Madame Spinnet. Rien que ce nom suffisait à évoquer le sérieux du devoir que son camarade semblait affronter, rappelant à Kenia un souvenir lointain où, plus jeune, sa curiosité l’avait poussée à fouiner un peu trop dans les affaires de son frère. Elle chassa rapidement de son esprit l’image de la lettre qu’elle avait aperçue sur son bureau, se concentrant sur le Serpentard devant elle, dont elle ne connaissait même pas encore le nom.

Tu es en quelle année ? Je peux peut-être te donner un coup de main… proposa-t-elle, tentant de percer la barrière de formalité entre eux.

Kenia avait pratiquement terminé ce qu’elle avait à faire et n’avait aucune raison de s’attarder dans la salle à moins que le vert et argent accepte son aide.De toute façon elle ferait en sorte de ne pas partir en même temps que le jeune garçon, elle se connaissait. Si elle le faisait, ils seraient probablement obligés de discuter tout le long du chemin, et elle redoutait cet échange. Le château était vaste, mais ils avaient plusieurs étages à descendre avant que leurs chemins ne se séparent, et Kenia connaissait bien ses limites en matière de conversation - elles étaient plutôt restreintes.

Elle préférait la compagnie de ses pensées à celle des mots échangés par politesse. Mais maintenant qu’elle avait engagé la conversation, elle se trouvait piégée entre sa propre hésitation à nouer le dialogue et l’envie de ne pas paraître impolie. Peut-être que ce Serpentard n’attendait que ça, un peu d’aide, ou peut-être souhaitait-il tout autant qu’elle éviter une conversation forcée. L’un comme l’autre, elle se préparait mentalement à affronter les quelques minutes d’interaction qui allaient suivre.