La porte du bureau de transplanage avait beau être fermée, le bruit extérieur ne semblait pas tellement atténué pour la formatrice qui ne cessait de marmonner quelques mots incompréhensibles, profitant de ce dérangement pour justifier son accumulation de travail en retard. Tout cela cachait pourtant un certain désespoir superficiel, lié en grande partie au retard pris dans son travail en transplanage, notamment dû à son second travail, en tant qu'auror, qu'elle parvenait à assurer en même temps. Ce n'était pas chose aisée, mais étant donné ses faibles revenus, elle ne pouvait se permettre de vivre plus tranquillement. Il fallait également avouer que ce retard phénoménal était aussi dû à une simple procrastination. Mais cette raison sonnait forcément moins bien qu'une surcharge de travail. Perdue dans ses pensées - ou au moins dans la contemplation du mur un peu trop vierge à son goût - elle ne fit certainement pas attention à la chute de la pile de papiers entassée qui traînait sur son bureau depuis deux bonnes semaines, et qui grandissait chaque jour. Profitant de ce qu'elle qualifiait déjà de désastre rien qu'à s'imaginer devoir tout ranger, elle se mit de nouveau à râler, mêlant grognements et soufflements alors qu'elle s'accroupissait pour ramasser ces nombreux papiers. Autant les quelques papiers chiffonnés de la main d'élèves de Poudlard présentant leur intérêt pour la formation, ou encore ses propres gribouillis supposés lui être utile lors de ses cours ne semblaient pas l'intéresser pour le moment, autant la lettre non ouverte qu'elle avait maintenant entre les mains avait piqué son intérêt. En général, des lettres comme celle-ci étaient rapidement ouvertes par la sorcière, à moins qu'elles ne semblent trop familiales et terminent dans la petite poubelle non loin du bureau. Il lui fallut s'y reprendre à plusieurs fois avant de comprendre un mot de ce qui y était noté. Trop mystérieux à son goût, ça ne semblait pas être quelque chose de sérieux. Et pourtant, compte tenu du peu de mots apposés sur le parchemin, elle commençait à douter de la possible blague. Pour simple information, un rendez-vous au coin d'une rue reculée non loin du Ministère en fin de journée, le jour même. Cette lettre était visiblement perdue dans ses affaires depuis quelques jours déjà. Pour une fois que son manque d'organisation jouait en sa faveur, c'était que sa petite étoile, si tentait elle en avait une, était bien présente pour que ce fameux rendez-vous ait lieu. Dans toute sa splendeur, la Lueswinn se mit de nouveau à râler, tel elle savait si bien le faire. L'expéditeur de ces quelques mots pensait-il réellement qu'elle allait perdre de son temps à tenter de comprendre ce que pouvait bien signifier son charabia ? Apparemment, oui. Elle avait, certes, beaucoup à faire, mais cette lettre était visiblement une opportunité, celle d'avoir une nouvelle excuse pour éviter de se mettre au travail. Comme à l'habitude, le hall du Ministère était bondé, de quoi rendre un simple chemin vers l'extérieur compliqué. Suivis de soufflements exagérés, les coups d'épaules était la seule arme qui lui permettait de se faufiler parmi la foule, atteignant enfin la sortie. Comme précisé par cette fameuse lettre, Orane se posta au lieu de rendez-vous, appréciant le calme et le peu de passage - pour ne pas dire l'absence complète de passants - attendant patiemment la suite de cette histoire. Difficile de savoir ce qu'elle était censée y faire, et qui elle était supposée rencontrer. Ou l'expéditeur pensait qu'elle était troisième œil, ou l'imaginer suffisamment stupide pour passer une fin de journée à attendre sans but réel le faisait rire. Et si c'était ce deuxième point qui jouait, c'était présentement le cas. Cela faisait à peine quelques minutes qu'elle attendait, et pourtant, elle commençait déjà à se plaindre. Cette rencontre s'annonçait prometteuse. Du moins, si elle arrivait vraiment. Avec Toma Dresden ou Cucul 1er.

* Pour une fois, la journée de l'adjoint s'était déroulée de manière assez calme et dans une ambiance plutôt sereine. Il avait été surpris de faire cours à une classe de quatrième année plutôt attentive la veille, malgré l'heure tardive du cours (ou matinale suivant le point de vue). Et les devoirs qu'il avait reçu étaient tous très intéressants et prometteurs. De quoi ravir le professeur qu'il était. À moins que toutes ces bonnes choses n'en cachent une mauvaise et qu'il doive s'en inquiéter... Mais peu importe, il ferait part de ses pensées à sa collègue (Celes' comme il aimait bien l'appeler) lorsqu'il la reverrait. Il pouvait bien se dire que, pour une fois, tout se passait bien dans sa journée.

Il en était désormais à l'étape de la lecture de son courrier qu'il aimait bien faire dans son bureau lorsqu'il en avait le temps. Entre des propositions de conférences à l'autre bout du pays sur une nouvelle comète découverte récemment et des demandes de cours particuliers, le Dresden n'avait généralement pas de quoi s'ennuyer. Il eut cependant la surprise, cette fois-ci, de découvrir une lettre pour le moins originale. L'émetteur n'était pas indiqué et le papier jauni semblait indiquer un parchemin plutôt vieux. L'encre en revanche semblait très nette et assez récente. Étrange. Et le contenu de la lettre le dérouta encore plus. Un rendez-vous lui était proposé près du Ministère avec l'heure à laquelle il devait s'y présenter. Seulement, aucune autre indication n'était mentionnée. Son nom complet était pourtant indiqué sur le dos de la lettre, signe que l'émetteur semblait bien le connaître, ou qu'il s'était au moins suffisamment bien renseigné sur lui pour savoir comment lui faire parvenir le message.

Toma resta perplexe quelques minutes. Etait-ce un simple canular ? Des élèves qui voulaient lui faire une farce peut-être ? Mais pourquoi prendre le risque de l'amener si loin ? Il ne savait pas quoi penser.

D'un autre côté, quelques éléments dans le peu de mots que contenait cette lettre l'intriguaient. D'une part, il lui semblait reconnaître la typographie, comme si l'écriture utilisée lui rappelait quelqu'un dont il n'arrivait plus à se souvenir. D'autre part, cette typographie ne semblait pas provenir d'un émetteur européen. Certaines lettres irrégulières trahissaient un certain manque de pratique. Tout ceci était donc plus qu'étrange. Et c'est ce qui poussa le jeune adjoint à aller au bout de l'histoire, et à se rendre au fameux rendez-vous.

Une fois qu'il eut terminé la lecture de son courrier, et que l'heure du rendez-vous devenait de plus en plus imminente, le Dresden quitta sa Tour et l'école afin de se diriger vers l'endroit indiqué. La foule était assez dense dans la rue longeant le Ministère et l'autre rue qu'il cherchait à atteindre était suffisamment petite et étroite pour qu'il mette un peu de temps avant d'arriver à son objectif.

Une fois l'entrée de ladite rue franchie, il avança prudemment, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Une personne semblait patienter à quelque mètres de lui mais il attendit quelques minutes avant de tenter quoi que ce soit. Ils étaient tous les deux seuls, ou presque, dans cet endroit un peu reculé du reste, et ne semblaient pas pouvoir évoluer tant que l'un des deux ne franchirait pas le pas.

Ne constatant aucun changement au bout de quelques minutes, Toma finit par s'approcher de l'inconnue, une jeune femme, avant de tenter une présentation plus qu'hésitante. *

- Euh ... Excusez-moi ... Ma question va vous paraîte étrange mais ... Etes-vous également ici pour un ... rendez-vous ?

* Le Dresden ne savait pas encore à qui il s'adressait, ne voyant pas vraiment le visage de la jeune femme, et appréhendait beaucoup sa réaction. *

Perdue dans ses pensées, râlant silencieusement de l'ennui qu'elle éprouvait déjà après seulement quelques minutes d'attente, Orane n'avait pas tout de suite remarqué l'homme qui l'avait approchée, l'interpellant avec hésitation. Mettant de côté sa nouvelle mauvaise humeur, et oubliant dans le même instant sa sensation de stupidité quant au fait qu'elle n'avait rien de mieux à faire qu'attendre sans raison certaine dans ce coin de rue - même si étant donné sa charge de travail, il fallait avouer que cette pause à moitié justifiée n'était pas de refus - elle reporta son attention sur l'homme dont le visage lui rappelait étrangement quelqu'un. Elle lui offrit un léger sourire, amusée - ou rassurée - de voir qu'elle n'était visiblement la seule à se questionner sur cette lettre et toute cette histoire étrange, et qu'au pire des cas, elle n'était pas seule pour cette blague de mauvais goût. Laissant un léger silence s'installer, elle le détailla rapidement. Il lui rappelait fortement quelqu'un, sans qu'elle ne puisse pourtant en être certaine, ni remettre un nom sur son visage. Se gardant une quelconque réflexion à ce sujet, elle reprit à son tour. J'ai reçu une lettre, étrange, qui me donnait rendez-vous ici. Comme vous apparemment. Enfin, je suppose. Sa voix résonnait de manière bien moins hésitante que son interlocuteur, ce qu'elle devait en grande partie à sa descendance, qui lui avait toujours facilité ses prises de paroles, même lorsqu'elle n'était absolument pas confiance, persuadant qui que ce soit d'une certaine assurance. C'était pratique, bien que lassant à la longue. Quoique, non. C'était réellement pratique. Est-ce que, par hasard, vous auriez une quelconque idée de pourquoi on a reçu ça ? Ou de qui ça vient ? Il était évident que la Lueswinn était d'une grande impatience, entre une jambe tremblotant légèrement, et l'attente largement lisible sur son visage. Pourtant, ses paroles restaient suffisamment calmes pour ne pas faire fuir son interlocuteur. Et tant mieux, elle ne comptait pas lui courir après, même si elle était curieuse d'en savoir plus au sujet de cette histoire de lettres. Malgré tout, elle espérait en apprendre plus, sans quoi la situation risquerait de devenir assez embarrassante, notamment étant donné le contexte déconcertant de cette rencontre.

* La question du Dresden ne semblait pas avoir dérangé la jeune femme lorsqu'il la lui avait posé. Cette dernière confirma rapidement ses soupçons, ce qui ne constituait pas vraiment un éclaircissement étant donné qu'ils semblaient tous deux ignorer la raison de leur présence dans cette rue assez sombre et à l'écart de la foule. La jeune femme, dont il n'avait pas encore bien vu le visage, lui demanda alors s'il avait une quelconque idée de la provenance de la lettre et de leur présence ici. Mais Toma était sceptique.

Il était très peu probable que deux personnes se retrouvant à cet endroit à cet instant précis n'aient pas reçu le même type d'invitation. Il pouvait donc lui donner sans trop de risque les quelques réflexions qu'il avait eu dès sa réception de la lettre. Ainsi, il avança quelques pensées mais mis également en avant son incertitude globale. *

- Et bien, si vous êtes également ici à cause d'une lettre, il me semble assez plausible que nous ayons tous les deux reçu la même invitation. Mais honnêtement, je n'en sais trop rien. Si c'est un canular, la personne est allée assez loin mais j'en doute.

* Il fit une courte pause pour rassembler ses esprits et exposer assez clairement ses idées. Après tout, la jeune femme avec qui il parlait avait une allure qui suggérait une assurance certaine. Il se devait donc d'être le plus clair possible vu la situation. *

- En fait, l'écriture de la lettre me dis quelque chose, mais je n'arrive pas à la relier dans l'instant à une personne même si elle me semble familière. Et l'ensemble de la lettre, aussi courte soit-elle, semble suggérer que l'émetteur n'a pas forcément l'habitude d'écrire des lettres, ou pas dans notre langue en tout cas. Mais pour le reste, je n'en sais pas grand chose.

* Après avoir répondu à la question, il s’avança tout de même un peu plus près de son interlocutrice afin de mieux distinguer ses traits. Lorsqu'il regarda son visage dans sa totalité, un souvenir lui traversa l'esprit. Quelque peu perturbé, il finit tout de même par sortir un semblant de phrase en bredouillant quelques mots, ce qui contrastait avec la clarté de la réponse qu'il venait de lui fournir. *

- Pardonnez-moi moi si je parais très direct mais ... est-ce que nous nous connaissons ? Vous me paraissez ...

* En à peine quelques secondes après un léger blanc, un nom lui revint en tête. Il enchaina d'ailleurs avec un léger sourire, au risque d'installer un grand malaise s'il se trompait. *

- Orane ... Lueswinn ? C'est bien ça ?

Étant donné les quelques informations de déduction données, il fut aisé pour la Lueswinn de deviner qu'il avait longuement réfléchi à la possible raison de l'arrivée de cette lettre. Ou au moins, il s'était posé de réelles questions, ce qui lui fit rendre compte qu'elle n'avait pas réellement cherché à comprendre, ayant - une nouvelle fois - préféré râler alors qu'elle se rendait au lieu de rendez-vous. Reportant son attention sur son interlocuteur, elle sourit doucement, se mordant la lèvre alors qu'elle affirmait à haute voix ne pas avoir cherché à réfléchir davantage. Et encore moins, pas autant que lui. Je dois bien avouer que ... je n'ai pas trop cherché à comprendre jusqu'ici. C'est intriguant, mais je ne me suis apparemment pas posé autant de questions que vous. Au moins, elle avait été honnête, il valait mieux ça. Plutôt que de hocher la tête sans avoir quoi que ce soit à répondre, au moins il comprendrait qu'il était largement le mieux placé pour faire des hypothèses comme telles. À peine avait-il repris la parole qu'Orane retint un rire qui aurait sûrement raisonné comme une moquerie, et ce même si c'était loin d'être le cas. Son ton hésitant avait visiblement repris le dessus, et ce changement soudain en était amusant, à ses yeux. Elle le laissa terminer, laissant ces quelques secondes de silence sans réponse, le laissant finalement reprendre, avant de rire doucement. Au moins, elle n'était pas la seule à avoir cette impression de déjà-vu. Et pourtant, aucun nom ne lui revenait en mémoire, bien qu'elle le revoyait aisément dans la salle commune, il y a quelques années de cela, alors qu'elle riait derrière Hope pendant que cette dernière criait après ... la totalité des blaireaux présents dans la pièce, dont lui. C'est bien moi ! Et ... c'est légèrement honteux, mais pas moyen de retrouver votre nom ? Et pourtant, je vous revois sans problème dans la salle commune, avec tous vos slips disparus. Dis comme ça, ça ne semblait pas vraiment une bonne chose qu'elle ait retenue quasiment tout de la personne simplement pour ce genre de bêtises. Et pourtant, il suffisait de connaître ne serait-ce qu'un petit peu la Lueswinn pour savoir qu'au contraire, c'était une bonne chose étant donné ces années à Poudlard, et pire encore, en tant que préfète. Elle s'excusa tout de même rapidement pour la formulation, avant de lui sourire de nouveau, camouflant sa légère honte due à l'oubli de son nom. Il fallait avouer qu'elle n'avait jamais été douée pour faire attention au monde qui l'entoure, c'était donc plutôt un bon début de voir qu'elle se souvenait de lui.

* Lorsqu'il eut finit d'avancer toutes les hypothèses qu'il avait en tête quant à la provenance de ces mystérieuses lettres, la jeune femme, qui semblait l'avoir bien écouté, lui avoua qu'elle n'avait pas autant approfondi la question que lui. Il sourit légèrement à cet aveu. Au moins, elle avait le mérite d'être assez franche et il appréciait la démarche.

Mais lorsque vint ensuite l'instant de sa question qui pouvait paraître abrupte ou étrange pour toute personne qui ne le connaîtrait pas, il fut agréablement surpris de constater qu'il n'était pas le seul à l'avoir reconnu. Enfin, c'était avant que la jeune femme lui avoue ne pas se souvenir de son nom. Et en même temps, ce n'était pas tellement étonnant ou vexant. Si son interlocutrice semblait gênée à l'idée de ne pas avoir retrouvé son prénom, Toma n'en fit pas toute une histoire. Ils avaient en effet dû passer un certain nombre d'années plus ou moins éloignés du château, qui plus est éloignés les uns des autres, chacun autant suivi son propre chemin à la sortie de l'école. Le Dresden en était d'ailleurs l'exemple type en ayant voyagé à l'étranger pour ses études après sa sortie de Poudlard.

Il fut tout de même très surpris, et ne put s'empêcher d'éclater de rire, lorsque l'ex Jaune&Bronze sortit de vieux souvenirs qu'il avait enfoui très profondément dans sa mémoire. Visiblement, sa maladresse légendaire et ses malheureuses histoires de sous-vêtements durant sa jeunesse étaient restés dans les souvenirs de certains. *

- Hahaha je dois avouer que je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce sujet arrive sur la table ! Cela commence à remonter, mais il faut croire que l'épisode vous a marqué !

* Il se reconcentra tout de même quelques instants car il n’avait pas répondu à l'interrogation initiale de la jeune femme qui avait engendré sa grande gêne. *

- Oh et ce n'est pas bien grave, cela fait des années que nous ne nous sommes pas croisés. Je suis Toma Dresden. Peut-être que cela vous rafraichira un peu plus la mémoire haha

* Maintenant que la jeune femme lui avait confirmé son identité, certains souvenirs de ses jeunes années à poufsouffle lui revinrent en mémoire. Il revoyait la Lueswinn, préfète à l'époque alors que lui n'était qu'en deuxième année, en train d'essayer de donner un semblant d'ordre à l'agitation présente en salle commune. Il ne se souvenait pas d'avoir été particulièrement proche de la préfète mais il était tout de même amusant de la retrouver dans ces circonstances plus qu'étranges.

Curieux et légèrement tête-en-l'air, comme à son habitude, il ne put s’empêcher d'oublier légèrement la situation et de la questionner pour en savoir plus sur elle. *

- Et tu ... Si tu permets qu'on se tutoie ... Tu fais quoi actuellement ? Une carrière au Ministère ou autre chose ?

* Il ne savait vraiment pas comment aborder autrement la situation, et c'était la première question qui lui était venue à l'esprit. En réalité, la question était même plutôt banale. Cependant, la situation faisait que cette légère parenthèse de retrouvaille le faisait temporairement sortir de l'ambiance pesante et intrigante dans laquelle ils étaient tous les deux depuis quelque minutes. *

Amusée de la tournure prise de cette rencontre, Orane ne retint pas son sourire, accompagnant le rire de ces retrouvailles. Elle se répéta à elle-même son nom quelques instants, espérant simplement ne pas l'oublier bêtement à l'avenir. Bien sûr qu'elle se souvenait de lui, et de toutes les histoires que ses vols de slips avaient engendrés. Quoi de mieux qu'une histoire de ce genre pour mouvementer la vie en salle commune ? Rien. Surtout avec les deux préfètes de l'époque, c'était l'animation dont elles avaient besoin pour couvrir leurs bêtises habituelles. Reportant son attention sur le Dresden, elle lui offrit un léger sourire avant de reprendre, n'en ajoutant pas plus que nécessaire sur sa situation actuelle. Eh bien je suis formatrice en transplanage, et auror depuis peu. Ça fait une tonne de travail, mais ça occupe mon temps libre on va dire ! Non pas qu'elle était réellement dans le besoin, mais ces deux emplois n'étaient pas de trop pour lui permettre de vivre correctement. Encore davantage alors qu'elle avait pris l'habitude de profiter des réserves de ses parents, bien qu'officiellement, il valait mieux ne pas le crier sur tous les toits. Se mordant la lèvre, elle se concentra de nouveau sur le Dresden, lui offrant un léger sourire, curieuse d'en apprendre plus également de son côté. Et toi alors, tu t'es dirigé vers quoi après Poudlard ? Aussi banale cette question pouvait-elle être, la réponse n'en était pas moins intéressante, la Lueswinn visiblement curieuse d'en apprendre plus sur son interlocuteur. Il fallait bien avouer qu'en général, elle ne s'intéressait que très peu - pour ne pas dire pas du tout - au monde qui l'entourait. Mais quitte à faire la conversation, autant faire quelques efforts, surtout face à cet ancien Poufsouffle qu'elle avait connu au château.

* Lors de cet échange, Toma ne pouvait s'empêcher de trouver à son ancienne camarade une attitude légèrement distante mais qui voulait faire preuve d'ouverture. Il ne savait pas s'il s'imaginait tout un tas de choses et qu'il faisait sans doute des montagnes de quelque détails, néanmoins il garda cette pensée pour lui car il se connaissait également et savait qu'il avait une attitude quelque peu expansive par instant.

En entendant la Lueswinn, il fut assez surpris d'apprendre qu'elle cumulait deux métiers à la fois, sachant qu'un des deux pouvait être particulièrement prenant. *

- Et bien, on dirait que tu ne t'ennuies vraiment pas avec ces deux boulots ! J'imagine que tu n'as pas vraiment le temps de t'ennuyer avec toutes les tâches que ça implique.

* Il sourit légèrement sur la fin de sa phrase. Lui qui était plutôt d'un tempérament calme et rêveur, leur deux profils semblaient presque s'opposer.

Lorsque la Jaune & Noire lui posa sa question en retour, il lui répondit avec une certaine fierté. Il n'en avait pas vraiment l'habitude, mais il était fier du chemin parcouru depuis sa sortie de l'école, surtout avec ses antécédents familiaux. *

- Et bien je suis justement revenu à Poudlard haha. Je suis actuellement professeur adjoint en Astronomie ! En fait je suis parti un peu ailleurs juste après l'école pour visiter un peu le monde et étudier dans ce domaine. Et vers la fin de mon parcours j'ai eu envie de retourner ici. Et j'ai pu prendre ce poste. C'est assez chouette d'y revenir d'ailleurs.

* Il omit de mentionner son temps de loisir qu'il dédiait en partie à de la recherche amateur parce qu'il ne considérait pas cette activité comme un métier mais plus comme un passe-temps. Et comme il faisait cette activité parallèle en amateur, il n'était évidemment pas payé.

En repensant brièvement à la réponse de la Lueswinn, il fit tout à coup un rapprochement qui l'amusa. *

- Mais d'ailleurs, maintenant que j'y pense, si tu es formatrice tu dois avoir des élèves de l'école en tant qu'apprenti j’imagine ? Parce qu'en soit, tu enseignes aux élèves de l'école mais dans un cadre différent du mien. La perspective d'être professeure ne te tente peut-être pas ?

* Il est toujours intéressant de voir comment certaines personnes appréhendent la notion de transmission de connaissance. Vouloir partager un savoir ou un art est une chose, mais le cadre dans lequel opérer ce processus peut drastiquement différer d'un individu à l'autre. Il était donc curieux d'entendre l'avis de la formatrice à ce sujet. *

L'enthousiasme de Toma aurait probablement été contagieux si son interlocutrice avait été quelqu'un d'autre que la Lueswinn. L'écoutant pourtant attentivement, bien que son regard divaguait vers les rares passants les fixant d'un regard insistant, et désagréable à ses yeux, elle hocha la tête, lui offrant un nouveau sourire, alors qu'il lui évoquait son parcours. Cette dernière question l'intima pourtant à réellement se concentrer sur le Dresden, cette interrogation étant plutôt inattendue, à tel point qu'Orane ria doucement, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Se pinçant les lèvres, elle réfléchit un instant, ne sachant pas vraiment comment répondre à ses interrogations. Euh je t'avoue que ces deux postes me semblent complètement opposés. Alors que pas tellement finalement, mais ... non honnêtement, quelques élèves c'est suffisant, une classe c'est beaucoup trop d'élèves à gérer, et je n'en aurais pas la volonté ça c'est certain. Esquissant un nouveau sourire, elle laissa quelques longues secondes passer avant de reprendre, n'étant pas certaine de la réponse attendue par le Dresden. Et même si cette discussion était loin de ce qu'elle avait pu imaginer - sans compter le fait qu'elle n'avait pas réellement imaginé quoi que ce soit - elle tentait de faire le minimum d'effort nécessaire pour maintenir la conversation. Et puis c'est aussi ça qui est intéressant, voir les élèves se battre pour avoir droit à des cours du soir, et les martyriser autrement que vous en tant que professeur. La descendante de vélane ponctua sa phrase d'un sourire davantage sincère. Elle était sûrement loin d'avoir répondu de la manière espérée par Toma, et pourtant, elle n'en avait que faire, il lui suffisait de sourire pour lui affirmer que ses propos avaient un sens, peu importe que cela soit vrai ou non. Sans pour autant donner l'impression d'avouer quelque chose qu'elle ne disait que rarement tout haut, la Lueswinn reprit la parole, davantage honnête après ces tentatives de plaisanterie. Son regard volatil ponctuait ses paroles, son ton pourtant assuré, n'ayant rien à voir avec son esprit qui divaguait, n'ayant toujours pas accroché à la conversation. Ce qui était plutôt une habitude. La vérité c'est que je n'avais pas prévu de devenir formatrice, enseigner était loin de faire partie de mes plans. J'étais un peu perdue, ça s'est présenté à moi quand j'en ai eu besoin, et comme je maîtrise plutôt bien le transplanage, ç'aurait été stupide de refuser le poste. Repensant finalement à ses récentes paroles, elle tilta un instant, se demandant pourquoi tant de professeurs étaient si ravis d'être de retour à Poudlard. La dernière fois que ce genre de discussion avait été évoqué, c'était en compagnie d'une ancienne professeure, avec qui elle s'était finalement rapprochée lorsqu'elle fut nommée formatrice. Sans elle, elle n'aurait probablement pas voulu rester plus longtemps à ce poste, il en fallait du courage pour enseigner, même uniquement à quelques élèves. Tu m'as l'air plutôt attaché au château où je me trompe ? Enfin, pour vouloir y revenir ... Avec tes études dans ce domaine tu aurais pu faire autre chose, c'est que tu as réellement préféré revenir ? De la pure curiosité. Elle qui n'avait jamais eu l'occasion de poser la question à quelqu'un de visiblement ravie de travailler à Poudlard, et la conversation étant menée à ce sujet, cela lui semblait être le moment opportun. De la pure curiosité.

* Tout au long de la réponse de la Lueswinn, Toma ne put s'empêcher de la regarder avec un sourire en coin et un visage amusé. S'il n'avait pas grand souvenir de Orane en tant que préfète, la jeune femme qu'il avait devant lui l'intriguait et lui plaisait bien quand il regardait ses réactions et sa manière d'appréhender les choses. Ils n'avaient pas l'air de porter le même regard sur l'enseignement, mais Toma la comprenait. Ses petites piques et plaisanteries sur le professorat le faisait rire. Il n'était pas commun d'en parler de cette manière, et il attendait de voir la suite. Mais il ne put s’empêcher à un moment d'intervenir, peut-être pour voir comment elle réagirait. *

- Je vois que tu as l'air d'avoir un avis assez tranché sur la question haha. Mais il me semble que tu as été l'assistante de miss ... Blossom, si mes souvenirs sont bons ? C'est peut-être cette expérience là qui t'en as donné cette vision ceci dit. Parce que pour ce qui est des élèves, à part les 500 marches de la Tour qu'ils doivent monter à chaque cours, je crois qu'ils se portent plutôt bien. Et les martyriser n'est pas vraiment ... au programme.

* Le Dresden avait ponctué la fin de sa phrase par un sourire encore plus marqué, signe qu'il la taquinait et qu'il rebondissait sur le sujet qu'elle venait d'aborder.

Il l'écouta cependant aborder les raisons de son arrivée au poste de formatrice, raisons qui étaient somme toute logiques et assez pragmatiques. Mais lorsqu'elle évoquait le côté financier et personnel qui étaient les premières causes de sa prise de fonction, Toma la sentait légèrement ... coupable. Du moins il en avait la sensation. Comme si elle culpabilisait de ne pas y être allé par dévouement envers ce domaine de manière très spécifique. *

- Mais tu sais honnêtement, si tu as ton poste et que tu t'y plais à présent, c'est l'essentiel. Rares sont les personnes qui ont pour objectifs d'enseigner dès leur sortie de l'école. Même pour moi, ça n'a pas été le cas. Donc peut importe ton ressenti vis à vis de cette décision et de ce qui t'as poussé à postuler pour ce job, tu l'as fais, tu es douée et tu dois bien enseigner, fin de l'histoire.

* Il ne savait pas comment la formatrice réagirait face à son intervention mais il avait exprimé le plus clairement possible sa pensée. Enseigner pour enseigner, peu de personne avaient la fibre et la passion pour ce domaine au fond d'eux. Il en été d'ailleurs la preuve même si chez lui cette idée était toujours restée dans ses plans.

Il reporta finalement son attention sur Orane lorsque cette dernière lui posa une question à laquelle il ne s'attendait pas vraiment. Etait-il réellement attaché au château ? Il aurait pu poursuivre ses recherches et laisser toute autre contraintes de côté, mais il avait choisi cette voie et ce chemin le menant à nouveau dans son ancienne école. L'Adjoint ne mit pour autant pas longtemps pour réfléchir parce qu'il s'était déjà longuement posé la question et avait déjà la réponse. Son sourire en coin laissa alors place à un visage plus calme, serein et sincère. *

- Alors pour être honnête, oui, je suis clairement attaché au château. Peut-être plus que je ne l'aurai pensé au départ. C'est d'ailleurs assez paradoxal parce que j'ai toujours voulu voyager, découvrir ce qu'il y avait au-delà de tout ce que je voyais. Mais force est de constater Poudlard m'a aussi transformé et m'a fait grandir. Et malgré mes quelques péripéties à l'école, vol de slips entre autre, ...

* Il ne put s'empêcher de faire une courte pause quant il en vint à mentionner de plus belle ce passage de sa scolarité. De nombreuses scènes lui revenaient en mémoire, certaines plus joyeuses que d'autres. Mais c'était globalement de bons souvenirs. *

- ... c'était globalement une expérience formidable pour moi. Et cela m'a aussi permit d'échapper à l'ambiance familiale, mais c'est un autre sujet. Et puis j'ai toujours eu ce goût pour l'enseignement, cette envie de transmettre. Alors quand le poste m'a été proposé, je me suis dit que je pouvais tenter ma chance et retourner au château, mais en tant que professeur cette fois-ci.

* Après avoir terminé sa longue réponse, il observa la jeune auror et formatrice en détaillant sa visage brièvement. Cette dernière semblait lui avoir posé la question pour une certaine raison, mais il ne parvenait pas à la discerner. Et de manière plus globale, son comportement semblait suggérer une certaine retenue. Comme si elle ne voulait pas se dévoiler face à lui. Ce qui était plutôt logique vu son métier d'auror, mais Toma sentait qu'il y avait autre chose. Mais il ne s'en formalisa pas plus. Peut-être changerait-elle son attitude à son égard au bout d'un moment ? Mais ce n'était pas la chose la plus importante dans l'instant vu leur situation. *

La quantité de mots que Toma pouvait débiter en si peu de temps était assez impressionnant. Ou alors cette impression était simplement renforcée étant donné son interlocuteur. Dans tous les cas, toutes ses paroles et cet enthousiasme en faisait rire la Lueswinn. Il était épuisant, mais au moins ce n'était pas d'une manière à se ridiculiser. Sa descendance amenait souvent les gens à dévoiler leur facette la plus aberrante, heureusement pour elle, Toma n'était pas tombé si bas. Elle se contenta d'acquiescer lorsqu'il évoqua sa période d'assistanat avec Nora, qui faisait d'ailleurs partie de ses amies les plus appréciées depuis quelques années. Elle n'ajouta pourtant rien de plus, ne voyant pas l'intérêt - ou n'ayant surtout pas l'envie de davantage déblatérer quelques informations à son sujet - à propos de cela. Ses tâches n'étaient pas très diversifiées. Juste assez pour lui faire découvrir une facette du poste de professeur, pas assez pour d'ores et déjà l'en dégoûter. Malgré cet essai, elle était plus que certaine que le social n'était pas son fort. Encore davantage depuis sa rencontre avec sa grand-mère, et cette nouvelle ayant chamboulé toutes ses précédentes certitudes à propos d'elle-même. Habituée à des tonnes de questions sans réel intérêt derrière, elle fut plus qu'étonnée de ce nouveau monologue, agréablement surprise de l'honnêteté du Dresden. Étant donné son caractère, elle savait d'avance qu'il n'y avait rien d'évident à répondre. Se mordant la lèvre pendant cette courte période de réflexion, elle se décida finalement à simplement lui offrir un léger sourire, acquiesçant à ses paroles. Tu parles beaucoup quand même. Et tu as l'air d'avoir un avis sur absolument tout. Tu dois bien t'en sortir à ton poste, je suis sûr que tes élèves apprécient ton enthousiasme. Il n'y avait pas grand-chose à répondre de plus à ses yeux. La descendante de vélane se contenta de lui annoncer ce qui lui venait, sans prendre le temps de réfléchir à ses propos, son sourire laissant paraître son amusement quant aux divers monologues du Dresden. Mais je comprends vu tes arguments, même si Poudlard était tout de même plus drôle quand on était élèves. Enfin je trouve. Retourner au château avait davantage été une question anxiogène qu'excitante. Plus une corvée qu'un retour dans le passé. Plus un ennui que ... tout. Elle avait beau avoir apprécié ces années à l'école, elle n'en avait pas que de bons souvenirs, et globalement, en tant qu'adulte, si elle avait pu choisir à s'en éloigner, elle l'aurait fait sans hésiter. Même si au fond, elle pourrait presque se le permettre, quitter son poste de formatrice et se concentrer au ministère. Heureusement qui lui restait du monde vers qui se tourner dans ce château pour survivre aux journées sur place. Sans relever la mention de l'ambiance familiale, mot qui lui provoquait pourtant constamment un douloureux pincement au cœur, elle reporta son regard sur les rares passants, laissant son esprit diverger sur le paysage environnant.

* Si Toma estimait qu'il parlait avec un rythme de parole normal, Orane semblait penser tout autre chose. Il n'arrivait pas vraiment à savoir si elle portait vraiment de l'intérêt à toutes ses paroles, d'autant plus qu'elle ne réagissait qu'à de très rares occasions. C'était ... particulier. Mais plus intriguant de que déstabilisant. Et bien que la jeune formatrice semblait ne pas vouloir trop en dire, certaines expressions lui confirmaient tout de même, à l'occasion, qu'il ne parlait pas totalement dans le vide.

Il fut tout de même surpris par sa spontanéité lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il parlait trop. Le Dresden ne put alors s'empêcher d'éclater de rire tellement il ne s'attendait pas à une telle intervention. *

- Hahaha excuse-moi. On me l'a déjà dit mais je n'y fais pas vraiment attention. Je vais essayer d'être plus ... bref. Mais je ne te promets rien.

* Il avait une fois de plus terminé la fin de sa phrase avec un léger sourire, signe que la situation l'amusait. Et il constatait que la Lueswinn semblait également prendre tout cela sur ton plutôt comique. Néanmoins, l'intervention de la jeune femme l'avait également interpelé. Donnait-il vraiment cette impression d'avoir une avis sur tout ? Il ne fit cependant pas part de son questionnement à la poufsouffle, estimant que ce n'était pas très important vu la situation.

En entendant sa réflexion sur leur vie d'enfant et d'élève à Poudlard Toma se mit à réfléchir, l'air pensif. Il est vrai qu'étant enfants, ils étaient naturellement plus insouciants et pensaient davantage à l'instant présent qu'à des notions plus lointaines. Mais chaque période avaient son avantage. *

- A vrai dire, je crois que je suis d'accord avec toi sur le principe. Il y avait ce coté plus fun quand on était enfant. Après de mon côté, je suis quand meme content de ma situation actuelle. On change et nos préoccupations changent également. Même s'il est vrai que la part de folie a peut-être un peu disparue.

* En disant cela, il repensa, à l'inverse, à l'un de ses cours d'Astronomie où il était apparu en costume de licorne devant ses élèves de troisième année. Si l'évènement en avait surpris plus d'un, il avait également contribué à changer le regard des élèves sur la matière, que certains pouvaient trouver rébarbative. Enfin, c'est comme ça qu'il voyait les choses.

Analysant ensuite les yeux de la Lueswinn qui semblaient partis ailleurs, plongés dans la contemplation de leur environnement et des passants, il remarqua soudainement une personne vêtue d'une cape de sorcier entrer dans l'étroite ruelle dans laquelle ils étaient tous les deux depuis quelques minutes. Cette dernière sembla poser une mallette par terre avant de repartir et disparaître dans la foule une fois son geste effectué.

Très surpris, le Dresden se tourna vers la formatrice afin d'être sûr qu'ils avaient assisté à la même chose. *

- Euh ... C'est moi ou ... Une valise vient d'être déposée ?

* Ne sachant que faire, il finit par avancer en direction de la mallette située à quelques mètres d'eux, d'un pas hésitant. *

Un an et trois mois, j'espère qu'on a battu un record de retard (aa) De la manière la plus honnête soit-il, un léger sourire suivit l'éclat de rire du Dresden. C'est vrai qu'il parlait beaucoup. Beaucoup. Peut-être même trop, mais s'en devenait presque amusant. Et même si parler n'était pas le fort d'Orane, ni écouter par ailleurs, le concernant, ça ne risquait pas de beaucoup la déranger. Oh ne t'en fais pas, je plaisantais. Enfin non. Mais ça ne me dérange pas disons, ne te restreins pas pour moi. Et tant qu'à faire, après réflexion, ne valait-il pas mieux quelqu'un ne cessant de parler - tant qu'il ne lui parlait de ses souvenirs de slips - que des blancs incessants si jamais ils n'avaient réellement rien à se dire ? Orane en avait connu des gens agaçants, et quitte à choisir, elle préférait toujours un Toma qui parle trop, que quelqu'un d'hautain, idiot, ou ... beaucoup d'autres adjectifs qu'il fallait mieux qu'elle garde pour elle. Un léger sourire se dessina sur son visage en l'écoutant parler. Il avait l'air de beaucoup s'exprimer, tout en étant perdu dans ses pensées. C'était donc ça la définition de la tête dans les étoiles. Cela l'étonnait de moins en moins, non pas le rapprochement au professeur d'astronomie était facile, mais le personnage correspondait plutôt bien à ces quelques mots. Une valise ? Sa voix venait de la sortir de ses pensées. A ce rythme, et à passer du temps avec lui, elle allait commencer à se prendre pour une psychologue à vouloir définir un espèce de profil psychologique type. Ou peut-être manquait-elle simplement de sommeil. Tu vas peut être me trouver trop méfiante, mais n'y touche pas. On ne sait jamais ... sauf que si on touche pas, on n'en saura pas plus. Je sais. Qu'il était agaçant de se contredire soit même. Quoiqu'il en soit, Orane s'efforça de regarder autour d'elle, fixer chaque individu qui sortait de la ruelle - soit personne - ou n'importe quel passant - soit personne. Fronçant doucement les sourcils, elle ne put s'empêcher de faire partager ses remarques au Dresden. Nous sommes relativement seuls ici, c'est assez ... étrange. Levant les yeux au ciel de sa propre remarque - encore une évidence - elle s'approcha finalement de la valise. Bon, j'ai compris, on va devoir l'ouvrir. Quelques minutes lui suffirent pour l'ouvrir, devenue presque pressée d'y découvrir ce qu'elle pouvait bien y cacher. Il y avait de nombreux documents, et une petite boite. Il y avait également une note, scotchée sur la boite, indiquant : "NE PAS OUVRIR avant d'être sûr". Une moue d'incompréhension se dessina sur le visage de la jeune femme. Posant la petite boite à côté de la valisé, elle continua ses recherches, invitant Toma à venir y jeter un coup d'oeil. J'espère que tu parles chinois, sinon on ne va pas aller loin. Les trois quarts de ces documents ne sont pas écrits en français. Sinon on a ... une notice sur les licornes. Elle leva finalement les yeux vers lui. Non je ne plaisante pas. Avant de se replonger dans sa lecture. Et ... des documents sur nous.

Un petit 5 mois de mon côté ? On va dire que ça passe xD

* Au moment où il commença à s'approcher de la valise, il constata qu'Orane avait bien vite pris les devants. Il voyait tout de même qu'elle ne s'était pas jetée tête baissée dans ce mystère, mais elle avait fini par y aller. C'était sans doute son métier d'auror qui l'invitait à lever tous les risques possibles et à protéger les autres avant de penser à elle-même. Et il devait avouer que là, à cet instant précis, son initiative n'était pas pour lui déplaire.

Lorsqu'elle en arriva à ouvrir l'objet de leur convoitise, il fut surpris d'y constater un contenu très .. hétérogène. Une personne normale aurait transporté des vêtements, des affaires de rechanges - comme des slips - ou n’importe quel élément qui puisse servir dans un déplacement ou un voyage longue durée. Mais il en était visiblement tout autre. Quelques instants d'analyse du contenu lui permirent d'avoir une quasi certitude sur deux éléments : la valise leur était bel et bien destinée et on les connaissait visiblement bien plus qu'eux ne ne semblaient connaître l'identité de deux qui voulaient les rencontrer.

Il avait mentionné une écriture qui semblait être suffisamment irrégulière dans sa lettre d'invitation pour que l'auteur soit d'origine étrangère et non habitué à l'alphabet européen. Et là, ils se retrouvaient tous deux devant une valise contenant des documents écrits en chinois. Les notices sur les licornes, quant à elles, relevaient plutôt de l'exotisme vu la situation. Les derniers papiers les concernant tous les deux, en revanche, finirent par attirer son attention et il s'empressa de regarder les informations qui relevaient de son profil.

Plus les secondes passaient, plus son visage se décomposait. On aurait dit une sorte de CV. En réalité, c'était bien plus que ça. Tout ce qui pouvait être en lien avec sa scolarité à Poudlard quand il était jeune, ses études et sa formation doctorale à l'étranger, ainsi que ses recherches récentes étaient exposées devant lui. Et en considérant tous les documents qui semblaient être en lien avec le profil de son amie, il en déduisit que celui ou ceux qui souhaitaient les contacter en savaient autant sur elle. On cherchait donc à leur montrer quelque chose. On savait presque tous deux, mais il avaient tout de même été réunis ici tous les deux pour une raison toujours aussi obscure.

Le Dresden décida tout de même de faire part de ses pensées à la Lueswinn, tout en gardant un œil sur la fameuse boite que cette dernière avait mise de côté, portant une mention bien douteuse. *

- Euh Orane .. Les documents là, sur nous. Il y a tout, littéralement. De mon début de scolarité jusqu'à mes recherches actuelles, ils ont absolument tout regroupé dans cette valise. Je ne sais pas qui sont ces gens, mais je pense qu'ils en savent autant en ce qui te concerne.

* Il lui tendit le fameux paquet de documents la concernant pour qu'elle vérifie ses dires, n'ayant évidemment pas pris la peine de les inspecter par lui-même. Cela aurait constitué un manque de respect. *

- Et pour cette boite, je dois avouer que la mention a le mérite d'être originale. Après tout, au point où on en est, je pense qu'on peut se permettre de l'ouvrir. Qu'en penses-tu ?