* Lily aimait beaucoup d'endroits dans le château. De la Salle commune de Serdaigle à la Grande Salle, elle appréciait tous les lieux de Poudlard et s'y plaisait. Mais pour elle, le seul coin qui était vraiment tranquille, c'était la Bibliothèque. Elle pouvait passer des heures là-bas sans s'en rendre compte. Le silence et le calme qui y régnait changeaient du vacarme permanant de l'école et elle trouvait que c'était l'endroit idéal pour travailler où se plonger dans un livre.

Aujourd'hui, l'aiglonne avait prévu de s'y rendre pour travailler un peu sur un devoir de potion. C'était une matière qu'elle appréciait, mais pas celle dans laquelle était la meilleure.
Alors qu'elle traversait les couloirs perdue dans ses pensées, ses pas résonnant dans les allées, elle arriva enfin devant la porte de la Bibliothèque. Comme d’habitude, c’était silencieux et paisible, mais l’aiglonne trouvait que cette fois-ci, il y régnait encore plus de sérénité. Elle avait presque peur de briser le calme en entrant. Pourtant, elle savait que ce n’était sûrement qu’une impression. Alors elle se décida à entrer.

Elle entendit ses pas faire grincer le plancher et vit les regards des élèves se poser sur elle, comme si ils lui reprochaient de les avoir dérangés dans leur travail. La Serdaigle sentit ses joues devenir roses et elle s’empressa de s’éloigner un peu vers une étagère plus reculée. Elle regarda rapidement les nombreux livres posés puis baissa soudainement la tête, éblouie par un rayon de soleil. Elle vint ensuite s’asseoir sur une table vide et encore une fois, elle fit du bruit en déplaçant sa chaise qui fit écho contre le sol. *

[ Non mais c’est pas possible, pourquoi j’arrête pas de faire du bruit comme ça ? ]

* Elle continua de s’installer, le plus doucement et silencieusement possible. Elle posa son livre de potion et sortit un carnet pour commencer à faire le brouillon de son devoir. Puis elle commença à se plonger dans sa lecture en chuchotant les mots qu’elle lisait. Mais plus les minutes passaient, plus elle se sentait observée. Elle n’osait pas lever la tête de son livre et fit mine de se concentrer. Mais elle sentait bien un regard se poser sur elle. Lily eut soudain peur que ce soit un regard de jugement et de mépris, alors pour se rassurer elle leva la tête et jeta un coup d’œil rapide vers la personne qui l’observait.

C’était un jeune garçon de Poufsouffle avec de magnifiques boucles rousses qui lui tombaient légèrement sur le visage. Il avait l’air gentil et l’aiglonne retira de ses pensées le fait qu’il ait pu la regarder méchamment. Elle replongea la tête dans son livre, mais elle n’arrivait plus à se concentrer. Elle sentait son cœur battre très fort. Elle ne l’avait vu qu’une fois, mais elle trouvait déjà que ce garçon avait quelque chose que les autres n’ont pas. La Serdaigle avait envie d’aller le voir, de lui parler. Mais sa timidité l’en empêchait. *

[ Et si je me trompe totalement et que ce n’est pas du tout moi qu’il regarde ? Mais il a l’air tellement gentil et bienveillant et puis je le trouve... vraiment beau avec ses yeux clairs. En plus, c’est forcément moi qu’il regarde vu qu’il n’y a personne autour de nous. ]

* Elle se sentit soudain pleine de courage et se leva pour aller s’approcher de lui. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait dire, mais après tout, elle ne perdait rien à essayer. *

- Salut ! Je... Je ne voudrais pas te déranger mais je me disais que comme on est tous les deux seul sur notre table je pourrais venir m’installer là. Enfin, c’est comme tu veux ! Mais on pourrait s’aider un peu sur nos devoirs. Tu travailles sur quelle matière ?

* Elle lui sourit gentiment avant de sentir ses joues rougirent. Elle était maintenant habituée à ça mais à chaque fois que ça lui arrivait, elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir à elle même. Elle essaya de ne plus y penser en espérant que le Poufsouffle ne le remarquerai pas ce qui était quasiment impossible.
Elle eut le réflexe de serrer fort son livre et son carnet contre elle en attendant l’autorisation du jeune garçon à s’asseoir à sa table. *

* Dothael sentit son cœur bondir dans sa poitrine à l’approche de Lily. Il aurait voulu disparaître derrière son livre, mais ses doigts tremblaient légèrement, trahissant son trouble. Lorsqu'elle s’arrêta près de lui et parla, sa voix douce résonna dans le silence de la bibliothèque, faisant naître une chaleur inattendue dans ses joues. *

[ "Elle… elle me parle vraiment ? Qu’est-ce que je dois faire ?! Elle va penser que je suis bizarre si je reste silencieux trop longtemps." ]

* Il releva timidement la tête, ses boucles rousses tombant devant ses yeux, qu’il repoussa maladroitement d’un geste. Il croisa brièvement son regard, mais sa nervosité l’obligea à fixer le livre qu’il avait devant lui. *

— Euh… oui, bien sûr. Tu… tu peux t’asseoir si tu veux.

* Il esquissa un sourire maladroit avant de baisser les yeux, espérant que son embarras ne soit pas trop évident. Il posa une main hésitante sur son parchemin pour cacher les lignes incomplètes d’un devoir qu’il n’avait pas encore commencé. *

— J-je travaille sur les propriétés des plantes rares. Enfin, j’essaie… mais je crois que j’ai un peu de mal à me concentrer aujourd’hui.

* Il glissa un coup d’œil vers elle, remarquant ses joues rosées. Cela le rassura étrangement, se demandant s’il était le seul à ressentir ce mélange d’anxiété et de fascination. *

— Et toi ? Tu… travailles sur quoi ?

* Sa voix était douce, presque un murmure, comme s’il avait peur de déranger l’atmosphère paisible de la bibliothèque. Il serra légèrement sa plume entre ses doigts, tentant de calmer le tremblement léger qui trahissait son émoi. Il savait qu’il n’aurait probablement pas d’autres occasions de lui parler, mais les mots semblaient se coincer dans sa gorge chaque fois qu’il essayait d’en dire plus.
*
[ "Je dois essayer d’être… normal. Juste normal. Elle est gentille, elle ne va pas se moquer de moi."
]
* Il se força à relever les yeux à nouveau, plongeant dans ceux de Lily. Cette fois, il garda son regard un peu plus longtemps avant de détourner à nouveau les yeux, rougissant légèrement. *

— C’est bien de travailler à deux, j’imagine… je veux dire, ça peut vraiment aider, non ?

* Son sourire timide revint, sincère mais teinté d’une maladresse touchante. Il espérait que sa tentative maladroite d’engager la conversation suffirait à maintenir cette interaction qu’il n’aurait jamais imaginée vivre en entrant dans la bibliothèque ce jour-là. *