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4e année
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Titre : Suspiria de Profundis
Créé :
19/05/2023 à 15:12:11 - Modifié : 20/05/2023 à 18:27:03
SUSPIRIA DE PROFUNDIS
— Anna & Desdemona —
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DEPARTEMENT DES TRANSPORTS
MINISTERE DE LA MAGIE
LONDRES
Le département des transports magiques au sein du ministère avait cela de particulier que les missives volantes habituellement réservées aux communication intérieures avaient été remplacées par d'étranges billes transparentes ressemblant à des boules de cristal miniature flottant au ras du sol. Elles passaient d'ailleurs leur temps à disparaître et réapparaître d'un endroit à l'autre avec un bruit considérable et explosaient parfois suite à des collisions entre elles ou écrasées par les malheureux employés qui leur marchait dessus. Elles laissaient alors échapper du verre brisé une étrange fumée bleutée murmurant des messages dans une voix suintante et déformée.
Un homme grand et pâle, le visage émacié et les yeux assombris de fatigue se passa une main sur le visage après qu'un énième juron eu retentit dans le couloir et que le sifflement de fumée passa la porte de son bureau, apportant des nouvelles insignifiantes d'un certain Hodgkins, un membre du département sûrement. Les portoloins indépendants étaient un échec, encore trop dysfonctionnels et fragiles pour être utilisés, encore moins mis sur le marché. L'homme s'affala sur son fauteuil, trempa sa plume dans l'encre émeraude et se mit à écrire frénétiquement une lettre au ministre de la magie, le priant de bien vouloir cesser tout financement au département de l'ingénierie magique en faveur d'inventions au moins vraiment utiles. |
D'un geste sec, il signa puis appliqua les deux seaux, ceux des balais croisés et de la rose familiale au message avant de tendre l'enveloppe à sa fille. Desdemona arborait un air passablement ennuyé, la moue boudeuse, un livre fermé sur les genoux. |
Apporte ça à Abbot, troisième bureau sur la gauche après le mien.
Si c'était un elfe que tu voulais père, tu aurais dû ramener Sealnor et me laisser à Hastings hall..
Ne discute pas. Et ne touche pas aux portoloins. |
| Desdemona se leva sans enthousiasme, réprimant un soupire et attrapa le bout de parchemin, le glissant sans cérémonie dans une poche de sa robe. Elle sortit sans regard en arrière et ferma doucement la porte du bureau sur laquelle on pouvait lire en lettres dorées, Responsable de l'office des portoloins, A. Rosier. Au milieu du couloir sombre et calme, par terre, il restait encore les rémanences de la bille cristalline cassée et un bourdonnement léger mais entêtant. |
| les mystères s'enfoncent sous terre, les mystères s'enfoncent sous terre... |
| Ou quelque chose du genre. C'était assez difficile à comprendre. Desdemona frôla les bris de verre du bout de sa chaussure, intriguée. Cette annonce ne faisait aucun sens. |
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3e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
20/05/2023 à 08:45:32
Son pied tapotant le sol d'une salle du Service des usages abusifs de la magie, Anna Burton ne cessait de se demander pourquoi elle avait tant tenu à accompagner ses parents, travaillant tous deux au ministère. Elle qui avait seulement souhaité découvrir le lieu où ses parents travaillaient afin d'avoir quelque chose à faire de sa journée se retrouvait en train d'attendre tandis que ces derniers étaient en grande conversation avec plusieurs de leurs collègues. Si l'impatience était sûrement l'un des plus gros défauts d'Anna, ce n'était pas pour rien.
« Je vais aux toilettes, déclara Anna dans un murmure suffisamment audible pour que sa mère l'entende. »
Il s'agissait de la seule excuse qu'elle avait trouvé pour échapper à l'écoute de ces conversations, qui, à ses yeux, étaient dénuées de sens et ne lui apportaient rien qui puisse l'intéresser. Le prétexte des toilettes lui laisserait quelques minutes - ou même un peu plus si elle disait s'être perdue - pour explorer les environs. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se retirait de la pièce.
Ses yeux se mirent à parcourir chaque recoin des couloirs sombres du ministère de la magie, comme cherchant quelque chose qui pouvait l'intéresser et la distraire quelques temps. Des escaliers, des couloirs, des ascenseurs se succédèrent devant ses yeux, et Anna en oublia vite qu'elle devait rentrer. Durant son trajet, l'aiglonne constata que des petites billes de cristal volaient à quelques centimètres du sol, puis disparaissaient alors que d'autres réapparaissaient un peu plus loin. Anna ignorait de quoi il s'agissait. Sa curiosité piquée, elle s'avança encore davantage lorsqu'un bourdonnement parvint jusqu'à ses oreilles. Comme un murmure dont on ne comprenait que quelques mots. S'avançant encore un peu plus, Anna entendait désormais distinctement la voix qui répétait « les mystères s'enfoncent sous terre ».
« Cela ne m'étonne pas. Le ministère regorge de mystères, tu ne trouves pas ? »
Anna s'était adressée à une jeune fille de son âge, qui, elle aussi, semblait errer dans les couloirs vides du ministère. Une serpentard de même année qu'elle qu'elle avait déjà croisée en cours et dans les couloirs, mais avec qui elle n'avait jamais eu l'occasion d'échanger.
« Toi aussi tu accompagnes tes parents ? C'est pour ça que tu es ici ? Moi oui, et au final je me dis que j'aurai pas dû, tout ça m'ennuie un peu j'avoue... Je suis pas faite pour ce genre de choses. »
Anna était curieuse de savoir ce que pouvait bien faire cette jeune fille ici. Il fallait reconnaître que c'était une étrange coïncidences que deux élèves de Poudlard se retrouvent en plein cœur du ministère de la magie.
« Au fait, tu sais ce que c'est ? demanda Anna, désignant d'un geste de la main les petites billes qui recouvraient le sol. » |
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4e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
20/05/2023 à 18:22:41 - Modifié : 25/05/2023 à 16:37:32
Desdemona releva vivement la tête, prise en traître. Ses yeux laissèrent planer un mélange de méfiance et dédain quelques instants avant de s'éclaircir. Ce n'était qu'une fille, jeune, un peu plus grande peut être, dont les traits ne lui disaient presque rien. Membre d'une autre maison alors. Silencieuse, elle acquiesça lentement en s'éloignant de l'artefact brisé. « Mmhhh. Ils ont même tout un département qui leur est réservé. » Théâtre de tous les secrets et responsable de la disparition d'Ozymandias, ce bureau l'obsédait depuis des années. L'inconnue ne semblait pas vouloir partir, et paraissait avec ça, terriblement bavarde. Desdemona haussa discrètement un sourcil et donna un coup de tête en direction de la porte fermée juste derrière elle. « J'accompagne mon père quand ma mère à besoin de son repos au château. Je fais office d'elfe aussi apparemment. » elle souffla, tapotant la poche de sa robe dans laquelle se trouvait la lettre froissée.
« Pour quoi t'es faite alors ? » la demande était machinale, peu intéressée par la réponse en vérité. La boule de cristal continuait son murmure incessant, le filet de voix s'échappant de plus en plus monotone et grésillant, comme une radio reliée à la mauvais fréquence. « C'est un prototype de portoloin indépendant, qui ne nécessite pas de contact pour transplaner, ça remplace les missives volantes dans le département. Mon père dit que ce sont des billes à embrouilles. » En réalité, il avait utilisé un langage beaucoup plus fleuri après en avoir écrasé une en sortant de la cheminé du service un matin. « Elles ne fonctionnent pas très bien, elles sont incapables de léviter correctement et les voix qui transportent les messages sont aussi désagréables que celles des Gryffondor en match de quidditch. »
Elle secoua les épaules, incapable de réprimer son sourire, sans pouvoir se souvenir si la fille en face d'elle était de rouge et d'or. « Il doit y avoir un problème avec celle là, elle ressemble même pas aux portoloins habituels. Et puis je vois mal à qui dans cet office pourrait être dédié ce message. » Desdemona se pencha pour ramasser un fragment de l'objet mais dès qu'elle mit la main sur un bris de quartz, le reste disparu et la litanie s'évapora. Desdemona recula, les yeux immenses, prise par surprise. Le dernier bout de verre, prisonnier de son poing fermé accrocha son attention. Il semblait... vibrer ? Elle ouvrit doucement la main, attentive à ne pas le laisser s'échapper et le tendit à la brune. « Tu vois ce que je vois ? » Le cristal tremblait, comme secoué par une force invisible, attiré par une magie omnisciente voulant les éloigner du couloir. |
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3e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
21/05/2023 à 19:10:58
Anna avait déjà vaguement entendu parler du département des mystères, mais, comme son nom l'indiquait si bien, il était si mystérieux qu'elle n'avait jamais compris ce qui se passait là-bas. Elle hocha silencieusement la tête, il était étrange que tant de secrets soient enfermés au sein du ministère de la magie, et que si peu de personnes en soient informés.
Si Anna s'en voulait un peu d'avoir peut-être trop parlé à cette fille inconnue et d'avoir paru trop bavarde, elle fut tout de même soulagée de voir que celle-ci lui répondait et que la conversation allait sans doute pouvoir se poursuivre. Son interlocutrice semblait avoir de l'humour, songea Anna avec un sourire en coin lorsqu'elle fit une réflexion sur aux elfes de maison.
« Pour les mots, lança Anna dans un souffle, en réponse à la question posée. Ils sont tout pour moi et je ne suis rien sans eux. C'est pour ça que je suis faite. Tu comprends ? »
Anna avait dit cela comme s'il s'agissait là d'une évidence. Elle ignorait si sa camarade pourrait comprendre ce qu'elle venait de dire, elle avait observé au fil du temps que peu de gens réalisaient l'importance qu'avaient les mots. Anna ignorait d'ailleurs si ce qu'elle racontait avait la moindre importance aux yeux de la serpentard. Peut-être l'ennuyait-elle à parler ainsi d'elle ? Anna garda cette pensée de côté, essayant de ne pas réfléchir à l'image qu'elle pourrait renvoyer d'elle, ou bien les mauvaises pensées allaient vite la submerger.
Ainsi donc ces étranges petites billes servaient de portoloin aux employés du ministère. Après réflexion, Anna pensa que ses parents avaient sans doute du l'évoquer, mais il était rare qu'elle écoute les conversations que ses parents avaient, surtout lorsqu'il s'agissait du ministère.
« D'accord, répondit la jeune fille, alors qu'un léger rire franchissait ses lèvres suite à la plaisanterie sur les gryffondor. »
Le regard d'Anna se posa sur la petite bille que tenait dans la main sa camarade, la même qui avait prononcé les paroles étranges autour des mystères. Celui-ci vibrait et tremblotait dans la paume de sa main.
« Oui... Mais... Qu'est-ce que c'est ? »
La question était ridicule, car ce qui était en train de se dérouler devant les yeux des deux jeunes filles ne semblait absolument pas normal et, sans doute à part le créateur de ces drôles de portoloin, personne ne pouvait apporter de réponse à sa question. Soudain, les vibrations qui agitaient la bille de cristal redoublèrent d'intensité, et elle bougeait désormais si brusquement et fortement qu'elle parvint à se libérer de l'emprise de la serpentard. A peine eut-elle le temps de faire le moindre geste qu'Anna vit la bille s'envoler, filant à une allure si rapide qu'il était quasiment impossible de l'apercevoir. Elle s'éloignait le plus loin possible du couloir. La jeune fille jeta un regard à la fois paniqué et étonné à sa camarade. Qui sait les dégâts qu'allaient causer ce minuscule bout de cristal si on ne l'arrêtait pas ?
« On peut pas la laisser partir ! Viens ! »
Sans attendre de réponse, Anna s'élança à travers le couloir, espérant tout de même avoir été suivie. |
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4e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
25/05/2023 à 18:44:44
Serdaigle. Si elle n'était pas complètement sûre de la couleur de l'uniforme de l'inconnue, elle pariait au moins dix galions sur les bleu et bronze. Il n'y avait qu'eux pour affirmer de manière aussi cryptique que les mots étaient leur essentiel. « ... peu importe. » La brune parlait bien mais ne faisait pas grand sens. Desdemona assuma que la jeune fille aimait lire et lui offrit un sourire poli. Elles partageaient au moins quelque chose.
L'héritière Rosier n'avait jamais réellement réfléchi aux mots. Elle savait lire et déchiffrer des langues anciennes, comprenait sans mal ses cours, dévorait ses romans mais sa curiosité se réservait à la disparition de son frère et à la magie plus qu'à la littérature. « Tu écris ? » Poète peut être, la plume absoute de lyrisme. Ou chroniqueuse d'un journal de maison, le chicaneur si sa mise se retrouvait assurée. Desdemona aimait bien le chicaneur, malgré leur terrible habitude d'imprimer à l'envers et les quelques tâches de café parfois. [...]
« Comment veux-tu que je le sache c'est... » Elle fut interrompue par la pièce de verre s'arrachant à sa main, la coupant légèrement. Desdemona siffla, une goutte de sang perlant contre son doigt. Ses iris sombres reflétait un étrange mélange d'angoisse et d'avidité et, réfutant toute sa logique habituelle, celle qui l'aurait convaincue de se retourner et d'entrer en criant dans le bureau de son père, elle se mit à courir à la suite de son illuminée d'acolyte. « Attends..
.. par là ! » Elle attrapa la main de la présumée Serdaigle au bout du couloir, avant de tourner à droite et d'entrer en coup de vent dans un ascenseur vide. Le cristal était déjà descendu. Desdemona claque violemment le grillage doré et se retrouva projetée en arrière. L'ascenseur avança horizontalement puis fit une chute dans le vide de plusieurs mètres avant de s'arrêter calmement et de s'ouvrir, silencieux. La vipère resta à l'intérieur, intimidée. |
Département de la justice magique, couloir neuf. Office des greffiers. Bureau des aurors. Service de la régulation des baguettes magiques de Grande-Bretagne. Le ministère vous souhaite une bonne journée, merci d'avoir emprunté le service des ascenseurs. |
| Le couloir bruissait d'activité. Des sorciers en robe noires et ocres, l'air sévère et occupés arpentaient l'endroit et disparaissaient via cheminée sans leur prêter aucune attention. L'éclat de verre semblait avoir disparu. « On l'a perdu ! » |
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3e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
28/05/2023 à 11:33:39
« Oui, j'écris. »
Avait répondu Anna doucement, juste avant de devoir partir en courant à la recherche de la bille de verre échappée. Cependant la jeune fille n'en avait pas ajouté plus sur le sujet, ne préférant pas s'embarquer dans de nombreuses explications au sujet de sa passion, ce qui aurait sans doute exaspéré quelque peu sa camarade. Et pourtant, s'il y avait bien une chose dont elle avait envie, en cet instant, c'était de raconter. De raconter cette passion dévorante pour l'écriture, cette obsession de mettre des mots sur ses émotions, ce besoin de se libérer en racontant ses peines et ses inquiétudes dans ses carnets...
Mais désormais, son esprit était ailleurs. Anna courait dans les couloirs du ministère de la magie, à la recherche d'un bout de verre échappé, quand elle sentit la main de la vipère se refermer sur la sienne, l'entraînant dans un ascenseur.
Aïe, aïe, aïe, songea Anna durant la courte durée du trajet. Bien que celui-ci fut très rapide, il n'en était pas pour autant tranquille. Les deux filles se retrouvaient projetées en tous sens par cet ascenseur qui ne cessait de s'agiter brusquement et violemment. La Burton poussa un soupir de soulagement en entendant la voix annoncer la fin du trajet et l'arrivée... dans le département de la justice magique ! Précisément l'endroit qu'elle venait de quitter, et qu'elle avait finalement hâte de retrouver. Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche, elle fut interrompue par la Serpentard. La bille ! Avec tout cela, Anna avait presque failli l'oublier. Elle se mordilla les lèvres. Qu'allaient-elles donc pouvoir faire cette fois-ci ?
Ses yeux se mirent à parcourir les alentours, cherchant un minuscule éclat de verre parmi les nombreux adultes qui traversaient les couloirs.
« Là ! s'exclama Anna. »
Dans le cristal s'était reflété de la lumière, qui avait immédiatement attiré l'attention de la fillette. La bille se trouvait là, derrière une cheminée, voletant à quelques centimètres du sol. Sans plus attendre, Anna se précipita immédiatement vers la cheminée de marbre, tendit la main, et, à son grand regret, constata que la bille s'était à nouveau échappée à une allure exceptionnelle, dans le sens contraire de l'aiglonne. L'agitation avait commencé à intriguer certains adultes, qui avaient tourné leurs regards vers Anna. Cette dernière s'était retournée sur elle-même, trop inquiétée par la bille pour se soucier des adultes, et vit le bout de verre qui volait en direction de sa camarade, positionnée juste devant l'ascenseur. |
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4e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
19/11/2023 à 14:57:53 - Modifié : 19/11/2023 à 15:02:09
un retard ouuu...
La bille flottait juste devant ses yeux, anguleuse. cassée. effilée en écharde ou en lame prête à lui poignarder les yeux. Desdemona laissa échapper un petit cri d'angoisse. Si les sorciers et sorcières du service étaient peu intéressés par deux gamines sans chaperon ni uniforme au beau milieu de leur couloir, tous étaient maintenant franchement intrigués par leurs comportement et par l'éclat du portoloin. |
Les créatures magiques c'est au septième sous sol !
Que font des enfants ici ?
C'est la gamine des Burton ? – et la fille d'Aristeus !
Ehh là... |
Le brouhaha des adultes s'intensifia. Horrifiée, Desdemona vit un vieux sorcier aux yeux rougis et aux pommettes tuméfiées s'avancer vers elle, en colère. Submergée par l'instinct, elle attrapa le tesson dans son poing et esquiva l'homme en lui passant sous le bras, remerciant silencieusement l'avantage de sa petite taille pour une fois. Desdemona l'entendit grogner derrière elle, sa silhouette déjà retournée pour l'attraper mais rapide, elle courut vers la serdaigle et sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, posa une main sur son épaule.
Elle eut la sensation de se faire retourner le ventre. De se faire tirer les yeux à l'arrière de la tête. Desdemona leva une main contre sa tempe et grimaça. Elle avait cogné un mur et son front lui faisait mal. Son autre main lâcha sans cérémonie le chemise de l'inconnue. De toute évidence, elles avaient transplané grâce au bri de verre. Dans l'enceinte même du ministère, comme promis. « On ne devrait pas être là... » L'endroit était sombre, les murs de pierre noire aux liserés blanc semblant doucement luire d'une lumière pâle et maladive, presque malsaine. Le silence était presque oppressant, soutenu par des murmures insensés et des bruits de pas qui semblaient venir de nulle part. Ni de personne. A leurs pieds, les restes de la bille portoloin cassés ayant disparus un peu plus tôt, inertes. « Je crois que c'est le département des mystères. » Celui qui s'enfonce sous terre. L'ancien bureau d'Ozymandias. Formellement interdit. « Le prototype a du nous emmener exactement ou il devait aller, juste avec du retard je suppose ? » Si son père l'apprenait, elle était fichue.
Desdemona plissa les yeux, concentrée sur le visage de sa camarade comme pour en déchiffrer le moindre détail ; transperce du regard les iris azur et lit l'âme plus que ses traits. Sa mère l'appelle vipère pour une raison, le serpent siffle sur son blason pour une autre. Elle glissa l'information dans un coin de son esprit et détourna la tête, occupée par le présent complètement fou et la scène d'anthologie qui se déroulait devant elles. « Tu me feras lire ta plume. »
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3e année
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Titre : Re : Suspiria de Profundis
Créé :
29/11/2023 à 19:20:45
Anna eut à peine le temps de sentir la main de sa camarade s'accrocher à son épaule que tout se mit à tourner autour d'elle. Elle ferma les yeux sans avoir le temps de comprendre ce qui lui arrivait, et, lorsqu'elle les rouvrit, tout s'était stabilisé. Seulement le décor avait changé.
« Le département des mystères...? balbutia la jeune fille en contemplant les couloirs aux murs de pierres noires. »
La Serpentard avait raison : les deux filles n'avaient rien à faire ici. Si Anna avait du se fier à son intuition, elle aurait sans aucun doute dit que le département des mystères était justement celui à éviter. Son nom, aussi intriguant soit-il, indiquait clairement qu'il ne fallait pas y mettre les pieds. Et pourtant, deux adolescentes d'à peine treize ans s'y trouvaient, sans la moindre idée de la manière dont elles en sortiraient.
La voix de sa camarade interpella Anna un court instant, qui fronça les sourcils. Elle ne s'attendait pas à ce que celle-ci revienne sur cette brève conversation qu'elles avaient eu quelques minutes plus tôt. La stupeur fit naître sur son visage une drôle de grimace. Personne ne lui avait jamais demandé cela auparavant, et jamais la Burton n'avait songé à faire lire à qui que ce soit ses écrits, n'ayant pas imaginé que cela ne puisse intéresser personne. De plus, sa camarade et elle se connaissaient à peine. La demande était étrange mais, en un sens, Anna la trouvait réconfortante.
« Si tu veux, répondit-elle en lui adressant un léger, mais sincère sourire. Quand on aura trouvé le moyen de sortir d'ici, du moins. »
Son carnet était dans le sac qu'Anna avait dans son dos. Un petit sac en tissu bleu qu'elle emportait partout avec elle. Sa baguette magique, un livre, son carnet et une trousse s'y trouvaient toujours, accompagnés de divers petits objets plus ou moins utiles comme un marque-page ou bien un élastique pour attacher ses cheveux.
Anna s'apprêtait à sortir sa baguette magique lorsqu'une voix de femme retentit derrière elles, à l'autre bout du couloir. Petite mais à l'air particulièrement strict et menaçant, cette dernière était vêtue de noir. Elle s'avança tout en déclarant d'une voix perçante qui tentait de maîtriser son volume pour éviter de crier :
« Qui êtes-vous ? Où sont vos parents ? Vous n'avez absolument rien à faire là. Restez une minute de plus ici et je peux vous assurer que jamais plus vous ne mettrez un pied au ministère de votre vie. Vos parents seront bien sûr en plus de cela informés de cet incident. »
La dernière phrase était sans doute la plus menaçante et résonna dans l'esprit d'Anna durant quelques secondes. Qu'allaient dire ses parents en apprenant cela ? La confiance que ces derniers accordaient à leur fille était bien trop importante pour qu'elle puisse la perdre pour une telle bêtise. Sans réfléchir, l'aiglonne courut en direction de la porte la plus proche.
« Viens, dépêche-toi ! La panique dans le regard, elle se tourna vers sa camarade. Par ici ! »
La porte se referma alors sur elles et Anna prit une demi-seconde pour reprendre son souffle avant d'observer le lieu dans lequel les deux élèves venaient de pénétrer. Il s'agissait d'une pièce circulaire éclairée par de grandes torches bleues, aux portes bien trop nombreuses pour parvenir à s'y retrouver. On entendait de plus à travers la porte les pas précipités de la femme qui les avait interpellées quelques instants plus tôt. Livide, Anna se tourna vers sa camarade :
« Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? » |
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