C’était la fin de la première semaine de cours. Il n’y avait rien à redire. La présence des élèves faisait revivre le château après les vacances d’été et les membres du personnel étaient bien contents de les revoir. Pas qu’ils s’ennuyaient d’eux, mais ils avaient hâte de torturer, légèrement, ces adolescents parfois trop turbulents.

Pour Catherine, c’était le meilleur moment de l’année. Car c’était facile de faire peur aux premières années, puisqu’ils ne la connaissaient pas et cette fois, elle y était allée très fort. Si elle avait déjà été avertie par le passé, cette fois elle avait joué dans les limites. De toute façon, quel élève venant tout juste d’arriver irait bien se plaindre à la Direction ? Ils craignaient toutes les personnes faisant partie du personnel et encore plus la Spinnet. Elle traînait avec elle une réputation de cœur de pierre et d’une personne qui n’avait pas grand chose à faire des sentiments d’adolescents.

Pourtant, la professeure avait été convoquée dans le bureau de la nouvelle Directrice. C’était un record tout de même d’être convoqué après seulement cinq petits jours. Ce qui faisait sourire la Québécoise. Elle aura elle-même battu son record, qui tenait toujours depuis qu’elle avait été elle-même élève à Poudlard.

Marchant gracieusement jusqu’à la sculpture de griffon qui menait au bureau de la Flame, Catherine prononça le mot de passe et grimpa sur l’escalier qui monta jusqu’à la porte du bureau. Toquant doucement sur la porte, elle attendit patiemment que la Directrice lui réponde, toujours ce merveilleux sourire arrogant sur les lèvres.

RPG entre Izora Flame et Catherine Spinnet
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Devant la porte, attendant un quelconque mouvement, Catherine savait ce qui l'attendait. Elle n'avait pas chômer durant cette première semaine de classe et surtout, elle n'y était pas allée de main morte. C'était sa période préférée, car elle pouvait laisser une impression qui à jamais, serait gravée dans la mémoire des petits nouveaux. Avec le temps, les adolescents apprenaient à la connaître. Ils la craignaient toujours, mais beaucoup moins. Ils devenaient presque ses complices. Complices de cette réputation qui n'était plus à faire.

Si l'an passée la Spinnet s'était vu imposer une journée de formation pédagogique, la jeune femme n'avait pas tellement pris cela en compte en ce début d'année scolaire. Au contraire. Elle avait fait pire que ce qui lui avait été reproché. Elle ne s'était pas prise physiquement à qui que ce soit. Elle ne se le permettait pas et comme sa mentore le disait si bien, Catherine ne se salissait jamais les mains. Du moins, pas quand cela concernait des êtres humains.

Fière d'elle, la porte s'ouvra doucement devant elle, laissant apparaître la nouvelle Directrice du collège. Miss Flame. Sa collègue professeure en Sortilèges et enchantements. Cette façon d'être si sérieuse de la part d'Izora fit naître un sourire en coin sur les lèvres de la Québécoise, qui entra lentement dans le bureau de la Directrice, s'installant sur l'un des sièges désigné par cette dernière.

CATHERINE : Il faut dire que vous ne m'avez pas tellement laissé le choix, Miss Flame...

Croisant ses jambes, gracieusement, la professeure de Défense contre les Forces du Mal attendait avec impatience la suite. Elle se doutait bien que la pile de parchemins qui se trouvaient sous la main de la Directrice n'était autre que des plaintes. Et puisque la Flame semblait vouloir jouer aux devinettes, la Spinnet ne pu s'empêcher de lancer une petite boutade.

CATHERINE : Je suis certaine que ces parchemins ne sont pas votre liste d'achat chez Honeydukes. Alors dites-moi....

Puis le tout éclata. Izora s'était levé sous l'impulsion et la professeure de Défense contre les Forces du Mal dû se retenir de rigoler à la scène. Dix-sept plaintes de parents qui avaient trouver sa méthode peu orthodoxe et qui avaient informé la direction. Dix-sept enfants qui avaient sûrement eu la trouille de leur vie. Ce qui rendait la Québécoise assez fière.

CATHERINE : Seulement dix-sept ? Vous êtes certaine qu'il n'en manque pas une ou deux ? Puis je veux souligner que Kate n'a rien à voir avec ça. Elle m'avait dit de ne pas le faire, mais que voulez-vous. Il faut frapper tôt, sinon ils oublient rapidement qui nous sommes...

En voyant sa collègue et supérieure se laisser tomber dans son fauteuil et se masser l'arête du nez, Catherine se cala au fond de son propre siège, posant ses bras sur les accoudoirs, en pianotant des doigts sur ceux-ci.

CATHERINE : Voyons Izora... C'était rien du tout. Je suis certaine que les élèves de première année ont exagéré quand ils ont écrit à leurs parents... Ils ont juste vu un Inferius dans une cage de verre... Il n'y a pas de quoi faire tout un plat.

En disant cela, attendant une réaction de la part de la Flame, Catherine vint appuyer sa joue sur son poing, d'un air amusé. Elle ne mesurait vraiment pas les conséquences que pouvaient lui valoir cette petite mise en scène lors du cours de Défense, mais sur le coup, ça l'amusait bien.

Bien installée dans le fauteuil que lui avait présenté Izora, Catherine écoutait cette dernière lui exposer le souci, ou plutôt, les soucis qui pointaient déjà le bout de leurs nez en à peine un mois. Il fallait dire que la Spinnet l'avait un peu cherchée. Elle aimait bien faire une première grosse impression aux nouveaux. Ainsi, ils ne l'oubliaient pas. Ce qui en semblait pas être au goût de la Directrice qui ne riait pas. Même pas un semblant de sourire. Pourtant, la Québécoise, elle, avait bien envie de rire un bon coup. Ce qui justement semblait exaspérer sa patronne.

CATHERINE : Vous savez, Izora, je connais une très bonne institution si jamais la folie venait à vous frapper...

Ne pouvant retenir plus longtemps ce rire qui avait commencé à poindre, la professeure se mit à rigoler, se redressant et en cachant sa bouche de sa main. Elle était même prise de quelques sursauts, quand elle éclata tout simplement à l'affirmation de la Flame concernant les première année et de leur innocence.

CATHERINE : Voyons Izora... on peut se parler franchement. Tu crois vraiment que j'aurais laissé ce zombie s'abattre sur ces pauvres petits première année ? Quoi que ce ne serait pas une mauvaise idée pour Halloween, mais c'est un autre sujet, dit-elle avant de prendre un air sérieux. Il faut entrer dans le vif du sujet dès le début. Ensuite... on verra. S'ils ne connaissent pas les vrais dangers, comment peuvent-ils prendre la Défense contre les Forces du mal au sérieux ?

La professeure commença à pianoter de ses doigts sur l'accoudoir du fauteuil, regardant la Directrice d'un air interrogateur. Certes, ses méthodes étaient douteuses, mais c'était ainsi que Catherine enseignait et jusqu'à présent, ça portait ses fruits. Alors, pourquoi changer de méthode ?

CATHERINE : Puis, que dise ces plaintes ? À ce que je sache, j'ai toujours offert un rendement au-delà des attentes. Les élèves aiment la Défense... Ce n'est pas dix-sept petits traumatisés qui vont faire changer ma façon d'enseigner. Sauf si bien sûr, Izora, tu as envie d'entrer dans un bras de fer avec moi ?

Un léger sourire aux lèvres, la menace était à peine voilée. La Spinnet respectait grandement sa collègue, mais elle allait toujours se défendre, coûte que coûte. Peu importe les dommages collatéraux, mais cela, la Flame n'avait pas besoin de le savoir. Pour le moment.

Bien installée dans le fauteuil du bureau de la Directrice, Catherine ne s'attendait pas à cette réaction de sa patronne. Droite dans le fauteuil, elle n'attendait plus à rire. Du tout. Déjà à cause de ce que disait la Flame. Cette dernière croyait vraiment que la professeure pourrait lâcher un Inferius en pleine classe ? Qu'elle serait assez débile pour attirer à ce point le Ministère dans ses affaires ? La Spinnet n'entendait plus à rire. Les deux mains sur les accoudoirs, elle enfonçait ses ongles dans ceux-ci. Une façon de se contrôler. De ne pas tomber dans ses anciens travers.

La jeune femme laissait sa collègue parler, deverser sa colère, sa fatigue sur elle. Oui, elle avait présenté un Inferius et oui elle assumait son choix. Il n'y avait rien de mal à présenter cette bête ignoble, issue de la création purement humaine. De la magie noire. Les élèves se plaignaient de ne rien voir d'excitant la première année. Là ils avaient été servi.

Attendant la fin de la tirade de la Directrice, l'ancienne aiglonne respira un bon coup, dépliant ses doigts qui à force de s'enfoncer dans le fauteuil, lui faisaient mal. Ses jointures qui étaient devenues blanches reprirent doucement une couleur normale.

CATHERINE : Tu as fini ? Non, parce que tu étais bien parti hein. Mais tu crois vraiment que j'ai envie de voir le Ministère débarquer ici ? Mettre leurs nez de niffleurs et leurs pattes dans mes affaires ? Tout ça parce que dix-sept élèves ont presque pissé dans leur pantalon ? Parce que le Ministère veut qu'on leur apprenne que le stricte minimum et tout ça dans une ambiance de conte de fée ?

Se levant brusquement, Catherine regarda sa supérieure dans les yeux. Son regard habituellement d'un vert éclatant s'étaot assombri. Elle posa ses mains sur le bureau d'Izora pour la toute première fois, comme pour s'approprier l'espace et ne manquant pas de culot, elle posa une simple question.

CATHERINE : Quels sont les noms des élèves ? Ce sont les Gryffondor qui ce sont plaint en bloc ? Je veux des noms ! dit-elle en élevant la voix. Qui s'est plaint ?

La colère s'était emparée de la jeune femme qui était habituellement si froide et arrogante. Elle n'entendait plus à rire et elle était prête à tout pour connaître l'identité des élèves. Ne serait-ce que pour leur faire passer un message. À cet instant, dans le bureau de la Flame, la professeure montrait une facette de sa personne que peu de gens connaissait. À quelques exceptions près. Ce qui n'allait certainement pas plaire à la Directrice. Surtout que la brune était sur le point de perdre tout contrôle.

Bien qu'elle avait haisse le ton face à sa Directrice, il n'en demeurait pas moins que Catherine avait un grand respect envers Izora. Ce n'était pas facile de gérer quelques centaines d'élèves et encore moins les adultes. La Québécoise savait très bien qu'elle faisait partie des cas problème, mais c'était elle. C'était sa façon d'enseigner et elle ne pouvait pas concevoir que certains élèves s'étaient plaint parce qu'elle avait osée leur montrer ce qui allait les attendre pendant les prochaines années.

CATHERINE : Bien... tu ne veux pas me donner les noms. Je les trouverai dans ce cas. Ça ne doit pas être trop difficile, ça se voit dans leurs yeux. Mais tu es d'accord que les élèves ne sont plus ce qu'ils sont. Ils sont tellement... mou. À part un ou deux d'entre eux.

La professeure s'était rassise dans son fauteuil, reprenant un air détaché et décontracté. Jambes croisées, elle appuya sa joue contre son poing, l'air presque ennuyé. La Spinnet savait très bien que le Ministère ne devait pas mettre son nez dans les affaires de Poudlard. Car si la Flame jouait gros, c'était la même chose pour la brune. Ils auraient tôt fait de comprendre ce qui se tramait.

Donc, la jeune femme posa son regard sur les dix-sept plaintes faites contre elle. Dix-sept adolescents qui ne semblaient pas en mener large lorsqu'ils entraient dans sa classe. Toutefois, est-ce qu'elle, elle était parmi ces enfants ? Est-ce que celle qui partageait son sang, sans le savoir, c'était plaint de ses méthodes ?

CATHERINE : Je sais que tu ne veux pas me donner de nom, mais est-ce que... Margaret Dubois fait partie des dix-sept élèves ?

Catherine posa son regard vert dans celui de sa patronne et collègue. Rien sur le visage de la Spinnet ne trahissait sa curiosité, sauf la question elle-même. Izira allait-elle deviner le lien qui unissait l'enfant et la professeure ? Catherine espérait que non. Elle ne pouvait se permettre d'ébruiter la nouvelle. Elle avait réussi à cacher sa grossesse à tour le monde et elle avait maintenant passé onze ans sans se soucier réellement qu'une personne dans le château le découvre. Maintenant que Margaret fréquentait le collège, c'était tout autre chose.