Le Grand Escalier >> Monde Magique >> Pré-au-lard
Political statement | ||||
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Retraité
Chroniqueur Chicaneur 4e année
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Titre : Political statement
Créé : 23/08/2024 à 20:19:20 - Modifié : 25/08/2024 à 00:46:26 « Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi. »
NIETZSCHE, PAR-DELÀ LE BIEN ET LE MAL NATACHA TCHAÏVIEV & MIA LORDER JANNINGS
PRÊTES À CHANGER LE MONDE, POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE L'abîme, on s'y enfonçait sans s'en rendre compte. Cela commençait comme un accident, on trébuchait sur le chemin de la vie, et, une quarantaine d'années plus tard, on était comme devenu l'abîme elle-même, et le miroir se mettait soudain à refléter le visage de l'ennemi que nous aurions autrefois rêvé de faire disparaître. Vérité universelle ? Probablement pas. Mais l'histoire de Natacha Tchaïviev semblait tout à fait s'y prêter, et, pour s'en rendre pleinement compte, il fallait faire un bond dans le temps, et revenir à des temps plus simples, où celle qui était aujourd'hui défunte était encore en vie, et n'avait presque rien de celle qu'elle était devenue aujourd'hui... 1986
CIMETIÈRE DE PRÉ-AU-LARD ĀLIYOSHKA A 14 ANS À l'époque, le monde n'avait ni sens, ni lois. Du moins aux yeux d'Āliyoshka. On lui avait menti toute sa vie, la vérité avait éclaté il y a un an seulement, et, bien qu'elle soit encore jeune, elle faisait déjà le deuil de l'enfance qu'on lui avait volée. On lui avait caché ses parents, sa sœur, son nom, la génétique de son don, et plus rien ne pouvait faire office de vérité. Elle avait été traitée comme moins que rien, et aujourd'hui, elle ne pouvait se voir que comme un monstre. D'ailleurs, n'était-ce pas ce qu'elle était, un monstre ? Aux yeux de sa famille, elle en était un, indéniablement. Sinon, pourquoi l'avoir éloignée pendant tant de temps de sa mère ? On lui disait que c'était pour la protéger, mais cela n'avait pas de sens. Si vivre en Russie était un danger, pourquoi sa sœur, elle, y avait eu le droit ? Et puis, protéger de quoi ? Ni ses parents, ni ceux qu'elle avait encore du mal à appeler adoptifs ne lui disaient. Preuve imparable de leurs mensonges, ils ne répondaient pas à ses questions, et l'obligeaient à accepter cette situation sans queue ni tête. Sa sœur était gentille, elle avait été heureuse de la rencontrer l'été dernier ; mais si on ne l'avait pas fait vivre dans le secret, elle aurait pu la connaître encore mieux, pouvoir lui accorder toute sa confiance, pouvoir tout partager avec elle, même ses plus grands secrets. C'était trop tard, se disait-elle. Cela n'arriverait jamais. On lui avait volé tout ça. Le Ministère aussi la considérait comme un monstre ; on lui avait bien fait comprendre, lorsque Koukouchkina, sa directrice de maison, l'avait convoquée, elle et quelques autres élèves, pour lui dire de cacher ses visions. Elle avait dû remplir des tonnes de papiers, donnant toutes ses informations les plus privées, avait été interrogée, examinée, comme une bête venue d'ailleurs, et il ne restait plus rien en elle qui n'ait pas été validé par trois membres du Ministère différent. Comme si les apparitions du futur, qu'elle ne contrôlait même pas, étaient un danger pour l'État. Alors, elle n'avait plus rien à elle. Plus de nom, plus de famille, plus de secrets ; elle renonçait à tout ce qui lui restait. Elle n'apprenait plus, et la petite fille qu'elle avait été, sage et assidue en classe, possédant l'une des meilleures moyennes de sa promotion, était morte et enterrée. À cette heure-là, elle aurait probablement dû être en cours ; ou pas, elle avait perdu toute notion du temps. Elle ne se pointait que ponctuellement en classe, notamment en Divination, et ne venait que pour les examens, réussissant à les avoir de justesse. Elle avait toujours été douée en pratique, et cela, couplée avec un peu de triche – à quoi bon être honnête quand le monde ne l'était pas ? – lui donnait les points suffisant pour passer entre les mailles du filet. Alors, elle passait son temps à fuir et à lutter contre les autorités. Les yeux injectés de sang, une bombe de peinture à la main, Āliyoshka errait donc à Pré-au-Lard. Ses pas l'avaient amené au cimetière, lieu ironique pour le lecteur qui connaît déjà son destin, dans lequel tous ces noms la dégoûtaient. On lui avait volé son nom, plus aucun amas de lettres ne semblaient la représenter – que choisir, entre cette fausse identité que ses parents, adoptifs, lui avaient créée, ou la véritable, qui venait d'une langue dont les seules syllabes qu'elle comprenait lui semblaient austères et agressives ? Non, il ne lui restait rien, seulement ce trait sur le A, un signe de rébellion, lui avait-on, dit. Rébellion contre quoi ? C'était elle la victime, c'était elle qui avait le droit de se lever contre le reste du monde. Pas eux ; pas ces gens qui manipulaient les fils de sa vie, et qui avaient décidé quand lui mentir et quand lui donner le droit à la vérité. Pleine de rage, elle utilisait sa peinture, rouge sang, pour barrer de ce trait les noms qu'elle voyait. Là seulement, elle se sentait toute-puissante. Seule au monde, mais puissante. Comme si, à la place de son sang, coulait désormais la liberté.
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