Londres était une ville qu'Orane appréciait tout particulièrement, du moins, depuis qu'elle y habitait seule, loin des humeurs moroses de ses parents. Les rues étaient, comme à leur habitude, bondées, de quoi déplaire à la Lueswinn qui détestait réellement de tels attroupements de personnes. Et pourtant, dans cette ville, tout semblait différent. Le monde était davantage supportable, voire même apprécié, les transports moldus n'étaient pas si détestables que cela, et peu importe le temps, la ville en restait agréable. La descendante de vélane n'avait pas énormément de temps libre étant donné ses occupations. Le ministère avait très vite eu raison d'elle, autant de travail pour une seule personne, qui plus est souvent distraite, n'était pas la meilleure manière de finir ses journées comme il se devait. Finalement, ses quelques heures durant lesquelles elle pouvait se permettre de complètement oublier le travail, elle préférait les passer à arpenter les rues de Londres plutôt que de se reposer, comme elle devrait probablement le faire. Sortant tout juste du métro moldu, appréciant son système malgré le fait qu'elle n'y comprenait toujours rien, elle ralentit sa marche, laissant son inconscient choisir entre se laisser consumer par ses trop nombreuses pensées, ou bien se plonger dans une observation distraite des passants et de leurs manières d'agir parfois étranges. Habillée le plus simplement possible, d'une tenue au mieux discrète dans le but d'éviter d'attirer les regards, bien que cela était peine perdue, la Lueswinn se dirigea vers cette rue toujours davantage peuplée, se faufilant à travers la foule de passants, pour finalement ralentir une fois qu'elle put voir le monde se disperser davantage. En route vers le ministère, s'aérant l'esprit à sa manière avant de devoir se replonger dans le monde du travail, elle profita encore du temps qui lui restait, et notamment de cet éclairci, le ciel se faisant moins nuageux qu'à l'habitude. Avec Roy Travis.

Étant donné la foule, il n'était pas surprenant de se retrouver bousculé par une personne un peu pressée, ou une autre maladroite. Pour autant, dans une rue moins fréquentée, c'était forcément plus agaçant, et pire encore lorsque le regard jeté n'était accompagné d'aucune parole d'excuse. Concrètement, la Lueswinn n'en avait pas grand-chose à faire d'excuses pour si peu, mais elle ne put s'empêcher de marmonner, agacée sans grande raison. Faisant son entrée dans le ministère, inspirant longuement, elle s'avança dans le hall toujours si bondé, se faufilant doucement entre chacun des sorciers présents, sans pour autant accélérer le pas. Elle n'était pas tant pressée de rejoindre le niveau deux, il fallait bien l'avouer. Et même si elle avait espoir de pouvoir y fermer les yeux, même durant quelques minutes uniquement, ce programme n'était certainement pas celui que sa cheffe lui réservait. Sur son chemin, elle eut cette désagréable impression de louper quelque chose, ou au moins qu'elle devait se retourner. Ce ne fut que lorsqu'elle remarqua la silhouette de l'homme qui l'avait bousculé à l'extérieur qu'elle comprit pourquoi. Le fixant du regard un instant, elle reprit finalement son chemin, passant les portes de l'ascenseur. Deux personnes s'y trouvaient déjà, personnes qu'elle salua, un léger sourire en guise de salut, avant de se retourner vers les portes ouvertes. Une fois le voyage en ascenseur passé, qui fut pour le moins rapide, Orane se dirigea comme à son habitude vers le bureau des aurors, attrapant le premier siège s'y trouvant, s'y asseyant rapidement. La cheffe était sûrement en plein travail dans son bureau, et excepté Orane, aucun autre auror ne se trouvait actuellement dans la grande pièce. La journée s'annonçait réellement longue.

- Bonjour, il me semble que vous travaillez à Poudlard si je ne m'abuse ?

Le murmure constant de ses pensées résonnait dans l'esprit de la Lueswinn, se confrontant à divers aspects de sa vie, remettant en question divers points. Et tout ça plutôt que de se confronter au travail qui ne devrait plus être repoussé évidemment. Cette séance de réflexion fut interrompue par l'entrée d'un homme dans la pièce. Il ne lui fallut que quelques secondes pour remettre son visage, l'ayant rencontré seulement quelques heures plus tôt. Ou du moins, c'est ce qu'il lui semblait après le semblant de travail qu'elle avait effectué. Sans se cacher de prendre quelques secondes de plus pour l'observer, elle mit du temps avant d'enregistrer sa question. Ce n'était pas commun en guise d'introduction, et elle ne s'attendait certainement pas à cela. Quoiqu'elle ne s'attendait déjà pas à le croiser de nouveau. En partie oui. Je forme certains élèves à transplaner. Sans trop en dire, la Lueswinn se contente de répondre le nécessaire, restant ainsi correcte, et respectueuse pour ne pas l'avoir simplement ignoré. Étant encore et toujours seule dans le bureau, ç'aurait été légèrement ridicule d'espérer le voir faire demi-tour, et quitter la pièce comme si de rien n'était. Reportant son attention sur le sorcier, Orane lui offrit un léger sourire, ponctuant ainsi sa reprise de parole. Je peux faire quelque chose pour vous ? Ou vous vouliez simplement satisfaire votre curiosité ? Il était plutôt rare de tomber sur ce genre de personne, aux interventions si imprévues qu'elles pourraient presque en être perturbantes. Sans chercher plus longtemps à comprendre son intervention, la descendante de vélane se contenta de continuer à l'observer, attendant une quelconque réponse.

- Pardonnez mon audace mais je pense que vous pourriez en effet satisfaire ma curiosité.


- Vous êtes donc formatrice à Poudlard c'est intéressant, je me nomme Roy Travis et je suis également présent au sein de l'école en tant qu'historien et professeur adjoint.

Malgré une certaine sensation étrange la poussant dans l'idée de le classer parmi les visages déjà croisés de son esprit, elle était incapable d'assimiler un nom à son visage, et encore moins de pouvoir affirmer quoi que ce soit sur cet homme. Malgré son regard qui ne lâchait pas ses yeux, s’imaginant peut-être qu'elle pourrait y lire la vérité quant à sa présence ici, elle ne parvint pas à affirmer ce que son sourire pouvait bien signifier. Et elle n'aimait pas ça. Satisfaire sa curiosité. Satisfaire sa curiosité. Sérieusement ? Orane se surprit à regretter sa récente question, détestant découvrir une telle réponse, réponse qui ne présageait strictement rien de professionnel. Retenant une grimace, elle leva les yeux aux ciels, soufflant grossièrement. Roy Travis. Maintenant qu'elle avait un nom à assimiler à ce visage, il ne semblait plus lui manquer que quelques informations à son sujet. Excepté ses professions. Bien que la Lueswinn s'en fichait tout particulièrement, souhaitant simplement avoir la paix, elle reporta son regard vers le Travis, présentant un sourire des moins sincères. Et je peux faire quelque chose pour vous monsieur Travis ? N'ayant jamais réellement accepté sa descendance, la jeune femme se prit un instant à se demander si cette intrusion dans ce bureau n'avait pas un rapport avec cela. La seule autre enfant de vélane qu'elle avait rencontré était plutôt du genre à adorer, et profiter des regards, attentions, et réactions ridicules que pouvaient avoir les individus. Orane, elle, avait toujours trouvé cela insupportable. Reportant son attention sur le sorcier, elle se contenta de lui lancer un dernier regard sans grande considération, semblant simplement d'ores et déjà lassée de cet échange.

- Vous pouvez commencer par vous présenter, cela m'aidera sûrement à savoir ce qui m'a poussé à venir vous voir.


- Antonin Draconimus ce nom vous dit quelque chose ?

Si l'agacement pouvait s'entendre comme la pluie sur les toits, Orane aurait sûrement attiré encore davantage d'attention sur elle-même, interpellant bon nombre de sorciers sur d'autres étages tant elle aurait aimé quitter cette pièce, passer ses nerfs sur quiconque, et oublier cette rencontre. Se redressant sur son siège, elle fit signe au Travis de prendre place, son visage crispé un instant, n'ayant visiblement aucun contrôle sur les émotions introduites depuis l'arrivée de l'homme en question. Se focalisant un instant sur sa respiration, la jeune femme sembla reprendre contenance, posant de nouveau son regard sur le concerné. Son visage auparavant crispé était plus confiant que jamais, ne montrant plus aucun signe d'agacement, en comparaison à sa voix qui exprimait un souhait de voir le temps passer plus vite qu'il ne le faisait. Orane Lueswinn. Son ton donnait la forte impression que ses simples deux mots lui avaient été arrachés de force. Elle était censée ne rien laisser paraître, rester impassive, et pourtant, nombreux étaient ceux qui avaient compris que la Lueswinn était loin d'y parvenir, la volonté demandée dépassant souvent ses pertes de contrôle, menant à des colères inexpliquées. Du moins en partie. Si elle ne se trouvait pas dans le bureau des aurors, elle se serait probablement accordé le droit de lui rire au nez avant de s'éclipser. Le ton de la conversation sembla changer du tout au tout lorsqu'une nouvelle question fut posée. Autant son regard ancré dans celui du Travis ne bougea pas d'une seconde, autant son ton devint plus doux, comme si elle reprenait contenance, réfléchissant sans même se rendre compte de son changement soudain. Antonin Draconimus. Retournant ce nom de toutes les manières possibles dans son esprit, elle mit plusieurs longues minutes pour pouvoir affirmer quoi que ce soit, n'ayant suivi cette affaire que de loin. Ce nom ne met pas inconnu, mais je n'en sais pas énormément, je n'ai pas travaillé sur ... cette affaire personnelle. Il était toujours délicat d'évoquer ce genre de choses, encore davantage lorsque c'était à Orane qu'était adressé ce genre de questions, cette dernière n'étant pas spécialement douée dans les relations humaines, cherchant avant tout à ne pas user de ses charmes vélaniques, bien que cela était toujours compliqué. Vous êtes ... étiez un proche ? Toutes mes condoléances.

- Cela fait très peu de temps que j'avais fais sa connaissance, disons qu'il m'a évité de me créer des ennuis qui auraient pu me conduire vers une destinée plus sombre.


- Vous n'avez pas quelque chose à boire par hasard ? Discuter autour d'un verre est toujours plus convivial vous ne trouvez pas ?

La réponse du Travis était pour le moins inattendue. Il aurait été mentir de réfuter le fait que cela avait éveillé les intérêts de l'auror. Se connaissant, elle mettrait probablement son nez dans cette histoire rien que pour satisfaire sa curiosité une fois qu'il aurait quitté son bureau. Bureau qu'il ne semblait d'ailleurs pas prêt à quitter. Alors qu'il semblait en pleine observation des lieux, Orane trouva quelques secondes appréciées pour se perdre dans ses pensées, comme à son habitude, réfléchissant à ces dernières paroles. L'historien ne semblait pas être la figure même du sorcier tombant du mauvais côté, si tentait il en existait réellement un. Et pourtant, la Lueswinn savait bien que les apparences étaient trompeuses, de quoi l'amener à en douter. Quoi de plus normal. À peine reprenait-il la parole que la descendante de vélane souffla doucement, se mordant la lèvre de manière à s'éviter de dire tout haut quelque chose qui n'aurait jamais dû être dit. Il fallait pourtant bien avouer qu'elle rêvait de sortir de ce bureau. Et même si elle aurait préféré ne pas avoir à rester en la compagnie du Travis, sortir du bureau était déjà un bon début. Quoi que ... si sa descendance n'était pas tant préoccupante quant à ces rencontres, elle aurait probablement accepté en soupirant, l'intimant à quitter la pièce pour trouver un lieu moins formel. À la place, elle plongea de nouveau son regard dans le sien alors qu'elle comptait sérieusement sur une réponse, ses intentions n'étaient réellement pas claires. D'un ton calme, bien qu'impatient, elle reprit, formulant ces interrogations simplement, ne voyant pas - ou plus - l'intérêt de tourner autour du pont. Vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous êtes ici. Que ce soit pour parler de monsieur Draconimus, cette destinée plus sombre ou quoi que ce soit d'autre, j'aimerais savoir en quoi je peux satisfaire votre curiosité. Elle laissa quelques secondes de silence planer dans la pièce avant de reprendre, son regard se portant un instant sur l'enveloppe et la boîte posée sur la table. N'ayant pas travaillé sur cette affaire, je ne pense pas être la bonne personne à qui vous adresser. Orane regretta presque, pendant un court instant, de ne pas pouvoir simuler une tonne de travail, son comportement dans ce bureau montrant bien qu'elle s'y ennuyait plus qu'autre chose, ce qui était loin d'être habituel d'ailleurs. Le silence ayant repris place dans la pièce, la jeune femme se contenta d'attendre, laissant son esprit se perdre dans ses interrogations portant sur le professeur.

- Et bien tout simplement parce que vous êtes la seule auror de présente et que votre neutralité dans cette affaire pourrait m'être utile.


- Je sais que je vais devoir affronter diverses choses dont certaines en lien avec la magie noire, votre talent et votre don de vélane ,si je ne m'abuse, me serait d'une grande aide.

Autant Orane avait fait au mieux pour rester impassible, lui montrer un désintérêt, espérant qu'il s'éloigne de lui-même, autant elle n'avait pas prévu de se retrouver si surprise par ses paroles. Il était maintenant évident qu'elle n'était plus si sereine quant à la tournure de la discussion, visiblement toujours perturbée par la mention de sa descendance. Descendance qu'elle aurait dû accepter depuis tout ce temps, sans que ce ne soit le cas. Inspire. Expire. Il lui fallut quelques secondes semblants interminables avant de reprendre la parole. Elle n'était plus aussi sûre d'elle, et bien que son ton de voix était tout aussi confiant, son regard assuré posé sur le Travis, ses pensées s'agitaient dangereusement. Il n'y avait pas lieu de paniquer, et pourtant, le contrôle de ses émotions n'était pas son fort. Je préférerais que nous n'ayons pas la discussion que vous attendez ici monsieur Travis. Nous n'avons rien à boire ici, et j'ai besoin de prendre l'air. Sortons d'ici et nous irons où vous voulez pour parler. Elle se retint d'ajouter quoi que ce soit au sujet du fait qu'elle ne comptait certainement pas répondre à toute l'aide espérée. Il fallait qu'elle sorte de cette pièce. L'air semblait presque se raréfier tant elle en avait presque du mal à respirer, agacée de cet échange, n'en appréciant pas sa tournure. Sans attendre une quelconque réponse, la jeune femme se leva, se dirigeant vers la porte, se doutant que l'historien la suivrait. Se mordant la lèvre le long du trajet, Orane semblait simplement perdue dans ses pensées, se remémorant les quelques détails connus de cette affaire au sujet d'Antonin Draconimus. Elle ne remarqua pas d'une seconde les regards se tournant vers elle, y étant désespéramment habituée, ni le silence qui s'était installé dans l'ascenseur. Une fois à l'extérieur du bâtiment, la descendante de vélane eut l'agréable impression de respirer de nouveau correctement. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se tourner vers le Travis, lui indiquant qu'elle le suivrait vers où il le voudrait, avant de poursuivre. Elle n'avait pas plus envie que ça de l'écouter parler de cette affaire. Ni de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Un sourire ne lui fut pas accordé, son semblant d'intérêt devrait bien suffire. Je vous écoute.

- Je vous dirais tout mais trouvons un endroit où nous pourrons prendre une collation, je n'aime pas discuter en ayant la gorge sèche.


- Bien maintenant que nous sommes installés, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Les hommes qui ont été retrouvés sur la scène du meurtre de mon demi-frère n'étaient que des subalternes, avez-vous une piste du commanditaire ?

La descendante de vélane se mordit violemment la lèvre, à nouveau, toujours un peu plus agacée par les paroles de l'historien. Son sourire était des plus exaspérants à ses yeux, et le voir si amusé par la situation lui donnait envie d'en oublier les bonnes manières. Et pourtant, elle se contenta de dépenser toute sa frustration dans ce simple geste, se mordre la lèvre jusqu'à en avoir mal. Orane le suivit sans un mot, se demandant toujours pourquoi elle s'embêtait à cette prise de tête. Elle aurait pu lui rire au nez avant de partir dans une direction inverse. Au lieu de ça, elle le suivit, jusqu'à s'arrêter dans ce café moldu. Elle s'empressa de refuser de prendre quoi que ce soit, n'ayant aucune envie de boire ou manger, préférant se concentrer sur la discussion qui allait suivre. Certains auraient été flattés, la Lueswinn se contenta de hausser les yeux au ciel en s'asseyant. Si le Travis n'avait pas ce caractère qui donnait envie à la jeune femme de le fuir d'exaspération, elle aurait probablement ris de voir ce geste ridicule à ses yeux. Que sa descendance y soit pour quelque chose ou non, c'était inutile, et ridicule. Du moins à ses yeux. Moi aussi j'ai quelques questions. Un léger sourire se dessina sur son visage, défiant l'historien, ne souhaitant pas lui dévoiler toutes ces informations, surtout vu le peu de clés qu'elle possédait. Vous avez seulement besoin de davantage d'informations quant à cette affaire ou ... quoi ? Un peu plus tôt, il avait annoncé que la Lueswinn pourrait lui être d'une grande aide. Il ne fallait pas chercher très loin pour deviner qu'il n'attendait pas simplement des réponses quant aux finalités de cette affaire compliquée. Et vous allez affronter quoi au juste ? Si les aurors se chargent de cette histoire, vous êtes supposés les laisser faire. Alors, en quoi ma ... descendance pourrait vous être utile ? Il fallait avouer que malgré tout, les motivations de l'historien l'intriguaient. Rompant le contact visuel avec ce dernier, la Lueswinn se mit à observer les environs, préférant se concentrer sur ces moldus faisant leur entrée dans le café, ou encore ceux y travaillant, plutôt que sur la discussion en elle-même. Elle faisait déjà un effort pour s'y intéresser sans paraître aussi ennuyée qu'elle ne l'était, il ne fallait pas pour autant trop lui en demander à rester totalement attentive sur les attentions du Travis.

- Je ne peux pas encore tout vous dire sur cette affaire, mais vos informations me seront utiles tout comme votre don.


- Je sais où trouver un membre ayant des informations sur l'assassinat de mon demi-frère, mais il ne se laisse pas facilement duper et avec votre talents professionnels et votre don vous pourrez mettre utile.


- Je vois que vous semblez agacée par votre don mais si vous ne le rejetez pas vous pourriez faire des merveilles en usant de celui-ci.

La jeune femme semblait commencer à ne plus supporter cette ambiance, son visage fermé, ses yeux lançant de claires insultes envers son interlocuteur, et sa posture qui indiquait une réelle impatience. Vos informations me seront utiles tout comme votre don. La volonté qui lui fut nécessaire pour s'empêcher de rétorquer rapidement la première méchanceté lui passant par la tête fut si grande qu'elle ne put s'empêcher de rire. Rien d'amical, son rire mettait davantage en avant une légère moquerie. Comment pouvait-il penser qu'elle accepterait si facilement de le servir dans cette histoire peu claire ? Il fallait pourtant avouer que les informations qu'il semblait posséder seraient forcément d'une grande utilité, non seulement pour l'affaire en elle-même, mais en plus pour sa curiosité personnelle. Levant les yeux au ciel, elle laissa l'historien poursuivre, réfléchissant parallèlement à ce qui lui était dit. À en voir la tournure de la discussion, la descendante de vélane commençait à regretter d'avoir accepté le fait de s'éclipser du bureau, et du ministère plus globalement. Elle n'y était certes pas à l'aise, mais au moins elle était dans le cadre professionnel de ses fonctions. Faire des merveilles. La Lueswinn sembla se déconnecter quelques instants de tout cela, s'imaginant exploser avant de sortir du café comme elle le rêvait actuellement. Elle n'avait jamais entendu ou telle absurdité, ou presque. Ou alors c'était davantage le fait que cela vienne du Travis qui l'énervait à ce point. Il fallait pourtant croire qu'à cet instant, la jeune femme ne savait pas quoi répondre, ni comment lui répondre. C'était officiel, cet échange ne l'agaçait plus seulement, il l'insupportait. Elle n'avait qu'une envie, laisser ses pensées parler à sa place et retourner travailler. Et pourtant, travailler n'était vraiment pas une partie de plaisir, mais face à Roy Travis, ça paraissait bien moins ennuyeux tout d'un coup. Je n'aime pas du tout perdre mon temps. Et pour le moment, cette discussion n'est qu'une pure perte de temps. Malgré son réel agacement, elle n'était pas certaine de savoir quoi dire pour inciter l'historien à lui parler davantage de ce qu'il avait en tête. Le plus agaçant était probablement le fait qu'il semblait avoir trouvé de quoi la faire réagir, alors que de son côté, elle rêvait plus de s'échapper que de rétorquer quoi que ce soit qui ferait avancer les choses. La Lueswinn hésita quelques instants à rajouter quelque chose, se demandant s'il ne fallait pas mieux qu'elle reporte son attention sur les alentours, attendant simplement une quelconque réponse. Ce qu'elle fit.

* La jeune auror semblait plus qu'agacé que jamais mais étrangement elle n'avait pas mis fin à cette conversation. Roy avait peut être vu juste en elle même ou bien il faisait fausse route depuis le début. Il constata un rire moqueur de la part de la jeune femme mais cela ne lui fit ni chaud ni froid, certaines personnes se dissimulaient derrière des expressions ou des mimiques et cela pouvait en être le résultat.

Elle détournait son regard de celui de l'irlandais comme pour rechercher un nouveau centre d'intérêt. Le Travis ne s'attendait pas à ce que la Lueswinn plonge tête la première dans son appel et c'est cela qui lui l'encourageait à poursuivre sa discussion avec cette dernière. *

- Je vois que malgré votre agacement vous êtes toujours là, rien ne vous empêche de partir si c'est que vous souhaitez mais votre intérêt bien que dissimulé semble présent je vais donc vous dire ce que je compte faire et ce que j'attends de vous.

* Roy allait exposer une partie de ses intentions à l'auror en sachant qu'en faisant cela il s'exposait peut être à une réaction hostile de sa part. Il prit sa collation et la vida d'un trait, il posa le verre sur la table. Il jeta un oeil aux alentours pour voir si aucunes oreilles ne traînaient et fixa la jeune femme avait un air qui n'avait rien à voir depuis le début de leur conversation. L'expression qui se dégageait de son visage était plus grave et solennelle. *

- Une fois que j'aurais retrouvé cet homme, je l'interrogerai à ma manière pour savoir si d'autres personnes sont mouillées dans cette affaire. Bien évidemment, cela ne sera pas une discussion des plus agréable et c'est là que vous pouvez jouer un rôle déterminant. Votre don pourrait m'être n'importe quel homme dans une confusion selon votre envie et au lieu de le combattre vous pourriez apprendre à l'utiliser à bon escient.

* Le sujet du don de la jeune femme n'était peut être pas le bon moyen pour convaincre cette dernière mais Roy n'avait pas l'habitude de prendre des pincettes pour dire les choses. Il exposait son point de vue à la Lueswinn et elle seule déciderait de la suite. *

- Joignez-vous à moi dans cette traque et je vous offrirez bien plus qu'un commanditaire d'un meurtre, je peux vous le garantir.

Sorryyyy Un long frisson fut provoqué par les quelques mots du Travis au sujet de son don. Un don. Elle était loin d'appeler sa descendance comme tel, et écouter un pure inconnu en parler comme si elle n'était qu'un couteau suisse commençait à faire monter la colère. Orane serra brusquement les dents, sûrement pour éviter une quelconque parole déplacée, à moins qu'elle ne s'empêche de lui sauter à la gorge. Son visage était froid, et un voile de colère s'y était installé. Rares étaient ceux qui l'agaçaient tant en si peu de temps. Le Travis avait-il oublié qu'il avait face à lui une auror, qui plus jeune auror, qui s'attelait au respect des règles de sa formation ? Avait-elle réellement l'air d'une sorcière prête à tout pour jeter en l'air ses années de travail, pour simplement se jeter dans une telle quête ridicule. Elle ne pouvait mentir sur un point, bien que cela commençait tout autant à l'agacer, mais il l'intriguait. Comment tant de culot pouvait se retrouver en une seule personne ? Je pense que vous en oublier une chose monsieur Travis. Vous vous adressez à une auror, et vos propos sont plus que déplacés. Ses airs de vengeances en deviennent ridicules, laissez nous faire notre travail. Cela vaut bien mieux pour tout le monde. Le son de sa voix se trouvait à l'opposé de son visage. Ce dernier criait délibérément son agacement, face à sa voix posée, qui tentait toujours de cacher son ennui. C'était loupé. Et le Travis n'avait pas à l'air assez stupide pour se laisser berner aussi simplement. Orane se leva finalement, plongeant ses yeux clairs dans ceux de son interlocuteur. Le voile d'agacement passa rapidement, présentant de nouveau le visage calme et au ton semblant presque porcelaine habituel. Comme il était étrange de voir qu'elle ne gérait pas sa colère, et pourtant, qu'elle la gérait toujours mieux qu'elle le pensait. Toutefois, vous aviez raison sur un point, rien ne m'empêche de partir, ce que je vais m'empresser de faire. Lorsque vous aurez un discours différent, et autre chose en tête, vous savez ou me trouver. Difficile de savoir ce qui l'avait poussé à lui préciser, mais c'était dit. Mais là encore, ne comptez pas sur moi pour mettre à disposition un don qui n'en est pas un, et des ressources qui sont uniquement professionnelles, et fermées. Sur ce, bonne journée à vous monsieur Travis. Quelques instants plus tard, elle avait passé la porte du petit café qui les avait accueilli.