RPG avec Gabin Abel

La jeune sorcière se rendait dans la salle commune de Serdaigle après une longue journée de cours. Elle était d'humeur joyeuse (contrairement à son habitude) après avoir reçu son devoir de botanique. La jeune fille avait beaucoup travaillé sur celui-ci et sa détermination avait été récompensée d'un nouvel Optimal !

Si la plupart des élèves attendaient la fin de la journée avec impatience pour retrouver leurs amis et partager une soirée animée, Gwendolyn quant à elle avait hâte de retrouver son livre de chevet et une bonne infusion préparée par les elfes du château. Il faut dire qu'elle ne s'était liée à personne depuis son arrivée à Poudlard. Les autres élèves l'évitaient-ils à cause de son air suffisant et de sa manière de se comporter comme si elle leur était supérieure ? Ou bien était-ce la jeune fille qui refusait de s'approcher de peur de leur réaction à son égard ?
En tout cas, elle se contentait de passer ses journées à côté d'eux, sans interagir, considérant presque les autres enfants comme faisant partie du décor.

Cependant elle ne s'en plaignait pas car elle chérissait sa solitude. Ses seules discussions avaient lieu avec ses professeurs ou les fantômes du château (à qui elle portait un grand intérêt). La dame grise particulièrement, fantôme de sa maison, était dotée d'un esprit formidable et partageait les revendications féministes de la jeune fille. Gwendolyn appréciait sa compagnie discrète et apprenait beaucoup à ses côtés. Elle avait d'ailleurs rendez-vous avec elle le lendemain pour lire un passage de Jane Eyre.

Passant devant les grands sabliers remplis de pierres précieuses, la bonne humeur de la jeune fille fut soudain troublée par un mauvais pressentiment. Elle se pinça les lèvres cherchant autour d'elle d'où pouvait bien venir cette impression. Comme rien ne lui sautait aux yeux, elle finit par secouer la tête, chassant de son esprit toute pensée indésirable et poursuivit son chemin.

* C'était avec joie que Gabin avait reçu un Optimal à son devoir d'Histoire de la Magie ! Certes, à son précédent cours, il n'avait pas réellement été discipliné comme le sont les clichés des Serdaigles, établis par les élèves des autres maisons... Non. Cette fois-ci, il avait fait une énorme bêtise ! Une très très grosse bêtise ! Son plan s'était complètement effondré ! En fin... Gabin avait fait échouer son plan ! Il avait lâché sa bombabouse sur le Professeur Travis ! Il devait le faire sur son adjointe, la Professeure De Leon ! L'aiglon, triste, était en quête de Peeves pour lui raconter son histoire... L'esprit frappeur allait forcément le renvoyer de la Brigade Belette... *

* Lorsque Gabin trouva son idole, il était en train de lancer des bombes à eau sur les premières année, gelés qui rentraient d'un cours de Botanique. Au vu de son expression, il avait l'air d'être content. Ne voulant pas déranger l'esprit frappeur dans son occupation, il décida de faire demi-tour. Il parlerait à l'esprit frappeur une fois que sa bêtise serait triplement réparé. C'est-à-dire, jeter deux bombabouses sur l'adjointe en Histoire de la Magie ET lancer des bombes à eau sur les premières année lorsqu'ils seront complètement secs. Gabin se dépêcha de retourner dans sa salle commune afin de récupérer le stock de bombes à eau qu'il cachait clandestinement sous son lit et redescendit dans le Grand Escalier. *

* Lorsque la Grande Horloge sonna les dix-neuf heures, Gabin regarda par dessus la balustrade en attendant que des élève de première année, autres que des Serdaigles ne passent à proximité du lieu de lancement de l'aiglon. Soudain, une élève passa à l'étage inférieur. Saisissant sa chance, Gabin lança avec force sa bombe à eau qui atteignit la jeune fille en plein sur les cheveux. *

Gwendolyn n’eut le temps de réagir, qu'elle se retrouva trempée jusqu'aux os. Elle eut un moment de sidération, consciente de tous les regards tournés vers elle. Les discussions s'étaient tues pendant ces quelques secondes de réalisation. Puis de nombreux fous rires éclatèrent en voyant l'allure de la jeune serdaigle. La sorcière se mit progressivement à frissonner, son visage caché par ses longs cheveux mouillés. Mais quand elle releva la tête, les personnes autour d'elle comprirent qu'il s'agissait en réalité de tremblements de rage et ils ravalèrent rapidement leur sourire. Malgré son jeune âge, Gwendolyn avait une réputation inquiétante et sinistre auprès de ses camarades. Cela n'était pas particulièrement justifié mais ses yeux glacials et son air hautain ne jouaient pas en sa faveur. Et actuellement, elle était furibonde.
La plupart des élèves détalèrent aussi vite que possible et d'un regard, elle fit fuir les derniers courageux qui se réfugièrent derrière les escaliers, curieux de voir ce qui allait se passer ensuite.

Elle finit par relever la tête, cherchant qui était l'auteur de cet outrage. Ses yeux se posèrent sur Gabin Abel, son camarade de cours du soir. Elle savait qu'il était prompt à la rébellion mais jamais encore elle n'avait été la victime directe de ses attaques.
Elle aurait pu jeter un sortilège d'air chaud pour sécher rapidement son uniforme et ses cheveux mais au lieu de cela, elle maintint le contact visuel avec le deuxième année et lui lança d'une voix distincte mais posée qui résonna dans tout le hall :

-Gabin, Est-ce toi qui vient de me lancer une bombe à eau ?

L'effet dramatique de la mise en scène était réussi.

* SPLACH ! La bombe à eau avait atteint sa cible, et Gabin prit aussitôt un cliché pour pouvoir s'en vanter, auprès de ses camarades ainsi que de Peeves ! La victime de l'aiglon semblait quelque peu... furieuse. La réaction après une blague, on repassera. Cependant, le deuxième année ne sut que penser de la réaction de la première année. Certes, elle était normale et compréhensible. Mais était-ce vraiment une nécessité de devenir furibonde à ce point ? Sans doute pas. Malheureusement, l'aiglon ne s'était pas caché assez vite... Ainsi, lorsque la zone fut déserte, il ne restait que lui et sa victime qui s'avérait être... une Serdaigle ! Et pas n'importe laquelle... Il s'agissait de Gwendolyn Jenkins, qui était une camarade de cours du soir de Gabin... Elle aussi subissait les maltraitances de la Crowley. Aussi, lorsque la jeune fille demanda à Gabin s'il était responsable de ce petit... accident, l'aiglon tenta le tout pour le tout et mentit. * Gabin Moi ? Mais pourquoi aurais-je fait ça ? Pour te ridiculiser ? Pourquoi voudrais-je ridiculiser une Serdaigle ? Cela déshonorerait notre noble maison ! * Courageux mais pas téméraire, Gabin préférait éviter une sanction, si en plus, c'était une retenue avec Jean Crowley ! *

Comment osait-il !

Balancer des bombes à eau sans se préoccuper des conséquences était une chose, mais clamer son innocence en la regardant dans le yeux ? Elle ne connaissait pas bien son camarade mais elle avait passé suffisamment de temps avec lui pour savoir qu'il était intrépide voire provocateur, mais à ce point ? Lentement, la jeune fille ouvrit un pan de sa robe de sorcière (entièrement trempée) et sortit sa baguette de la poche intérieure.

Tous les élèves retinrent leur souffle, se demandant quel maléfice la sorcière allait lancer en retour. Même Gabin fit un pas en arrière en la voyant pointer la baguette dans sa direction. Son colère sombre se teinta d'interrogation. Ils avaient peur d'elle ? Bien. Mais Gwendolyn n'était pas stupide au point d'attaquer un élève au beau milieu des couloirs du château.

-Wingardium Leviosa !

Ce ne fut pas Gabin qui décolla du sol mais cinq ballons qui s'envolèrent de ses pieds et vinrent se présenter devant Gwendolyn. Cette dernière leva les yeux vers le jeune garçon et arqua un sourcil, imitant à la perfection le regard menaçant de sa grand-mère.

-Toujours innocent Gabin ?

La jeune fille savait qu'elle se donnait en spectacle mais elle ne s'apaisa pas pour autant, au contraire : elle en jouait.

Sorry pour le retard, je cherchais de l'inspiration... * Gabin était parfaitement conscient de ses actes. Quoiqu'en dise Gwendolyn, tous les élèves de première année qui étaient autour et qui avaient assisté à la scène, l'aiglon était innocent. Cependant, on lui avait appris à se faire discret quand on faisait des bêtises de ce genre. Mais Gabin aimait bien le spectacle, et cette scène en était la preuve concrète. * * Lorsque Gwendolyn sortit sa baguette, Gabin recula. Pas par peur. Pas par lâcheté. Mais par réflexe. Il s'attendait à recevoir un maléfice. Les autres élèves aussi, à en juger leur regard. Sa baguette en main, se remémorant le Charme du Bouclier, il attendait. Il attendait que Gwendolyn ne tende sa baguette. Il attendait qu'elle ne lui jette le maléfice en question. * * Mais elle n'était pas si bête. Elle savait, tout comme Gabin, que si elle attaquait en premier, Gabin pourrait répliquer en utilisant l'excuse de la défense. Mais il n'en était rien. Au lieu de ça, la jeune fille utilisa le sortilège de lévitation afin de récupérer les ballons à eau de son assaillant. * Gabin : Tu ne m'en lanceras jamais Gwendolyn. Tu veux que je te le prouve ? * Et sans attendre la réponse de la jeune fille, Gabin utilisa un sortilège. * Gabin : Protego !

On entendait un orage gronder au loin, semblant ajouter des effets sonores au spectacle que donnaient les deux enfants.
Le temps était comme suspendu, tous attendant la réaction de la jeune fille.

Gwendolyn n'avait pas anticipé que Gabin la défierait de la sorte. Pourtant elle aurait dû s'y attendre : le garçon ne manquait pas d'audace et ça, tous le savaient. Et maintenant il s'attendait surement à ce que, piquée au vif, elle lui jette les bombes à la figure. En effet, il avait déjà lancé un sortilège du Bouclier et se tenait prêt à riposter à la moindre erreur de la part de la jeune fille.
Mais elle savait déjà ce qu'elle voulait faire. Avec un petit rictus au coin des lèvres, elle pointa sa baguette en direction des poches d'eau à ses pieds et articula :

Gwendolyn : Avifors

C'est alors qu'une nuée d'oiseaux s'envola vers les hauteurs du château, frôlant le bouclier de Gabin au passage, et laissant derrière eux une fine pluie de gouttelettes d'eau. Le spectacle était magnifique et on entendit fuser quelques murmures émerveillés. Quand les oiseaux ne furent plus que de petits points au loin se dirigeant toujours plus haut dans le château, Gwendolyn baissa à nouveau ses yeux sur le garçon. Elle s'adressa à lui d'un ton posé, son calme retrouvé :

Gwendolyn : Évite de jouer au trublion quand nous sommes déjà suffisamment loin dans la course au trophée des flocons. Et à l'avenir, je déteste avoir les cheveux mouillés. *Puis, s'adressant à la cantonade* Le spectacle est terminé.

Après une révérence provocatrice, elle partit vers son dortoir, la tête haute, ignorant les flaques d'eau qu'elle laissait sur son passage.