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Le Grand Escalier

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En faut-il pour tous les genres ?
[Débat]
Yoann Flamel
Joueur de Quidditch
4e année
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Gryffondor
Messages : 8863
Titre : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 15/03/2019 à 18:39:04


Citation : Exemple
Les spectateurices avaient bien apprécié la pièce. Iels applaudissaient chaudement les comédien·ne·s, lesquel·le·s avaient beaucoup pratiqué avant la représentation. Celleux qui les connaissaient pouvaient en témoigner, car iels les avaient vu·e·s se coucher toujours plus exténué·e·s. Mais le résultat en valait leur dur labeur.

Soyez informé·e·s que ce topic sera rédigé avec une écriture analogue.

Qu'on l'appelle écriture inclusive, féminisée ou épicène, cette manière d'écrire qui se veut neutre soulève des questionnements. L'Académie française a annoncé dans une déclaration officielle qu'elle trouvait qu'il s'agit d'une aberration et un péril mortel pour la langue française. Ouais, rien de moins.

Si certaines langues, dont l'anglais, dispose d'un genre neutre, ce n'est pas le cas de la langue française. Le masculin est dit "l'emporter" sur le féminin depuis le XVIIe siècle. Il s'agit donc d'une convention qui a une origine historique que l'on peut questionner et remettre en cause. Ainsi, il y a déjà plusieurs dizaines d'années, des linguistes et des militantes féministes ont rappelé que cela n'allait pas de soi.
Des discussions passionnées ont notamment eu lieu au sujet de la féminisation des professions. Plutôt que de dire « Madame le Professeur », il est question de dire « Madame la Professeure ». Cela évite de dire « Le professeur machin est enceinte » puisque la personne en question est une femme.

Récemment, l'Académie française a tranché en faveur de la féminisation des noms de métiers.
Cette question est intéressante, mais c'est surtout au sujet de l'écriture inclusive en général que nous ouvrons ce débat.


Mais... qu'est-ce que c'est ?

En fait, il s'agit d'inclure tous les genres là où c'est possible pour trois cas de figure :
    [1] on ne connaît pas le genre de celleux dont on parle
    [2] il n'y a pas seulement un genre qui est représenté dans le groupe
    [3] les personnes mentionnées sont non-binaires (agenres, queers, bigenres, etc.)

Jusqu'à présent, son utilisation relève de l'interlocuteurice qui l'utilise. Trois solutions cohabitent et se complètent.
1/ Ainsi, les points (milieux), les traits d'union et les parenthèses sont, entre autres, des marqueurs indiquant qu'il s'agit d'une écriture épicène.
2/ On peut également ajouter à chaque fois le mot féminin quand on parle d'un groupe pluriel. Par exemple, plutôt que d'écrire « Les lecteurs de notre journal », on écrira « Les lecteurs et les lectrices de notre journal » dans l'objectif de signaler qu'il n'y a pas que des hommes, mais aussi des femmes. On pourrait penser que cette manière de faire laisse de côté le cas de figure n°3.
3/ Ou encore, comme c'est le cas au début de ce paragraphe, les mots masculins et féminins sont combinés pour n'en former qu'un seul (interlocuteur + interlocutrice = interlocuteurice). L'idée est ici de dépasser le caractère binaire du genre masculin/féminin par la construction d'un mot qui mêle les deux genres.
On retrouve également de nombreux pronoms épicènes et ils ne font pas encore consensus. Parmi les plus courants, notons néanmoins iels (ils + elles), elleux (elles + eux) et ellui (elle + lui).

Pour mettre en perspective, il serait également bon de souligner que l'écriture dite « féminisée » existe au Québec depuis déjà plusieurs années. Par contre, les pronoms épicènes sont là aussi tout nouveau et soulèvent des débats.


La parole est maintenant à vous !

À la vue de ces quelques informations, l'équipe de la bibliothèque vous invite à discuter et débattre sur le sujet en répondant d'abord aux questions suivantes. Vous pouvez bien sûr ajouter des éléments de discussion.

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?
    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?
    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?
    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?
    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?
    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

Code :
[list][[color=#796a80]1[/color]] [chuchote][b]QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ? [/b][/chuchote]
[[color=#796a80]2[/color]] [chuchote][b]CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?[/b][/chuchote]
[[color=#796a80]3[/color]] [chuchote][b]QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?[/b][/chuchote]
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[[color=#796a80]6[/color]] [chuchote][b]LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ? [/b][/chuchote][/list]



Topic originellement écrit par El'ojade Heka,
remanié par Yoann Flamel.
Bannière réalisée par Clyde,
à partir d'une image suggérée par Galahad Scamander.



« A Poudlard12, une aide sera toujours apportée à celles et ceux qui en ont besoin. »

Mes livres : Moments vécus au Japon; Philosophie du quotidien
Lume De Dio
5e année
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Poudlard
Messages : 7376
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 15/03/2019 à 20:02:26

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?
    C'est fondamental, parce qu'on gagne considérablement en précision. Il s'agit également d'un moyen efficace de souligner les situations dans lesquelles un seul genre est représenté, précieux quand il s'agit de démontrer l’hégémonie masculine de notre société. Elle doit se généraliser pour plus de précision dans la langue française.
    La langue doit s'adapter pour survivre. Si elle ne le fait pas, elle mourra. Les concepts que nous tirons de l'anglais faute de mieux, eux, ne mourront pas.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?
    Bah oui. Evidemment que la représentation dans le langage est un enjeu, puisqu'on sait que le langage et la conception du monde vont de paire, cf cette très bonne vidéo.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?
    L'académie française n'a aucune légitimité à imposer des règles de français. J'attends la prochaine canicule avec impatience.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?
    Non, quand elle est bien maniée elle ne pose pas de difficulté majeure.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?
    Les gens.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?
    Elle est nécessaire. Je ne vois cependant pas par rapport à quoi elle serait "suffisante", ni dans quel monde on pourrait "s'arrêter là".



C'est toujours la honte btw.
Elliot Strand
2e année
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Serdaigle
Messages : 3691
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 15/03/2019 à 21:54:00 - Modifié : 15/03/2019 à 21:54:49

[1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

La langue est un terrain de jeu passionnant, mais il ne faut pas oublier son but communicatif qui se veut efficace (= équilibrer la rapidité de la transmission d'information, la précision de l'information et la facilité à s'exprimer). J'aime beaucoup l'écriture inclusive qui ne risque pas de mettre en difficulté quelqu'un de dyslexique, ce qui fait que j'ai un peu de mal avec les points médians (sauf quand ceux-ci sont bien dosés) mais que j'accepte tout à fait les mots épicènes et l'utilisation d'un même mot sous ses deux genres. Le problème du passage à l'oral est aussi une vraie question épineuse : j'ai littéralement vu mon ancienne professeuse dire "étudiant·e·s" en mimant les points. C'était mignon. :3

Donc, on somme, moi ça ne me dérange pas de lire des textes avec ces diverses écritures, puisque je suis habituée à lire des choses complexes. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde et je comprends qu'on puisse facilement buter sur ces nouveautés (je parle surtout du point médian et des mots à rallonge qui amalgament féminin et masculin) et se plaindre que ça rend un texte plus difficile à lire et moins élégant. Je pense que les personnes qui sont contre ne sont pas forcément sexistes : elles peuvent trouver ce changement inutile car pour elles, le genre grammatical masculin est une forme neutre. En revanche, celles qui se plaignent de façon virulente sont rarement excusables...

J'avoue utiliser souvent le masculin général à titre de neutre, mais j'utilise aussi du féminin à caractère général (dire "les personnes" et tout accorder au féminin, par exemple). En tout cas, je ne me sens pas du tout exclue d'un discours si celui-ci est adressé au masculin, parce que dans ma tête, il fait office de neutre. En d'autres termes, ce n'est pas parce que j'entends quelqu'un dire "les étudiants" que je m'imagine forcément un groupe de jeunes garçons et aucune jeune fille.

[2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

C'est une manière comme une autre. Ça a le mérite d'interpeler les gens et de faire se sentir mieux une partie de la population non-masculine qui se sent exclue du discours non-féminisé.

[3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

Elle est d'une grandiloquence ! C'est très rigolo. Ils se permettent d'oublier une espace insécable, en prime, tss. L'usage de mots à impact fort ("péril mortel", "aberration", "anéanties") est révélateur de leur manque d'arguments. C'est dommage, parce qu'ils n'ont pas besoin de se la jouer bande-annonce d'apocalypse linguistique pour donner leur avis sur la question... Je comprends leurs réticences, mais je ne comprends pas leur panique. Et ils n'ont pas essayé de se renseigner, si j'en crois ce passage : "On voit mal quel est l’objectif poursuivi".

[4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

Yep. Pour moi c'est la seule chose que je peux lui reprocher. C'est pour cela que j'opte pour de l'écriture inclusive "légère" ou des variations grammaticales entre masculin et féminin. J'utilise aussi l'accord de proximité dès que possible.
Je suis consciente que j'ai des attentes moins élevées que quelqu'un comme Lume, par exemple, mais je crois que ça part d'une différence fondamentale de perception du genre grammatical.

En revanche, je crois qu'il me sera pratiquement impossible de ne pas opter pour le masculin-neutre dans ma vie professionnelle, par souci de concision (pas de "celles et ceux" dans un sous-titre, c'est mort, ça prend trop de place T.T).

[5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

Les limites communicatives : ce n'est pas encore suffisamment efficace en l'état, mais c'est normal, ce n'est que le début et on est un peu en phase de test.

Il y a quelque mois, je me disais que l'usage d'un neutre absolu serait beaucoup plus pertinent, mais quand on voit l'absence d'impact des langues qui n'utilisent pas de mots genrés sur les pays qui les parlent, ça ne fait pas rêver non plus. Ça montre bien que la neutralité d'une langue ne fait pas avancer les choses. Je concède toutefois que la non-neutralité d'une langue peut ancrer du sexisme dans l'esprit de ceux qui la parlent (même si elle est loin d'être seule responsable de ce sexisme) et que c'est un problème qu'il faut adresser.

[6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

C'est une bonne chose, quand on sait que ces équivalents féminins avaient disparu de la langue française "comme par magie" ( * tousse * ). Professeuse, où es-tu ? Ne te laisse pas écraser par professeure, s'il te plaît !
Ce qui est compliqué, c'est de se fixer sur telle ou telle forme féminine. Est-ce que vétérinaire va se décliner en vétérinairesse ? Qu'en est-il de médecin ? (si vous me dites doctoresse, ça reste ambigu, parce qu'on a des doctoresses qui ne pratiquent pas la médecine).

* Jette un œil sur son pavé. *

Oups.

:$


If Harry Potter taught us anything,
it's that no one should live in a closet.




Mun Gwansun
5e année
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Serdaigle
Messages : 7450
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 15/03/2019 à 22:30:40

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

Alors, il est intéressant (à mon avis) de noter que le féminin, en tant que genre grammatical, est apparu plus tard que les genres neutre et masculin (qui en réalité étaient les genres animés et inanimés) et qu'on est absolument pas sûrs qu'à son origine, il était question de séparer les femmes de hommes dans la grammaire... mais il n'en reste pas moins que de nos jours (peut-être d'autant plus en français où nous n'avons plus que des résidus de genre neutre, mais ou nous fonctionnons principalement avec du féminin et masculin), l'identification des genres aux genres grammaticaux est bien réel (au moins dans l'inconscient collectif - une petite pensée aux Messieurs du XVIIè qui ont décidé que le "Masculin l'emporterait sur le féminin", au lieu de l'accord de proximité qui existait avant). Cependant, au moment du passage du latin au français, le neutre a disparu et fusionné (en grande partie) avec le masculin, pour la simple et bonne raison qu'ils étaient déjà plus proches (c'est un processus naturel et non conscient)... Ce qui explique également que le masculin ait pris également ce sens neutre.

Donc il me semble logique en effet de réfléchir à l'influence des genres grammaticaux et de ce qu'ils permettent d'exprimer sur notre vision du monde et des genres sociaux ; la langue (à l'oral en premier, puis à l'écrit) ne cesse d'évoluer, beaucoup en fonction des changements culturels et sociaux ; ça ne me dérange pas le moins du monde de lire de l'écriture inclusive... mais à la limite, je trouve qu'il serait peut-être plus intéressant d'essayer de réintroduire un genre neutre en français, plutôt que de vouloir tout coler en même temps. Mais comme le dit Galahad, je ne me suis jamais sentie exclue lorsqu'un texte est écrit au masculin, parce que le masculin dans la langue française a également le sens du genre neutre (non pas par sexisme, donc, mais tout simplement du fait de l'évolution de la langue).

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

C'est une manière d'aborder cela... Mais ce n'est à mon avis pas la plus importante, étant donnée qu'une langue en tant que telle n'est qu'un outil et que le fait qu'il y ait un genre masculin et un genre féminin ne fait pas du français une langue sexiste par essence. Il y a bien des langues qui n'ont pas de distinction entre les deux genres, mais dont les sociétés qui les utilisent sont pour autant autant sexiste que la nôtre. Comme dit Galahad, la chose vraiment positive à mon avis avec la question de l'écriture inclusive, c'est que ça pousse les gens à réfléchir à leur utilisation de leur propre langue et aux implications que ça peut avoir.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

Pour le coup, je ne vais pas développer plus que Lume, je ne peux qu'approuver : "L'académie française n'a aucune légitimité à imposer des règles de français." Point.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

Concrètement, depuis toute petite, j'ai pu voir de nombreuses personnes utiliser (e), pour signifier que la personne dont on parle peut être de sexe masculin ou féminin et... Je trouve que l'écriture inclusive, sous ses différentes formes actuelles (que ça soit le point médiant ou des tirets, ou autre), ne demande pas un plus gros effort (ni de production ni de compréhension). Cependant, je lui préférerais toujours l'accord de proximité, qui me semble beaucoup plus simple (pour les dyslexiques ou de manière générale, même pour l'enseignement du français).

"Je suis consciente que j'ai des attentes moins élevées que quelqu'un comme Lume, par exemple, mais je crois que ça part d'une différence fondamentale de perception du genre grammatical." C'est également mon ressenti.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

Je vois une grosse limite à l'écriture inclusive : l'oral. En l'état actual, l'écriture inclusive ne peut pas se retrouver à l'oral de manière fluide et efficace. Or, à mon sens, l'oral (et par extantion l'usage quotidien de la langue) prévaut sur les règles écrites. Parce que c'est par l'évolution de l'oral que la plupart des changements écrits se sont faits au cours de l'histoire. Tant que l'écriture inclusive ne pourra pas permettre une communication efficace à l'oral, elle ne pourra pas s'installer durablement, selon moi. (mais c'est à ça que sert le débat, à trouver comment l'utiliser)

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

Citation : Galahad
C'est une bonne chose, quand on sait que ces équivalents féminins avaient disparu de la langue française "comme par magie" ( * tousse * ). Professeuse, où es-tu ? Ne te laisse pas écraser par professeure, s'il te plaît !
Autrice, revient ! (Auteure et professeure, en plus, à l'oral, on n'entend pas la différence, pas un grand intérêt à mon avis).

Citation : Galahad
Ce qui est compliqué, c'est de se fixer sur telle ou telle forme féminine. Est-ce que vétérinaire va se décliner en vétérinairesse ? Qu'en est-il de médecin ? (si vous me dites doctoresse, ça reste ambigu, parce qu'on a des doctoresses qui ne pratiquent pas la médecine).
Ce genre de mot (surtout vétérinaire), j'ai tendance à penser qu'on devrait en faire uniquement des mots épicènes... Ainsi, seule l'utilisation du déterminant pourra nous indiquer le genre.

Natacha Tchaïviev
Retraité
4e année
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Serdaigle
Messages : 7927
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 16/03/2019 à 09:56:28

Ah, je l'attendais ce débat (a)

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    Elle est pour moi fondamentale. La langue est la première barrière à franchir pour faire évoluer les mentalités, et jamais les personnes non-conformes dans le genre ne pourront se faire réellement entendre si la langue ne prend pas en considération l'écriture épicène et/ou un nouveau genre neutre. Cela est aussi valable du côté féminin ; selon moi, l'égalité entre les genres/sexes ne sera pas égale si on continue à apprendre aux enfants que « le masculin l'emporte sur le féminin ».
    Pour moi, la langue doit s'adapter aux différences de genre, et évoluer en fonction d'eux afin d'aider la société à avancer.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Totalement ! Je me répète, mais si les gens n'ont pas de mots pour parler au neutre, ne pas genrer leur phrase, inconsciemment, leur esprit continuera à vivre dans un système sociétal où il y a deux genre et où « le masculin l'emporte sur le féminin ».

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    Je suis d'accord avec Lume, l'Académie n'a pas à décider de comment les français·e·s doivent parler. De toute façon, si l'écriture épicène commence à être popularisée, comme actuellement, l'Académie française sera obligée de l'accepter un jour ou l'autre. Dommage pour eux, ils ont préféré de retarder cette date.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Personnellement pas du tout, et je me sens, contrairement à mes deux VDDs, bien plus concerné·e par un texte inclusif que un texte écrit à un seul genre, qu'il soit masculin ou féminin. Bien que, par habitude, la règle du masculin ne me dérange pas (d'autant plus que j'utilise également des pronoms masculins). C'est surtout une habitude à prendre... Et je trouve bien moins lourd de lire « Les spectateurices ont apprécié le spectacle. Celleux qui ont rencontré les comédien·ne·s les ont trouvé très sympathiques » que « Les spectateurs et spectatrices ont apprécié le spectacle. Celles et ceux qui ont rencontré les comédiens et comédiennes les ont trouvé très sympathiques ».

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Encore une fois, je suis d'accord avec Lume. Les gens.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    Une bonne mesure, oui, suffisante non.

Ariane Evans
4e année
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Gryffondor
Messages : 4640
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 03/04/2019 à 19:31:01

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    C'est une belle ânerie ! Sérieusement, je n'en vois absolument pas l'intérêt. C'est lourd en plus. Toujours écrire avec un slash pour soi disant ne pas discriminer un genre humain. Mais ceux qui justement prônent cette écriture au nom d'une égalité des genres, n'est ce pas déjà établir une différence entre l'homme et la femme ?
    Revenons aux origines du français, la belle langue latine qui elle disposait du genre neutre. Et bien en français, c'est le masculin qui a été adopté. Mais le masculin ne signifie pas l'homme. Le féminin ne signifie pas non plus la femme. Et en aucun cas choisir d'accorder au masculin attesterait d'une supériorité de l'homme sur la femme.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Non, j'ai répondu plus haut.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Oui ça l'alourdit. C'est ridicule. Et franchement, au cours de la lecture ce n'est pas agréable. C'est comme mettre les accords des verbes après un tiret lorsqu'on suit une leçon de français au collège. Lors d'une lecture courante, on s'attarde sur la terminaison rallongée, au lieu de se consacrer sur le sens du mot. On s'arrête un instant, le texte perd en fluidité.
    C'est une question d'habitude me direz vous. Et bien, je ne crois pas que ce soit nécessaire d'ajouter des tirets partout, pour soi disant ne pas discriminer un genre. Et personnellement, je continuerais à accorder au masculin ce qui doit être au masculin.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    C'est tout aussi pénible parfois. Et ce qui est comique, c'est que tant que rien n'est institutionnalisé, on voit des auteures, autrices, et auteurs pour parler d'une femme qui écrit !


Marc Nissa
5e année
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Poufsouffle
Messages : 3511
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 03/04/2019 à 19:54:18

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    C'est une aberration. Déjà, c'est moche et lourd et ça rend les textes incompréhensibles. Ensuite, je ne vois absolument pas l'interêt de cette écriture. Surtout que ça n'a pas dérangé jusque là qu'il y ait des mots au féminin et d'autre au masculin, des adjectifs qui s'accordent et que le masculin l'emporte. Je suis d'ailleurs totalement d'accord avec Ariane. Parler de l'orthographe comme un moyen de supériorité de l'homme sur la femme c'est d'une débilité profonde (donc ça correspond bien aux féministes extrémistes). D'ailleurs j'utilise pas mal cette blague pour me moquer des féministes qui se poseraient la question de pourquoi on dit un cadeau et pas une cadeau (par exemple).
    Quoi qu'il en soit, l'écriture inclusive n'est pour moi qu'un caprice de certaines personnes frustrées.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Absolument pas. Déjà, personnellement je comprend pas quel est l'enjeu des genres. Enfin, y a homme, femme et c'est tout donc je vois pas trop l'enjeu.
    Ensuite, comme je l'ai dit, les genres n'ont rien à voir avec la grammaire et l'orthographe. C'est pas parce que le masculin l'emporte sur le féminin que l'homme est supérieur à la femme.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    Et bien je suis totalement d'accord. C'est une aberration, ça rend notre belle langue française hideuse et incompréhensible. Imaginez des beaux textes de la litterature française avec cette horreur. Déjà qu'on se plaint que les gens ne lisent pas assez et s'abrutissent trop devant la télé mais encore faut il que les textes soient compréhensibles et beaux.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Mais oui. Rien que dans l'exemple que Yoann a mis... "Spectateurices", "Iels", "comédien·ne·s", etc... Comment on peut objectivement et sans mauvaise foi dire que ça n'alourdit pas et que c'est compréhensible....

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Son existence. Cette chose n'a pas lieu d'être....

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

En vrai j'ai envie de dire qu'on s'en fout :') Surtout que quand on parle d'un métier on se réfère pas à la personne en elle même mais à la profession. Quand on dit "C'est un bon auteur", on s'en fout de savoir si c'est une fille ou un gars qui a écrit on dit juste que la personne ayant écrit à fait du bon boulot. Je sais pas si je suis vraiment clair mais du coup féminiser les professions c'est encore une idée pourrie qui classe les personnes plutôt que ce qu'elles font (en vrai les féministes ont tellement des idées pourris j'ai l'impression que leur cerveau l'est aussi).
Anoushka Alyeska
5e année
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Serdaigle
Messages : 5664
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 09/04/2019 à 19:37:01

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    Une langue est en soi en perpétuelle évolution (mis à part les langues mortes of course) et sur quoi se base son évolution ? Sur celle de l'humanité et notamment de ses évolutions sociales. En réalité, c'est logique : une langue est un moyen d'expression et celui-ci change en fonctions des changements de mœurs, de pensées, etc. Donc oui, la langue doit s'adapter aux différences de genre, ne serait-ce que parce que nos sociétés évoluent actuellement sur la question.

    Le fait que ce soit le masculin qui l'emporte en grammaire ne me gène pas personnellement, quand j'écris où que je lis je ne me dit pas : "oh mon dieu, vla la discrimination de la femme". Non, je n'y fais pas attention parce que c'est ainsi que je l'ai apprise ! Mais oui, l'orthographe, la langue, possède une influence (consciente ou inconsciente) sur notre esprit et notre perception des choses. Comment parler mais surtout appliquer une égalité des genres/sexes si même dans le langage qu'on emploi quotidiennement elle n'existe pas ? Et que fais-ton des genres non-binaire, transgenre, etc ? Où se placent-ils dans cette histoire ? Il n'y a rien qui ne leur correspondent actuellement dans la langue française et même si ce n'est pas volontaire, c'est une forme d'exclusion qu'on peut très mal vivre, car sa touche à l’identité profonde de la personne.

    Et du coup je renvoi à ce que Natacha à si bien dit parce que ça résume exactement mon point de vue sur la question :

    Citation : Natacha
    La langue est la première barrière à franchir pour faire évoluer les mentalités, et jamais les personnes non-conformes dans le genre ne pourront se faire réellement entendre si la langue ne prend pas en considération l'écriture épicène et/ou un nouveau genre neutre. Cela est aussi valable du côté féminin ; selon moi, l'égalité entre les genres/sexes ne sera pas égale si on continue à apprendre aux enfants que « le masculin l'emporte sur le féminin ».

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Comme je l'ai déjà dit ci-dessus : oui. Les mentalités ne changeront jamais complétement si la langue elle-même n'est pas modifié. Mais surtout cela donnerait une place égale à chacun : homme, femme, transgenre, etc.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    Une belle connerie. "une aberration et un péril mortel pour la langue française." Vraiment ? Au contraire, n'est-ce pas l'enrichir ? S'ils sont conservateurs au point de ne pas accepter les changements en cours et qu'ils préfèrent faire stagner la langue française, grand bien leur fasse ! Dans tous les cas, la langue évoluera avec ou sans eux, la décision ne revient pas aux membres de l'Académie française et heureusement.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Oui et non. Je pense que c'est réellement une question d'habitude et qu'en se forçant un peu, on prendrait vite le coup. De toute façon, un tel changement ne se fait pas en jour mais progressivement ! Le tout c'est de l'enseigner aux enfants.

    Citation : Marc Nissa
    Imaginez des beaux textes de la litterature française avec cette horreur.

    Quand tu lis les "beaux textes de la littérature française", et notamment les plus anciens, à moins d'avoir une édition qui a retravaillé le texte, tu te retrouves avec une langue française parfois très différente de la notre. C'est déroutant au début mais tu t'y fais. Si l'orthographe devient épicène, dans 200ans on dira "oh la la que c'est compliquée à lire" mais une édition "traduite" avec une orthographe épicène et un langage contemporain leur paraitra parfaitement normal. En résumé, nous on trouve que sa alourdit, que c'est difficile par manque d'habitude, ce n'est pas plus laid qu'une formulation du 16e siècle ! C'est juste différent.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Je reprend mes VDD : les gens. Ils aiment leur confort, faut pas trop changer les choses, c'est compliqué de faire des efforts voyez-vous, même si c'est bénéfique sur le long terme et pour le plus grand nombre.

    Par exemple, je n'ai personnellement absolument aucune habitude de l’écriture épicène et oui, cela me dérangerait de lire un livre avec cette orthographe là, oui j'aurais des difficultés à écrire mais je suis prête à faire les efforts pour que ça ne me dérange plus et que ça deviennent un réflexe, quelque chose de naturel.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    Bonne mesure oui. Suffisante non. C'est bien pour les femmes mais il reste encore des minorités exclut. Une forme neutre devrait voir le jour !









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Yoann Flamel
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Gryffondor
Messages : 8863
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 18/04/2019 à 22:36:39 - Modifié : 18/04/2019 à 22:40:21

Je commencerai par rappeler les règles élémentaires d'un débat : il s'agit de discuter des idées et non d'attaquer des personnes ou des groupes de personnes.
Nous n'acceptons pas que des critiques soient portées sur les personnes. Outre que cela ne fait absolument pas avancer le débat, c'est un propos irrespectueux. Cela n'a pas sa place ici sur P12 qui reste un lieu ouvert aux différences. Qu'on se le tienne pour dit.



1 QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

C'est une question délicate parce qu'elle n'est pas seulement une question de forme, mais aussi une question de sensibilité à la langue ainsi qu'une question politique.
Notre rapport à la langue est subjectif et il est très délicat de le remettre en question. On le voit bien avec la virulence de certaines réponses.

Pour ma part, et avec un certain détachement, je pense que l'écriture inclusive est une bonne chose. La langue doit exprimer nos idées. Or, celles-ci ont une richesse que les mots peinent bien souvent à refléter. Ainsi, quand je pense au public d'un spectacle, je vois distinctement des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des vieux, des vieilles, des personnes dont je ne saurais déterminer l'âge ou le genre. Pourtant, quand je veux parler du public, je suis en quelque sorte contraint de dire les auditeurs. Ce mot réduit mon idée de cette réalité. Bien sûr, je pourrais entrer dans une description fine de cette idée. C'est d'ailleurs ce que font les meilleurs romanciers et les meilleures romancières. Malheureusement, je n'ai pas ce talent. Et puis, je n'ai pas toujours le luxe de temps nécessaire.
Dès lors, pour moi, l'écriture inclusive (en particulier le fait de dire conjointement le mot désignant les hommes et le mot désignant les femmes) est un moyen de mieux traduire ma pensée.

Je pense que la langue doit s'adapter aux différences de genre parce que la langue est l'expression de la pensée sur la réalité. Si celle-ci est riche alors la langue doit s'enrichir sous peine d'appauvrir l'expression de la réalité et de ne pas y être adéquate.


2 CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

Je pense que c'est une manière d'aborder l'enjeu des genres, mais que ce n'est pas la seule. Il faut l'aborder par la langue afin d'être fidèle à la richesse des situations. Personnellement, je serai mécontent si participant à un groupe, on disait seulement "les auditrices présentes" alors que je suis un homme. Il n'y a donc aucune raison de faire primer la masculin sur le féminin, puisque ce n'est pas un genre neutre.
La langue ne doit pas invisibiliser les différences.

Cependant, l'enjeu des genres ne doit pas s'arrêter là. Il faut lutter contre les discriminations et les phénomènes d'invisibilisation partout où ils se trouvent. Dire "les députés siègent" sans préciser qu'il y a "des députées", c'est prendre le risque de ne pas chercher à savoir combien de femmes sont élues. Ne pas chercher à le savoir, c'est faire fi de la sous-représentation des femmes. Et à ce titre, c'est donc méconnaître également la sous-représentation de certaines catégories sociales. La langue est un des éléments à partir duquel l'enjeu des genres doit être abordé.


3 QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

Sur la féminisation des noms de métiers, il était temps !
Sur l'écriture inclusive, c'est typiquement l'annonce de personnes incapables de prendre du recul.


4 TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

Oui, elle l'alourdit. Il n'est pas simple, de prime abord, de comprendre le système du point milieu ou des parenthèses. Mais, cela n'a rien d'impossible.
Surtout, on peut très bien utiliser l'inclusion par juxtaposition du féminin et du masculin (les spectateurs et les spectatrices) pour simplifier les choses.
Le risque d'inventer de nouveaux mots comme "spectateurices" est qu'on ne soit pas sûr de leur sens - ou qu'il faille multiplier son vocabulaire.
Cependant, "iel" ou "iels" me semble à garder en tête. Il pourrait très bien s'ajouter au "on" quand on apprend la conjugaison de la troisième personne du singulier ou du pluriel. Ce pronom a l'avantage de ne pas se cantonner à la binarité du genre, parce que, non, il n'y a pas que des hommes et des femmes, la réalité des genres est plus riche.


5 QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

Les limites sont celles de l'habitude. Or, les habitudes changent.
Par exemple, la phrase : "mes draps, mes oreillers, ma robe de chambre sont vraiment belles" sonne étrangement, parce que nous avons l'habitude que "le masculin l'emporte sur le féminin" pour l'accord des adjectifs qualificatifs.
Or, cette règle d'accord n'a pas toujours été celle-ci. La règle de l'accord de proximité l'a précédée. Il suffira de quelques années, au pire une génération, pour qu'une nouvelle règle soit habituelle.

De même pour la féminisation des mots. On dit parfois qu'"autrice" est laid. Mais nul n'est dérangé par "actrice"...


6 LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

C'est une très bonne mesure qui permet, encore une fois, de traduire la réalité. J.K. Rowling est une autrice et ses éditeurs l'ont forcée à utiliser des initiales parce qu'ils croyaient que le livre s'adressait à des garçons et qu'ils préféreraient qu'il soit écrit par un homme.
Il faut féminiser aussi pour se rendre compte que de trop nombreuses professions sont monopolisées par des hommes. Ainsi, à l'université, on s'aperçoit que les professeures constituent une petite minorité. Faire comme si le mot "professeurs" suffisait, c'est cacher cette réalité.



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Gryffondor
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Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 18/04/2019 à 23:09:25 - Modifié : 18/04/2019 à 23:10:30

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt tous vos écrits et j'ai beaucoup appris en vous lisant les un(e)s et les autres.

J'apporte seulement ma minuscule pierre à l'édifice : dira-t-on un jour sage-homme comme on dit sage-femme ?

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Yoann Flamel
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Gryffondor
Messages : 8863
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 19/04/2019 à 09:07:00

Merci Mirabelle. Je suis content si ce débat enrichit la réflexion.

Pour te répondre en un mot, je pense que si les gens utilisent de plus en plus le mot, oui il deviendra courant.

Au fond, c'est l'usage qui transforme le vocabulaire. Certains mots nouveaux ne deviennent jamais courants mais d'autres le sont devenus et nous ne nous posons plus la question de leur sonorité.

Si sage-homme sonne étrangement, c'est seulement par manque d'habitude.
Après tout on n'a aucune difficulté à parler de femme de ménage et d'homme de ménage.



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Serdaigle
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Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 19/04/2019 à 12:17:45

Citation : Ariane
Mais ceux qui justement prônent cette écriture au nom d'une égalité des genres, n'est ce pas déjà établir une différence entre l'homme et la femme ? Revenons aux origines du français, la belle langue latine qui elle disposait du genre neutre. Et bien en français, c'est le masculin qui a été adopté. Mais le masculin ne signifie pas l'homme. Le féminin ne signifie pas non plus la femme. Et en aucun cas choisir d'accorder au masculin attesterait d'une supériorité de l'homme sur la femme.

Le problème, c'est que ce n'est pas simplement une question d'accord mais une question de représentation, comme l'a si justement soulevé Yoann. Même si moi, quand on me dit "les étudiants", je ne m'imagine pas que des hommes, ce n'est pas pour autant que ce sera interprété de la même façon par tout le monde. On fait face à un problème d'invisibilisation, et c'est en ça que l'écriture inclusive est intéressante, même si elle n'aboutit pas à un changement concret de la langue sur la durée. C'est fait pour questionner notre rapport au monde.

Citation : Marc
Surtout que ça n'a pas dérangé jusque là qu'il y ait des mots au féminin et d'autre au masculin, des adjectifs qui s'accordent et que le masculin l'emporte.

Oui enfin, ce n'est pas parce qu'une chose "ne dérangeait pas" jusque-là que ça veut dire que c'est forcément bien. La société évolue, et tant mieux. La règle du masculin qui l'emporte sur le féminin s'est installée parce qu'on jugeait le masculin plus noble. Tu ne trouves pas ça un peu dérangeant ? Pas parce qu'il est neutre, parce qu'il est plus noble. C'est quand même un peu violent de dire à des petites filles que le masculin l'emporte sur le féminin. Je me souviens bien d'avoir été outrée en primaire quand j'avais demandé "Mais s'il y a 99 femmes pour un 1 homme...?" et qu'on m'a répondu "Ce sera quand même au masculin."

Citation : Marc
En vrai j'ai envie de dire qu'on s'en fout :') Surtout que quand on parle d'un métier on se réfère pas à la personne en elle même mais à la profession. Quand on dit "C'est un bon auteur", on s'en fout de savoir si c'est une fille ou un gars qui a écrit on dit juste que la personne ayant écrit à fait du bon boulot. Je sais pas si je suis vraiment clair mais du coup féminiser les professions c'est encore une idée pourrie qui classe les personnes plutôt que ce qu'elles font (en vrai les féministes ont tellement des idées pourris j'ai l'impression que leur cerveau l'est aussi).

Alors si on s'en fout, pourquoi existe-t-il déjà des noms de métiers féminisés et pourquoi les utilises-tu ? Est-ce que ça ne te ferait pas bizarre de dire que tu as été voir l'infirmier s'il s'agissait d'une femme ?

Merci de tenir des propos respectueux, sinon. Promis, ce n'est pas si dur de débattre sans insulter les personnes qui ont un avis différent du tien. Tu décrédibilises ton propos en ajoutant ce genre de commentaires.

Citation : Mirabelle
dira-t-on un jour sage-homme comme on dit sage-femme ?

Il y a maïeuticien/maïeuticienne, pour sage-femme. Mais je ne crois pas qu'on irait dire sage-homme, puisque dans "sage-femme", le "femme" désignerait apparemment la patiente et pas la personne qui l'aide à accoucher. Il y a des sources contradictoires, cela dit. À creuser ?


If Harry Potter taught us anything,
it's that no one should live in a closet.




Mirabelle Boutondore
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Gryffondor
Messages : 11353
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 19/04/2019 à 15:40:19 - Modifié : 19/04/2019 à 16:55:40

J'aime bien sortir de nos frontières franco-françaises, c'est toujours enrichissant.
Louis Maltais est l’étudiant québécois qui fut le premier à s’inscrire et à être admis au programme de la formation pratique au métier de sage-femme. Louis Maltais allait-il devenir « un Sage-femme », un « Sage–homme » ou bien un homme " Sage-femme » ? Pour l’office québécois de la Langue française, le mot-Sage-femme désigne LA personne qui est habilitée à exercer cette profession mais recommande l’usage du mot « sage-homme ».

Même dans ses versions récentes, le Petit Robert considère qu’il n’y a pas de masculin possible, le mot sage-femme est exclusivement féminin.

Apparemment, le mot maïeuticien(ne) n’est pas encore entré dans le dictionnaire Larousse ni dans celui de l’Académie. Il tente de réussir son passage, ça fait scientifique et ça fait "joli" dans le décor. Personnellement, je doute, vu sa complexité, qu'il entre dans le vocabulaire utilisé par les gens qui vivent.
*
Je ne peux pas m'en empêcher, juste ce petit clin d'oeil qui me fait tellement rire : *

- le péripatéticien est un partisan de la doctrine philosophique d'Aristote.
- la péripatéticienne arpente les rues à la recherche de clients.

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Anthéa Anderston
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Poufsouffle
Messages : 3223
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 19/04/2019 à 20:23:11

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?
    Au début, ça fait surtout bizarre mais c'est déjà un pas en avant vers une "certaine égalité". La régle du "masculin l'emporte sur le féminin" est un peu veillote et obsolète avec le temps. C'est dommage que l'écriture inclusive ne soit pas accepter officiellement car certains commençent à en faire usage et cela est considéré comme une "erreur".
    Certes, cela peut alourdir les textes à la lecture les premiers temps et fatigué 90% des gens, notamment les jeunes, à devoir "décoder" les mots mais on finit par s'habituer à tout comme le prouve l'évolution de la langue française.


    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Je pense que ça ne se limite pas à ça et que l'écriture soit inclusive ou pas, cela ne changera pas les mentalités pour autant. Le débat autour de ça montre que justement, il n'y a pas encore cette égalité homme-femme puisqu'on dit facilement un maçon mais pas une maçonne, un docteur mais pas une docteure, assistante maternelle mais pas assistant maternelle... La liste est longue.


    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?
    Rien parce qu'il n'y a rien à penser.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Surement un peu puisqu'il y a du coup bien plus de caractères, pleins de points partout... mais c'est que passager.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    La communication orale avec les gens et le manque d'efficacité dans l'état actuelle des choses. En bref, le monde.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    Alors oui, puisque personnellement je trouve bizarre d'appeller obligatoirement une femme (ou un homme) par rapport à la majorité des personnes qui pratique son métier. Il faut que ça existe pour tout le monde.



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Avatar by Sixtine St. James
Remi Prince
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Poufsouffle
Messages : 6007
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 23/04/2019 à 18:21:53

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    J'en pense plutôt du bien. La première fois que je l'ai croisé c'est dans le Chicaneur et du moment que j'ai compris Le·a n'était pas le pseudo d'un pédouzien que je ne connaissais pas encore, mon cerveau s'y facilement adapté. Je trouve que c'est une bonne idée pour révéler l'existence du féminin dans les textes sans avoir besoin d'écrire trois mots de plus toutes les 5 lignes parce qu'on veut signifier qu'il n'y a pas que des hommes dans l'assistance et beaucoup plus facile à lire que l'usage des parenthèses que j'avais toujours vu jusqu'ici pour entourer la féminisation ou le pluriel des mots.
    Je pense que la langue devrait représenter tous les genres dans la limite du faisable. Féminin/masculin, c'est un peu le minimum syndicale puisque même le dernier des réactionnaires admet l'existence de ces deux genres, mais l'existence d'un genre neutre -réellement neutre pas fondu dans le masculin, parce que ça fait vraiment association d'idées, alors qu'un agenre n'est pas un homme par exemple- serait une bonne chose pour parler des gens dont on ignore le sexe ou dont on sait qu'ils ne sont ni hommes ni femmes, comme iel/on/adelphe, etc...


    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Bonne, je ne sais pas. J'ai tendance à penser que si on veut parler genres, y a peut-être des priorités à respecter et j'aurais pas pensé à la langue en premier, mais plutôt déjà à l'existence d'un "troisième sexe" légalement parlant, rien que sur les cartes d'identité par exemple. Le langage est rarement un précurseur en terme de changement. La société évolue et la langue évolue en conséquence, j'ai rarement croisé l'effet inverse. Après, ça reste un passage obligé, donc ça reste une bonne chose que ce soit abordé dès aujourd'hui, ça permet de préparer le terrain pour le moment où cette manière d'écrire sera appliqué légalement dans les écoles, etc... Cette forme d'écriture ne sera au moins pas inconnu au bataillon, les gens auront eu le temps de s'y familiariser, de la voir, ça n'aura pas l'air de sortir de nul part.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    J'en pense que ça n'a rien d'étonnant. Quand on voit la vitesse à laquelle ils ont accepté la féminisation des métiers, j'ai envie de dire que c'est pas surprenant. On sent en plus qu'ils ont des arguments béton à réagir en terme de ressenti. Comme si la beauté de la langue -beauté subjective donc- était déterminante dans le choix de son évolution, si c'était le cas, y a pas mal d'horreurs qui n'existeraient pas, notamment leur dernière simplification en date qui produisent des mots très moches XD
    Et je suis assez d'accord avec Ellana sur l'évolution de la langue et sa beauté. Si on présentait un texte avec l'écriture actuelle à un type de 1300s, non seulement il trouverait ça illisible, mais il trouverait ça moche XD Pas sûre qu'il approuverait cette évolution. Mais bon, l'Académie peut dire ce qu'elle veut, mais elle sera obligée de valider cette écriture à un moment ou à un autre car le langage n'attends pas leur validation pour évoluer, leur rôle se limite juste à acter cette évolution. S'ils ne le font pas maintenant, nul doute qu'ils le feront à l'avenir, même s'ils ne savent pas encore, ils n'auront pas le choix.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Alors oui et non. Non pour la manière d'écrire avec le point milieu. Je le trouve beaucoup plus lisible que l'usage des parenthèses que je vois depuis des années -et contre lequel je n'ai jamais lu ou entendu personne râler- parce que ça ne créé pas de barrière dans la lecture, le point sert vraiment à lier visuellement un mot avec son accord possible. Je trouve ça très facile à lire du moment que t'a pigé à quoi sert le point. En tout cas, quand je lis le Chicaneur maintenant, c'est à peine si je le remarque et je commence à prendre le plis de l'utiliser aussi -depuis que je sais comment le faire, faut s'amuser à retenir le Alt+0183 c'est zézé.
    Après, quand j'ai lu le texte de Yoann au début du post, je dois avouer que j'ai buté sur le "spectateurices", j'avais l'impression qu'il y avait une faute dans le mot et c'est pas hyper clair, hyper lisible au premier coup d'oeil contrairement à l'usage du point milieu. Enfin, j'arrive plus facilement à lire "spectateur·rice·s" que "spectateurices" parce que mon cerveau saisit d'abord le mot "spectateur" qu'il reconnait avant de saisir l'accord ajouté derrière le point et comprends donc qu'il y a hommes et femmes. Alors qu'avec le second, il s'éclate pendant deux secondes à déchiffrer le mot avant de comprendre ce que ça veut dire. Je trouve que ça casse la lecture parce que ça invente des mots si je puis dire là où le point use de mots existants déjà pour simplement leur rajouter l'accord féminin/pluriel. Le point est plus fluide pour la lecture à mes yeux. Et j'imagine pas le nombre de mots qu'on peut inventer avec cette façon de faire.
    J'ai aussi buté sur celleux, mais moins longtemps parce qu'il est plus court même si ça reste très moche -mais bon, la beauté hein...-. J'avais même pas tilté que iel était la contraction de il et elle, j'ai appris l'existence de ce mot quand ma soeur est devenue agenre et m'a dit qu'il fallait user de ce mot neutre pour parler d'iel même si ce n'est pas encore reconnu par la langue française, tout comme j'avais appris l'existence du mot "adelphe" qui est le neutre de frère et soeur. Je l'ai intégré comme un mot à part entière et non comme la contraction de deux mots, c'est pour ça que je le vois autrement que spectateurice.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?
    J'aime beaucoup la réponse de Galahad. Ce sont des gens comme ceux de l'Académie qui limitent son utilisation. Après, c'est une question de mentalité et au final, cette écriture sera accepté peut-être seulement dans une vingtaine d'année, le temps que les mentalités évoluent et que la nouvelle génération arrive, où elle aura grandit dans une société où avoir des parents homo ne sera pas un schéma exceptionnel, où les LGBTQ+ ne seront pas une nouveauté ou une bizarrerie, bref pour qui les changements vécus par notre génération et celles au-dessus si je puis dire ne seront pas des changements mais la normalité, ils l'auront intégré. C'est une pure question de temps.

    J'avoue, cependant, que je ne comprends pas l'argument de la lecture orale. Quand on met des s ou des e entre parenthèses, j'ai jamais entendu la question de comment ça se lit. En ce qui me concerne j'aurais tendance à lire "spectateurs et spectatrices" parce que j'ai tendance à bafouiller et que si je dis "spectateur-rice-s", on va rien comprendre à ce que je dis. Je trouve ça plus clair de dire les deux mots distinctement, ce ressenti ne concernant que moi du coup, mais voilà, pour moi, la lecture orale de cette écriture inclusive est une fausse question, on le lit comme on veut, non ?

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?
    J'ignorais complètement qu'on parlait de professeuse ou autrice à une époque, je trouve ça un peu bizarre que ça ait été viré pour des accords "invisibles" à l'oreille surtout que si professeuse est aussi moche à l'écrit que professeure (subjectivité quand tu nous tiens), autrice ne choque pas. Après, je ne suis pas forcément pour une féminisation de tous les métiers. Je ne sais plus qui donnait l'exemple de vétérinaire. Mais vétérinaire comme... ministre ou médecin ne sont pas des mots genrés j'ai envie de dire. On dit aussi bien le vétérinaire que la vétérinaire ou le ministre et la ministre (cela dit, certaines maire disent mairesses alors que j'aurais classé aussi maire dans les mots non-genrés, genre dire le maire comme la maire en fait, donc bon...). Enfin, ce sont pas des mots que je me serais éclaté à féminiser dans la mesure où ils ne sont -ou ne me semblent pas- masculiniser.

    Après, oui, c'est une bonne chose de féminiser les noms de métiers, je sais même pas pourquoi on se pose la question. Les mots institutrices, infirmières, etc... ce sont des mots que j'entends depuis gamine. Si certaines professions sont féminisées, pourquoi pas toutes (dans la mesure où ces professions ont des noms genrés j'entends) ? Après, est-ce que c'est suffisant... Ca dépend, suffisant pour quoi ? L'égalité Homme/Femme, non, clairement pas, le langage peut être équitable, ça n'empêchera pas l'existence du sexisme pour autant, pas plus que c'est suffisant pour les gens qui ne se reconnaissent pas dans ce schéma binaire de l'être humain, mais c'est un pas tout de même. Un pas nécessaire, indispensable, mais pas suffisant, juste le premier vers le suivant.

Antonin Draconimus
3e année
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Poufsouffle
Messages : 5141
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 23/04/2019 à 22:37:26

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    A vrai dire, je ne m'étais jamais posé la question du coup ce débat est un bon moyen pour y discuter. Je pense que l'écriture inclusive peut-être intéressante comme c'est le cas pour différencier les métiers. Après, je reste dubitatif sur le fait que son utilisation soit générale car elle modifierait sensiblement la langue.

    Dans certaines circonstances et pour certaines choses, cette écriture inclusive peut s'avérer utile mais je ne suis pas convaincu par sa généralisation.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Non, je pense que c'est plutôt une forme de revendication de personnes voulant à tout prix distinguer les genres. Cela peut se comprendre pour d'autres secteurs mais au niveau de l'écriture je trouve cela exagéré.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    L'Académie Française a eu des mots forts que je trouve disproportionnés par rapport à la réalité de la chose. Certes, je suis opposé à la généralisation de l'écriture inclusive mais de là à parler de "péril mortel", il y a un monde.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Oui car elle crée des mots à double sens pour une question de genres. Je ne vois pas en quoi changer l'écriture pour la rendre plus lourde servira à reconnaitre les genres. Le langage est une chose universelle et il permet l'échange. Pourquoi vouloir le personnaliser avec l'écriture inclusive alors qu'il a été ainsi depuis pas mal de temps.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Je pense qu'elle se trouve dans le fait que certains voudraient la généralisée. L'adapter pour certaines choses qui me semble justes ne me dérange et je pense que sa limite se trouve dans son expansion à la langue.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

Oui je pense car cela permet de valoriser le métier des femmes en partie. C'est une reconnaissance qui me parait logique et naturelle.
Cela est-il suffisant ? Je ne sais pas à vrai dire, du moment que cela ne modifie pas en profondeur le langue cela n'est pas dérangeant à mon sens.
Yume Tsuki
1re année
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Serdaigle
Messages : 731
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 25/03/2021 à 18:47:18

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    La langue était très liée à la culture et à la société qui l'emploie, je pense par conséquent que c'est un premier changement vers la tolérance. Je le croise souvent un peu partout sur internet maintenant et je m'y suis vite habituée. Mais je pense que cela ne suffira pas à cause des limites de cette méthode et que si nous voulons vraiment inclure tous les genres, il faudrait modifier plus en profondeur la langue. Et oui, je pense que la langue doit s'adapter mais pas qu'aux différences de genre mais aux changements de la société en général. Des études ont montré l'effet des affirmations sur notre cerveau et les modifications que cela entraîne dans la vie de tous les jours. Pourquoi cela ne ferait-il pas le même effet pour les différences de genre ?

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    Comme je l'ai dit précédemment, je pense que c'est une bonne manière de commencer. La langue est très en lien avec notre culture alors modifier l'un influence l'autre. Ce n'est pas la seule qui existe bien entendu et je ne pense pas qu'il s'agisse de la meilleure solution, mais c'est un début. Ça montre en effet combien les femmes et les non-binaires ont été oublié(e)s au détriment des hommes. Et c'est en commençant par modifier la langue qu'on modifiera notre comportement ainsi que l'administration et que toutes les personnes finiront par être inclues.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    Je trouve ça... intolérable et intolérant. Quand j'étais petite et que j'ai appris que le masculin l'emporterait toujours sur le féminin, ça m'a beaucoup surprise, comme Galahad. J'avais l'impression que face à un garçon, je serais toujours moins importante. Et le voilà le problème : cette règle s'étend à notre société. On le voit partout, dans la vie quotidienne, dans la justice, dans la vie professionnelle, ... Et le fait qu'il n'existe pas de pronom pour parler des personnes non-binaires fait qu'on les oublie souvent. Alors que l'Académie française traite cette potentielle solution d’aberration, ça me dégoûte. Certes, on peut trouver ça moche ou pas adapté à certaines situations mais au moins, on cherche, on expérimente. Et le fait qu'ils jugent ces tentatives alors qu'eux-mêmes ne bougent pas le petit doigt me hérissent le poil. De plus, la langue française est avant tout une langue vivante, qui suit l'évolution de notre société. Ce qui la mettrait en péril serait justement de ne pas la modifier.

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Alors oui, et c'est l'un des principaux défauts de cette écriture je trouve. Quand il s'agit d'un article ou d'un texte court, ça peut aller. Cependant, je vois mal un roman écrit ainsi. Et le problème s'étend à l'oral puisqu'elle est difficile à lire. C'est pour cela que je considère cette écriture comme un bon début mais qu'il faut continuer à la creuser pour la rendre plus pratique dans l'usage quotidien. Ainsi, de moins en moins de gens seront rebutés à l'utiliser.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Son côté pratique, je dirais. Un texte écrit en inclusif prendra davantage de temps à être écrit et c'est difficile de le lire à l'oral. Et à cause de cela, les gens ne l'utilisent pas au quotidien. Je pense que si nous voulons vraiment inclure tout le monde dans notre langue, il faudrait créer un pronom neutre singulier et surtout pluriel.

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    Je pense que oui. Jusqu'à maintenant, les métiers féminisés étaient des travaux considérés comme ingrats pour la plupart (je ne dis pas que je les trouve ingrats mais qu'il s'agit souvent de leur connotation). Étendre la féminisation à tous les métiers montre d'abord que des femmes travaillent elle aussi et aussi qu'elle ne se limitent pas aux tâches dont personne ne veut (ex : le ménage, la surveillance des enfants...). La question à présent est : ce changement sera-t-il suffisant ? Et à cette question, seul le temps pourra y répondre...



#404f5d
Emma Potfleur
Serveuse
Chroniqueuse Crocs
3e année
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Poufsouffle
Messages : 2098
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 18/08/2023 à 11:05:08

La dernière réponse date un peu mais comme c'est un sujet intéressant et toujours bien d'actualité je pense, je me permet.

    [1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

    Je dirais que c'est un outil, une façon de parler très intéressante mais qui a malgré tout des limites. Elle permet l'introduction de nouveaux pronoms qui sont bien nécessaire. Après pour une généralisation totale dans des textes plus longs je reste un peu plus sceptique sur certains points. La langue évolue en continue parce que le monde change, donc c'est une transformation que je trouve assez logique. Après, c'est quelque chose dont ça peut être difficile de s'y adapter et qui peut demander un effort global. Comme l'on déjà soulevé plusieurs personnes, c'est une question d'habitude.

    Je trouve que certaines "formes" de l'écriture inclusives sont peut être plus intéressantes que d'autres.
    - l'utilisation des points comme dans comédien·ne·s à l'écrit est plus lisible selon moi. Même en lisant vite j'arrive à comprendre toutes les formes. En revanche, à l'oral je pense que c'est difficilement utilisable.
    - J'ai plus de mal a l'écrit avec les deux mots collés comme celleux ou spectateurices parce que j'ai tendance à ne lire que la première forme.
    - Les formes "les lecteurs et les lectrices" sont peut être plus naturelles mais bon ça alourdit vite.

    [2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

    C'est une manière qui peut toucher plus de monde et faire réfléchir, parce que la langue est quelque chose qui nous touche chacun au quotidien. Ça peut apporter de la reconnaissance et de la normalisation de nouveaux genres, peut-être. En revanche il ne faudrait pas non plus qu'un surplus de l'écriture inclusive rende ridicule cette histoire de genres. Après, je ne pense pas que s'il y avait une chose à faire autour des genres, ce serait vraiment la langue. Je trouve que c'est un peu plus un "détail technique" face a l'ensemble de l'enjeu, même si ça reste important.

    [3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

    Je trouve ça ridicule, avec des mots bien trop forts quel que soit leur avis. Rejeter une idée en bloc de cette manière est totalement désespérant car même si on est pas d'accord avec le principe il y a toujours des bons côtés a y trouver, ou de quoi réfléchir dessus.
    De plus l'Académie française n'est clairement pas représentative des français dans son ensemble, donc je pense que quand c'est pour dire ça on peut se passer de leur avis

    [4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

    Alors oui clairement. Ça rajoute des caractères, des doubles formes ou des mots entiers, et ça peut parfois faire beaucoup, surtout quand on en a pas l'habitude. Moi il m'arrive très régulièrement de lire des textes en les "prononçant" dans ma tête surtout lorsque j'ai besoin de plus de concentration, et certains mots de ce topic m'ont vraiment fait buter.

    Mais d'un autre côté ça apporte énormément de précision et donne un sens plus logique et clair au masculine, donc ça a aussi ses avantages.

    [5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

    Premièrement l'oral, parce que je vois mal comment tout ça peut être adopté à l'oral. Passé la barrière de la difficulté de rendre le tout fluide, il faut également que cela devienne une réelle habitude. C'est pour ça que je vois difficilement l'utiliser au quotidien d'une façon généralisée.
    Ensuite les gens, parce qu'il y en aura toujours qui seront foncièrement contre des changements comme ça on a déjà pu bien le voir je pense. Sauf que ça peut vite poser des problèmes de communication à force, et ça serait bien dommage tout de même .

    [6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

    Je trouve ça très bien même si les erreurs entre les différentes possibilités sont vite venues. Je trouve que ça permet également de retirer un aspect exclusivement masculin à certains métiers où on y retrouve une bien grande part d'hommes. Ça permet une normalisation et une valorisation assez significative tout de même. En revanche, je pense qu'il ne faut pas trop en faire non plus. Certains métiers ont tout de même une quotation plutôt neutre, pas besoin de les féminiser parce que ça rend bizarre. Je voyais des questionnements par rapport à vétérinaire ou médecin, pour moi la réponse me semble bien logique.


    Est-ce que c'est suffisant, non j'aurais tendance à dire parce qu'il y a de quoi faire bien mieux

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Poufsouffle
Messages : 8576
Titre : Re : En faut-il pour tous les genres ?
Créé : 06/01/2024 à 14:12:14

[1] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN GÉNÉRAL ? JUSQU’OÙ LA LANGUE DOIT-ELLE S'ADAPTER AUX DIFFÉRENCES DE GENRE ?

J'avoue que je ne suis pas à l'aise avec l'écriture inclusive. Etant dyslexie et dysorthographie, cette forme d'écriture est très difficile à lire.

Mais en dehors de mon cas personne, l'écriture inclusive est une bonne chose. Même si pour le coup, les personnes en difficultés peuvent se sentir exclus, car ils peuvent avoir des difficultés à comprendre un texte

[2] CONSIDÉREZ-VOUS QU'IL S'AGISSE LÀ D'UNE BONNE MANIÈRE D'ABORDER L'ENJEU DES GENRES ? POURQUOI ?

Disons que c'est une solution qui mérite d'être essayé. Pour voir les résultats, ils faudra plusieurs années.

[3] QUE PENSEZ-VOUS DE L'ANNONCE QU'A FAIT L'ACADÉMIE FRANÇAISE SUR LE SUJET ? POURQUOI ?

D'un côté, je les comprends, mais la langue française évolue. Il faut savoir s'adapter.

[4] TROUVEZ-VOUS QUE CETTE ÉCRITURE ALOURDIT LE TEXTE ? POURQUOI ?

Oui. Pour moi, pas de doute cela alourdit et complique le texte. L'écriture est déjà une chose qui n'est pas facile et l'écriture inclusive n'est pas forcement adapté à toutes les formes de textes (administrative). Il faut faire en sorte que toutes les personnes qui lisent le texte puissent le comprendre. Avec cette forme d'écriture ce n'est pas forcement le cas. Ce qui est dommage, car ce n'est pas le bute.

[5] QUELLES SONT LES LIMITES DE L'ÉCRITURE ÉPICÈNE, SELON VOUS ?

L'oral. Vous vous voyez lire ou parler de cette façon ? Moi, non.

[6] LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS EST-ELLE UNE BONNE MESURE ? EST-ELLE SUFFISANTE ?

Non elle n'est pas suffisante, mais c'est un bon début. Même si certains nom de métier au féminin sonne bizarre. Il faut si faire.

:X Vava Sixtine et Carter / Signa Clairet . Badge Fiona:X
Livre : La dernière gardienne de dragon/Le Manoir/Ma ville parfaite/La femme qui n'était pas sûre d'être vivante

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