* Il n'y avait rien qui n'embarrassait plus Bilel que d'être vu avec ses parents dans un lieu public. Non pas qu'ils soient méchants, mais ils sont simplement... gênants ? Lors de leurs emplettes au chemin de traverse, ils avaient remarqué que la mode sorcière différait de la mode moldue. Or, comme ils voulaient s'intégrer et montrer qu'ils n'étaient pas si nuls pour des moldus, ils avaient choisi des tenues extravagantes qui, d'une, n'avait rien d'un look sorcier, de deux, étaient beaucoup trop colorées et excentriques. *

- Encore un dernier bisou de mon Bisou d'amour ! * disait son papa en le serrant contre sa joue. *
- Lâche moi, papa !
- Mais comment je vais faire pour vivre sans mon Bisou à moi ? rajouta sa mère en versant une larme.
- Pourquoi vous êtes obligés d'en faire des tonnes ! Promis, je vous écrirai !

* Bisou - car vous l'aurez compris, tel est son surnom - finit par réussir à s'extirper de l'étreinte paternelle et sauta dans le train où se trouvaient déjà sa malle. Il adressa un sourire désolé à ses parents avant de s'engouffrer dans le premier compartiment vide qu'il trouva. Voyant les larmes couler sur les joues de ses parents, il ouvrit la fenêtre pour leur tenir la main une dernière fois. *

- Soyez bien sages surtout, et n'oubliez pas de payer le loyer pour l'atelier. C'est chaque 26 du mois ! Et aussi, mangez bien trois fois par jour !

* Les parents de Bisou se reposait beaucoup sur lui pour gérer des choses dont les adultes s'occupaient habituellement. Bientôt, le train s'ébranla et des centaines de main de parents, frères et sœurs s'agitèrent dans une jolie chorégraphie d'au revoir. Un garçon du même âge que Bilel passa lui aussi sa tête par la fenêtre pour observer sa famille disparaître à l'horizon. Les deux enfants se rassirent en même temps, l'un face à l'autre. Bisou ne put s'empêcher de remarquer que le garçon avait pleuré. Il lui adressa un sourire compatissant. *

- C'est difficile de dire au revoir, n'est-ce pas ?

* C'était un peu un mensonge... Le petit brun avait trouvé très facile de dire au revoir à ses parents, il avait même ressenti une pointe de soulagement de se dire qu'il était libéré d'eux pendant neuf mois. Il espérait d'ailleurs que le look ridicule de ses parents avait échappé à son camarade de compartiment. *

- J'ai tellement hâte d'être à Poudlard. Je n'arrive pas à croire que je suis un sorcier !

* La compassion s'était vite évaporée, remplacée par une excitation incontrôlable. Bisou avait du mal à se remettre de cette enveloppe qu'il avait reçu quelques mois auparavant. *

Le garçon - il s'appelait Moredunon, quel drôle de prénom - parla de son père. Il ne le connaissait pas. C'était étrange pour Bilel, qui lui, avait une famille bien normale, constituée de deux parents. Il haussa le sourcil, inquisiteur, mais Moredunon ne sembla pas vouloir développer davantage sur le sujet. Il était plus intéressé par le chariot de friandise qu'il avait vu passé dans le couloir.

- Je... Non merci, je n'en veux pas. Mais ça ne me dérange pas de t'accompagner. Moi, c'est Bilel. Enchanté !

Les deux garçons se levèrent de leur banquette et rejoignirent le couloir du train. Bilel marchait aisément malgré les soubresauts du train. Il avait toujours eu un très bon équilibre. La sorcière était au bout du couloir, avec son chariot, en train de vendre ses confiseries à des élèves plus vieux qu'eux.

- Madame ! On voudrait acheter des bonbons s'il vous plaît !

Vous vous rapprochâtes d'elle rapidement. Le chariot était recouvert d'un tas de friandises sorcières inconnues des jeunes garçons. Bilel regretta de en pas avoir plus d'argent dans ses poches. Les quelques mornilles qu'il avait, il comptait les économiser et il était hors de question qu'il les gaspille dans des sucreries.

- Mm... ça a l'air délicieux !

Le regard de Bilel s'était posé sur les chocogrenouilles avec envie. Il adorait le chocolat. Mais il essaya de paraître désintéressé et tourna la tête comme pour faire semblant de regarder le paysage par la fenêtre.