Son arrivée au château avait été banale. Elle était ravie d'avoir été répartie dans la maison de ses parents, mais elle ne savait pas trop comment faire pour s'intégrer. Elle ne connaissait les autres élèves que de tête, mais dans un environnement comme celui-ci, par où devait-elle commencer ?

Elle trouva la réponse en salle commune en prenant connaissance du club de la RUSE. Elle ne savait pas vraiment si cela allait réellement avoir un quelconque effet, mais elle avait sauté le pas la veille et dans la foulée, elle avait eu un rendez-vous avec Sixtine St.James, sa "mentor". Alis l'avait souvent croisée à tous les endroits possibles, mais elle n'avait jamais voulu l'approcher. Elle n'était qu'une nouvelle parmi d'autres, pourquoi s'intéresserait-on à elle en particulier ?

Elle appréhendait cette rencontre. Elle s'inquiétait de ne pas être à la hauteur, de faire quelque chose de travers ou pire encore, d'être un poids pour sa "guide". Cependant, elle avait quand même espoir d'apprendre des notions qui lui serviraient pour ses sept années d'études et, qui sait, peut-être qu'elle pourrait prendre la relève de ses aînés.

Elle s'était hâtée de faire ses devoirs avant de se rendre au grand parc pour rejoindre la St.James. Elle ne souhaitait certainement pas être en retard pour cette première entrevue, ce qui risquerait de donner une mauvaise impression de sa personne. La première impression était cruciale, et encore plus importante en tant que nouvelle membre du club.

Elle aperçut sa mentor en train de dessiner sous un des arbres du parc. Elle ne savait pas si elle était venue en avance, ou si c'était elle qui était en retard. Elle épousseta rapidement sa robe avant de se redresser et de s'approcher. Pouvait-elle se permettre de déranger son aînée, bien trop concentrée sur ce qu'elle faisait ? Elle passa une main dans ses cheveux dérangés par le vent, comme pour les discipliner encore plus qu'ils ne l'étaient déjà, et décida de prendre la parole.

- J'espère que je ne suis pas en retard ?

Elle se sentit légèrement mal à l'aise sous le regard de la St.James, mais cela se dissipa rapidement lorsqu'elle vit la place qu'elle lui laissa à côté d'elle. Elle devait avoir fait bonne impression finalement, ce qui était un bon départ. Lorsqu'elle l’entendît prendre la parole et la fixer intensément, elle fut prise d’un certain regret quant à sa décision d’être venue ; ce n’est que quand elle vit son interlocutrice rire qu’elle se détendit.

- Enchantée également, je suis bien Alis. Alis Osborne pour être exacte.

Elle en oublia presque la place qui l’attendait sous l’arbre, mais elle s’installa sur la couverture en prenant soin à ses habits. Elle avait horreur de la saleté et elle ne souhaitait pas avoir une apparence négligée, encore moins en présence de sa mentor. Et, comme cette dernière venait de l’ajouter, elle ne devait pas se laisser déstabiliser, et certainement pas par des pensées aussi futiles. Cela lui prendrait du temps pour maîtriser cette première leçon, et elle se demanda vaguement sur quoi porteraient les prochaines. Regardant les feuilles bouger au grès du vent, elle fut surprise en remarquant qu’elle se sentait déjà bien plus à l’aise qu’à son arrivée. Cela ne lui ressemblait pas de se relâcher à ce point en aussi peu de temps. Était-ce à cause du changement d’environnement, ou de la compagnie de son aînée ? Elle détourna le regard pour se concentrer sur la St.James, qui venait de lui poser plusieurs questions pour mieux la connaître.

- Hum, j’habite à Oxford avec mes parents, sans aucun autre membre de la famille aux alentours parce qu’ils sont tous en Irlande. J’aime beaucoup les animaux et en particulier les chiens , d’où le fait que mon père en a adopté deux pour moi. J’ai une vie très axée sur le monde sorcier, mais je suis une grande fan de rock et de métal moldu. Sinon j’aime bien lire dans mon coin, regarder les étoiles et voyager.

Elle fit une courte pause de peur de monopoliser la parole, mais elle reprit après quelques dizaines de seconde.

- Je déteste la saleté, le bruit et la nourriture ; enfin, ce sont plutôt des problèmes physiques si je puis dire. Je n’aime pas les moustiques et les insectes en général, tout ce qui touche à la romance et les enfants. Pour en venir à Serpentard, je ne me voyais pas ailleurs, et je pense que mes parents non plus puisqu’ils souhaitaient que je suive leurs traces. Pour l’instant j’apprécie beaucoup notre salle commune et les dortoirs, mais je ne connais pas encore grand monde…

La première année se sentait de mieux en mieux en compagnie de son aînée. Elle ne craignait pas grand chose si ce n'est que le temps change brusquement et que la pluie s'abatte sur elle, mais cela ne risquerait pas d'arriver vu les rayons du soleil qui illuminaient le paysage et faisaient ressortir son teint pâle. Elle avait déjà entendu parler de la sixième année dans les couloirs de Poudlard tant elle était connue par les élèves et les professeurs. Sans parler de la salle commune de Serpentard, où elle était considérée comme une légende vivante. Cela ne lui viendrait même pas à l'esprit de s'opposer à elle. Elle tenait à l'honneur et l'esprit d'entraide des membres de sa maison lui correspondait parfaitement ; se faire des alliés devait naturellement commencer par là. Elle secoua la tête avant de passer une main sur l'une de ses manches.

- Je l'avais déjà compris, le nom St.James est déjà bien ancré dans chaque recoin de ce château.

Elle n'eut pas besoin d'attendre longtemps avant de se voir confier sa première "mission" : voler la place de deux élèves de Poufsouffle qui venaient de s'assoir plus loin sous un arbre. La spontanéité de cette épreuve avait presque l'air suspicieuse : que lui aurait-elle demandé s'ils n'étaient pas venus ? Enfin, elle était déjà heureuse d'être ici et si les missions venaient à elle sans qu'elle n'ait besoin de faire de grands efforts, elle n'allait pas rater cette occasion. Cependant, elle devait réfléchir à comment aborder le problème. Le rapport de force était inégal, ils étaient arrivés après elles et... Ils avaient des sucreries ? En voyant cela, elle grimaça. Il y en avait trop. Cela voulait dire gourmandise, caries et un appétit amoindri pour le prochain repas de la Grande Salle. Elle lâcha un soupir et se leva de sa confortable place sur la couverture et se dirigea d'un pas assuré vers les deux premières années. Il ne lui avait pas fallut longtemps pour trouver un prétexte qui avait tendance à effrayer les nouveaux arrivants.

- Vous avez entendu ? Il paraît que Peeves voulait des bonbons mais qu'il a vu deux élèves jaune et noir prendre les derniers... Si j'étais vous, je n'attendrais pas pour aller chercher de l'aide dès que possible. Il paraît qu'il est sans pitié...