. Il savait que pour partager une vie ensemble, ils devraient s'accepter entièrement, avec leurs failles et leurs secrets. Mais il n'était pas sûr que tout devait être révélé. Certaines vérités, comme les meurtres auxquels il avait participé, pourraient rester enfouies, du moins pour un temps.

Il n'avait aucun problème à préparer le petit-déjeuner, bien au contraire. Tu n'es pas prête pour mes talents de cuistot, plaisanta-t-il, cherchant à alléger l'atmosphère. Chaque matin, tu auras droit à un petit kinder surprise. Cette petite blague, répétée chaque jour, était devenue comme une routine dans leurs échanges, un clin d'œil à la simplicité qu'ils cherchaient à préserver malgré la complexité de leurs vies. Il se demandait parfois si ce comique de répétition finirait par lasser, mais pour l'instant, il espérait que non.

* Quelques semaines plus tard, au manoir St. James *


Les premières lueurs de l'aube perçaient à travers les lourds rideaux de la chambre, répandant une douce lumière sur les murs ornés de souvenirs anciens. Noah se réveilla lentement, son corps encore engourdi par le sommeil. Il tourna la tête et observa Hellia, endormie à ses côtés, son souffle léger et apaisé. Il aurait pu rester ainsi, plongé dans cette quiétude, le temps suspendu, profitant du confort de la couette et de la chaleur de son corps contre le sien. Mais un souvenir vif le tira de cette douce rêverie, un écho de ce qui avait été dit, ce soir-là, sous le kiosque qu'ils avaient reconstruit ensemble : il devait faire le petit déjeuner.

Avec une délicatesse infinie, il se glissa hors du lit, veillant à ne pas la réveiller, et descendit à la cuisine. Il connaissait la cuisine du manoir presque aussi bien que la sienne désormais, chaque tiroir, chaque ustensile, comme s'il avait toujours appartenu à cet endroit. Malgré son passé tumultueux, il restait un ancien Poufsouffle, et cette part de lui, chaleureuse et dévouée, revenait à la surface lorsqu'il était avec Hellia. Tout ceci sans oublier la part qui le rapportait à la cuisine.

Alors qu'il s'apprêtait à casser le premier œuf dans un saladier, une voix rauque se fit entendre derrière lui. Ce n'était pas celle douce et familière d'Hellia. Surpris, Noah laissa tomber l'œuf, qui s'écrasa sur le sol en un fracas d'éclats et de jaune d'œuf, ajoutant une tâche supplémentaire à sa liste de choses à faire. Malheureusement pour lui ce n’était pas un oeuf en chocolat qu’il avait dans la main.

Il se retourna, le cœur battant, et fit face à l'homme qui se tenait dans l'ombre de la cuisine. Noah savait parfaitement qui c'était, même sans avoir besoin de voir son visage. Bonjour, Adnan. Sa voix était neutre, ni froide ni chaleureuse, un mélange calculé qui laissait peu transparaître de ses véritables émotions. Dans un coin de son esprit, Noah espérait qu'Hellia avait planifié cette rencontre pour finaliser les papiers du divorce, mais il n'était pas si naïf. Même si ce n'était pas le cas, cette rencontre imprévue offrait une opportunité précieuse, une chance de discuter de ce qui devait être résolu, une bonne fois pour toutes.


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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 21/08/2024 à 16:30:05



L’aube commençait à peine à effleurer l’horizon de ses teintes rosées lorsqu’il poussa doucement la grille du manoir St. James. Le manoir, imposant et solennel, se dressait devant lui, baigné dans la lumière incertaine du matin naissant. Il remonta lentement l’allée bordée d’arbres séculaires, ses pas résonnant sur le gravier dans le calme absolu de l’aube. Chaque mètre franchi lui rappelait la dernière fois qu’il avait emprunté ce chemin, le jour où Hellia lui avait demandé de partir.

Lorsqu’il arriva devant la porte massive, il ne prit pas la peine de frapper ou de s’annoncer. Un simple geste de baguette, précis et silencieux, suffit à déverrouiller la lourde porte d’entrée qui s’ouvrit dans un grincement. Son regard croisa brièvement celui des deux elfes de maison, déjà occupés à leurs tâches matinales. Il ne leur adressa ni signe ni parole, préférant laisser son silence imposer sa présence. Le bruit étouffé d'une casserole ou d'une cuillère qu’on repose, parvenait à ses oreilles depuis la cuisine, attirant son attention. Il n’était pas difficile d’imaginer que ce n’était pas Hellia qui s’affairait aux fourneaux, elle n'avait jamais été du genre à manier les ustensiles de cuisine, du moins pas dans ses souvenirs. À moins qu'elle n’ait considérablement changé, ce dont il doutait fortement.

Il se dirigea lentement vers la source de ce léger cliquetis, ses pas mesurés sur le parquet ancien, jusqu’à atteindre la porte de la cuisine. Il l’ouvrit doucement, sans un grincement, et resta dans l’ombre du seuil, observant la scène qui se déroulait devant lui. Un homme était là, de dos, concentré sur une tâche qu'il ne pouvait distinguer dans le détail, mais le simple fait qu'il soit là, si à l’aise, en disait long sur son rôle dans cette maison. Il n’avait pas besoin de se poser de questions sur l’identité de cet homme. Il connaissait la réponse depuis longtemps. Il avait enquêté sur lui des années auparavant, fouillé son passé, rassemblé des informations comme on assemble un puzzle. Il savait qui il était, chaque pièce de son histoire sur laquelle il avait pu mettre la main, avait été scrutée, analysée, rangée dans un coin de son esprit, prête à être utilisée le moment venu. Ce moment était peut-être arrivé.

Enfonçant les mains dans les poches de son costume, il se racla la gorge, annonçant ainsi sa présence.
Noah Katteridge. Les mots s'échappèrent de sa bouche avec gravité, sa voix rauque résonnant dans l’espace feutré de la cuisine. Le sorcier, surpris par cette intrusion inattendue, laissa un œuf glisser de sa main et s’écraser au sol dans un bruit sourd, éclaboussant le carrelage immaculé de jaune et de blanc. Un sourire narquois s’étira sur les lèvres d’Adnan, une satisfaction mal dissimulée de voir l'autre homme déstabilisé. Il savait parfaitement qui il avait devant lui, et il était clair que l'inverse était aussi vrai. Pas besoin de longues présentations ou de politesse feinte.

Sans un mot de plus, il quitta l'ombre où il s’était tapi, avançant avec une lenteur calculée, ses pas résonnant doucement sur le sol. Le contraste entre les deux hommes était palpable, et il accentuait l'atmosphère tendue qui venait de s’installer. Arrivé au comptoir derrière lequel se tenait Noah, il prit une position décontractée, presque désinvolte, mais son regard perçant trahissait l’acuité de son esprit.
Vous remplacez les elfes de maison ? Son ton hautain soulignait le mépris qu’il éprouvait. Il le toisait, cherchant à le réduire à une simple tâche domestique, indigne de la stature qu’il imaginait pour un homme censé partager la vie de Hellia.

Il n’avait pas besoin de demander ce que Noah faisait là, si tôt, dans ce manoir où l’aube peinait à s’étendre. Ses informateurs lui rapportaient tout. Il savait que cet homme passait de nombreuses nuits ici, profitant d'une proximité que lui-même n’avait jamais pu obtenir, malgré toutes ses manœuvres. La tentation de la confrontation, l’envie de s’immiscer dans cet espace qu’il percevait comme volé, était bien trop forte pour qu’il la laisse passer.
Que faites-vous chez ma femme et ma fille ? Les mots s’échappèrent de ses lèvres avec une lourdeur appuyée, chaque syllabe accentuée, traînée avec insistance. Il ne pouvait pas dire “chez moi,” car cela aurait été un mensonge, une fausse revendication. Ce manoir ne l’avait jamais accepté comme sien, tout comme Hellia ne l’avait jamais réellement accepté comme un mari, mais seulement comme un associé, un partenaire dans une alliance bien trop froide pour être appelée mariage. Et plus le temps passait, plus il avait ressenti pour elle une rancœur grandissante, un mélange amer de désir et de déception.

En marquant son territoire verbalement, en soulignant de manière provocante “ma femme et ma fille,” il cherchait à titiller Noah, à le faire grincer des dents. C’était un jeu, un jeu dangereux peut-être, mais un jeu qu’il aimait. Les confrontations l'excitaient, le poussaient à tester les limites, à voir jusqu’où il pouvait aller avant que tout ne s’effondre. Ce moment de tension lui offrirait peut-être l’occasion de découvrir ce que ses informateurs n’avaient pas été en mesure de lui dire. Hellia avait-elle gardé le secret, ou bien avait-elle tout révélé ? Les réponses viendraient, il le sentait, mais il devait pousser un peu plus, creuser, arracher chaque mot comme un indice précieux.

La porte de la cuisine s'ouvrit en silence, laissant entrer Aerin, un seau d'eau entre ses petites mains calleuses. La créature était discrète, mais elle ne put ignorer la présence de l’homme qui, de son côté, ne manqua pas de la remarquer. Son regard, sombre et perçant, se posa sur l’elfe avec une intensité glaciale.
Dégage. Le mot tomba comme une pierre, tranchant et menaçant.

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Titre : Re : Nos Ombres Dévoilées
Créé : 22/08/2024 à 22:21:32 - Modifié : 22/08/2024 à 22:52:33



Quelle insolence ! Comment est ce que Hellia pouvait avoir accepté d’avoir épousé un énergumène de ce type ? Non il n’était pas biaisé. Peut-être un petit peu, admettons. Toutefois son jugement n’en était pas tant altéré. Ses parents n’avaient pas eu le temps de lui enseigner beaucoup de choses sur la société, il était encore trop jeune pour ça et Michael était plus là en soutien qu’en éducation, on ne pouvait lui en vouloir. Expliquer à Noah que la meilleure chose à faire dans ces cas-là était de ne pas répondre n’était donc pas une mince affaire. Heureusement pour lui, il ne trouva pas quoi répondre et s'enquit de prendre un deuxième œuf et de le casser cette fois-ci dans le saladier prévu à cet effet. Celui au sol allait y rester en attendant le départ de l'énergumène, pour rien au monde il n’accepterait de se mettre dans une position embarrassante devant lui.

Oh non il venait d’oublier de rajouter le lait avant la farine, bonjour les grumeaux. Adnan avait le don de le perturber plus qu’il ne faudrait. Qu’est ce qu’il venait faire là surtout ? Il semblait que l'énergumène ait voulu le devancer dans les questions. Comment ça sa fille ? N’était-il pas au courant ou savait-il pas que Noah était au courant ? Sur le coup de la colère, Noah se voyait bien tout faire voler en éclat, tout révéler sur un plateau d’or. Mais il se reprit à temps et versa le fameux lait dans le saladier avant de se retourner vers Adnan en ignorant sa question. Et toi alors ? Tu es venu signer les papiers de divorce ? Il se souvenait alors des mots de Sixtine "dangereux", "ne lui dis pas" il ne connaissait pas encore sa fille tant que ça mais il lui faisait confiance, se méfia et ne dévoila pas un mot de ce qu'il savait.

Il savait pertinemment que la question de l'énergumène en était une dans le vide, il ne savait peut-être pas pour Sixtine mais c’était sûr qu’il savait pour lui, après tout il connaissait son prénom et son nom. Noah était pratiquement sûr qu’il savait pour Sixtine. D’une certaine façon il espérait parce que s’il avait le loisir de croire que Sixtine soit sa fille c’était qu’il avait entreprit le nécessaire pour et le mage noir se refusait à y croire.

Noah n’était pas à l’aise. Est-ce qu’Adnan pourrait vraiment aimer Hellia ? Dire qu’il ne comprendrait pas serait un mensonge, il était fou d’elle et voyait assez facilement comment quelqu’un d’autre pourrait l’être aussi. Si jamais cette théorie qui venait de lui traversait l’esprit s’avérait vrai, les choses seraient plus compliquées que prévu. Malgré la carrure froide et arrogante que portrait l’énergumène, les sentiments ça blesse, une séparation quand tu aimes encore plus. Noah commençait à s’enfoncer dans cette théorie et imaginait tout un tas de choses. Au vu de la fierté de son interlocuteur, il ne laisserait rien paraître de toute évidence.

De son côté Noah aussi avait également revêtu un masque, mais un instant il s’imagina à la place d’Adnan. Jamais il ne se voyait se séparer d’Hellia mais quand bien même ce jour arriverait, il aurait déjà toute la peine du monde de s’en remettre mais la douleur de le voir avec un autre serait insurmontable, il deviendrait fou. Il savait très bien comment il réagirait.

Cette réflexion fut interrompue par l’un des deux elfes qui entrait en cuisine. Étrangement Noah avait espérait que ça l’aiderait en quelque chose. Peut-être que l’elfe aurait pû lui dire qu’il était attendu dans la chambre de Hellia ou peut importe en fait mais au lieu de cela il se fit rembarrer par l’énergumène. Surpris par sa méchanceté, Noah se permit un commentaire Tu te crois chez toi peut-être pour t’adresser comme ça à l’elfe de maison ? Se tournant vers Aerin il ajouta à son intention Fait ce que tu as à faire ici, Hellia ne te l’a pas interdit.



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