Il était tard, du moins c’était relatif à la vie nocturne qu’on avait décidé de mener. Les derniers élèves de Poudlard commençaient à quitter le bar pour être rentré avant le couvre-feu que Noah se souvenait avoir tant détesté à l’époque. Encore quelques têtes trop jeunes pour encore expliquer leur présence ici occupaient certaines tables que le Katteridge avait était tenu de laver avant de partir. Le serveur ne se préoccupait par pour eux, certes il ne se préoccupait pas pour grand-chose mais dans ce cas-là, il savait que les jeunes avaient sans doute recours à un des nombreux passages secrets qui arpentaient le château. Ils y auraient longtemps accès s’ils faisaient attention à eux et ne se faisaient pas prendre.

Aussitôt que cette idée lui ait traversé l’esprit l’oubli s’imposa à lui comme obstacle, à quoi s’occupait ses neurones à remuer deux secondes plus tôt ? Plus il y pensait plus l’idée l’échappait. Ça ne devait pas être intéressant se dit-il. Il était vrai que le bar se vidait petit à petit, mais il s’agissait désormais d’une routine. Ils étaient dans l’heure de creux avant que ce soit les nocturnes qui sortent de leur hibernation journalière. Le ciel tombait plus tôt, la lune habitait déjà le ciel qui par cette froide soirée était éclairé d’étoiles. Il tenta de trouver la grande ours, puis la petite, mais le bar était mal incliné pour observer ce genre de chose.

Son sourcil qui le démangeait, il y porta sa main avec la quel il glissa ses ongles dans le sens de ses sourcils jusqu’à faire disparaitre la sensation étrange. Il se sentait observait depuis tout à l’heure, il n’aimait pas cette sensation et disparu en cuisine un instant pour rendre visite aux elfes. Il était l’heure de les renvoyer au château dans tous les cas.

NOAH : Vous avez fait du bon boulot, il est l’heure de retourner au château maintenant.

Le Katteridge se montrait aimable envers peu de personne pour être honnête. A quoi bon dans tous les cas ? En suivant leur sortie des cuisines du regard, il attrapa un whisky pur feu sous le regard accusateur de la tavernière, il posa les sous sur le contoire. Après tout il pouvait se le permettrait, ça devait être son dixième verre de la soirée et c’était le premier qu’il payait. Il était sans doute trop saoul pour se rendre compte qu’il n’y en avait pas un seul qui avait échappé à la vigilance de sa cheffe.

Toujours étant que ses neurones commençaient sérieusement à disjoncter. Il avait la bêtise qui lui venait facilement mais il ne voulait pas arrêter. Il aimait cette sensation d’enfin pouvoir lâcher prise sur sa vie qui lui fournissait plus d’obstacles que de solutions. Avant de sombrer totalement cependant une réflexion lui tomba dessus. Pas celle qui lui avait échappé tout à l’heure non, il n’y pensait même plus. Il s’agissait des risques qu’il encourait s’il dégénérait.

Sous le regard inquiet de la tavernière il sortit du bar. Il ne pouvait se permettre de dégénérer dans son lieu de travail. Le froid ne fit même pas effet sur lui alors qu’habituellement le froid le prenait de cours. Mais à l’heure actuelle il avait tellement d’alcool dans le sang qu’il ne sentait plus rien.

D’un pas mal assuré il se dirigea vers son repaire nocturne : la tête de sanglier. Il pouvait peut-être apparaître comme infidèle à son pub de travail mais c’était surtout une précaution. D’autant plus qu’à la tête de sanglier, même quand il n’était pas saoul il y avait toujours de quoi ragoter.

Il n’avait plus les capacités de réfléchir mais s’il en avait été autrement il se serait surpris, c’était la première fois qu’il était saoul. Il ne connaissait pas ses limites.